Roumanie : l’extrême droite au cœur du pouvoir
En Roumanie, l’extrême droite ne descend pas dans la rue. Les partis sont quasi-inexistants, mais l’idéologie de l’exclusion est profondément ancrée.
En Roumanie, l’extrême droite ne descend pas dans la rue. Les partis sont quasi-inexistants, mais l’idéologie de l’exclusion est profondément ancrée.
Le 28 juin 1914, un étudiant serbe de Bosnie du nom de Gavrilo Princip assassinait à Sarajevo l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois.
C’était le dernier voyage à Paris de M. Martonyi en tant que ministre des Affaires étrangères. Il avait déjà annoncé qu’il ne ferait pas partie du prochain gouvernement.
Si la Hongrie donne du fil à retordre à l’Union européenne, il ne faut pas s’attendre pour autant à ce que son Premier ministre s’allie avec la Russie, considère Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue « Russia in Global Affairs ».
Après la signature le 17 janvier dernier d’accords d’étroite collaboration militaire et balistique entre la Hongrie et la Slovénie, un accord identique s’apprête à être signé entre la Hongrie et la Croatie.
Et si la Pologne, la Hongrie et la Roumanie se partageaient entre elles l’Ukraine occidentale ? C’est la proposition de Vladimir Jirinovski, le leader ultranationaliste du parti prétendument « libéral-démocrate russe » (LDPR), rapporte l’AFP.
Le « Jerusalem Post » et plusieurs autres journaux israéliens ont relevé que l’ambassadeur de Hongrie au Liban, László Váradi, a rendu un hommage sur le « monument au Jihad » du Hezbollah, dans le sud du Liban. Cette visite de l’ambassadeur dans le Sud-Liban remonte au 28 février. Selon la chaîne de télévision du Hezbollah « Al-Manar » – dont le contenu a été transcrit par l’Institut de Recherche pour le Moyen-Orient (MEMRI) puis fourni au Jerusalem Post -, M. L’ambassadeur a « exprimé son admiration pour le grand succès du Hezbollah au Liban à libérer la terre et les gens ». Mardi, le ministère hongrois des Affaires étrangères a démenti l’article du Jerusalem Post, expliquant que son ambassadeur avait effectivement visité une exposition publique du Hezbollah, mais qu’il n’y avait fait aucune déclaration. Dans un communiqué, il indique que la chaîne de télévision Al-Manar du Liban « a prétendu à tort que l’ambassadeur avait fait une déclaration lors de sa visite « . L’Union européenne a officiellement enregistré l’aile militaire du « Parti de Dieu » (Al-Muqawama al-Islamiyya, Résistance islamique) comme organisation terroriste en juillet 2013. En revanche, les dirigeants de l’UE n’ont pas rompu le dialogue avec l’aile politique du Hezbollah, incontournable dans la région. Le site Israel National News rappelle aussi que, il y a deux mois, un conseiller du président français a eu des entretiens à Beyrouth avec un responsable du Hezbollah, la première réunion du genre entre un fonctionnaire français et un dirigeant du Hezbollah depuis le bannissement de l’aile militaire du parti par l’UE. Forum arabo-hongrois à Riyad La nouvelle intervient alors que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán est en visite en Arabie Saoudite pour développer des liens économiques florissants entre la Hongrie et les pays arabes via la seconde édition du Forum arabo-hongrois des affaires. « Les échanges commerciaux entre les pays arabes et la Hongrie ont été multipliés par deux entre 2007 et 2013″, a déclaré le président de l’Union générale des Chambres arabes de commerce le 21 mars, rapporte le quotidien francophone libanais « L’Orient-Le Jour ». Viktor Orbán a déclaré en marge des rencontres : « Nous ne venons pas ici pour donner des leçons sur les droits de l’Homme ou le monde moderne. Nous sommes venus ici parce que nous respectons la culture arabe ». L’immobilier , le tourisme et l’agriculture sont, selon lui, des domaines de coopération potentiels.
Le vote pour le rattachement de la République autonome de Crimée à la Russie qui s’est déroulé dimanche dans la péninsule du sud de l’Ukraine viole la Constitution de l’Ukraine et son résultat est illégitime, a déclaré dimanche le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
La tension est palpable chez la minorité hongroise d’Ukraine, qui craint que l’éviction de Ianoukovitch soit suivie d’une recrudescence du nationalisme ukrainien, rapporte l’AFP.
Après le basculement du pouvoir en Ukraine ce week-end, les quelques 150 000 Hongrois de Transcarpatie peuvent-ils être pris pour cibles par les nationalistes ukrainiens ?
L’hypothèse d’un vaste mouvement de protestation contre Viktor Orbán est relativement improbable à ce jour. Le Premier ministre bénéficie d’un large soutien populaire. Mais peut-on l’exclure pour autant ? Si les tendances autoritaires du pouvoir hongrois continuent de se renforcer, si la masse des perdants du système continue de grossir….
La radio publique Kossuth Rádió – la France Inter hongroise – a qualifié les insurgés en Ukraine de « terroristes », jeudi dans son flash infos de 14h, provoquant des réactions indignées sur des blogs et les réseaux sociaux.
France Culture a consacré mardi son émission « Les enjeux internationaux » à l’influence grandissante de la Chine en Hongrie et en Europe centrale, avec pour invité le journaliste Thomas Schreiber.
Le parti d’extrême-droite hongrois a été malmené par des groupes antifascistes, dimanche dans la capitale britannique, où il était venu pour attirer les votes des dizaines de milliers de jeunes hongrois exilés.
Les récents débats qui agitent la France ne passent pas inaperçus en Hongrie. Le journal en ligne 444.hu y dédie même tout un article. Ses journalistes s’amusent à expliquer, sous forme de « tutoriel » à base de pictogrammes, la signification du geste répandu par Dieudonné, en le condamnant au passage.
Beaucoup de Français considèrent la France comme la malade du Vieux continent. [...] Le Front National, le parti radical de Marine Le Pen, pourrait-il gagner les élections européennes l’an prochain ? Et les Français, ils sont racistes ou pas ?
L’économie européenne ne sera pas compétitive sans la poursuite de la politique d’intégration et de libre-échange, a déclaré le Premier ministre Viktor Orban, lors du sommet du Partenariat oriental à Vilnius le week-end dernier.
Les effectifs de policiers frontaliers seront augmenté de 600 avant la fin de cette année pour faire face à la forte hausse des passages clandestins, a indiqué le secrétaire d’État du ministère de l’Intérieur, depuis le nouveau siège de la police actuellement en construction à Balatonalmadi, en Hongrie occidentale.
La Hongrie fera tout son possible pour aider la Bosnie-Herzégovine à se rapprocher de l’adhésion à l’Union Européenne, a affirmé vendredi le Premier ministre Viktor Orbán à son homologue bosnien Vjekoslav Bevanda.
En marge de la myriade de festivals cet été en Hongrie, Félsziget – Peninsula prend un nouveau départ cette année. Organisé pour la première fois à Cluj du 18 au 21 juillet, il est une bonne occasion de changer d’air pour les festivaliers de Hongrie, en visitant la Transylvanie autrement. Depuis dix ans à Târgu Mures (en pays sicule), il était passé du statut d’événement régional à celui de plus grand festival international de Roumanie.
Le Parlement européen a adopté le rapport Tavares, dénonçant un risque grave d’atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie en Hongrie. Immédiatement après cela, le Parlement hongrois a adopté une résolution qui vise à dénoncer la fois le contenu du rapport, l’ingérence de l’Union européenne, et l’inégalité de traitement dont souffrirait la Hongrie. Le début d’une escalade inédite ?
Mardi, le Parlement européen s’est penché sur le cas de la Hongrie. Les débats ont tourné autour des conclusions pessimistes du rapport Tavares sur la situation des droits fondamentaux dans le pays. Le rapport a été adopté lors du vote final, malgré la droite européenne, qui s’y est majoritairement opposée. Une gifle politique d’ampleur continentale pour le Fidesz, qui dénonce quant à lui un rapport partial, injuste, et incohérent.
Le président de la République hongroise, Jànos Ader, et son homologue serbe, Tomislav Nikolic, ont respectivement rendu hommage ensemble aux victimes serbes et hongroises des massacres de Voïvodine, perpétrés entre 1941 et 1945, par les forces de l’Axe, puis par les troupes de Tito.
A l’occasion de la journée internationale anti Monsanto prévue demain, la rédaction de Hu-lala choisit de faire redécouvrir à ses lecteurs un article datant du 17 juillet 2011. A l’époque, en amont de dispositions anti-OGM prises dans la nouvelle Constitution hongroise, près d’un millier d’hectares de maïs transgéniques avaient été légalement arrachés. Aujourd’hui, cultiver des OGM reste interdit en Hongrie, mais on ne peut pas toujours garantir l’absence d’OGM sur le marché hongrois, notamment à travers les importations.
Le site internet « Nouvelles de France », qui se définit lui-même comme « de droite, libéral et conservateur » a interviewé le Polonais Antoni Macierewicz, député du PiS, ministre de l’Intérieur en 1991-1992, vice-ministre de la Défense en 2006-2007. M. Macierewicz déplore les critiques « injustifiées » de Bruxelles à l’encontre de Budapest et souhaite pour son pays un scénario « à la hongroise ».
Selon les sources officielles roumaines, environ 100 000 pèlerins catholiques étaient à Miercurea Ciuc et Şumuleu Ciuc (Csíkszereda et Csíksomlyó) en Roumanie pour célébrer le lundi de Pentecôte cette année. Parmi eux, une écrasante majorité de Hongrois, mais aussi bien sûr des Magyars locaux (Harghita) ou venus des départements voisins à forte minorité sicule. La plupart sont venu prier devant la statue de la vierge Marie, considérée comme miraculeuse. Le Président de la Hongrie, Janos Ader et le vice-ministre-président et membre du Parti populaire démocrate-chrétien (KDNP) Semjen Zsolt ont également fait le déplacement.
L’Arménie serait prête à reprendre ses relations diplomatiques avec la Hongrie, a affirmé la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian lors d’une conférence de presse tenue à Erevan pour la venue du secrétaire général du conseil de l’Europe, Jagland Thorbjørn. Le gouvernement arménien attend néanmoins que Budapest fasse « un pas » dans le sens de la concorde.
Que vous ayez toujours rêvé de crier « Banco, Banco ! » dans le public ou que vous soyez tenté à l’idée de rentrer avec 1000 € en poche, la tournée de l’équipe de France Inter en Hongrie est une occasion unique de participer à l’émission culte créée par Henri Kubnick en 1958. Et surtout, de mettre la Hongrie à l’honneur sur les ondes françaises pendant toute une semaine. Le « Jeu des 1000 euros », anciennement « Jeu des 1000 francs », est le plus ancien jeu radiophonique français, mais aussi l’émission la plus écoutée avec plus d’un million d’auditeurs par jour. Le principe du jeu, animé par Nicolas Stoufflet depuis 2008, n’a pas changé : les participants, sélectionnés dans le public, doivent répondre à une série de questions de culture générale envoyées par les auditeurs. Le gagnant remporte 1000 euros. La participation est gratuite et aucune inscription préalable n’est nécessaire, il suffit de se présenter à l’heure sur le lieu de l’enregistrement (le 5 mars à 19h ou le 6 mars à 11h). L’émission sera diffusée sur France Inter tous les jours du 18 au 22 mars. L’enregistrement de cette émission s’inscrit dans le cadre du Festival de la Francophonie, qui aura lieu dans toute la Hongrie du 1er au 29 mars 2013. Consultez le programme complet du festival. Évènement gratuit Mardi 5 mars à 19h : enregistrement grand public, 3 émissions (durée totale, environ 1h30) Mercredi 6 mars à 11h : enregistrement spécial jeunes, 1 émission et spécial enseignants, 1 émission (durée totale, environ 1h) Le Jeu des 1000 euros à Budapest sur le site de France Inter.
Depuis deux semaines, les Sicules font couler de l’encre dans la presse roumaine et hongroise. La « crise du drapeau » a focalisé l’attention des élites politiques et diplomatiques des deux pays. Une bonne occasion pour Budapest et Bucarest de faire diversion chacun à leur manière.
L’Arménie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec la Hongrie pour protester contre l’extradition du meurtrier d’un ressortissant arménien vers son pays d’origine, l’Azerbaïdjan, a déclaré le président arménien Serge Sarkissian, vendredi à Erevan. « A compter de ce vendredi, l’Arménie rompt ses liens diplomatiques et tous ses autres liens officiels avec la Hongrie« , a annoncé le président aux ambassadeurs des pays membres de l’ONU. « Ni le peuple arménien, ni moi-même ne pouvons accepter cette décision. Le peuple arménien ne le pardonnera pas« , a aussi déclaré M. Sarkissian, selon l’agence russe Interfax. La Hongrie a extradé vendredi vers l’Azerbaïdjan le ressortissant azéri Ramil Safarov Sahib, condamné en 2004 à la prison à perpétuité pour le meurtre particulièrement cruel d’un officier Arménien au cours d’un stage de langue organisé par l’OTAN à Budapest. Le président azéri Ilham Aliev s’est empressé de gracier le condamné dès son arrivée. Pour sa défense, Budapest affirme que Bakou avait promis que le condamné continuerait de purger sa peine en Azerbaïdjan. « Le ministre azéri de la Justice a informé le ministre hongrois de la Justice que la peine de Ramil Safarov ne serait pas modifiée et qu’il continuerait de purger la peine qui lui a été infligée par le tribunal hongrois« , peut-on lire sur le site internet du gouvernement hongrois. Mais l’Arménie suppose que les deux gouvernements hongrois et azéri ont conclu un accord de confidentialité. Les presses hongroise et arménienne font le lien entre cette extradition et les projets d’expansion économique vers l’Est du Premier ministre Viktor Orban qui s’était rendu à Bakou il y a quelques mois pour des questions « énergétiques et économiques« . La décision de Budapest a engendré un regain de tensions au Caucase, où l’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent encore la région du Haut-Karabakh. Le groupe Egymillioan a magyar sajtoszabadsagert a prévu une manifestation pour s’opposer à la décision du gouvernement, devant le parlement hongrois ce mardi à 18h. Sources : MTI, AFP, Nouvelles d’Arménie
Le football étant d’actualité, l’idée me vient d’imaginer une rencontre France-Hongrie… En l’état actuel, je crois bien que même les Hongrois pourraient nous battre, ce qui n’est pas peu dire…
On se souvient que, dans les années 70-80, alors que son peuple crevait littéralement de faim, Nicolae Ceaucescu avait eu la manie de raser des villages entiers ou quartiers historiques de sa capitale pour y bâtir des horreurs et (à Bucarest) édifier un palais gigantesque. Bien sûr, nous n’en sommes pas là, fort heureusement, dans la Hongrie de Viktor Orbán en 2012. Malgré tout, nous n’en sommes peut-être pas non plus si loin…
Inutile d’aller jusqu’à Chypre ou en Israël pour trouver des murs ethniques. Les autorités locales de la ville slovaque de Sered’ ont pris la décision de construire un mur pour isoler le quartier rom. Si ce type d’initiative n’est pas nouveau en Slovaquie, l’absence d’écho dans la presse étrangère et de réaction de la part de l’Union Européenne a de quoi surprendre…
Le 13 avril 2012, la Municipalité de Vecsés (Hongrie) a accueilli dans le cadre du programme de l’Union européenne Interreg IV un grand nombre de spécialistes hongrois et étrangers pour une conférence intitulée « Education et Energies Renouvelables ».
Ouf ! Voilà une bonne chose de faite, le premier tour est enfin derrière nous ! Car nous commencions à trouver cette campagne plutôt ennuyeuse. On l’aura compris, je parle de l’élection présidentielle en France et non de la Hongrie…où le mot „campagne”, comme le montre son origine étrangère („kampány”) reste encore bien peu ancré dans les mœurs (normal, me dira-t’on, vu la différence des enjeux et du mode de scrutin).
Est-il possible et souhaitable d’étendre les droits de l’homme aux droits du monde et de la nature ? L’institut français de Budapest organise un colloque les 12 et 13 avril prochains autour de cette interrogation.
Environ 100 militants du parti néo-fasciste romain Noua Dreapta (« Nouvelle-Droite ») ont organisé un défilé jeudi 15 mars (fête nationale hongroise) dans la ville de Cluj, Kolozsvár en hongrois. La minorité hongroise de Roumanie était clairement ciblée par les manifestants qui ont scandé des slogans racistes. Noua Dreapta, s’est formé en décembre 2011 à partir d’un mouvement du même nom dont le but déclaré est de créer une « Grande Roumanie » en annexant par exemple la Bessarabie (la Moldavie et une petite partie de l’Ukraine occidentale) et d’autres régions peuplées de Roumains. La «Nouvelle-Droite » s’est illustrée en organisant des défilés anti-hongrois dans des villes sicules et en s’en prenant violemment aux homosexuels ainsi qu’aux roms. Noua Dreapta et son charismatique leader, Tudor Ionescu, n’ont donc rien à envier au Jobbik hongrois… Le défilé qui a eu lieu le 15 mars dernier à Kolozsvár n’est pas le premier dans cette ville à l’occasion d’une fête nationale hongroise. En effet, le 15 mars 2008, Noua Dreapta avait déjà organisé un défilé et ses militants en avaient profité pour passer à tabac un jeune hongrois. Par ailleurs, l’ancien maire de Kolozsvár, Emil Boc (ancien Premier ministre démissionnaire le 6 février dernier), avait été accusé à plusieurs reprises de « laisser-faire » les militants extrémistes. La manifestation du 15 mars dernier était donc à nouveau autorisée par le maire (erratum : le maire -intérimaire – de Cluj étant Radu Moisin depuis le 1er décembre 2011). La centaine de manifestants s’est réunie sur la place Avram Iancu pour remonter vers le centre. Les militants de Noua Dreapta ont brandi des pancartes visant essentiellement la minorité hongroise : « Les ennemis de la nation,dehors ! », « Nous, Roumains, sommes les propriétaires ancestraux de cette terre ! », « Hargita et Kovászna, terre roumaine ! ». Noua Dreapta est connue pour son interprétation particulière de l’Histoire: pour cette organisation, la Transylvanie est et a toujours été roumaine, pourtant une bonne partie des sources historiques leurs donnent tort. Cette manifestation dont le but était de faire peur est du pain béni pour l’extrême-droite hongroise. Les différents médias proches du Jobbik ont en effet repris l’information à leur compte en soulignant la prétendue haine que ressent l’ensemble du peuple roumain envers la Hongrie. NDLR : On pense souvent que l’ultra nationalisme et la revendication unilatérale de la Transylvanie est l’apanage des extrémistes hongrois… Même si cette façon de penser est très représentée en Hongrie, elle n’est pas exclusivement hongroise puisqu’une poignée d’excités roumains leur rendent la pareille. A noter : toutefois, si l’on prend en compte le principe de la territorialité du Droit, le fait que la ratification de la nouvelle Constitution hongroise ait été officiellement célébrée à Cluj-Napoca le lundi des Pâques catholiques en 2011 a lui aussi démontré une attitude réactionnaire de la part de Budapest et des représentations officielles des Magyars de Roumanie. Sources : kitekinto.hu, szatmar.ro, MTI
Ce soir à 19h, le mois de la francophonie atteindra un de ses sommets, avec le passage des « Papous dans la tête » à l’Institut Français de Budapest. L’organisation du mois de la francophonie en Hongrie invite Françoise Treussard et ses acolytes de France Culture tous les ans depuis 2008, avec, au centre de l’équipe, l’auteure franco hongroise Eva Almassy. Une très bonne occasion de demander à la « Papou » magyare de nous présenter personnellement ce grand moment de culture littéraire, offert au public francophone de Hongrie.
C’était jour de fête nationale jeudi dernier à Budapest. Ponts, monuments et tramways, la ville entière s’était parée de petits drapeaux tricolores qui scintillaient au soleil de ce début de printemps. Cette année, au milieu des stands de friandises et de perec au fromage, les promeneurs ont eu l’honneur de pouvoir se familiariser avec la richesse culturelle européenne. Formidable élan de solidarité polonaise d’un côté, avec force de drapeaux, bannières et autres pancartes blanc et rouge évoquant non sans émotion les racines ancestrales de l’amitié hungaro-polonaise ; touchant témoignage de soutien français de l’autre, avec une poignée de militants accourus chevaleresquement porter secours à la démocratie en danger. Et bien sûr parallèlement, pour ne pas oublier la petite pointe de folklore indispensable, la Hongrie profonde telle qu’on aime à la médiatiser, la bonne vieille Hongrie des uniformes noirs et des drapeaux striés, qui n’a pas besoin d’appeler ses voisins à l’aide pour se « défendre » elle-même.
Le Ministère croate de la Défense a présenté le nouveau budget alloué à son armée. Approuvé par la majorité de ses membres, cette nouvelle stratégie qui dictera le futur de l’armée prévoit des réductions drastiques. Une victime collatérale, la Hongrie. Le gouvernement croate continuera donc à faire des économies sur son armée qui ne compte déjà plus que 18.000 hommes. Ce nouveau budget est principalement motivé par la crise économique qui touche également assez durement ce petit état sur le seuil de l’Union européenne. La Croatie est tout simplement économiquement incapable de moderniser et même d’entretenir son armée dans son état actuel. Cette mesure s’inscrit également dans une politique d’apaisement, selon Ante Kotromanovic, car la Croatie n’a pas à craindre d’agressions et bénéficie de toute façon de la protection de l’OTAN. En revanche les opposants à ce nouveau budget pensent qu’une armée réduite à son plus strict minimum ne serait même pas capable de défendre le pays jusqu’à l’arrivée des troupes alliées. Ante Kotromanovic, le Ministre de la Défense se dit confiant et a déclaré que les vétérans ne doivent pas s’inquiéter car cette nouvelle stratégie est en parfaite harmonie avec les attentes de l’OTAN. Certains secteurs comme la marine vont totalement disparaître. L’armée de l’air sera également fortement réduite ce qui est une très mauvaise nouvelle pour la Hongrie. En effet, la Croatie prévoyait de remplacer ses avions de combat MIG-21 hors d’âge par des MIG-29. La Hongrie qui possède plusieurs de ces appareils espérait pouvoir les lui revendre… Source : kitekinto.hu
Arrivé sur le territoire canadien le 29 février dernier, l’écrivain Akos Kestész, lauréat du Prix Kossuth en 2008, a demandé le statut de réfugié politique et s’est installé à Montréal. Cette demande intervient après la polémique et les troubles engendrés par la parution d’un article de l’écrivain, en août 2011, dans un journal hongrois basé aux Etats-Unis. Sous la pression de l’extrême droite hongroise, une nouvelle loi serait en préparation, permettant de retirer un prix ou un titre honorifique à une personnalité qui n’en serait plus « digne ».
Les relations slovaquo-hongroises, marquées par les rancœurs du passé, sont entrées dans une nouvelle phase. Tout Hongrois de Slovaquie qui se voit octroyer la citoyenneté hongroise par Budapest est immédiatement déchu de sa citoyenneté slovaque. Dans cette « guéguerre » nationaliste qui se joue de part et d’autre du Danube, l’Europe est impuissante.
Nicolas Delesalle, journaliste grand-reporter pour le magazine Télérama, était à Budapest au début du mois de février pour couvrir le Magyar Filmszemle. Comment envisage-t-on la situation de la Hongrie dans les rédactions françaises ? Quelles sont ses premières impressions à Budapest ? Nicolas Delesalle – à partir de son expérience personnelle – explique comment en quelques jours à Budapest, il confronte ses préjugés à la réalité du terrain, et la difficulté que peuvent rencontrer les journalistes envoyés spéciaux face à cette complexité. A lire prochainement dans Télérama, l’article/reportage de Nicolas Delesalle sur la Hongrie. Dans une seconde partie, nous revenons avec Vincze Szabo sur les enjeux du développement rural en Hongrie et sur le projet alternatif de développement dans les cartons du ministère de l’agriculture. Ecouter l’émission : Première partie : Deuxième partie : Articles liés : Emission du 19 2011 février sur Tilos Radio : biodiversité agricole et marchés de proximité Emission du 5 2011 février sur Tilos Radio : les clubs s’organisent Emission du 22 janvier 2011. Médias et démocratie en Hongrie : décryptage en français sur TILOS RADIO
Lu avec beaucoup d’intérêt dans les journaux français, qui – pour une fois – étaient tous d’accord : « en Europe, la démocratie est en danger à cause d’un petit pays, la Hongrie, membre de l’UE »
Réuni vendredi à Bruxelles, le Conseil européen a décidé de repousser au prochain sommet l’octroi à la Serbie du statut officiel de candidat à l’intégration européenne. En marge du nouveau « pacte budgétaire à 26 », le Conseil a pris le temps de parapher le traité d’adhésion de la Croatie et de fixer à juin prochain l’ouverture des négociations d’intégration avec le Monténégro.
Le second procès du révolutionnaire marxiste et terroriste Ilich Ramirez Sanchez, aka Carlos, s’est ouvert il y a quelques jours à Paris. Il est jugé pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983. Une bonne raison pour HU-lala d’interviewer le journaliste hongrois László Liszkai, auteur de « Carlos, à l’abri du rideau de fer », une enquête sur les années hongroises du « chacal ».
Mercredi soir au journal télévisé de France 2, David Pujadas et sa rédaction ont une nouvelle fois fait preuve d’une certaine méconnaissance de l’Europe centrale. En quelques secondes, les téléspectateurs ont appris qu’en Hongrie, Gordon Bajnai avait perdu les élections l’an dernier sur le thème de la crise financière. En réalité, l’ancien Premier ministre hongrois qui avait exclusivement été choisi pour assurer l’intérim après la démission de Ferenc Gyurcsány en mars 2009 et jusqu’aux élections législatives d’avril 2010, ne s’était même pas porté candidat.
Samedi, la ville de Szolnok, située au centre de la Hongrie, a accordé la citoyenneté d’honneur à Pal Sarkozy pour son « oeuvre » de peintre et pour avoir embelli la réputation de sa ville natale, où son propre père fut également adjoint au maire. Lors de son discours, le père du président français a déclaré se sentir « encore plus hongrois » après avoir reçu cette distinction. Il a également confié aux journalistes présents que spirituellement, il n’avait jamais quitté la Hongrie… A en croire le dernier sondage CSA / Les Echos daté du 12 octobre dernier, les 65 % de Français qui ont une opinion négative de leur président auraient peut-être préféré que Pal Sarkozy « n’ait pas quitté » la Hongrie, tout court. Immigré en France depuis 1948, ce Hongrois de 84 ans n’a jamais acquis autant de notoriété que depuis 2007 et l’élection de son fils Nicolas à la présidence de la République. source : MTI Articles liés : La nouvelle star hongroise aux Guignols L’écho français de « l’expo Sarko » Sarkozy expose à Budapest En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus Les Sarkozy entre le 92 et la Hongrie La France, nouveau fief de la future dynastie Sarkozy?
Jeudi, le ministre des Affaires étrangères hongrois János Martonyi a vivement réagi à l’avis favorable donné par la Commission européenne au statut de candidat à l’adhésion à l’UE de la Serbie. Ce « feu vert » de la Commission faisait suite à la loi adoptée le 26 septembre par le parlement serbe, qui vise à restituer les biens immobiliers confisqués aux familles sous la période titiste.
Le gouvernement hongrois vient de reprendre à son compte l’idée devenue fameuse du maire Jobbik de Gyöngyöspata : occuper les Roms – et autres chômeurs – dans un dispositif de travail obligatoire pour qu’ils méritent leurs allocations. Certaines émissions de télévision françaises ont diffusé des reportages à ce sujet, mais elles ont raté une bonne occasion de faire le lien avec l’actualité de l’emploi et de la solidarité dans l’Hexagone.
La Pologne est à la tête de la présidence du Conseil européen depuis le début de l’été. Pour l’heure, tout se passe bien et il semble que cela ne devrait pas changer. La situation de Varsovie au sein de l’Union est plutôt assez confortable et faut-il le préciser, beaucoup plus que celle de nombreux autres membres, tant à l’ouest qu’à l’est.
Dans sa nouvelle Constitution qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2012, la Hongrie se déclare fièrement « pays sans OGM » (organismes génétiquement modifiés). Mais pour atteindre cet objectif, le pays doit appliquer des mesures drastiques : près de 1000 hectares de maïs contaminés par des OGM ont déjà été détruits début juillet et encore 2500 hectares pourraient subir le même sort, d’après le ministre du développement rural Sandor Fazekas.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecouter la version audio de la chronique Dans les médias occidentaux, Viktor Orban continue à avoir mauvaise presse. La présidence européenne hongroise terminée, on aurait pu croire que les projecteurs allaient se détourner de la Hongrie, mais pour l’instant, il n’en est encore rien. Le début de la présidence avait été mouvementé à cause de la loi sur les médias et la fin de la présidence l’est également avec la Constitution adoptée en avril. Viktor Orban a de nouveau croisé le fer avec les eurodéputés la semaine dernière à Strasbourg. Dans un des rôles que les Hongrois aiment le plus – seuls contre tous – le chef du gouvernement a répété un de ses discours préférés dans un de ses rôles favoris : « Je défendrai toujours la Hongrie contre les remarques et critiques, de Bruxelles ou d’ailleurs. Aucun gouvernement, aucun pays n’a le droit de dire quelle doit être la Constitution hongroise. C’est au peuple hongrois d’en décider. [...] Vous n’avez pas la possibilité de nous dire ce que nous devons dire. La Hongrie n’est pas subordonnée à Bruxelles, Bruxelles n’est pas le centre de commandement de la Hongrie« , etc, etc… Ce décalage calendaire s’explique par le fait que la Commission de Venise, organe du Conseil de l’Europe sollicitée pour donner son avis sur la nouvelle Constitution hongroise, n’a rendu son avis que fin juin. Cette dernière a relevé ce qu’elle estime être des problèmes juridiques à revoir. De son côté, Budapest a rejeté les recommandations de la Commission de Venise, entraînant l’approbation d’une résolution par les députés européens pour obliger Viktor Orban à changer de position, mais tout en ne remettant pas en cause directement la dite Constitution. Ceux-ci s’interrogent seulement sur le caractère démocratique et sa conformité avec les valeurs européennes. Tout cela tient pour le moment de la rhétorique car on ne voit pas très bien comment les eurodéputés auraient les moyens d’entraîner des modifications dans la rédaction d’une Constitution nationale. Les échanges ont été houleux et n’ont évidemment aboutis à rien, chacun campant sur ses positions. A contrario, l’un ne semblant pas empêcher l’autre, la même assemblée a reconnu un bilan de la présidence hongroise positif. Compliqué non ? Les députés européens savent-ils faire la part des choses ou se doivent-ils eux aussi, d’encourager l’action européenne inconditionnellement ? Bon départ pour la Pologne Laissons pour l’heure les polémiques entre la Hongrie et le parlement européen et intéressons-nous à la nouvelle présidence polonaise qui semble bien démarrer et pour laquelle, les médias occidentaux semblent très favorables, contrastant avec ce que l’on a pu lire sur la Hongrie. La Pologne qui ne pourra faire autrement que mieux pendant les six mois qui viennent, affichent de grandes ambitions et veut laisser son empreinte. Contrairement à Viktor Orban, Donald Tusk, son homologue polonais a la réputation d’être un euro-enthousiaste. Une première victoire : pouvoir participer aux discussions de l’eurogroupe présidé par le vétéran Jean-Claude Juncker qui a fait des difficultés à accepter la Pologne en son sein. En effet, celle-ci préside le Conseil de l’Union européenne et un des dossiers prioritaires est la crise de la dette et celle d’Athènes en priorité. Varsovie a donc estimé qu’elle ne pouvait pas aider à la résolution du problème sans participer aux débats, ce qui n’est pas faux. Quant à ses relations avec le parlement européen, elles semblent excellentes pour l’instant. Ne se sont-ils pas retrouvés sur leur refus d’augmenter le taux de réduction des émissions de CO 2 que certains envisageaient de faire passer de 20 à 30% ? Varsovie confirme ainsi que sa présidence ne s’intéressera pas aux questions environnementales. On attend donc du député européen écologiste Cohn-Bendit si virulent contre Viktor Orban, une réaction. Les précédentes chroniques de Cécile Vrain : Otto de Habsbourg, celui qui aurait pu être roi La Hongrie ouvre l’Europe centrale à la Chine Présidence de l’UE : un bilan controversé L’Union européenne ouvre ses portes à la Croatie Le dilemme politico-économique biélorusse et les enjeux électoraux en Lettonie et en Macédoine Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE Les conséquences de l’affaire DSK en Europe Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne
« Désastre », « catastrophe », « carnage ». En Roumanie, la parution des résultats du bac a fait l’effet d’un tremblement de terre. Selon les chiffres provisoires publiés le 3 juillet dernier, le taux de réussite a chuté à 44,7% en 2011. Sur plus de 200 000 candidats, moins d’un sur deux se verra donc décerner le titre de bachelier cette année. Tandis que le déroulement de cet examen en France a été entaché par la publication sur internet de l’un des exercices de mathématiques, le gouvernement roumain, de son côté, a utilisé les grands moyens pour lutter contre la fraude. Eduquer pour lutter contre la fraude et la corruption Dans un pays classé au 69e rang sur 178 selon l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency International (la France est 25ème, la Hongrie 50ème), le jeune ministre de l’Education Daniel Funeriu nommé en décembre 2009 a fait de la lutte contre la corruption et la fraude dans le système éducatif et universitaire l’une de ses priorités, quitte à sacrifier quelques générations de bacheliers. Le taux de réussite au bac était en effet de plus de 80% dans les années 2000, et avait déjà chuté à 69,3% en 2010 avant de passer sous la barre des 50% cette année. A ceux qui montrent du doigt la difficulté des épreuves qui ne correspondrait pas au niveau dans les classes, le ministre répond que ces résultats révèlent le véritable niveau des élèves et du système éducatif roumain. Les problèmes de fraude au bac sont le miroir de pratiques qui dépassent largement le monde de l’enseignement, et les réformes mises en oeuvre sont guidées par un véritable choix de société. La Roumanie doit « choisir entre les gens corrects et travailleurs et ceux qui misent sur la malhonnêteté et la supercherie » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse lundi 3 juillet. En effet, des scandales de corruption éclaboussent régulièrement le pays. Depuis le début de l’année, près de 250 policiers et douaniers travaillant aux frontières avec l’Ukraine, la Serbie et la Moldavie ont été poursuivis en justice pour des affaires de corruption. « Surveiller les surveillants » Les pratiques de triche étaient monnaie courante lors des épreuves du baccalauréat. La surveillance des épreuves a donc été sévèrement renforcée. Au delà des mesures habituelles qui imposent aux candidats de n’être en possession d’aucun document ni de téléphone portable, des caméras de vidéo-surveillance ont été installées dans certaines salles d’examen ! Elles ont permis de « surveiller les surveillants », qui étaient parfois la cible de pratiques de corruption. Selon le Parquet anti-corruption (DNA), 145 personnes dont 23 inspecteurs scolaires et enseignants, sont accusées de faits de corruption pour la période 2008-2010, le montant total des pots-de-vin collectés s’élevant à 150.000 euros. Plus de 600 candidats ont été exclus des épreuves cette année à cause de pratiques de fraude. Jusqu’à 111 élèves d’un même centre d’examen ont été renvoyés parce qu’ils disposaient des réponses de l’épreuve. Des lycéens ont dénoncé des pratiques de surveillance exagérées et se sont plaints d’être traités comme des délinquants, mais les résultats semblent indiquer qu’une révolution des pratiques était nécessaire pour rendre au diplôme du baccalauréat sa juste valeur. Un système éducatif peu reconnu au niveau international Tant le système d’enseignement primaire et secondaire que le système d’enseignement supérieur sont à la traîne dans les classements internationaux. La Roumanie se classe en 49e place du classement Pisa réalisé par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) à partir d’enquêtes sur 65 pays membres et non membres. D’autre part, malgré des hausses de budget, aucune université roumaine ne se classe dans le top 500 des meilleures universités du monde. Les causes des échecs au bac et de l’échec du système éducatif sont multiples. Les membres du corps enseignant critiquaient depuis plusieurs années la baisse du niveau des élèves et leur désintérêt général pour les études. La trop grande rigidité du système d’enseignement est aussi accusée. Toutefois on ne peut ignorer l’une des principales causes de la corruption dans le système éducatif : le faible niveau de salaires des enseignants. Un professeur débutant touche 120 euros par mois, et les mieux payés gagnent 350 euros, suite à la réduction drastique des salaires liée à la crise économique. Pour finir, la baisse de la part du budget alloué à l’enseignement influe sur les conditions de travail des professeurs et de leurs élèves, ainsi que sur la qualité de l’enseignement. Articles liés : Les profs montent au créneau contre les projets du gouvernement Le travail obligatoire, nouvelle matière au Bac hongrois Education : la Fidesz snobe les profs
Le secrétaire d’état chargé des affaires européennes sortant, récemment nommé ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, a publié une tribune dans les colonnes de l’hebdomadaire HVG. Laurent Wauquiez y dresse un bilan très positif de la présidence hongroise de l’Union européenne qui s’achève aujourd’hui même.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecouter la version audio de la chronique Les hasards de l’actualité sont ainsi faits qu’au moment où la Chine vient de subir un revers en Pologne avec l’affaire de l’autoroute A2 qui relie Berlin à Varsovie, la Hongrie, elle, accueille le Premier ministre chinois, la bouche pleine de belles promesses. Rappelons rapidement les faits. En 2009, un consortium chinois Covec (China Overseas Engineering Group) du BTP obtient deux contrats de constructions d’autoroute à des prix défiant toute concurrence et surtout celles des entrepreneurs polonais. Deux ans plus tard, les espoirs placés dans ce partenariat polono-chinois sont déçus, le géant du BTP chinois est écarté du projet pour non-respect des clauses du contrat. Les responsabilités de cet échec semblent communes aux deux parties : les Chinois ne payent pas assez cher les fournisseurs polonais, qui de toute façon, n’ont mis aucun enthousiasme à les livrer. Profitant de la crise économique mondiale, les Chinois ont commencé à pénétrer le marché européen, après les continents américain et africain principalement. En octobre dernier, lors d’un premier voyage officiel en Europe, le chef du gouvernement chinois s’était alors rendu en Grèce, autre pays soutenu par le FMI et l’Union européenne, pour proposer ses services financiers symbolisés par le rachat du Pirée. La Grèce est devenue la porte d’entrée de la Chine en Europe du Sud-est, la Hongrie deviendra-t-elle celle de l’Europe centrale ? C’est certainement ce qu’aimerait le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui a accueilli vendredi 24 juin, son homologue chinois pour une visite officielle de deux jours qui l’a mené de Budapest à Berlin en passant par Londres. A priori, c’est un nouveau succès de la politique étrangère de Viktor Orban qui s’était lui-même rendu en Chine en novembre 2010. C’est du moins ainsi qu’on l’interprétera dans les chancelleries européennes. Rappelons que les relations entre les deux pays ne datent pas d’hier. Alors que Wen Jiabao a évoqué le fait que la Hongrie a été un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, ce qui ne semble pas une surprise vu le contexte politique de l’époque, il faut préciser que ces mêmes relations ont été réactivées sous le gouvernement de Peter Medgyessy entre 2002 et 2004. Puis en 2007, le Premier ministre Ferenc Gyurcsany s’était rendu à Pékin pour inaugurer l’année hongroise. En résumé, ces relations ne datent pas d’hier et les autorités hongroises savent déjà que celles-ci sont plus à l’avantage pour l’instant de Pékin que de Budapest et cela même si la Hongrie est présentée comme l’un des plus importants partenaires commerciaux de la Chine en Europe centrale et orientale. Mais cette fois-ci, il ne s’agit plus de coopération économique et commerciale, ou pas seulement. Aujourd’hui, il s’agit d’argent sonnant et trébuchant dont la Hongrie a grand besoin, proposé sous forme d’achat d’obligations d’Etat – dont le montant exact n’a pas été précisé mais qui néanmoins a été qualifié «d’aide historique» par Viktor Orban – et d’un crédit d’un milliard d’euros. Ce milliard d’euros est certainement une bouffée d’air pur pour le gouvernement hongrois qui en a bien besoin et de son côté ; la Chine ne prend pas de gros risques même si la Hongrie ne fait pas encore partie de la zone euro. Après l’achat d’obligations d’Etat espagnole, portugaise, grecque ou irlandaise, c’est donc au tour de la Hongrie. L’ambition de Viktor Orban est que son pays devienne une «plate-forme logistique» pour la Chine. Une douzaine de projets industriels sont déjà prévus et ils seront certainement supervisés par un Conseil bilatéral d’affaires qui devrait être mis sur pied parallèlement. La relation entre la Chine et la Hongrie semble sérieuse, il faut juste espérer qu’elle n’achoppe pas sur les mêmes problèmes qu’on rencontrées les amours polono-chinoises, c’est-à-dire une incompréhension culturelle doublée d’un vague sentiment nationaliste et protectionniste. En effet, en Pologne, les ouvriers employés sur les chantiers d’autoroute étaient Chinois, payés comme des Chinois en Chine. En son temps, la «directive Bolkestein» devait protéger le marché occidental de l’invasion du «plombier polonais» mais aujourd’hui, l’Union européenne ne semble guère pressée de réagir face au dumping salarial des ouvriers chinois en Europe. Il y a là pourtant matière à réflexion et le gouvernement hongrois, après avoir résolu pour un temps ses difficultés financières, pourrait être confronté à d’autres, plus sociales celles-ci. Articles liés : Dans quelles mains l’aéroport de Budapest va t-il aterrir ? Les Chinois au secours du vignoble hongrois ? Expo Shangaï : un million de visiteurs au pavillon hongrois La Hongrie, cible des jouets dangereux Descente surprise au marché chinois Les précédentes chroniques de Cécile Vrain : Présidence de l’UE : un bilan controversé L’Union européenne ouvre ses portes à la Croatie Le dilemme politico-économique biélorusse et les enjeux électoraux en Lettonie et en Macédoine Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE Les conséquences de l’affaire DSK en Europe Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecouter la version audio de la chronique Il est difficile de croire que Viktor Orban soit si indifférent sur ce que l’on dit de lui et de la Hongrie à l’étranger. Pourtant, à l’heure des bilans, la présidence hongroise de l’Union européenne qui peut se prévaloir d’un bilan assez positif, ne restera dans les mémoires des uns et des autres que comme une présidence controversée. Ne croyez pas que je sois hostile à la controverse, bien au contraire, mais lorsque celle-ci occulte les résultats d’un travail, c’est ennuyeux. Un bilan assez positif, surtout si l’on regarde l’ultime succès de cette présidence avec sur la ligne d’arrivée, à l’arrachée, une date pour accueillir la Croatie au sein de l’Union. L’élargissement de l’Union était l’une des priorités de Viktor Orban. Faire jouer à nouveau à la Hongrie un rôle de premier plan dans la région est l’un des buts du Premier ministre. Désormais, il sera celui qui a travaillé à l’entrée de la Croatie dans l’Union, celui sur qui la Serbie, le Monténégro, la Macédoine et l’Albanie – pays qu’il a visité pendant son mandat européen – pourront compter, pour devenir membre de l’Union… un jour. En politique étrangère, la grande rivale de la Hongrie dans la région est la Pologne qui va justement lui succéder à la tête de l’Union. Et si la Hongrie a réussi à se positionner comme un partenaire indispensable entre les pays des Balkans et Bruxelles, Varsovie de son côté lui a, quant à elle, ravi l’organisation d’une conférence pour mettre sur pied un partenariat oriental privilégié avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine. La Biélorussie en a été exclue suite aux événements de décembre et ses conséquences. Jusqu’au XXe siècle, la Hongrie – qui a toujours joué un rôle important au cœur du bassin des Carpates, et dont les Balkans en sont considérés comme les marches, le limes au Sud – se verrait bien à nouveau jouer les premiers rôles. Tout dans l’attitude et les décisions prises par Viktor Orban tend dans cette direction. L’Union européenne lui offre ses possibilités, et le Premier ministre hongrois le sait et n’a pas l’intention de ne pas en profiter. C’est une vieille recette politicienne que de pratiquer une politique rigoureuse dans son pays et libérale à l’extérieur. Le problème c’est qu’aujourd’hui, avec la mondialisation, l’information se propage à une vitesse exponentielle. C’est l’erreur de Viktor Orban de ne pas avoir pris assez en compte les opinions publiques internationales qui ne garderont en mémoire que les différentes affaires qui ont éclatées pendant le mandat européen hongrois. Ainsi, alors que Budapest aura réussi à placer au cœur des débats européens, la question rom, l’opinion publique ne se souviendra que des milices d’extrême droite venues dans les villages des confins orientaux du pays, menacer et provoquer cette communauté. Et c’est sans parler de la loi sur les médias, de la mise en place d’une nouvelle Constitution dont la presse n’aura relevé que les aspects réactionnaires. Quel média a fait sa une sur l’interdiction des OGM, gravée dans cette même Constitution ? C’est une décision courageuse et moderne… mais dont on ne parle pas ou si peu. Et il faudra conclure cette présidence européenne sur une ultime affaire : le financement d’une campagne anti-IVG par des fonds européens détournés de leur vocation première. La Hongrie se dépeuple et ses dirigeants croient inverser la courbe en provoquant et culpabilisant les femmes. Quelle maladresse ! Et en plus, avec de l’argent qui n’était pas destiné à cela. Décidément, cela fait beaucoup d’erreurs de communication. Ces messieurs du gouvernement, où aucune femme n’a rang de ministre rappelons-le, feraient mieux de s’interroger sur les raisons d’une telle dénatalité et financer des aides – crèches et autres moyens de garde, par exemple – plutôt que de choquer les Hongroises. Dans une semaine, cette présidence européenne se clôturera. Il faut espérer qu’avec le recul, le travail effectué sous la mandature hongroise sera mieux reconnu. Les précédentes chroniques de Cécile Vrain : L’Union européenne ouvre ses portes à la Croatie Le dilemme politico-économique biélorusse et les enjeux électoraux en Lettonie et en Macédoine Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE Les conséquences de l’affaire DSK en Europe Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne
Les députés du groupe parlementaire LMP (Lehet Más a Politika) Gergely Karácsony et Dávid Dorosz estiment que « Le Fidesz exporte sa politique de division » en achetant les maisons de presse hungarophones de Transylvanie, ont rapporté les quotidiens Népszabadság et 168 Óra.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Je pourrais choisir de vous parler des ultimes affaires et autres scandales qui secouent encore l’actualité entre l’Union européenne et la Hongrie, entendez par là la nouvelle Constitution qui passe avec beaucoup de difficultés l’examen de passage au parlement ou encore la campagne anti-IGV lancée en Hongrie et qui aurait été financée par un fonds public européen à laquelle il n’était pas destiné. Mais une fois n’est pas coutume, penchons-nous plutôt sur un succès de la diplomatie hongroise. Je veux parler de la future adhésion de la Croatie à l’Union européenne. Le mérite de cette adhésion sera à l’avantage de la Hongrie qui bien sur ne fut pas la seule à y œuvrer, toutefois comme elle y a mis beaucoup de bonne volonté, elle aura le droit de s’en prévaloir. C’est officiel depuis vendredi dernier, le 10 juin, la Commission européenne à travers son commissaire à l’Élargissement Stefan Füle a déclaré que la Croatie serait bien le 28e pays membre en juillet 2013, cinq ans après avoir accueilli les derniers entrants, la Roumanie et la Bulgarie. L’affaire est faite, même si la décision devra encore être validée, côté Bruxelles, au dernier sommet de la présidence hongroise, les 23 et 24 juin prochain. Côté Zagreb, ce sera sous forme de référendum que les Croates approuveront ou non l’adhésion. A titre de rappel, les autorités françaises avaient choisi que ce soit les députés qui confirment en son temps cette décision. Mais en Croatie, les nombreux couacs entre l’Union européenne et les Croates sur le chemin de l’élargissement a fait que le gouvernement a dû leur concéder le principe d’un référendum. Vous imaginez le scénario si les Croates faisaient la fine bouche et repoussait la proposition d’adhésion ? Je plaisante bien sur, qui ne serait pas honoré d’intégrer l’Union. En attendant les Croates doivent beaucoup moins fantasmer sur cette intégration que les derniers pays entrants. Ils n’ont qu’à voir comment sont traités la Roumanie et la Bulgarie dans le cadre de l’élargissement de Schengen ou encore l’attitude de certains États avec d’autres face à la crise économique. Rappelons en effet, que les deux derniers pays entrants viennent à nouveau d’être recalé à l’examen de passage pour entrer dans l’espace Schengen par le Conseil des ministres de l’Intérieur, réuni le 9 juin, toujours pour cause – d’après la France et l’Allemagne, mais elles ne sont pas seules – de manque de bonne volonté à combattre la corruption et de leur capacité à assurer un réel contrôle de leurs frontières contre l’immigration illégale et les trafics. Aujourd’hui dans nos sociétés sur-informées, il est difficile de maintenir crédibles les principes idéalistes soi-disant fondateur de l’Union européenne. Le pragmatisme a toujours existé mais maintenant, il est revendiqué par les pays membres et on peut y voir comme un signe de maturité de l’Union. Aujourd’hui, il est interdit de rêver. Alors que l’Union européenne se penche de plus en plus sur les problèmes de corruption en son sein même, elle vient d’ailleurs de mettre en place un nouveau rapport anti-corruption par l’intermédiaire de son commissaire aux Affaires intérieures Cécilia Malmström, la Croatie sait qu’elle reste encore sous le feux des projecteurs sur cette question particulièrement. Aujourd’hui, l’Union européenne ne se contentera plus de promesses, il va falloir les tenir. Et une des affaires, après celle de l’arrestation du général Ante Gotovina, qui tient justement en haleine les Croates, est l’extradition vers Zagreb de leur ancien Premier ministre Ivo Sanader, à la tête du gouvernement de 2003 à 2009 avant de démissionner subitement, arrêté et emprisonné en Autriche, soupçonné de détournement de fonds dans son pays. Mais les Croates ne sont pas les seuls passionnés par l’affaire, l’Union européenne la suit aussi de très près et celle-ci est perçue comme une occasion de montrer la réelle volonté du gouvernement croate de lutter contre la corruption. Pendant un temps, cette affaire a même été vécue comme un possible blocage au processus d’adhésion. Ainsi, 16 ans après la guerre, la Croatie sera le prochain pays membre de l’Union européenne, deuxième de la région après la Slovénie en 2004, Slovénie avec qui elle devra d’ailleurs régler quelques problèmes frontaliers, car cela ne fait pas sérieux au sein de l’Union. Elle symbolisera à n’en pas douter la porte ouverte aux futures adhésions serbe, monténégrine et macédonienne pour les mieux placées, même si le chemin semble encore long. Mais la vrai question est de savoir si elle le symbolisera aussi pour la Turquie, ultime pays des Balkans ? Aujourd’hui Ankara a le vent en poupe économiquement et sur la scène internationale. Le regard de certains Européens hostiles à son entrée dans l’Union va-t-il évoluer ou rester bloquer sur les problèmes chypriote et des exigences européennes en matière de droits fondamentaux ? Mais ceci est une autre histoire. Articles liés : Elargissement de l’espace Schengen : les velléités hongroises ne suffiront pas Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises « L’autre » Orban parle d’Europe à Paris UE : l’opération séduction de Viktor Orban Les précédentes chroniques de Cécile Vrain : Le dilemme politico-économique biélorusse et les enjeux électoraux en Lettonie et en Macédoine Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE Les conséquences de l’affaire DSK en Europe Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Catherine Ashton : une « erreur de casting » ? Nouvelle constitution : le passé d’une illusion
Le gouvernement hongrois aurait financé la campagne incitant les femmes à recourir à l’adoption plutôt qu’à l’avortement avec des fonds européens destinés au « progrès social et à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Saisie par l’eurodéputée socialiste française Sylvie Guillaume, la Commission européenne a exigé de la Hongrie qu’elle y mette un terme, sous peine de sanctions.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique L’enjeu de la route de l’énergie russe vers l’Europe Ainsi après avoir crié, hurlé, insulté les dirigeants des institutions internationales et de l’Union européenne qui le lui ont bien rendu en lui infligeant des sanctions économiques et diplomatiques, le chef de l’Etat biélorusse a bien dû admettre la réalité financière de son pays et appeler à l’aide. La Biélorussie est en effet victime de la crise mondiale, des décisions économiques extravagantes de son leader et surtout du changement de relations financières avec la Russie sur fond de hausse des prix du pétrole et du gaz principalement. Aujourd’hui, Minsk doit payer le vrai prix du marché lorsqu’elle fait ses courses à Moscou et a d’ailleurs été obligée de demander un prêt à la CEI (Communauté des Etats Indépendants), chaperonné par le Grand frère. Pour l’anecdote, vexé, Alexandre Loukachenko a ordonné l’expulsion d’un journaliste moscovite faisant endosser pour une fois à la Russie outragée, le costume de défenseur des médias. Ne nous y trompons pas, le Kremlin n’est pas devenu subitement sensible aux question de liberté de la presse. Non, ce qui intéresse particulièrement les dirigeants russes, c’est entre autres d’étendre encore un peu plus l’emprise de Gazprom sur la Biélorussie afin de maîtriser les couloirs de circulation du gaz vers l’Europe. Parce que jusqu’à peu, la Biélorussie représentait le couloir énergétique obligé entre la Russie et les pays européens. En faillite, Minsk a besoin d’argent frais urgemment, et ne pourra faire l’impasse de vendre d’importantes sociétés publiques et mixtes qui ne peuvent tomber que dans l’escarcelle russe. La Biélorussie tiraillée entre Washington et Moscou En attendant que les relations avec Moscou se réchauffent, l’autre option – déjà mise en place – est de se tourner vers le FMI. Une double demande est en cours d’examen et la mission de Washington, actuellement à Minsk, devrait rendre son verdict le 14 juin. Là, on doit espérer que les conditions seront différentes, et en dehors du programme de privatisations qui sera certainement exigé, et que de toute façon Lukashenko ne peut éviter, il faudra aussi faire d’importants efforts sur l’ouverture du pays à la démocratie et à la lutte contre la corruption. Et même si l’on voit difficilement comment cela peut être possible, il sera intéressant de connaître les moyens de pression que le Fonds monétaire international se doit d’exiger de Lukashenko. Après l’annonce des orientations de la nouvelle politique de voisinage de l’Union européenne, on voit difficilement comment le FMI pourrait échapper à la mise en place d’exigences démocratiques. Autant dire que le choix cornélien pour le dernier dictateur d’Europe, qui doit choisir entre l’ancien frère russe qui ne lui veut pas que du bien et l’Occident qu’il déteste est difficile, et que seules les réalités économiques de son pays lui imposent. Présidentielles anti-corruption en Lettonie L’actualité électorale a été riche cette fin de semaine dernière en Europe centrale et orientale. La Lettonie tout d’abord qui a désormais un nouveau président. Voulant lutter contre la corruption dans son pays, l’ancien président Valdis Zatlers a pris le risque de dissoudre le parlement alors qu’il n’ignorait pas que cela pouvait lui coûter sa réélection aux présidentielles au suffrage indirect qui se sont déroulées dans la foulée. Les députés lettons avaient refusé de lever l’immunité d’un des leurs, accusé de corruption. Sans sous-estimer les enjeux et autres dessous politiques d’une telle affaire, il semblerait néanmoins qu’au moment où le mouvement anti-corruption de l’Union européenne pointe encore du doigt la Roumanie et la Bulgarie, certains dirigeants politiques européens confrontés aux mêmes difficultés osent agir, sans pour autant obtenir, il est vrai pour l’heure, un résultat impressionnant. Mais l’on peut l’espérer à l’avenir. Le statu-quo macédonien Organisées pour trouver une solution au blocage politique qui empêchait la Macédoine de procéder à des réformes, les élections législatives anticipées qui ont eu lieu dimanche 5 juin semblent pourtant n’avoir rien changé. Le parti conservateur au pouvoir a été réélu et il va certainement cohabiter avec le même parti albanais. Pourtant, l’enjeu est de taille car le pays y joue sa carte d’entrée dans l’Union européenne et l’OTAN. Encombrée de discours nationalistes sur fond de difficultés avec la Grèce et ses minorités importantes, la Macédoine reste encore trop figée dans des schémas archaïques où la Russie représente une place toujours trop importante. Les élites d’hier sont encore celles d’aujourd’hui et il faut du temps pour que les choses changent. Mais la question est de savoir si la Macédoine en a justement du temps. Rien n’est moins sur. NDLR : les partis des Albanais, qui jouent un rôle de premier ordre dans la formation du gouvernement, considèrent une rapide intégration de leur pays à l’UE comme la meilleure garantie de la protection de leurs droits et d’une amélioration de l’économie. Ils estiment que la question du nom de la Macédoine ne doit pas entraver la progression du pays vers l’UE. Articles liés : Sur les questions énergétiques russes : UE – Nabucco : les infidélités des Européens avec South Stream Nabucco, un consortium bien optimiste La Russie réaffirme son leadership de l’énergie en Hongrie A Budapest, le froid entre Kiev et Moscou impose un remede rapide Une stratégie énergétique régionale pour en finir avec l’Ukraine Nabucco passe le Parlement Nabucco, l’esquive du gaz russe Sur la politique d’élargissement de l’UE et les Balkans : L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Elargissement de l’UE : « chaque pays candidat doit franchir un pas » (Martonyi) Elargissement de l’espace Schengen : les velléités hongroises ne suffiront pas Viktor Orban plaide en faveur de la Croatie Elargissement de l’UE : les divergences franco-hongroises Orbán, médiateur entre Belgrade et Bruxelles Serbie : la longue route vers l’UE Hongrie – Serbie : quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération La Hongrie prépare le terrain pour présider l’UELire la suite
Mardi 31 mai, sous l’impulsion de trois eurodéputés de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie – UDMR (Csaba Sogor, Winkler Iuliu et László Tökés), un bureau du « Pays des Sicules » a été inauguré à Bruxelles. Il s’agit-là d’un moyen de lobbying économique pour cette région de Transylvanie délaissée par Bucarest, afin d’obtenir plus d’argent de l’UE et plus d’autonomie, sans devoir passer par l’Etat central. Le gouvernement roumain ne voit pas cela d’un très bon oeil, au contraire, mais il reste prudent quant aux conséquences politiques que cela pourrait avoir. Pour fêter l’ouverture de ce bureau de la région des Sicules au Parlement européen, seule une petite dizaine d’eurodéputés hongrois étaient présents. Comme pour montrer que cette initiative pourrait une nouvelle fois déranger les rapports diplomatiques entre les deux pays, le quotidien roumain Adevarul notait jeudi qu’aucun représentant officiel de la Hongrie et qu’aucun autre député européen roumain n’avaient participé à l’événement. Une démarche entre légitimité et provocation Dans un premier temps, lors de son discours inaugural mercredi dernier, l’eurodéputé roumain et ancien président honoraire de l’UDMR, László Tökés, a invité les autres « régions » traditionnelles de Roumanie à imiter l’initiative des Sicules en ouvrant à leur tour leur propre antenne à Bruxelles. Cette provocation traduisait le malaise qui règne actuellement dans la coalition gouvernementale, entre l’UDMR et le parti majoritaire au gouvernement roumain (le Parti National Libéral – PNL du président Traian Basescu et de son premier ministre Emil Boc). Concernant les nouvelles stratégies politiques de cette minorité magyare, le portail d’informations européennes PressEurope note d’ailleurs que « Tökés veut, lors des prochaines élections, prendre les rênes d’une nouvelle formation, le Parti populaire des Magyars de Transylvanie, qui fera concurrence à l’UDMR« . D’autre part, cette antenne bruxelloise du Pays des Sicules (fondée par les Conseils départementaux d’Harghiţa, Covasna et Mureş) est accueillie gratuitement par la Maison des régions magyares à Bruxelles, ce qui n’a pas manqué de faire réagir le ministre des Affaires Etrangères roumain, Teodor Baconschi, jeudi dernier à l’avant-veille des commémorations du très controversé traité de Trianon. L’initiative des membres de l’UDMR, également critiquée par l’opposition roumaine (Parti Social Démocrate – PSD), est regrettable selon lui : « Au moment où j’ai vu que l’emplacement de ce bureau se trouvait dans une maison des régions magyares, j’ai convoqué l’ambassadeur de Hongrie à Bucarest pour lui faire part de notre réserve face à cet accueil que nous considérons discutable », a-t-il déclaré au journal Gândul. L’article de PressEurope sur le sujet rapporte également certains propos du chef de la diplomatie roumaine, selon lequel l’officialisation du « Pays des Sicules » auprès des institutions européennes pose problème, puisque « cette démarche présente abusivement une appellation populaire comme la marque identitaire d’une région« . Les résidus insaisissables de l’histoire de la Grande Hongrie László Tökés, l’un des instigateurs de cette démarche autonomiste, considère que ces déclarations de Baconschi sont de nature « nationalistes ». Il a aussitôt déclaré dans la presse roumaine qu’il souhaitait rencontrer le président Basescu au plus vite à ce propos. Ce dernier a quant à lui déclaré être « défavorable » à l’ouverture d’un bureau de la région des Sicules à Bruxelles, mais il se garde bien, comme la plupart des membres du gouvernement Boc, de commenter plus avant cet événement, tant la problématique autonomiste des Sicules est complexe en Roumanie au regard de leur identité culturelle et historique. A vrai dire à Bucarest, le laisser-faire est souvent de mise avec ceux que Budapest appelle abusivement les « Hongrois de Roumanie », quitte à rogner sur les principes fondamentaux de la Constitution roumaine, comme le 15 mars dernier, lorsque le vote à Budapest de la nouvelle Constitution hongroise a donné lieu à des célébrations officielles à Cluj-Napoca. Le vice-premier ministre roumain d’origine magyare, Bela Marko, est peut-être le plus consenuel sur ce sujet délicat. Interrogé au micro de RFI jeudi dernier, il a déclaré que ce bureau « ne fera pas de miracles mais (qu’) il aidera probablement à la visibilité du potentiel économique de cette région« . Le sénateur Marko a mis tout le monde d’accord en se disant convaincu que les intérêts économiques de la région des Sicules doivent être promus : « Si un tel bureau peut nous aider, pourquoi pas ? » Articles liés : Hongrois et un peu plus que ça : voyage chez les Sicules László Tökés a adopté la citoyenneté hongroise Double citoyenneté : une loi floue adoptée vite fait Le ministre de la Culture plébiscité chez les Hongrois de Roumanie Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Les minorités resurgissent comme par magie Les Magyars de Roumanie à l’assaut des passeports hongrois ! Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Double citoyenneté : le projet avance Le coup de théâtre de Basescu Présidentielles en Roumanie : les tractations commencent
Les Sicules (Székelyek en hongrois), un groupe magyarophone de Roumanie qui compte plus d’un demi million d’individus concentrés en Transylvanie orientale, revendiquent leur appartenance à la nation hongroise en même temps qu’une identité originale. NDLR : article daté du 2 juillet 2007. Passé Târgu Mureş (Marosvásárhely en hongrois), on entre dans une région de basses montagnes difficile d’accès, le « Pays des Sicules ». Sur deux judets, Harghita et Covasna, les Sicules sont majoritaires à 80%. Hormis les plaques d’immatriculation et les drapeaux sur les bâtiments officiels, peu de signes indiquent que l’on est en Roumanie. Le tourisme thermal dont bénéficie la région cache mal un décor digne d’un film d’Emir Kusturica : les Dacia sont polluantes, les chevaux tractent des charrettes transportant le produit de lopins de terre exploités à la faux, sur des chaussées au bitume défoncé qui traversent des hameaux semblant être restés hors du temps. Cette « authenticité » qui fait le bonheur des touristes a, pour les locaux, une signification beaucoup moins folklorique : la région est restée sous-développée, à l’écart du monde moderne. Székelyföld, une terre disputée Les Sicules sont connus pour leur caractère fier, leur philosophie et leur humour singuliers, qu’on imagine hérités de leur passé de paysans soldats, gardiens durant un millénaire des frontières du Royaume de Hongrie. Lajos, retraité d’une usine qui a fermé depuis longtemps, se sent hongrois et connaît la biographie de Clemenceau par cœur, l’homme qui, par le Traité de Trianon, a « rejeté les Sicules dans les Balkans ». Dans le même temps, il n’hésite pas à dénoncer la légèreté des Hongrois de Hongrie, laissant une étrange impression à sa jeune interlocutrice de Budapest, Zsófi, qui constate : « les Sicules se sentent comme les vrais Hongrois« . Cette identité propre, étouffée par un Etat centralisateur, s’accompagne de revendications autonomistes. En février 2007, les Sicules se sont prononcés à 80% pour une autonomie territoriale lors d’un referendum organisé par le Conseil national des Sicules dans les deux départements où ils sont majoritaires, mais considéré anticonstitutionnel par l’Etat roumain. Ces initiatives récurrentes entraînent des réactions virulentes de l’Etat roumain et entretiennent la méfiance entre Roumains et Hongrois. « Des amis roumains ? Bien sur que non ! Avant je parlais bien le roumain mais j’oublie de plus en plus car je ne le pratique presque plus. Par exemple, je n’entre pas dans les magasins roumains à Marosvásárhely. A ma connaissance, c’est pareil pour tout le monde« , commente Lehel, un Sicule de 29 ans. « Le clash est presque total entre les deux communautés« , confirme Dorka, une étudiante de Budapest qui se rend fréquemment en Transylvanie. Les relations entre Hongrois et Roumains se sont gravement détériorées après le changement de régime, prenant une tournure dramatique en mars 1990 où de violents affrontements à Târgu Mureş avaient entraîné la mort de cinq personnes. On comprend mieux, avec un tel voyage, le lyrisme qui accompagne chaque évocation de la Transylvanie par les Hongrois. Elle représente dans leur imaginaire ce que le Kosovo représente pour les Serbes : le berceau de leur culture et un paradis perdu.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Le 17è sommet des pays d’Europe centrale et orientale a eu lieu vendredi dernier, 27 mai, à Varsovie. Une vingtaine de dirigeants d’Europe centrale et orientale, mais aussi les présidents allemand, autrichien et italien étaient présents, dont la présidente du Kosovo invitée par les Polonais et entraînant de facto l’absence de la Serbie, mais aussi celle de la Roumanie, qui refusent toujours de reconnaître le nouvel Etat comme un pays indépendant. L’ordre du jour de cette rencontre était les transformations démocratiques opérées dans leur région, susceptibles de servir de modèle pour le printemps arabe. C’est en effet, le dernier sujet à la mode en Europe centrale, mais surtout en Pologne. Varsovie semble avoir trouvé un excellent moyen d’attirer les regards sur elle. Le président de la République de Pologne estime que « L’expérience polonaise peut être utile pour servir la démocratie dans d’autres parties du monde, en Afrique du nord et en Asie« . Entendez par là, plus précisément, au Maghreb. Ces sommets réunissant les représentants des pays d’Europe centrale et orientale n’ont jamais eu autant de publicité que ce dernier grâce, en grande partie, à la présence du président américain Barack Obama pour un dîner de travail. Il est manifeste que Varsovie prépare de façon très active sa future présidence de l’Union européenne et que l’occasion était trop belle pour la manquer. La Hongrie, rentrée dans le rang après toutes les affaires qui l’ont mis sur le devant de la scène, travaille normalement et ne fait plus parler d’elle. Mais y a-t-il vraiment un parallèle à faire entre ce qui s’est passé en 1989 et ce qui se passe actuellement au Maghreb et au Mashrek ? Au vu des événements en Tunisie, puis en Egypte, et ainsi de suite, le principe d’un effet domino semble assez évident, dans le sens de la contagion, de l’entraînement. Mais peut-on vraiment aller plus loin dans la comparaison ? Peut-on vraiment publier comme on a pu le lire dans de nombreux journaux – sous la plume de journalistes répétant les propos du chef de l’Etat polonais mais aussi sous la plume de personnes plus averties sur ces questions – que les événements qui se sont déroulés en Europe centrale et orientale et en Pologne en particulier, en 1989, et leurs conséquences peuvent servir de modèles, d’exemples aux pays arabes, aujourd’hui confrontés à des révolutions démocratiques ? Peut-on vraiment comparer les deux systèmes politiques : le communisme en Europe centrale et les dictatures militaires ou policières en Tunisie ou en Egypte ? Peut-on comparer un système économique planifié à une économie de marché, même exploitée par une caste familiale ou autre ? L’on tient à nous rappeler que la Pologne a été le premier pays du bloc soviétique à se débarrasser du communisme sans effusion de sang, bien, mais l’on sait déjà que les révolutions arabes ont été le témoin de massacres importants. Alors, si l’on tient absolument à faire des comparaisons historiques, ne serait-il pas plus judicieux de remonter au début des années 80, au moment ou justement les choses ont commencé à bouger en Pologne, à Gdansk plus précisément ? Soyons clairs, il a fallu à l’Europe centrale et orientale une dizaine d’années pour se débarrasser du communisme et il en faudra certainement autant aux pays du Maghreb, actuellement en plein bouleversements politiques et économiques pour arriver à établir un système démocratique. Ce travail sera un travail de longue haleine qui une fois mis en place, demandera encore au moins une génération voire plus pour que les populations s’adaptent aux principes démocratiques. Choisir 1989 pour comparer les deux situations, celle de 1989 et celle d’aujourd’hui est faux et dangereux dans le sens ou cela pourrait faire croire aux révolutionnaires nord-africains que le processus va être rapide. C’est tout le contraire et on le voit déjà aujourd’hui, les élections risquent d’être reportées en Tunisie, les manifestations reprennent et les tenants et profiteurs de l’ancien régime font tout pour garder leurs privilèges. Un changement des mentalités demandera du temps, beaucoup de temps. Et si une comparaison doit être faite, elle doit concerner l’aide que l’Union européenne a apporté aux pays d’Europe centrale et orientale il y a une vingtaine d’années et l’aide qu’elle se doit d’apporter aujourd’hui aux pays du Maghreb qui tout aussi courageusement ont pris leur avenir en main. Les dernières chroniques de Cécile Vrain : Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro» Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Catherine Ashton : une « erreur de casting » ?
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Coup sur coup, cette semaine, l’Union européenne marque des points tant en Libye que dans les Balkans. Ce jeudi 26 mai est en effet une date historique à plus d’un titre. Le président serbe, Boris Tadic, vient d’annoncer que le général serbe de Bosnie Ratko Mladic a été arrêté. Recherché depuis 1995, c’est-à-dire depuis la fin de la guerre en Bosnie par les autorités serbes et internationales pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, celui-ci aurait bénéficié d’un soutien russe mais aussi de celui de l’ancien Premier ministre serbe Vojislav Kostunica pendant ces nombreuses années de cavale. Arrêté en Voïvodine, Mladić devrait rapidement être extradé vers La Haye, siège du Tribunal pénal international pour l’ancienne Yougoslavie avec lequel le président serbe reconnaît une pleine coopération. Les autorités serbes qui continuent à balancer entre la Russie – second partenaire commercial – et l’Union européenne, reconnaissent aujourd’hui qu’elles auraient plus d’intérêts à intégrer cette dernière. Boris Tadic a déclaré clore un «chapitre de l’histoire de notre région qui nous mènera vers une pleine réconciliation régionale». Une arrestation de bon augure pour le processus d’intégration de la Serbie Il est clair que cette arrestation ouvre grandes les portes de l’Union européenne à la Serbie qui espère devenir officiellement candidat à l’Union en décembre prochain et pour qui Mladić représentait un obstacle majeur. De son côté, la Commission européenne à travers son représentant à l’Elargissement a évidemment salué l’arrestation du général Ratko Mladic et alors même que la Haute représentante de l’Union européenne, Catherine Ashton, est justement en visite dans les Balkans. Il semble que tout doucement la situation se débloque dans la région entre une Croatie dans l’attente impatiente d’une date d’entrée dans l’Union et une Serbie qui devrait rapidement désormais obtenir le statut de pays candidat. Qui a dit que l’Union européenne n’était pas représentée en Libye ? Succès dans les Balkans mais aussi au Maghreb. Il est désormais clair que les pays arabes sont intégrés dans la politique de voisinage de l’Union européenne. On en avait douté jusque là. Il était temps. L’ambassadeur de Hongrie en Libye est sous le feu des projecteurs après avoir réussi à faire libérer plusieurs journalistes de nationalités différentes, prisonniers de Kadhafi. Rappelons que Béla Marton représente à lui seul l’Union européenne à Tripoli depuis que les ambassadeurs occidentaux, mis à part Chypre et l’Espagne, ont été priés de faire leurs bagages début mars. Ne sont restés que les représentants de la Russie, de la Chine, de l’Ukraine ou encore, par exemple, de la Biélorussie. Une vingtaine de jours plus tard, les canons tonnaient à Tripoli. A l’époque, le geste avait déjà été salué comme un acte de courage, il l’est d’autant plus aujourd’hui, où tous les jours, les envoyés spéciaux des médias du monde entier nous racontent l’enfer libyen et que le dernier raid de l’Otan fait état de trois morts et de 150 blessés. Parallèlement, dans l’autre Libye, à Benghazi, un bureau de liaison de l’Union européenne a été mis en place et son chef vient d’être nommé. Jeremy Nagoda, belge d’origine polonaise devra représenter Bruxelles auprès des «rebelles». Bruxelles a reconnu le Conseil National de Transition comme interlocuteur politique privilégié du peuple libyen alors que les Américains, en visite en début de semaine aussi à Benghazi exhortaient Kadhafi à cesser les combats. Décidément l’Europe centrale est bien représentée. En effet, il ne faut pas oublier la commissaire européenne bulgare en charge de l’Humanitaire, qui a de son côté, annoncé cette semaine que la Commission européenne avait décidé d’augmenter sa participation en Libye de plus de 20 millions d’euros, soit un total de 125 millions d’euros. Le Caucase, nouveau challenge de la diplomatie européenne Partant du principe évident qu’il faut sécuriser les frontières de l’Union européenne en assistant les pays limitrophes dans leur processus de démocratisation, Catherine Ashton, secondée par le commissaire européen Stefan Füle, s’intéresse aussi au Caucase. En effet, il semblerait que la contestation née dans le bassin méditerranéen s’étende jusqu’au sud Caucase, en Géorgie mais aussi à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabakh. Vieux conflit qui puise ses racines à l’époque de l’empire soviétique, la région en quête d’indépendance est victime du nationalisme ambiant. Un sacré paquet de nœuds auquel se frotte l’Union européenne. Chroniques liées : Catherine Ashton : une « erreur de casting » ? L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Articles liés : Serbie : la longue route vers l’UE Hongrie – Serbie : quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération Le massacre de Srebrenica exposé à Budapest La Hongrie soutient l’adhésion serbe à l’UE
Après l’Espagne en 2010, c’est la Hongrie – qui préside à son tour l’Union européenne – qui sera l’invitée d’honneur de la 6ème Foire Internationale du Livre de Bucarest Bookfest, qui se tiendra du 25 au 29 mai au Parc des Expositions Romexpo dans la capitale roumaine. Organisée par l’Association des Editeurs Roumains (AER), Bookfest est l’une des plus importantes manifestations dédiées au livre en Roumanie. Le ministère hongrois des ressources nationales (Nemzeti Erőforrás Minisztérium), la Fédération hongroise des Editeurs (Magyar Könyvkiadók és Könyvterjesztõk Egyesülése) et le Centre culturel hongrois de Bucarest (Magyar Kulturális Intézet) soutiendront la manifestation. Des écrivains hongrois contemporains parmi les plus célèbres ont déjà confirmé leur présence, Péter Esterházy et Péter Nádas, ainsi que les deux auteurs d’origine transylvaine Ádám Bodor et Attila Bartis. Mais d’autres écrivains sont aussi attendus, Gábor Csordás, Gabriella Koszta, András Forgách, Márta Józsa, Anikó Fázsy, Mihály Lakatos, et József P. Kőrőssi. La Hongrie offrira également deux concerts exceptionnels. Le premier, qui aura lieu vendredi 27 mai, sera de la musique baroque et plus précisément une interprétation du Codex Caioni, un livre de musique retrouvé miraculeusement dans le mur d’un monastère transylvain en1988. Le second, dimanche 29 mai, fera la part belle à la musique traditionnelle d’Europe centrale et orientale, combinée avec des éléments de jazz, par le duo Bágyi Balázs et P. Szabó Dániel de percussions et cimbalom. Site officiel : bookfest.ro
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Une fois remis de la stupeur suite aux révélations des accusations portées contre le directeur français du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, voyons les conséquences de sa démission sur les affaires européennes. Il faudra tout d’abord lui trouver un remplaçant ou une remplaçante. NDLR : La course à la succession de DSK sera ouverte lundi et se poursuivra jusqu’au 10 juin. L’institution a annoncé vendredi qu’elle se fixait pour « objectif » de désigner son nouveau numéro un d’ici au 30 juin. C’est Christine Lagarde (photo avec DSK), l’actuelle ministre française de l’Economie et des Finances qui représente la seule candidature féminine parmi les pressentis à la tête de l’institution internationale. C’est toujours elle qui vient de déclarer «qu’une éventuelle candidature d’un ressortissant européen à la direction générale du FMI doit émaner de l’ensemble des Européens» faisant écho aux déclarations du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et de la chancelière allemande, Angela Merkel qui a souligné l’urgence de la situation et exprimé le souhait que le poste revienne encore une fois à un Européen en demandant de façon pragmatique : «qui est le plus gros contributeur au FMI ?». L’idée en toile de fond étant évidemment que seul un Européen pourra aider à résoudre les problèmes actuels de certains pays de la zone euro. Toutefois, Christine Lagarde n’est pas la seule en lice et d’autres Européens sont candidats. L’ex-président de la Bundesbank allemande Axel Weber, un temps pressenti pour succéder à Jean-Claude Trichet à la direction de la Banque centrale européenne, le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Thomas Mirow, ou encore l’ancien Premier ministre anglais Gordon Brown sont sur la liste. Mais de leur côté, les pays émergents, le Brésil et la Chine en tête ne le voient pas du même œil et apprécieraient qu’on leur laisse la place et n’envisagent pas d’attendre un nouveau mandat.La première conséquence de l’arrestation pour tentative de viol de Dominique Strauss-Kahn à New York concerne l’aide apporté par le FMI aux finances bancales de certains pays européens. Ainsi, dans le cas de la Grèce, le départ du directeur français de l’Institution internationale, considéré «parmi ceux qui avaient le mieux compris le problème grec» est vécu comme une mauvaise nouvelle. Le socialiste français avait su dans le cadre des interventions du Fonds y mettre une certaine dose de social, ce qu’auraient apprécié les Grecs et les Portugais principalement. L’Irlande, plus fière, estime que le départ de Dominique Strass-Kahn ne changera rien aux négociations. C’est à voir. C’est sans parler de l’inquiétude exprimée par les Polonais. Ceux-ci prendront la présidence de l’Union européenne en juillet et s’inquiète de l’omnipotence des questions économiques et financières, entendez par la, devoir partager l’autorité de la dite présidence avec les Allemands par exemple ; questions économiques et financières qui pourraient prendre le pas sur d’autres, telles que le partenariat pour l’Est, entendez l’Ukraine et la sécurité énergétique, entendez encore l’Ukraine. La démission de DSK est par conséquent clairement une mauvaise nouvelle pour l’Europe et le monde occidental qui vont devoir apprendre à se passer de lui.C’est pourquoi, cette suite d’énumérations pessimistes pourraient laisser entendre que la sortie de DSK de l’échiquier politico-médiatique international est une catastrophe. Absolument pas. Imaginez plutôt, l’ancien président du FMI, nouveau président de la république française accusé des mêmes délits. En fait, l’ancien président du FMI a déjà été à ce poste, pris dans la tourmente d’une affaire liée au sexe. On se souvient de l’affaire impliquant celui-ci avec sa subordonnée, la Hongroise Piroska Nagy. A l’époque, l’affaire avait été plus ou moins étouffée et DSK ne s’était pas senti obligé de démissionner comme l’avait fait en son temps, pour une affaire de népotisme, l’ancien patron de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz. On pourrait d’ailleurs apprendre que la nature des liens qui unissaient à l’époque le Français et la Hongroise, n’étaient peut-être pas celle que l’on nous a expliquée en son temps. Les dernières chroniques de Cécile Vrain : Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne Catherine Ashton : une « erreur de casting » ? L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro»
Béla Bugar, le leader du parti Most-Hid, a appelé les Hongrois de Slovaquie à déclarer leur identité ethnique au cours du recensement qui sera effectué du 21 mai au 6 juin. L’Église et les Roms aussi sont mobilisés pour peser dans le décompte final. « Si le nombre de personnes déclarant leur appartenance à une minorité ethnique venait à diminuer, les communautés minoritaires se verraient donner moins de droits que leur taille ne le justifie« , a expliqué Béla Bugar. Son parti Most-Hid est né d’une scission du parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie en 2009, le SMK-MKP, avec la volonté de transcender les clivages ethno-politiques (« most » et « hid » signifiant « pont » en slovaque et en hongrois). Comme dans les autres pays d’Europe centrale et les Balkans, le recensement comporte une question basée sur l’auto-déclaration relative à la « nationalité/ethnicité ». Il ne s’agit pas d’une simple formalité administrative destinée à améliorer l’efficacité des politiques publiques, mais avant toute chose d’un enjeu éminemment politique. Le vote des minorités hongroises d’Europe centrale n’est pas exclusivement, mais surtout, un vote ethnique. Cet appel de Béla Bugar ne sera pas suffisant pour conjurer la baisse démographique de ses co-nationaux. En 1991, 578.000 citoyens slovaques ont revendiqué leur nationalité/ethnicité hongroise et 520.000 en 2001. Il est vraisemblable que leur nombre passe au-dessous du seuil symbolique des 500.000 individus. Leurs poids relatif dans la population totale va diminuer en raison notamment d’une structure par âge plus vieillie que celle du reste de la population et des migrations. Les Roms se mobilisent aussi Des associations Roms ont-elles aussi appelés les Roms de Slovaquie à déclarer leur identité ethnique, a rapporté le site d’infos Romea.cz. Un clip vidéo a été diffusé sur la chaîne de TV nationale comportant des slogans tels que « Nous sommes environ un demi-million de Roms en Slovaquie. Je n’ai pas honte d’être une femme Rom » ou encore « N’ayez pas peur d’être Rom ! ». Les Roms ont une faible propension à déclarer leur identité ethnique, considérant que cela peut être dépréciatif et constituer une menace pour eux. Lors du dernier recensement hongrois de 2001, seulement 200.000 personnes se sont auto-déclarées Roms alors que les estimations font état de 600.000 – 700.000 individus. De son côté, l’Eglise a conduit une campagne nationale pour inciter la population à déclarer leur confession afin de bénéficier de financements plus généreux, a précisé le journal La Croix. Au dernier recensement il y a 10 ans, 68,9% des citoyens slovaques s’étaient déclarés catholiques. « Puisse le bien aimé peuple slovaque ne jamais avoir honte de l’Évangile et garder dans son cœur ce précieux trésor qui peut engendrer lumière et force pour la vie quotidienne », indique les affiches pastorales, rappelant les propos du pape Jean-Paul II lors de sa visite à Bratislava en 2003. Articles liés : Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Fidesz secoue la grande nation hongroise Double citoyenneté : les Hongrois de Slovaquie vont devoir attendre Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie?
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Dans un mois et demi, la présidence hongroise du Conseil de l’Union Européenne se clôturera. S’il n’est pas encore temps de faire des bilans du travail effectué durant cette présidence, l’on commence toutefois à entendre la Pologne piaffer à la porte. La Pologne – plus grand pays d’Europe centrale – sera le quatrième de ces Etats à prendre la tête de cette présidence qui a perdu toutefois un peu de sa superbe depuis le traité de Lisbonne et l’apparition du président Von Rompuy. Pourtant en mars, il y a moins de deux mois, la presse polonaise dénonçait un certain retard dans l’organisation de la mise en place de la présidence. On nous rappelait que le ministère des Affaires étrangères avait changé l’année dernière près de 30% de ses fonctionnaires qui avaient en charge la préparation de l’événement. Evidemment, ce n’était peut-être pas le bon moment. Mais rappelons que l’année 2010 fut pour la Pologne, une époque de changements imposés, avec la disparition lors du crash de l’avion présidentiel polonais non seulement du président Lech Kaczynski lui-même mais aussi de nombreux hauts responsables politiques, administratifs, religieux, etc… De même et à la suite, des élections avaient eu lieu, permettant au centre-droit polonais de se hisser à la tête de l’Etat. Le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski a certainement voulu comme c’est souvent le cas, imposer sa marque et renouveler les cadres. Mais cette semaine ce qui fait l’actualité européenne en Pologne, c’est surtout le logo choisi pour la présidence. Celui-ci a été conçu par le graphiste Jerzy Janiszewski, déjà en son temps auteur du logo du syndicat Solidarność, ce qui entre nous, n’est pas d’hier puisque c’était en 1980. Son leader de l’époque, Lech Wałęsa, lui-même ancien président de la république au début des années 90 est aujourd’hui un des plus fermes soutiens du chef de l’Etat actuel. Et évidemment le logo ne fait pas l’unanimité. Alors que le Premier ministre Donald Tusk y voit « la marche polonaise vers le succès » – on entendrait bientôt les accents de la marche de Radetzky – d’autres au contraire, trouvent que le dessin symbolise « des hommes infantilisés et insouciants marchant sous une bannière sentimentale … le style pourrait symboliser le génie polonais pour l’improvisation, tandis que les différentes tailles et couleurs des flèches semblent pour leur part évoquer l’insubordination et la propension à l’anarchie, ainsi que l’embonpoint et la naïveté infantile des Polonais. Le drapeau, qui se réfère au logo de Solidarność, ravive quant à lui les souvenirs larmoyants du temps irrévocablement perdu d’une unité d’idées et d’attitudes ». Le tableau est dur et n’est pas de moi mais de l’éditorialiste de Rzeczpospolita. Il est évident qu’il y a derrière ce choix toute une symbolique, dont on se demande seulement si les éléments constitutifs de celle-ci concernent la politique européenne que doit mettre en place les Polonais. Il s’agirait de ne pas se tromper de combat et de ne pas non plus tomber dans une attitude passéiste comme on l’a vu dans le cas hongrois. Comme quoi, la présidence de l’Union reste un prétexte pour les Etats-nations qui y voient trop souvent l’occasion de se mettre en avant en négligeant les intérêts européens. Le 31 mai, le programme officiel de la présidence polonaise de l’Union européenne sera adopté par le gouvernement alors que tout doucement on commence à connaître le calendrier des grands rendez-vous européens. Varsovie a d’ores et déjà annoncé qu’elle mettrait l’accent sur les négociations concernant le prochain budget de l’Union européenne qui courra de 2014 à 2020. L’autre sujet est LE sujet qui permettra à la Pologne de renforcer sa position de grand Etat dans la région en repoussant les velléités ambitieuses de la Hongrie dans ses retranchements. N’oublions pas que Budapest s’est fait voler l’organisation de la conférence sur le « Partnership oriental » par la Pologne et que celle-ci aurait tort de ne pas en profiter. Toutefois, l’une et l’autre ne jouent pas sur le même terrain, alors que la Hongrie espère encore un miracle pour la Croatie, la Pologne espère en faire un avec l’Ukraine. Les dernières chroniques de Cécile Vrain : Catherine Ashton : une « erreur de casting » ? L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro»
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Cela n’arrive pas si souvent et nous nous devions de le souligner, l’Union européenne vient de remporter une victoire en convaincant les pays représentés à l’ONU de l’accepter en leur sein. L’occasion nous est rarement donnée de célèbrer une victoire surtout diplomatique de l’Union européenne, nous ne devions pas, par conséquent, manquer de la relever. Cette victoire est celle de la Haute représentante de l’Union, Cathy Ashton qui s’est d’ailleurs réjouie de la nouvelle. Déjà candidate malheureuse l’année dernière, l’Union cette fois-ci aurait su par un lobbying actif et efficace convaincre ceux qui s’étaient montrés inquiets de son arrivée à New York. Cette victoire diplomatique va surtout permettre à l’Union d’être plus encore présente sur la scène internationale à travers ce statut d’observateur – une première pour une organisation communautaire – qui certes n’accorde pas de droit de vote mais qui donnera l’occasion à celle-ci de parler d’une seule voix. Il s’agit clairement d’une victoire pour Bruxelles et d’une victoire pour Catherine Ashton qui siégera désormais parmi les ministres des Affaires étrangères à l’ONU pendant que Herman Van Rompuy prendra place quant à lui parmi les grands de ce monde. Ce sera à elle désormais que reviendra en tant que Haut représentant, le devoir d’exprimer les positions de la politique étrangère de l’Union à l’ONU. Rappelons que jusque-là, la place était occupée par l’ambassadeur du pays à la tête de la présidence du sommet des chefs d’Etat européens, c’est-à-dire en ce moment Janos Martonyi représentant de la Hongrie. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette nouvelle tombe à pic à un moment où justement l’action de Catherine Ashton est encore et toujours critiquée et semble-t-il avec raison. L’on peut manifestement parler de victoire, puisque lutte il y a eut. L’affaire n’allait pas de soi pour certains représentants des petits Etats qui voient dans l’arrivée de l’Union européenne à New York, une 28e voix à un groupe qui en compte déjà 27. Parallèlement de l’autre côté de l’Atlantique, ce sont les représentants des Petits Etats européens qui se réjouissent. Pourtant, face à cette victoire diplomatique acquise grâce au travail discret, trop discret de Catherine Ashton qui quoi qu’elle fasse semble devoir faire les choses très silencieusement, les représentants de ce que l’on appelle souvent les petits pays de l’Union s’inquiètent. Ils s’inquiètent de la place de plus en plus importante que prennent les grands Etats dans le cadre de décisions internationales. Les petits Etats veulent une diplomatie européenne forte et claire alors que les grands Etats ne sont pas prêts à abandonner leurs fameuses prérogatives régaliennes en l’occurrence la diplomatie. D’où les critiques impatientes dont est l’objet la politique extérieure de l’Union européenne sous l’autorité de Catherine Ashton. Surtout que les sujets ne manquent pas. Entre la Tunisie, la Libye, la Syrie et j’en passe, les possibilités d’agir et de se faire entendre sont nombreuses pour le Service diplomatique européen et pourtant la Haute représentante de Bruxelles donnent plutôt l’impression de tout faire pour éviter les lieux de conflit où sa présence serait pourtant indispensable. La non intervention de Catherine Ashton ouvre une autoroute aux grands pays de l’Union qui s’y engouffrent pour parfois s’y empêtrer il est vrai, joyeusement. Leur diplomatie est séculaire alors que Catherine Ashton doit en créer une ex-nihilo mais pour cela, elle est censée être secondée par des diplomates chevronnés. Le président du PPE, Joseph Daul a-t-il raison de parler «d’erreur de casting» la concernant ? Catherine Ashton est-elle trop Britannique pour représenter la diplomatie européenne ? On se demande en effet si celle-ci est convaincue par sa mission, puisqu’elle choisit souvent la position la plus effacée parmi toutes celles proposées. N’aurait-il pas mieux fallu choisir un/une représentant d’un petit Etat ? Les grands Etats l’auraient-ils permis, eux qui manifestent bruyament leur mécontentement vis-à-vis de l’inactivité de Catherine Ashton ? Mais cela ne les satisfait-il pas au bout du compte ? Quant aux petits Etats critiques, sollicités par l’Union, auraient-ils les moyens de participer à une quelconque intervention ? Aujourd’hui, pour être intervenue en Libye, la France s’est engagée à participer à un fonds spécial temporaire en faveur des insurgés libyens. Sauf erreur, la porte n’est pas fermée à d’autres potentiels contributeurs. Les dernières chroniques de Cécile Vrain : L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ? Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro» Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
« Journalismes et citoyenneté en Europe« , tel est le titre que notre rédaction a choisi pour organiser une grande rencontre à l’Institut français de Budapest les 3 et 4 mai prochains entre journalistes, politiques et experts des médias en Hongrie, en France, en Suisse et à Bruxelles. Chacun se souvient des polémiques suscitées par la nouvelle loi hongroise sur les médias en janvier dernier. Cinq mois plus tard, où en sont les médias hongrois ? Quelles sont les conséquences de la loi dans les rédactions ? La liberté de la presse se porte-t-elle mieux en France ou en Suisse ? Quelles sont les difficultés auxquelles doivent faire face les journalistes dans ces deux pays d’Europe occidentale ? Depuis janvier, la Hongrie préside le Conseil de l’Union européenne. L’Europe occupe-t-elle désormais une place plus importante dans la presse hongroise ? Comment la presse contribue-t-elle à la construction de l’Europe des citoyens ? Venez nombreux aux débats organisés par Hu-lala à l’IFB, avec le soutien de l’Ambassade de Suisse en Hongrie. Une traduction simultanée des discours français / hongrois sera disponible. Quentin Dickinson, directeur des Affaires européennes à Radio France, François Bonnet, fondateur et directeur éditorial du site d’informations Mediapart et Christian Campiche, rédacteur en chef et fondateur du magazine suisse des médias « EDITO » et du site participatif d’informations La méduse seront nos intervenants étrangers. Zoltán Kovács, Secrétaire d’Etat aux Affaires de Communication du Gouvernement, Dr. László Majtényi, président du Conseil National de la Radio et de la Télévison hongroises de 2008 à 2009, Balázs Pócs, journaliste à Népszabadsag, Daniel Antal d’Euractiv.hu, Péter Magyar, correspondant de l’agence de presse italienne ANSA en Hongrie et Zoltán Csipke, journaliste à politics.hu et enseignant en histoire à l’université ELTE seront nos intervenants locaux. Télecharger le programme en français : francais Télécharger le programme en hongrois : magyarul Programme détaillé : Mardi 3 mai - A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse Thème : de l’influence des pouvoirs politiques et financiers sur la Presse en Hongrie, en France et en Suisse, et des solutions apportées par le numérique pour garantir son indépendance. 17h – 19h Dr. László Majtényi : président et fondateur de l’Institut Eötvös Károly pour la démocratie dans les affaires publiques en Hongrie, président du Conseil National de la Radio et de la Télévison hongroises en 2008 – 2009, médiateur à l’Information de la République de Hongrie de 1995 à 2001 La culture du journalisme en Hongrie au regard du pouvoir politique et des citoyens – Enjeux démocratiques de l’Information et changements opérés par la nouvelle législation sur les médias hongrois Péter Magyar : journaliste hongrois francophone, correspondant de l’agence de presse italienne ANSA et journaliste à l’agence de presse hongroise MTI de 1970 à 1993 L’exercice du métier de journaliste en Hongrie sous le régime communiste Balázs Pócs : journaliste hongrois francophone au quotidien libéral Népszabadsag L’exercice du métier de journaliste dans un journal d’opposition avant et après la nouvelle loi sur les médias 19h – 21h François Bonnet : journaliste français, fondateur et directeur éditorial du site d’informations Mediapart, directeur du service international du journal Le Monde de 2001 à 2005 Christian Campiche : journaliste suisse, rédacteur en chef et fondateur de « EDITO », magazine suisse des médias, et du site participatif d’informations suisse La méduse Etat des lieux de la liberté de la presse en France et en Suisse : l’influence politique et économique sur la presse. La presse numérique peut-elle échapper à l’influence politique et financière qui s’exerce sur les métiers de l’Information ? Mercredi 4 mai – A l’occasion de la Présidence hongroise de l’UE 17h – 19h Thème : la législation hongroise sur les médias sous la Présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne La notion de « Journalisme européen » Zoltán Kovács : Secrétaire d’Etat aux Affaires de Communication du Gouvernement La nouvelle législation des médias hongrois et les échanges entre le Gouvernement et la Commission européenne depuis le début de la Présidence hongroise Quentin Dickinson : Directeur des Affaires européennes à Radio France, Directeur du Bureau de Radio France et de Radio France Internationale à Bruxelles Le traitement journalistique de la législation hongroise des médias à Bruxelles Correspondant à Bruxelles : comment transmettre une information technique à l’auditeur lambda ? Quel rôle peut et/ou doit jouer le journalisme dans l’émergence d’une citoyenneté européenne ? Daniel Antal : éditeur du portail d’informations européennes Euractiv en Hongrie – www.euractiv.hu Le rôle d’un portail européen multilingue dans la transmission des informations au niveau national La différence entre le « journalisme européen » et la communication institutionnelle 19h – 21h Thème : l’évolution du rapport entre Journalisme et Citoyenneté des médias traditionnels à Internet François Bonnet : journaliste français, Fondateur et Directeur éditorial du site d’informations Mediapart, Directeur du service international du journal Le Monde de 2001 à 2005 Christian Campiche : journaliste suisse, Rédacteur en chef et fondateur de « EDITO », magazine suisse des médias, et du site participatif d’informations suisse La méduse Presse numérique VS presse traditionnelle : une possible inversion du rapport au pouvoir ? L’influence politique du lecteur citoyen Zoltán Csipke : journaliste à Politics.hu, portail d’informations hongroises en anglais Le rôle citoyen d’un média en langue étrangère en Europe centrale Journalismes et citoyenneté en Europe de Budapest à Bruxelles, de la Presse papier à Internet 3 – 4 mai 2011 Amphithéâtre de l’Institut Français de Budapest – Fő utca 17. I. kerület Traduction simultanée français / hongrois Mardi 3 mai – A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse De l’influence des pouvoirs politiques et financiers sur la Presse en Hongrie, en France et en Suisse, et des solutions apportées par le numérique pour garantir son indépendance. 17h – 19h Dr. László Majtényi : Président et Fondateur de l’Institut Eötvös Károly pour la démocratie dans les affaires publiques en Hongrie, Président du Conseil National de la Radio et de la Télévison hongroises en 2008 – 2009, Médiateur à l’Information de la République de Hongrie de 1995 à 2001 La culture du journalisme en Hongrie au regardLire la suite
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Les premiers temps de la présidence hongroise avait été entachés par les nombreuses réactions négatives liées à la nouvelle loi sur les médias, jugée par certains, liberticide. Il faut croire que Viktor Orban aime les dates et les symboles. Pour fêter l’anniversaire de la mi-temps de la présidence européenne, c’est aujourd’hui le vote d’une nouvelle Constitution qui fait encore parler de la Hongrie dans les cours européennes, et pas en bien. Comme en janvier, le Premier ministre hongrois semble ignorer les réactions inquiètes. Lui, ce dont il veut parler lorsqu’il est à Bruxelles, c’est de l’Union européenne et pas de politique intérieure. C’est ainsi que le 14 avril, il a présenté les réalisations de sa présidence dans la première partie de son mandat. Critique sur l’Europe, mais enthousiaste sur ses résultats, Viktor Orban est resté dans un registre très classique. Il a qualifié de succès, la rencontre concernant les questions posées par l’immigration suite aux révolutions arabes. Il semble qu’il soit le seul à y voir un succès car la France et l’Italie ne sont toujours pas d’accord sur une répartition équitable des immigrés. Les autres satisfactions du Premier ministre hongrois concernaient l’intégration des Roms et la Stratégie pour la région Danube. Par contre, l’actuel président de l’Union européenne est déçu des résultats sur l’élargissement. Lui qui aurait tant voulu jouer un rôle majeur dans le processus d’adhésion de la Croatie – dont l’euroscepticisme a été ravivé avec la condamnation de Gotovina à 24 ans de prison – a déclaré que l’Union «allait à contre-courant» et qu’il se «heurtait à un mur». Autant l’on peu qualifier la politique intérieure de la Hongrie actuelle de « rétrograde », autant Viktor Orban – tout en jouant sa partition comme tout à chacun – semble dans le vrai en ce qui concerne l’élargissement de l’Union à l’Europe du sud-est. Si l’élargissement n’est pas évident en tant qu’Occidental, cela l’est beaucoup plus en tant que Centre-européen. La sensibilité et la connaissance culturelle et historique de la région par ces derniers manquent aux pays fondateurs de l’Union. Tout en n’ignorant pas que ce ne sont pas des considérations politiques qui bloquent mais plutôt des raisons économiques. L’élargissement de l’Union aux Balkans serait pourtant un élément de stabilité fondamental dont certains des pays de la région ont grand besoin. Ainsi Viktor Orban estime, à juste titre, qu’il est ridicule de continuer d’appeler la Macédoine «Fyrom» afin de ne pas blesser la susceptibilité grecque. Il a qualifié la situation «d’incarnation de l’absurdité», précisant qu’il est obligé de se concentrer une seconde pour se souvenir du nom officiel de la Macédoine – et il n’est pas le seul dans ce cas. Et c’est sans parler du refus franco-allemand de laisser la Roumanie et la Bulgarie rejoindre l’espace Schengen. La situation doit être très frustrante pour Viktor Orban, libre de réorganiser la société dans son pays et les mains liés concernant ses ambitions politiques de voisinage. Lui qui n’est pas connu pour favoriser le dialogue avec l’opposition et la société civile de son pays se voit obliger de reconnaître qu’au sein de l’Union il y a des pays forts, opposés à sa volonté et avec lesquels, au minimum, il «faut garder les discussions ouvertes». On retrouve ainsi toutes les ambiguïtés et contradictions de la politique du chef du gouvernement hongrois. Soutien de la Roumanie dans sa volonté d’adhérer à l’espace Schengen dans le cadre de l’Union européenne, il indispose régulièrement ses voisins avec sa politique intérieure. Dernier exemple en date : la nouvelle constitution qui inquiète les pays voisins. Ces contradictions ne datent pas d’hier et ne semblent pas avoir de solutions en Europe centrale : entre vouloir jouer un rôle sur le plan international en tant que pays leader de la région et parallèlement être le protecteur de sa minorité nationale vivant au-delà des frontières. Articles liés : Elargissement de l’espace Schengen : les velléités hongroises ne suffiront pas Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises « L’autre » Orban parle d’Europe à Paris UE : l’opération séduction de Viktor Orban Les dernières chroniques de Cécile Vrain : Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro» Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN
L’adoption de la nouvelle Constitution pourrait-elle déclencher un scandale européen comme ce fut le cas avec la loi sur les médias ? C’est fort possible…mais cela n’aura sans doute pas d’effets.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie.
L’agitation continue de parcourir l’Europe en ce qui concerne la question de l’intégration des Roms. Entre la commissaire à la justice Viviane Reding, le gouvernement Hongrois et les représentants d’associations Roms, les dynamiques sont vives. Avec en toile de fond une extrême-droite particulièrement remuante dans les campagnes.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Que l’Union européenne qui consacre 172 millions d’euros au sort des Roms s’inquiète de la destination et de l’utilisation de ses fonds versés aux Etats membres, nul ne s’en plaindra. Ainsi certainement pour fêter la journée internationale consacrée aux Roms, Bruxelles a rappelé aux pays où résident des Roms que l’intégration de cette communauté, devient « l’un des objectifs assignés aux Etats dans le cadre de la stratégie de croissance de l’Union européenne pour 2020″. Sous la houlette du commissaire aux droits fondamentaux, la Luxembourgeoise Viviane Reding – bien connue en France pour s’être fait remarquer l’été dernier en attaquant celle-ci suite aux expulsions de Roms vers leurs pays d’origine – sous sa houlette donc, les Vingt-Sept sont vivement priés de « s’engager dans de vraies stratégies nationales d’intégration, avec des objectifs quantifiables et vérifiables, en matière d’accès à l’éducation, au travail, aux soins de santé et au logement », ce qui semble être un minimum. Le délai accordé pour présenter une stratégie globale pour l’amélioration des conditions d’existence des Roms est court puisqu’il faudra que les Etats membres soient en état de la présenter pour la fin de l’année. Tout cela se fera sous l’étroite surveillance de l’Agence européenne des droits fondamentaux. En résumé, la Commission semble découvrir qu’elle a peut-être les moyens de contraindre les pays membres de s’intéresser à une – pour certains – des plus importantes minorités de leur pays et que désormais les politique nationale liées aux Roms seront applicables dans un cadre de stratégie européen. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Dans l’histoire de cette communauté, trois dates charnières sont importantes.1989 et la chute du communisme, 2004 et l’entrée de la majorité des pays d’Europe centrale dans l’Union européenne suivie en 2007 par deux pays balkaniques, la Roumanie et la Bulgarie. Ceux que l’on nomme les Roms en Europe occidentale et Tziganes en Europe centrale et orientale, bien que sédentaires à 95% depuis une soixantaine d’années, c’est-à-dire depuis que les Communistes les y ont obligés, ont pour certains d’entre eux quittés leur pays et migrés vers l’ouest. Je dis bien leur pays, car avant d’être Roms, n’oublions pas qu’ils sont avant tout nationaux des Etats où ils sont nés et que par conséquent ils bénéficient des droits et des devoirs desdits pays. Ceci rappelé, il semble judicieux de se poser la question de savoir exactement quelle est la situation des Roms en Europe ? Question complexe aux réponses multiples si l’on se réfère à la lecture des nombreux articles et témoignages sur la question, parus récemment dans la presse. Difficile de s’y retrouver. Pour certains et c’est le sentiment général, les Roms vivent dans des conditions épouvantables et sont considérés comme des citoyens de seconde zone. Pour d’autres, ils ne font aucun effort d’intégration et profitent largement des aides publiques octroyées. Sur la base de ces postulats, l’Union européenne décide d’intervenir. Comme toujours et peut-être parce qu’elle ne peut faire plus, son intervention sera d’ordre financier et technique. Pourtant, il semble bien que l’argent déjà versé n’ai pas tant que cela amélioré le sort des Roms et il est clair que Bruxelles ne pourra pas se battre contre le principal obstacle lié aux conditions de traitement des Roms, je veux parler du sentiment profond de rejet que certains éprouvent vis-à-vis de cette communauté. En Europe centrale et orientale, il y a ainsi des sentiments diffus qui viennent du fond des âges et qui n’ont pas toujours d’explications. Rassurons-nous les mêmes sentiments existent en Europe occidentale, mais de façon différente. Ainsi, l’antisémitisme n’est pas le même que vous soyez à Budapest ou à Paris même si au bout du compte, le résultat est identique. Il en est de même de l’anti-Roms qui ne s’explique guère et semble presque génétique pour certains. Rien de réfléchi la dedans, plutôt un sentiment que cela a toujours été comme cela. Lutter contre de telles réactions sera le plus grand défi de l’Union européenne qui n’ignore pas que la priorité absolue est l’éducation des enfants. C’est seulement par eux que la situation pourra évoluer et que les Roms auront une chance de trouver leur place dans la société tout en restant fidèles à ce qu’ils sont. Ils ne seront ni les premiers ni les derniers à y arriver. Chroniques précédentes: La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro» Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Alors que certains comme Emmanuel Todd sont persuadés que « l’euro est foutu, [et que] tout le monde le sait« , d’autres à Bruxelles continuent à œuvrer pour garantir la monnaie unique. A Bruxelles justement, la semaine dernière, le Conseil européen a entériné le « Pacte pour l’euro ». Alors que l’Union européenne a encore montré son incapacité à œuvrer de concert sur le plan international et de la défense, le sommet des 24 et 25 mars a marqué un pas en avant sur les questions économico-financières sur fond de «solidarité». Comme quoi, il semblerait malgré tout que le couple franco-allemand fonctionne mieux que le couple franco-anglais ou tout du moins à chacun sa spécialité. Invisible et voulant le rester sur la scène internationale, l’Allemagne se maintient dans son rôle de grand ordonnateur des affaires économiques et financières en Europe. Avec la mise en place du Pacte de l’euro, les pays adhérents devront désormais limiter leur dette, mettre au diapason salaire et productivité sur fond de recul d’âge de la retraite, harmoniser les politiques fiscales, etc. Avec en bon point un soutien financier garanti dans le cadre du mécanisme européen de stabilité (MES) qui sera mis en place à partir de 2013. Fin de la récréation, le maître d’école allemand ne veut voir qu’une seule tête sur un seul rang, ou presque. Car sans surprise, la Hongrie de Viktor Orban a décidé de ne pas adhérer au Pacte pour l’euro pour préserver son « indépendance fiscale » et aboutir au « système fiscal le plus compétitif » en Europe. Plus surprenant fut de lire dans la presse que celui-ci avait expliqué qu’il devait avant tout consulter l’opposition et « que le pays était uni sur la question« . Ce serait bien la première fois depuis la presque année que le Premier ministre hongrois est au pouvoir qu’il s’inquiète de l’invisible opposition politique dans son pays ! Mais ce n’est pas la question. En fait, la Hongrie semble d’accord avec les objectifs du Pacte puisque les uns comme les autres ont le désir de rationaliser leurs dépenses publiques et de limiter les impôts afin d’améliorer la compétitivité des entreprises. Seulement chacun veut y arriver par son propre chemin, ce qui semble néanmoins difficile en tant que pays membre de l’Union. De son côté, le président tchèque, l’eurosceptique Vaclav Klaus a quant à lui été critiqué par l’opposition – qui craint que Prague ne s’auto-exclue du processus d’intégration européenne – comme si ce n’était déjà pas le cas depuis que Klaus est au pouvoir, pour avoir fait le même choix que son homologue hongrois. Sourcilleux quant à leur souveraineté économique et financière, ces deux là, comme le Royaume-Uni et la Suède, qui il est vrai n’ont pas l’intention de rejoindre la zone euro, ont préféré décliner l’invitation. Au sein des Etats membres d’Europe centrale et orientale, d’autres se sont montrés meilleurs élèves. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie qui s’impatientent aux portes de la zone euro ont été suivies dans leur choix par les dirigeants roumain et bulgare – qui ne savent plus quoi faire pour être pris au sérieux – d’adhérer au Pacte et ont justifié leur décision par leur volonté d’adhérer à la zone euro – ce qui n’est pas pour demain. Pourtant ils y travaillent. Ainsi la Bulgarie a annoncé juste avant le sommet des 24 et 25 mars, avoir mis en place un mécanisme d’alerte à la dette dans sa constitution et son charismatique Premier ministre a précisé que l’un impliquait l’autre, c’est-à-dire que l’un impliquant l’autre et qu’adhérer au Pacte euro-plus était lié à l’adhésion du pays à la zone euro. Pas faux. Rappelons en effet si cela est nécessaire que les douze pays de la vague d’élargissement de 2004 et de 2007 ont l’obligation d’adopter l’euro. Le beurre et l’argent du beurre En affichant ses divisions qui sont le propre à toute association, l’Union européenne ne prend pas le risque d’une Europe à deux vitesses, puisque celle-ci existe déjà. Là n’est donc pas la question. Viktor Orban ou Vaclav Klaus agissent sans aucun risque, et ils ne l’ignorent pas. Ils tentent de gagner sur les deux tableaux et de marquer des points tant dans leur pays qu’au sein de l’Union, puisque comme l’a souligné le président français Sarkozy, aucun pays européen ne sera abandonné à l’exemple de la Grèce, de l’Irlande ou encore du Portugal ou de l’Espagne. La Hongrie qui a déjà bénéficié de l’aide européenne veut croire et faire croire à son indépendance économique et financière. Cela fait longtemps que ce n’est plus vrai et elle n’est pas la seule dans ce cas. Toutefois pour encore quelques temps, Viktor Orban aime à croire que le politique peut encore primer sur l’économie. Le seul problème, c’est que le schéma est dépassé depuis la Seconde Guerre mondiale. Chroniques précédentes: Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique S’il fallait encore le démontrer, c’est chose faite à travers les événements libyens. L’Union européenne n’a pas de diplomatie et les pays membres sont loin d’afficher une opinion commune sur la question. D’après Cathy Ashton c’est normal, puisqu’il s’agit «d’Etats souverains». Certes, mais alors quid d’une diplomatie commune aux Etats membres ? Il est clair que chacun y va de ses intérêts. Il ne semble d’ailleurs pas étonnant que la France et le Royaume-Uni soient au premier rang de ceux qui veulent faire un sort à Kadhafi. Rappelons-nous que le président Sarkozy s’est largement discrédité il y a quelques années en invitant le colonel libyen soi-disant métamorphosé en honnête homme, lecteur de Montesquieu. La France a manifestement besoin de redorer son blason après les scandales liés aux séjours et aux relations entretenues entre ses ministres et certains dictateurs arabes. Quant aux Royaume-Uni, la période de deuil des victimes de l’attentat de Lockerbie a été estimée assez longue pour décider de reprendre contact avec Tripoli là aussi, il y a quelques années, les affaires n’attendant pas. Face au camp des belliqueux, ceux qui pourraient passer pour des pacifistes ne sont aussi que des opportunistes. L’Allemagne refuse de participer pour des raisons électorales. D’autres comme la Hongrie, l’Autriche ou encore la Bulgarie ont clairement manifesté leur hostilité à participer aux frappes aériennes contre Tripoli. En tant que chef de la diplomatie hongroise, Janos Martonyi, s’est montré sceptique sur la capacité de renverser le pouvoir libyen avec une opération militaire et a d’ailleurs déclaré qu’il « ne voyait pas quelles forces hongroises pourraient être utilisées dans une telle opération« . Mais en tant que représentant de la présidence européenne lors du conseil des ministres des Affaires étrangères exceptionnel consacré à la crise libyenne qui s’est tenu jeudi 10 mars à Gödöllö, Janos Martonyi estimait alors qu’un « message politique clair doit être envoyé ; le système Kadhafi est fini. On ne peut pas le restaurer à son état original. Une seule option est possible : son départ », belle rhétorique creuse qui ne prend de risques en précisant les conditions de ce départ. L’Autriche est de son côté dans une position paradoxale puisqu’elle a accueilli l’épouse du dictateur libyen à Vienne. Cette dernière est en effet installée à l’hôtel Imperial. Pour l’anecdote, rappelons que Safiya, de son vrai nom Sofia Farkash, est originaire de Mostar, en Bosnie-Herzégovine et que son grand-père Ivan Farkash, était inspecteur de l’Education nationale en Autriche. Il semble par conséquent clair que chacun de son côté à de bonnes ou de mauvaises raisons de participer ou non à l’offensive contre la Libye de Kadhafi. Ainsi pour conclure, on rappellera que le commissaire européen de nationalité maltaise, en charge de la Santé, a tenté de tempérer la position de la Commission sur la Libye. John Dalli avait tout d’abord exprimé publiquement des doutes sur la façon dont les évènements étaient relayés par la presse sur ce qui se passait vraiment en Libye, refusant notamment d’appeler au départ du dirigeant libyen et estimant qu’il avait montré un point de vue de « conciliation » avec les opposants. Faut-il préciser que John Dalli a des intérêts immobiliers à Tripoli où il a longtemps résidé en tant que directeur d’entreprise. Malte a longtemps bénéficié des fonds libyens et n’est pas la seule, les ramifications des finances libyennes sont profondes et la chute du colonel risque de soulever quelques belles découvertes. Mais il est encore trop tôt pour en parler. Dans le cas du commissaire européen maltais, il s’agit d’un bel exemple de conflits d’intérêt à un moment où les fonctionnaires européens et mieux encore des élus, sont accusés de corruption légale, eux qui venaient d’oser augmenter leurs revenus dans une Europe qui n’est pas encore sortie de la crise économique et financière dans laquelle elle est plongée depuis 3 ans. Chroniques précédentes: Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Michel Platini s’est rendu dernièrement en Serbie et en Croatie pour évoquer le problème du hooliganisme avec les autorités publiques des deux pays. Le président de l’UEFA a menacé de suspensions les fédérations de Belgrade et de Zagreb si la lutte contre les supporters violents ne s’intensifie pas.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique La montagne vient d’accoucher d’une souris en présence du chat. En effet, mardi 7 mars au soir, les parlementaires hongrois ont adopté les amendements qui leur avaient été proposés par leur gouvernement concernant la fameuse loi controversée sur les médias. Ces amendements ont été présentés par Victor Orban comme de simples «éclaircissements» de la loi adoptée fin décembre, permettant à chacun de s’en tirer à bon compte. Ainsi, de son côté, le chef du gouvernement ne perd pas la face vis-à-vis des Hongrois qui ont l’impression de résister à l’influence européenne et d’être gouverné par un homme fort et d’un autre côté, Neelie Kroes, la commissaire à la Stratégie numérique, présente à Budapest à cette occasion, invitée à admirer la machine démocratique a pu affirmer haut et fort que ses directives avaient été suivies. Tout va donc bien dans le meilleur des mondes. Il y aura bien sûr des grincheux pour pointer du doigt que le satisfecit adressé par la Commission semble prématuré et que les principaux problèmes de cette loi ne sont pas réglés. Chacun est dans son rôle. Le 100e anniversaire de la journée de la femme Présente à Budapest, Neelie Kroes, en a profité le lendemain pour fêter le100e anniversaire de la journée de la femme sur les bords du Danube. Responsable européenne en charge de la société numérique oblige, elle a présenté un tableau sombre de l’absence des femmes dans le milieu des NTIC. On pourrait croire que le sujet n’est pas fondamental, mais il est particulièrement à la mode en ce moment à Bruxelles. En effet, de son côté Viviane Reding a chanté le même refrain sur la place des femmes dans le management des grandes entreprises. Sans grand résultat d’ailleurs, puisque lundi, contrairement à ce que la commissaire européenne en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté avait clamé une semaine plus tôt dans les médias, les ministres européens en charge de l’Emploi et des Affaires sociales ont refusé d’imposer des quotas à l’échelle de l’UE, approuvant seulement un nouveau pacte pour l’égalité des sexes pour accroître la présence des femmes dans les organes de prise de décision. Et de se demander à quoi on s’engage vraiment à travers un nouveau pacte ? Parce que pour l’instant, nous ne sommes pas impressionnées par les avancées sur cette question de l’égalité des hommes et des femmes dans le monde du travail et plus particulièrement en ce qui concerne le salaire. Rappelons que ce principe de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est inscrit dans les traités de Rome depuis 1957. Pourtant depuis rien ou du moins pas grand chose. Ainsi en 2008, le Parlement européen a adopté une résolution invitant la Commission à proposer des mesures législatives visant à appliquer concrètement ce principe, et ce avant la fin de l’année 2009. Mais depuis, silence complet de la part de la Commission européenne. Si quand même quelque chose, j’allais l’oublier. Le saviez-vous, mais le 5 mars dernier, nous avons fêtez la première journée européenne de l’égalité salariale. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’a pas fait la une des journaux ! Rappelons pour informations qu’avec un écart de salaire moyen de 17,5% pour un travail équivalent (allant de 4,9% en Italie, à 30,9% en Estonie, en passant par 17,1% en France), les femmes sont encore trop souvent sous-rémunérées par rapport aux hommes. A titre d’illustration, cet écart de salaire signifie que, pour un travail équivalent, une femme devrait travailler 40 heures pour gagner la même chose qu’un homme travaillant 33 heures… Il est grand temps que la Commission et avec elle, toutes les instances européennes passent du discours à l’action. Car l’impression donnée est qu’une déclaration en chasse une autre et qu’au bout du compte rien n’est fait, ou trop peu au risque de lasser ceux qui y croient encore. Chroniques précédentes: Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Dans mon dernier billet, j’ai pensé pendant quelques instants – pas longtemps rassurez-vous – que j’y étais peut-être allé un peu fort avec mon éternel scepticisme sur les possibilités qu’avaient l’Union européenne a être efficace. En effet, peu de temps après la publication du dit billet, l’on pouvait lire dans la presse officielle des comptes rendus assez positifs sur les décisions prises par les pays membres dans le cas spécifique de la crise libyenne lors du Conseil informel des ministres de la Défense de l’Union européenne réunis à Gödöllö vendredi dernier. Alors que cette question ne figurait pas, à l’origine, à l’ordre du jour de la réunion, elle en est devenue un élément dominant et on a pu lire des déclarations de Cathy Ashton (photo) concernant des sanctions prises à l’encontre de la Libye et de ses dirigeants actuels afin d’arrêter la violence, sanctions confirmées lundi par le conseil des ministres de l’Union européenne. La Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a même déclaré être en contact avec Hillary Clinton afin de pouvoir synchroniser les actions de Bruxelles avec ce que fait le reste de la communauté internationale. Jusque là tout va bien et l’optimisme laisse place au scepticisme. Mais cela aurait été sans compter avec le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, qui, après avoir déclaré que la Libye n’était pas de son ressort la veille à Kiev a changé d’avis le lendemain à Budapest en déclarant que « l’OTAN peut agir comme un acteur et un coordinateur si ses Etats membres veulent entreprendre une action». Et de poursuivre, « court circuitant » ainsi magistralement le service de Madame Ashton : «Nous avons discuté avec les ministres de la Défense de l’Union européenne des moyens de contenir ce phénomène de façon pragmatique. C’est un exemple concret de la nécessité de coopération entre l’OTAN et l’UE (…)». La responsable de la diplomatie européenne doit justement rencontrer Rasmussen ce mardi afin d’essayer de trouver des points d’entente pour mettre en place cette fameuse politique du «pooling and sharing» entre l’OTAN et l’UE. Nous verrons bien si le secrétaire général de l’OTAN ne tire pas une énième fois la couverture à lui. En effet, ce n’est pas la première fois que l’ancien Premier ministre danois essaie d’écarter Cathy Ashton. Pour l’heure, il est manifeste que l’homme a un sens de la communication bien plus habile que sa collègue de l’Union européenne et qu’un accord de coopération n’est pas prêt d’être trouvé. Il faut dire aussi que les déclarations de la responsable de la diplomatie européenne sont creuses et vides à souhait. Et de reprendre l’éternel discours pour justifier le maintien de relations diplomatiques et commerciales mêmes avec les pays «dont le système de gouvernance ne nous plaisait pas» afin de les inciter à modifier leur comportement. J’aimerai bien que l’on nous cite un seul cas de la réussite d’une telle politique. Et je ne suis pas sûre qu’il soit très pertinent de s’appuyer sur les exemples de l’Iran et de la Corée du Nord pour rappeler qu’en son temps, l’Union et la communauté internationale ont su prendre des sanctions contre des régimes proscrits, prouvant ainsi indirectement qu’il y a au moins deux listes de pays hors la loi : ceux qui ne collaborent pas du tout et ceux qui sont prêts à le faire, pourvu qu’en échange on leur laisse la possibilité d’être seul maître à bord dans leur pays. Et d’oser préciser qu’elle (Catherine Ashton) «n’était pas convaincue que le monde serait un endroit plus sûr et que les Libyens vivraient mieux aujourd’hui si l’Occident avait refusé de négocier avec Kadhafi» – ce que nous ne saurons jamais – et de conclure, «nous devons adapter notre attitude aux circonstances qui changent. Le comportement scandaleux de Kadhafi ces derniers jours nous oblige de le renvoyer dans l’isolement». A bon dictateur salut, restez dans les limites d’une dictature acceptable, ne vous faites pas remarquez, que l’on ne vous retrouve pas à la une des journaux et soyez tranquilles, ce n’est pas l’Union européenne qui viendra vous déranger. Chronique liée : Chronique du 23 février 2011 : « pooling and sharing », ce n’est pas pour demain Chroniques précédentes: Chronique du 17 février 2011 : le groupe de Visegrad fête ses 20 ans Chronique du 9 février 2011 : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Avec LPJ – Bucarest Samedi, à l’occasion du congrès de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (RMDSz en hongrois), Kelemen Hunor, actuel ministre de la Culture en Roumanie, a été facilement élu président du parti. Il remplace ainsi Marko Béla, dont il était le successeur désigné. Une fois élu, Kelemen Hunor a déclaré que le parti, membre de la coalition au pouvoir en Roumanie, allait « rester aux côtés du Parti démocrate libéral tant que les démocrates libéraux tiendront leurs paroles et leur engagement« . Marko Béla est resté 18 ans à la tête de l’UDMR. Articles liés : Le coup de théâtre de Basescu Présidentielles en Roumanie : les tractations commencent allait « rester aux côtés du Parti démocrate libéral tant que les démocrates libéraux tiendront leurs paroles et leur engagement ».
Article de Index.hr, traduit et publié en français par le Courrier des Balkans le 26 février De violentes émeutes ont ravagé samedi après-midi la Ville Haute de Zagreb, où s’étaient rassemblés quelque 10.000 manifestants, à l’appel de l’Association des vétérans de la guerre. La police aurait arrêté 60 personnes. On dénombrait 25 blessés vers 17 heures, dont 12 policiers. La manifestation avait pour but de soutenir Tihomir Purda, un ancien combattant de Vukovar, arrêté en Bosnie le 5 janvier dernier et en attente d’extradition. Le cortège, réunissant quelque 10.000 personnes avait défilé sans encombre jusqu’à la place du Ban Jelačić, à l’appel du « Mouvement des vétérans croates 1990-1996 ». les manifestants brandissaient des drapeaux et des symboles oustachis, lançant des slogans hostiles au gouvernement et aux Serbes. Lire la suite de cet article sur le site du Courrier des Balkans
Le financement des sports européens et la lutte contre le dopage ont été les deux sujets au centre de la réunion informelle des ministres européens chargé des sports, la semaine précédente à Gödöllő, a rapporté la présidence hongroise de l’UE sur son site internet.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie.
Par Le Courrier du Kosovo Behxhet Pacolli, le très controversé homme d’affaires kosovaro-suisse, a été élu mardi par le Parlement à la Présidence du Kosovo. Son élection n’a été acquise qu’au troisième tour de scrutin, par 62 voix contre 4, les députés d’opposition ayant quitté la séance. Le champ est donc libre pour que Hashim Thaçi forme un nouveau gouvernement, conformément à l’accord passé entre le PDK, l’AKR et le SLS. Article mis en ligne le 22 février 2011 par le Courrier des Balkans Réuni lundi en séance constitutive, le Parlement du Kosovo avait tout d’abord reconduit son Président, en la personne de Jakup Krasniqi (Parti démocratique du Kosovo, PDK). Au moment de prêter serment, les 14 députés du mouvement Vetëvendosja, qui faisait son entrée au Parlement, ont brandi devant eux le drapeau albanais rouge et noir. La séance de mardi, consacrée à l’élection du Président, a été plus agitée, les partis d’opposition (LDK, Vetëvendosja, AAK), quittant la séance, alors que la candidature de Behxhet Pacolli était fortement contestée au sein même du PDK. Les partis d’opposition ont déclaré qu’ils ne voulaient pas cautionner le choix du nouveau Président et du nouveau gouvernement, sachant que celui-ci était condamné à ne pas durer. Lors des deux premiers tours de scrutin, une majorité qualifiée était nécessaire, tandis que la majorité simple suffisait au troisième tour. Selon l’accord conclu vendredi entre le PDK et l’Alliance pour un nouveau Kosovo (AKR), le parti de l’homme d’affaires, ce dernier devrait se tailler la part du lion au sein du nouveau cabinet Thaçi, malgré son faible résultat (7%) lors des élections du 12 décembre dernier. Il obtiendra trois ministères : les Forces de sécurité du Kosovo, la Santé, le Commerce et l’industrie. Le portefeuille des Forces de sécurité reviendra au général Ceku, tandis qu’un autre cadre de l’AKR, Muhamed Mustafa, sera vice-Premier ministre, en charge de l’Économie. Le PDK a conclu ce week-end un autre accord avec la principale formation serbe, le Parti libéral indépendant, qui possède députés : ce parti obtiendra également un poste de vice-Premier ministre, qui reviendra à son dirigeant, Slobodan Petrović, ainsi que trois portefeuilles : Administration locale, Retour des réfugiés et communautés, Travail et affaires sociales. Élu sur la liste de l’AAK, qui a décliné les offres de coalition, Ukë Rugova, le fils de l’ancien Président, devrait participer au nouveau gouvernement. Par contre, le ministre sortant des Transports, Fatmir Limaj (PDK), mis en cause dans de graves affaires de corruption, a accepté de se « sacrifier » et quitte l’exécutif. Article du CdB précédemment paru sur HU-lala : Serbie : des passeports hongrois pour la minorité hongroise de Voïvodine Articles liés : Elargissement de l’UE : « chaque pays candidat doit franchir un pas » (Martonyi) Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises Nouvelle crise politique au Kosovo Les premiers pas de Pal Schmitt dans les Balkans Viktor Orban plaide en faveur de la Croatie Serbie : la longue route vers l’UE Hongrie – Serbie : quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération Croatie : un nouveau président, faute de mieux La Voïvodine un peu plus autonome La Hongrie prépare le terrain pour présider l’UE en 2011 La Hongrie soutien l’adhésion serbe à l’UE
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Le groupe de Visegrád a 20 ans, 20 ans déjà. Mardi 15 février, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie se sont réunies à Bratislava pour fêter l’événement. Saisissons l’occasion de rappeler brièvement ce qu’est le groupe de Visegrád : groupement d’intérêts géopolitiques d’Europe centrale, comme il en existe d’autres tels le triangle de Weimar – réunissant la Pologne, l’Allemagne et la France. A l’origine, le groupe de Visegrád a été fondé afin de mettre en place diverses coopérations mais principalement en vue d’accélérer le processus d’intégration européenne et l’adhésion à l’Otan. Nous sommes en février 1991. La Tchécoslovaquie existe encore pour un peu moins de deux ans. Ces trois, puis quatre pays, se réunissent surtout pour décider et appliquer des conceptions politiques. Certains y ont vu une concurrence à l’Union européenne. C’est risible. Cela aurait été David contre Goliath, et en dehors de cela, n’aurait pas eu d’intérêt. D’autres ont estimé que le groupe n’avait plus lieu d’être puisque mission accomplie depuis 1999 avec l’adhésion à l’Otan et depuis avril 2004 [en fait le 1er mai, ndlr] avec l’entrée dans l’Union européenne. Par contre, cette organisation sub-régionale semble devoir rester pertinente pour plusieurs raisons. Tout d’abord faire entendre d’une seule voix à Bruxelles, les intérêts de ces pays d’Europe centrale, puis de rester les uns en contacts avec les autres. Ce qui dans le cas des relations hungaro-slovaques est loin d’être négligeable actuellement, comme tout le monde le sait. Enfin, jusqu’en juin, la Hongrie préside l’Union européenne, elle sera relayée en juillet par la Pologne, il y a là manifestement une occasion à ne manquer de mettre en place des politiques d’intérêts communs pour la région. Pour ses pays en partie frontaliers et par conséquence toujours plus ou moins rivaux, il est important de rester en contact par l’intermédiaire en l’occurrence de ce groupe, certains pouvant servir de conciliateurs dans le cas de conflits où ils n’auraient pas d’intérêts majeurs. Mais revenons à l’actualité. Mardi 15 février, les pays de Visegrád avaient invité la chancelière allemande, le chancelier autrichien Werner Faymann et le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov. Angela Merkel était l’invitée d’honneur à Bratislava et lançait en sachant de quoi elle parlait – n’oublions pas que la chancelière allemande est une «Osti» -: « Vous nous rappelez la liberté ! » Il n’est pas inutile de se souvenir de temps en temps du chemin parcouru, même, ou surtout, lorsque le quotidien politique nous entraîne dans son tourbillon. A l’occasion de ce 20e anniversaire, les Polonais, les Tchèques, les Slovaques, les Hongrois, mais aussi les Allemands, les Autrichiens et les Ukrainiens étaient entre eux, communiant dans un même souvenir de leur passé qui n’est pas si lointain que cela. L’occasion était trop belle et Angela Merkel ne l’a pas manquée en rappelant que les pays du « V4″ ont réussi à vaincre la dictature et fonder des démocraties, ce qui pourrait inspirer d’autres pays aujourd’hui», allusion manifeste aux révolutions qui bouleversent en ce moment le monde arabe mais surtout appel du pied au dirigeant biélorusse, considéré comme le dernier dictateur européen. C’est d’ailleurs grâce à Alexandre Loukachenko que cet anniversaire peut se vanter d’un résultat concret. Un appel commun, ou presque, – le Premier ministre ukrainien s’étant défaussé sur la question -, a ainsi été lancé au régime de Minsk pour qu’il libère tous les prisonniers politiques emprisonnés suite aux élections de décembre. Dans le cadre de leur présidence, les Hongrois avaient déjà, il y a quelques semaines, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères Jànos Martonyi, déclaré que le Biélorusse ne serait pas le bienvenu lors de la prochaine réunion du « Eastern Partnership » prévu en mai et qui vient justement d’être reportée pour des raisons qui ne sont pas encore claires, mais qui peuvent être au minimum de deux ordres : soit c’est une façon de taper sur le nez du Premier ministre Viktor Orban qui a vraiment mal commencé sa présidence – avec la polémique sur la loi des médias votée en début d’année et malgré les concessions qu’il vient d’accorder -, soit ou en conséquence, les Polonais ont su saisir la balle au bond et se faire valoir pour l’organisation de l’événement dans la deuxième moitié de l’année. Enfin le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova, avait annoncé que le sommet aborderait diverses questions relatives, entre autres, à la sécurité énergétique, à la gouvernance économique ou encore à la crise de la dette publique au sein de l’Union européenne, mais rien de concret encore une fois n’en est sorti. Comme quoi, les dictateurs sont bien utiles et permettent d’éviter, soit les sujets qui fâchent, soit l’incompétence ou la paralysie des gouvernements en place, incapables d’apporter des solutions concrètes. Article lié : Une « hotline » entre Budapest et Bratislava Les 4 Visegradi font craquer Sarkozy Une stratégie énergétique régionale pour en finir avec l’Ukraine Chroniques précédentes: Chronique : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Alors que le vote était prévu jeudi dernier, les députés slovaques de la coalition gouvernementale n’ont finalement pas trouvé d’accord pour mettre fin aux restrictions à la double citoyenneté adoptées sous le gouvernement Fico en mai 2010. Suite à cette décision, le parti de la minorité hongroise Most-Hid a décidé de ne plus voter les propositions de la coalition, qui entre de fait dans une période de crise. Iveta Radičová, Premier ministre slovaque avait annoncé mercredi 26 janvier son intention de rétablir l’accès à la double citoyenneté, notamment pour les Slovaques d’origine hongroise. A l’heure du vote, le Parlement en a décidé autrement. Les différents partis de la coalition gouvernementale n’ont en effet pas réussi à se mettre d’accord sur les amendements à apporter à la loi interdisant la double citoyenneté. Le vote a donc été reporté à une date ultérieure. Parmi les opposants à un assouplissement de la loi, on trouve notamment la figure d’Igor Matovic, député du parti de centre-droit SaS (Liberté et Solidarité) et fondateur du mouvement des « gens ordinaires », qui considère que la Slovaquie ne peut par fermer les yeux sur l’appétit hongrois de reconstituer une « Grande Hongrie ». Il propose de permettre un accès restreint à la double citoyenneté, à condition de respecter des critères précis (résidence, études, liens familiaux dans le pays étranger).. Suite à ce refus des députés de la coalition gouvernementale de rétablir l’accès à la double citoyenneté, dont l’interdiction visait particulièrement les Slovaques d’origine hongroise, le parti hongrois modéré de Béla Bugár, le Most-Hid, également membre de la coalition, a décidé ne ne plus soutenir ses propositions. Même si Iveta Radičová se refuse à parler ouvertement d’une crise gouvernementale, la prise de décisions au parlement par la coalition est désormais bloquée. Source : http://www.sme.sk/ Articles liés : La Fidesz secoue la grande nation hongroise Double citoyenneté : Radicova revient sur la loi slovaque Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie? Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque !
Après presque un an dans l’ombre de la Fidesz de Viktor Orbán, l’opposition de gauche libérale hongroise ne se remet pas de sa défaite par K.O aux élections l’an dernier. Depuis quelques mois, elle a timidement tiré la sonnette d’alarme sur les réformes constitutionnelles importantes que la « supermajorité » au Parlement allait offrir à Orbán. Depuis le début de la présidence hongroise, elle en profite pour « débattre » sur le terrain européen, mais pas toujours de façon très glorieuse. Quant à l’ancien premier ministre démissionnaire Ferenc Gyurcsány, il refait surface en partie grâce à l’Europe, avec un premier jet d’attaques personnelles sur Orbán et sa présidence de l’UE cette semaine.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique La loi sur les médias en Hongrie aura eu au moins un mérite, celui de faire connaître Viktor Orbán. Aujourd’hui, il faut vraiment le vouloir pour ne pas savoir qui est le Premier ministre de Hongrie. La « Une » du dernier Paris-Match, bien que principalement consacrée aux événements en Egypte, offre un portrait-rencontre avec le chef du gouvernement hongrois. En effet, l’immortel Jean-Christophe Rufin, démissionnaire du pas si confortable fauteuil d’ambassadeur au Sénégal, «parcourra le monde pour raconter à Match [et on espère aussi aux lecteurs !] l’histoire au présent», nouvelle rubrique qui manifestement est inaugurée avec le portrait de Viktor Orbán. Quel honneur ! Car l’on peut être sûr que sans le couac de cette affaire des médias – le Premier ministre hongrois aurait bien aimé qu’elle reste «interne» au pays – nul ne se serait souvenu de la présidence magyare. L’actualité européenne n’intéresse en général que peu les médias nationaux de quelques pays que ce soit et ce n’est certainement pas les réalisations que la Hongrie pourra faire au sein du Conseil de l’Union européenne qui aurait modifié cet état de fait. Mais comme quoi, bonne ou mauvaise, toute publicité est bonne à prendre. Bien sûr, l’on ne croit absolument pas Viktor Orbán lorsqu’il confie à Rufin «qu’il pensait que ce serait pire» parlant de la session du 19 janvier dernier devant le parlement européen. Personne ne supposera que le vote et l’application de la loi sur les médias en Hongrie coïncidant avec le début de la présidence du Conseil de l’Union européenne fut programmé, calculé. Les risques étaient bien trop grands. Mais puisque l’affaire est faite, inutile de se lamenter. Au Premier ministre hongrois de savoir comment tourner la situation à son avantage. Et ma foi, il semble bien se débrouiller. Bien qu’intitulé «L’homme qui fait peur à l’Europe», Rufin conclut dans son article, qu’Orbán n’est pas un dictateur – quelle découverte ! – et qu’il ne faut pas perdre de temps à se poser la question. L’image donnée par l’article est loin d’être négative et c’est manifestement un bon coup de pub. Tout cela pour ça ! D’autant plus que tout semble rentrer dans l’ordre, du moins serions nous tentés de le croire. Alors que la commission européenne avait laissé deux semaines, une seule a suffit à la Hongrie pour répondre à Neelie Kroes, la commissaire chargée du dossier. Donc tout va bien ? Dans les faits, oui. Le scénario s’est déroulé normalement : critiques de la Commission et contestations des critiques par la Hongrie. Lundi 7 février, la Hongrie a donné de manifestes signes d’ouverture pour amender sa loi sur les médias et doit faire parvenir dans les jours qui viennent un projet de modification de la dite loi. L’affaire serait-elle enfin terminée ? Viktor Orbán, le «mâle dominant» aurait-il accepté sa défaite face à l’Union européenne ? Pas si sûr. Encore une fois, l’homme a su tirer son épingle du jeu, et surtout, si concessions il y a, elles ne seront que techniques et juridiques et pour l’heure en aucun cas politiques ni idéologiques. Viktor Orbán n’est ni européen ni eurosceptique. Il est le Premier ministre de la Hongrie et persuadé de savoir ce qui est bon pour elle. Lire le portrait d’Orban par Jean-christophe Rufin dans Paris-Match Articles lié : Orbán reçoit une volée de bois vert au Parlement européen Biographie : La revanche de Viktor Chroniques précédentes : Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Le Conseil de l’Union européenne du 4 février 2011 a consacré ses travaux à deux secteurs, l’énergie et l’innovation, considérés comme « essentiels pour la croissance et la prospérité de l’Europe. » Alors que le Conseil publie des conclusions en 15 points sur la question de l’énergie, la présidence hongroise en présente certaines sur son site, en omettant certaines questions polémiques, comme l’extraction des gaz de schistes. La Hongrie a mis l’énergie au coeur de sa présidence, mais elle traite le sujet comme s’il ne soulevait aucune controverse. « Nouvelle phase dans la politique énergétique européenne » Comme la doctrine européenne l’exige, c’est tout d’abord la création, prévue pour 2014, du marché intérieur de l’énergie qui permettra d’obtenir une énergie « sûre, durable, financièrement abordable et dont l’approvisionnement est garanti. » Le Conseil appelle donc les Etats membres à mettre en oeuvre rapidement et intégralement la législation relative au marché intérieur de l’énergie. La Hongrie est d’autre part au centre du développement de la connexion énergétique nord-sud en Europe, et elle rappelle l’inauguration en octobre 2010 d’un gazoduc reliant la Hongrie et la Roumanie, le projet de connexion avec la Croatie dont les travaux devraient débuter prochainement, et l’accord signé le 28 janvier dernier entre la Slovaquie et la Hongrie pour un nouveau gazoduc. La présidence hongroise rappelle ensuite les objectifs de réduction de la dépendance énergétique de l’Union européenne. Cela passe notamment par le respect des objectifs de la Stratégie énergie 2020, à savoir une baisse de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport au niveau de 1990, une augmentation de 20% de la production d’énergies renouvelables, qui ne représentent aujourd’hui que 16% de l’énergie européenne, et une réduction de 20% de la consommation d’énergie grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique, en particulier des bâtiments et des transports. Enfin, la présidence évoque les « priorités pour 2020 et au delà » en matière d’infrastructures énergétiques. Il s’agit de l’amélioration et du développement des réseaux de transport et du stockage de l’électricité, du gaz et du pétrole. Calendrier de la présidence hongroise Quelques rendez-vous rythmeront le calendrier « Energie » de la présidence hongroise. Premièrement, les ministres de l’énergie européens devraient adopter le 28 février prochain la stratégie énergétique et les objectifs 2020 sur les infrastructures proposés par la Commission (voir «Priorités en matière d’infrastructures énergétiques pour 2020 et au-delà — Schéma directeur pour un réseau énergétique européen intégré» novembre 2010). En mars, la Commission européenne devrait publier la feuille de route Energie 2050 pour une transition vers une économie sobre en carbone, qui sera discutée lors d’un conseil ministériel informel au mois de mai. Dans le même temps, une conférence sur l’énergie sera organisée à Budapest. Puis, lors du Conseil de juin, les ministres de l’énergie pourraient approuver le nouveau plan d’efficacité énergétique européen. Pour la Hongrie, pas la peine d’évoquer les « palagaz » (gaz de schistes) Alors que la présidence hongroise indique qu’elle « fera tout afin d’accomplir les tâches définies au sommet. », elle n’évoque pas la question de l’exploitation des gaz de schistes, pourtant déjà présentée par les écologistes comme une catastrophe environnementale annoncée. Le point 7 des conclusions du Conseil, dispose en effet qu’ « afin de renforcer la sécurité de l’approvisionnement de l’UE, il conviendrait d’évaluer le potentiel dont dispose l’Europe en matière d’extraction et d’utilisation durables de ressources en combustibles fossiles conventionnels et non conventionnels (gaz de schistes et schiste bitumineux). La veille, mercredi 3 février, la ministre de l’environnement Nathalie Kosciusko-Morizet suspendait en France les nouvelles explorations de gisements de gaz et de pétrole contenus dans le schiste et lançait une mission sur les enjeux environnementaux de ce type d’exploitation. Les risques environnementaux sont en effet déjà bien connus, notamment en Amérique du Nord où ces gaz sont largement exploités. Les principales critiques formulées à l’encontre des gaz de schistes sont l’usage de quantités d’eau considérables pour procéder à l’extraction, l’injection de solvants chimiques en grande quantité dans le sol pour fractionner le schiste et les risques de contamination des sols et des nappes phréatiques, les risques d’émissions fugitives de méthane et de sulfure d’hydrogène, potentiellement très dangereux pour la santé humaine et animale, ainsi que les dommages causés à la surface des sols et des équipements routier et le bruit continu de l’exploitation. Face à ces conséquences environnementales importantes et désastreuses, la ville de New York a même interdit tout forage dans une région de 4000 km2 qui assure son approvisionnement en eau, tandis que, moins chanceux, les habitants d’autres Etats ont retouvé les substances chimiques de l’exploitation du schiste directement dans leur eau du robinet. Consulter le calendrier de la présidence hongroise Articles liés : Sur l’Union Européenne « L’autre » Orban parle d’Europe à Paris UE : L’opération séduction de Viktor Orban Le budget 2011 de l’UE reste inconnu Présidence de l’UE : la Hongrie est-elle prête ? La Hongrie prépare le terrain pour présider l’Europe en 2011 Sur les questions énergétiques UE – Nabucco : les infidélités des européens avec South Stream Nabucco, un consortium bien optimiste La Russie réaffirme son leadership de l’énergie en Hongrie A Budapest, le froid entre Kiev et Moscou impose un remede rapide Une stratégie énergétique régionale pour en finir avec l’Ukraine Nabucco passe le Parlement Nabucco, l’esquive du gaz russe
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Connaissez-vous le site de la présidence hongroise ? Non ? Vous devriez pourtant. Pas vraiment folichon il est vrai, on y trouve néanmoins de nombreuses informations, pas toujours passionnantes encore une fois, mais parfois très drôles. Ainsi, l’article publié sur les petits présents distribués aux responsables et invités divers et variés venus en Hongrie, dans le cadre évidemment de la présidence, est un petit monument d’humour. L’article commence très fort. La Hongrie voulant rendre « inoubliable » le séjour des uns et des autres, offre de petits souvenirs relatifs aux sciences, à la créativité et au sens esthétique hongrois. C’est reparti, nos amis hongrois, veulent encore nous prouver que sans la Hongrie le monde n’existerait pas. J’exagère à peine. Toutes les inventions ont à leur origine, un Hongrois, c’est bien connu. Je me souviens qu’à une époque, lorsque l’on voyageait sur la Malev, les passagers avaient droit à un petit film de propagande sur ce que notre civilisation devait au génie magyar. Là encore, dans le cadre de la présidence hongroise, un film de promotion a été réalisé. Où l’on voit un jeune couple étranger venir en Hongrie pour ses vacances et y passer de merveilleux moments. Mais revenons à cet article. L’idée pour la ministre Enikö Györi est de renforcer l’image d’une Hongrie jeune et créative «par des cadeaux beaux et intéressants». En fait, tout est affaire de goût. Toujours d’après elle, il était important que les cadeaux soient «pratiques mais pas exagérés». Sur ce point rassurons immédiatement le contribuable européen, bien que nous ignorions combien ont coûté ces souvenirs, nul ne peut croire en les voyant qu’ils aient pu exiger un investissement important. Pratique, notre ministre d’expliquer que l’«on n’offre pas du vin, par exemple, car beaucoup arrivent avec une petite valise à roulette qu’ils n’enregistrent pas, et les liquides ne sont pas autorisés à monter à bord depuis la nouvelle règlementation aérienne». C’est dommage, voilà une bien belle occasion manquée de faire découvrir à ceux qui ne le connaissent pas encore le vin hongrois. On imagine le crève-cœur que cela a dû être pour la ministre et son équipe de ne pouvoir offrir ce fameux vin. Toujours à la lecture de cet article, on apprend que la sélection des cadeaux a été mûrement réfléchie, et que compte tenu de la situation économique, l’aspect économe avait été un élément fondamental. Nous voilà rassurés, le gouvernement n’a pas gaspillé l’argent de ses concitoyens. Mieux encore, précise la ministre délégué chargée des affaires européennes, « On ne peut distribuer des cadeaux à tout va. Les visiteurs n’en recevront qu’une seule fois, même si ils visitent le pays plusieurs occasions». A bon entendeur salut : Soyez soigneux quant à ce que l’on vous offre, sinon tant pis pour vous, vous n’en aurez pas d’autre. « Cela est également vrai pour les objets de papeterie considérés comme cadeaux, c’est-à-dire les classeurs, les blocs notes, les cahiers à spirales et autres », a-t-elle rappelé. Et il est manifeste que cette mère de famille sait de quoi elle parle, il n’y a pas de petites économies et il n’est jamais trop tard pour apprendre à être soigneux et ne pas perdre ses affaires. Conscients néanmoins de la sobriété de leurs cadeaux, la ministre Györi et Ferenc Robák commissaire du gouvernement chargé de l’organisation logistique de la présidence « La présidence travaille avec un budget très serré. À travers le marché public, elle commande les objets à offrir là, où les coûts de production sont les moins élevés. » a déclaré Ferenc Robák commissaire du gouvernement chargé de l’organisation logistique de la présidence, ont rappelé que depuis la traité de Lisbonne, la coutume était d’offrir des présents plus modestes aux invités. Certains doivent regretter le bon vieux temps.Mais comme les choses bougent mais ne changent pas vraiment, on apprend tout de même que seuls les chefs d’Etat et de gouvernement arrivant en Hongrie recevront un cadeau de valeur. En effet, une sorte de discrimination ipso facto est effectuée à travers la remise de paquets cadeaux VIP dans lesquels se trouvent deux tasses de porcelaine avec ses soucoupes, ainsi qu’une broche fabriquées spécialement pour la présidence par la manufacture de Herend, une cravate de couleur bordeaux ou verte, un foulard, et un élégant stylo laser. Évidemment cela change tout, on en serait presque jaloux. On imagine surtout la scène lors des distributions entre ceux considérés comme des VIP et les autres pas. Pourvu que cela ne provoque pas de crise diplomatique… Article lié : La Hongrie : « Un monde de possibilités » Chroniques précédentes: Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
La frénésie européenne provoquée par la loi hongroise sur les médias est retombée et un dialogue plus apaisé s’est instauré entre le gouvernement hongrois et la Commission européenne, pour étudier la conformité de la nouvelle législation avec les normes de l’Union.
La Slovaquie a annoncé la semaine dernière son intention de lever les restrictions à la double-citoyenneté pour ses citoyens d’origine hongroise, quant à l’Union européenne, elle n’a pas les moyens juridiques de s’opposer ni à l’octroi par Budapest de la citoyenneté aux minorités hongroises, ni à leur éventuel droit de vote.
Auditionné par la Commission des Affaires Etrangères au Parlement européen mercredi matin à propos des tâches à accomplir durant la présidence, le ministre des Affaires étrangères hongrois, János Martonyi, a déclaré : « Nous voudrions faire franchir un pas à tous les candidats ». L’adhésion croate János Martonyi a également souligné, que ce « pas » doit être différent dans le cas de chaque pays. Il pense que pour la Croatie, l’objectif doit être la fin des négociations. Le ministre a bon espoir sur la signature de l’adhésion croate lors de la présidence polonaise. La question turque A propos de la Turquie, M. Martonyi a souligné que la présidence hongroise se penchera sérieusement sur le dossier, afin de pouvoir ouvrir « un chapitre, ou des chapitres » dans les négociations. « La Turquie a sa place dans l’Union Européenne » – a t-il affirmé. Il en a profiter pour mentionner l’Islande, ainsi que l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM) et le Monténégro. Il a d’ailleurs vivement félicité ce dernier pour son entrée dans les rangs des pays candidats. Le regard hongrois fixe les Balkans, et particulièrement la Serbie amie Dans une zone où les peuples sont interconnectés, la présidence hongroise semble prendre grand soin des Balkans de l’ouest. Les événements récents en Albanie prouvent bien qu’il faut tenir compte de la persistance des tensions dans la région. Selon János Martonyi, par-delà les candidatures, les pays dont la candidature est potentielle peuvent déja avancer pas à pas vers l’Union. Il n’a donc pas manqué de parler de la Serbie, qui répondra très prochainement au questionnaire soumis par la Commission européenne. En ce sens, la Serbie peut commencer à élaborer sa position conformément à son statut de pays candidat. Pas de favoritisme pour le Kosovo Aux questions des parlementaires européens su le point serbe, le ministre déclaré que « le Kosovo ne peut pas rester un trou noir dans la région, même si les intentions du pays pour l’intégration ne sont pas soutenues d’une façon univoque. (sic) » Ainsi il pense que comme tous les autres pays qui souhaitent devenir membre de l’UE, le Kosovo doit être en mesure de pouvoir répondre aux exigences. L’Albanie peut perdre la perspective européenne pour longtemps Au sein de la Commission des Affaires étrangères, plusieurs eurodéputés ont exprimé leur inquiétude au regard des récentes émeutes qui se sont produites en Albanie. Ils ont bien entendu voulu connaître la position de la présidence hongroise sur le sujet. Les affrontements entre les militants du Parti socialiste et la police albanaise ont tué plusieurs personnes . On présume que les morts sont à déplorer en raison de la réaction exagérée de la police. Sur ce point, János Martonyi a déclaré : « il faut qu’ils comprennent que s’ils ne changent pas de comportement, la perspective européenne disparaîtra pour eux ». Il a également ajouté que la présidence ne prendra pas position concernant le débat politique intérieur en l’Albanie. Articles liés : Viktor Orban plaide en faveur de la Croatie Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises Nouvelle crise politique au Kosovo Serbie : la longue route vers l’UE Les premiers pas de Pal Schmitt dans les Balkans Hongrie – Serbie : quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération Croatie : un nouveau président, faute de mieux La Voïvodine un peu plus autonome La Hongrie prépare le terrain pour présider l’UE en 2011 La Hongrie soutien l’adhésion serbe à l’UE
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique C’est enfin arrivé ! Une semaine sans que les journaux ne nous parlent de la loi hongroise sur les médias. Enfin presque. Il y a quand même eu une petite dépêche AFP sur un ultimatum formulé par l’Union européenne. Rien que cela. En effet, vendredi 21 janvier se sont réunis à Gödöllö les ministres et autres secrétaires d’Etat à la Justice des pays membres et lors de la conférence de presse donnée par le représentant allemand, il a été précisé que la Commission européenne attendait de la Hongrie, sous un délai de deux semaines, qu’elle s’engage à changer sa loi sur les médias, sous peine d’une éventuelle procédure d’infraction au traité de l’Union européenne et à sa charte des droits fondamentaux. La commissaire européenne chargée du dossier, Neelie Kroes a des « doutes sérieux » quant à la conformité de la loi avec la législation européenne. Les choses commencent à devenir sérieuses car il s’agit clairement de menaces et il n’est pas si commun que Bruxelles en fassent. Mais menacer veut aussi dire qu’on a les moyens de le faire et l’intention d’aller jusqu’au bout. Est-ce bien le cas ? Le cas n’est pas banal. La Hongrie est pays membre de l’Union, et sauf erreur, il me semble que c’est la première fois que de telles menaces sont ainsi proférées. Jusqu’alors, nous avions principalement eu droit à des comparaisons parfois injurieuses, confère la France et les expulsions de Roms par exemple. Pour sa crédibilité, l’Union européenne a tout intérêt à bien maîtriser son dossier et avoir les moyens de ses ambitions. Bruxelles et les pays membres ne doivent pas oublier que même si une première manifestation hongroise pour la liberté de la presse a réuni 10 000 manifestants et qu’une nouvelle démonstration est prévue jeudi, la majorité des Hongrois ont voté Viktor Orban au printemps dernier et ce qui peut passer pour du harcèlement et de l’ingérence renforce le pouvoir de ce dernier. Aujourd’hui à Budapest, Victor Orban ne passe pas pour un autocrate voulant attenter aux libertés de la presse, mais pour un chef de gouvernement fort qui sait tenir tête aux pays qui auraient la prétention de donner des leçons à la Hongrie. Surtout que pour les Hongrois, cette question de la loi sur les médias n’est pas une priorité aujourd’hui. De la liberté de la presse à la liberté de choisir son système de retraites En effet, ceux-ci doivent décider dans les deux jours, quel statut ils désirent conserver par rapport à leur caisse de cotisations de retraite. Rester dans le privé ou suivre les prescriptions gouvernementales et cotiser à la caisse de retraite publique. La question est loin d’être anodine car le formulaire à compléter ne restera pas dans le domaine privé. Vous avez bien lu ! Ainsi, des fonctionnaires qui cotiseraient à des caisses de retraite privées, en décidant d’y rester affiliés, manifesteraient officiellement leur désaccord avec la politique gouvernementale. Nul n’en connait les conséquences. Prennent-ils le risque de perdre leur emploi ? Promue mi-décembre, un peu avant la loi sur les médias, la nouvelle législation concernant les retraites stipule que les personnes qui choisiront de rester fidèles aux caisses privées perdront tous leurs droits à la retraite publique. Rappelons les déclarations de Viktor Orban à l’époque : « Celui qui est solidaire envers nous, nous sommes également solidaires envers lui. Mais celui qui n’est pas solidaire envers nous, celui là ne doit pas compter sur le soutien de la communauté« . Cela a le mérite d’être clair ! Beaucoup moins médiatique que la loi sur les médias justement, cette loi touche directement aux libertés individuelles. La Commission européenne n’ignore rien de l’affaire, espérons qu’elle réagisse rapidement et qu’elle n’attende pas encore une fois que la presse s’indigne pour réagir. Pendant ce temps, les grands de ce monde toujours atteints de réunionites aïgues se rencontrent à Gödöllö. Pour ceux qui ne connaissent pas, rappelons rapidement que Gödöllö abrite un magnifique petit château baroque renové qui a accueilli en son temps la légendaire reine Elisabeth, plus connue par certain sous le sobriquet de Sissi. Je ne manquerai pas dès la semaine prochaine de revenir sur certains thèmes confiés à la présidence hongroise et plus particulièrement sur le partenariat oriental et l’élargissement de l’Union. Chroniques liées : Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban Articles liés : Sur les retraites M. Orban : « Nous avons sauvé le système de retraite » Fonds de pension : la messe est dite ! Proposition d’une période de non-paiement de la taxe sur la retraite Budget 2011 : L’Etat hongrois prend l’argent où il est Sur les médias Médias : l’Europe adresse un ultimatum à Budapest Tribune libre : la France, la Hongrie, l’UE, deux poids deux mesures ? Orbán reçoit une volée de bois vert au Parlement européen L’Europe peut-elle faire plier Orban « le tout-puissant » ?
Après une longue phase d’affrontements entre la Hongrie et la Slovaquie sur la question de la double citoyenneté, le gouvernement slovaque est sur le point d’assouplir sa position. Iveta Radičová (photo) s’est dite prête à autoriser l’accès à la double nationalité aux Hongrois de Slovaquie. Malgré les bisbilles sur la double nationalité de part et d’autre du Danube, Viktor Orbán se rendra à Bratislava demain pour signer un accord sur les connexions gazières transfrontalières. La semaine dernière nous rapportions que le président hongrois Pál Schmitt, alors en visite à Bratislava, avait regretté l’opposition de la Slovaquie à la loi hongroise sur la double citoyenneté. Il a également demandé aux Slovaques d’amender leur loi sur la déchéance de la nationalité slovaque en cas d’adoption d’une seconde citoyenneté. Il semblerait que ce soit chose faite, puisque le gouvernement slovaque a annoncé mercredi à Bratislava avoir approuvé un amendement qui dispose que les citoyens slovaques « ne pourront être privés de leur citoyenneté qu’à leur propre demande ». Seuls les fonctionnaires exerçant des fonctions régaliennes de l’Etat (policiers, militaires, douaniers et autres) devront avoir la seule citoyenneté slovaque. 3 des 4 partis du gouvernement de coalition slovaque souhaiteraient, en fait, rendre la loi hongroise invalide et inapplicable en Slovaquie. Le premier ministre slovaque Iveta Radičová considère en effet que la loi hongroise sur la double citoyenneté ne respecte pas les accords internationaux. Toutefois, comme l’indique Euractiv, depuis l’entrée en vigueur de la loi le 17 juillet 2010, seuls 25 personnes ont été concernées, dont 11 citoyens allemands, 10 Autrichiens, 1 Italien, 1 Néerlandais, 1 Britannique et… 1 seul Hongrois. Beaucoup de bruit pour rien Articles liés : Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie? Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque !
La tribune libre de Vincze Ecoutez la version audio de cette tribune Alors que le roi Orban de Hongrie se faisait vilipendé par Dani le vert, leur leader au parlement européen, les deux députées européennes d’Europe-Ecologie signaient une tribune dans rue 89 où elles essayaient d’attirer l’attention sur la loi Loppsi 2 : « Alors que la Hongrie est montrée du doigt en raison d’une loi sur les médias que François Baroin, le porte-parole du gouvernement, a jugé incompatible avec les traités fondamentaux européens, la droite française s’apprête à voter cette semaine la Loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, dite Loppsi 2. » En vain, puisqu’en même temps, le Sénat validait l’article 4 de la Loppsi 2, autorisant la censure d’un site Internet sans jugement… On ne peut que se féliciter du contre-pouvoir que joue l’Union Européenne dans les dérives démocratiques en cours en Hongrie (réforme de la Cour constitutionnelle, des médias…) depuis le printemps dernier et « la révolution dans les urnes » vantée dans la « Déclaration sur l’entente nationale », si chère à Orban. Par contre, on ne peut que regretter la mollesse de sa réaction face à des dérives démocratiques tout aussi inquiétantes, voire plus, dans beaucoup de pays européens, en particulier la France. Ces dernières semaines, la Hongrie a connu une campagne d’attaques des médias occidentaux, modèle de ce type de campagne où les journalistes, comme des moutons, font du buzz facile, non sans imprécisions, en allant dans le sens d’un imaginaire occidental regardant ces « pays de l’est » avec condescendance. De plus, cela permet aux médias dominants de l’ouest, de manière insidieuse, de laisser croire à leurs concitoyens qu’ils n’ont pas à s’inquiéter puisqu’ils veillent à ce qu’aucune dérive démocratique de ce genre ne soit possible. « Nous sommes sauvés » ! Malheureusement la réalité n’est pas si rose… en particulier en France… Ces dernières années, nous avons connu en France une dégradation inquiétante de notre belle démocratie, ce qui n’empêche pas nos leaders politiques de donner des leçons, en particulier à la Hongrie, avec une arrogance toute française. C’est ce que résume très bien le dernier rapport de Reporters Sans Frontière : « L’année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources et surtout un climat lourd de défiance envers la presse. La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. » En effet, la France c’est ce pays, modèle des droits de l’homme, qui purge des chroniqueurs politiques trop subversifs envers son pouvoir (Stéphane Guillon, Didier Porte et Gérald Dahan). C’est ce pays où les ordinateurs de journalistes (Le Monde, Le Point, Médiapart, rue89…) ayant le toupet d’enquêter sur des affaires dérangeantes (Bettencourt, Karachi…) pour son roi, pardon son président, disparaissent. « Pure coïncidence ? » C’est aussi ce pays où le Syndicat National des Journalistes écrit une lettre ouverte demandant : « est-il exact que la DCRI (Direction centrale des renseignements intérieurs) est amenée à s’intéresser à tout journaliste qui « se livre à une enquête gênante » pour le président de la République ». Lundi, l’Europe adressait un ultimatum à Budapest concernant sa désormais trop fameuse réforme des médias, soit un peu plus d’un mois après la validation de celle-ci par le parlement hongrois. Est-ce que cela est lié aux décisions économiques peu orthodoxes de virer le FMI, de taxer les banques et les produits financiers ou encore de taxer les multinationales, ces dernières étant allées récemment pleurnicher à Bruxelles… En tous cas, on ne peut que constater que la commission a bien fait son travail concernant la Hongrie. A quand autant de pugnacité contre les grandes puissances européennes ? En particulier contre la France ! Le véritable risque, avec cette façon de faire selon « deux poids deux mesures », est celui de renforcer le roi Orban dans son pays et de renforcer une culture de victimisation du peuple hongrois (déjà bien trop présente dans l’imaginaire magyar), ainsi qu’une défiance toujours plus grande envers une Europe qui n’en finit plus de décevoir… le peuple le plus europhile de la région. Articles liés : Orbán reçoit une volée de bois vert au Parlement européen Le journalisme suisse et le blanchiment de l’info Sarko L’Europe peut-elle faire plier Orbán le «tout-puissant» ?
Après avoir sollicité la NMHH, l’autorité de supervision de l’ensemble des médias hongrois, afin de s’informer des droits et devoirs de notre média vis-à-vis de la nouvelle loi d’encadrement du secteur médiatique en Hongrie, la réponse est tombée aujourd’hui : Le site d’informations HU-LALA n’est pas concerné par la législation en vigueur depuis le 1er janvier. Pas de démagogie cependant : ce n’est évidemment pas une réelle surprise. Mais par les temps qui courent, on n’est jamais trop prudent et mieux valait écarter toute incertitude vis-à-vis d’une loi dont le gouvernement lui-même peine à éclaircir les zones d’ombre et les points litigieux. Pour preuve : E-mail de la NMHH adressé à Hu-lala
Le 14 janvier dernier, lors des voeux à la presse économique de Christine Lagarde à son ministère de Bercy, la Hongrie est subrepticement entrée en conclusion du discours d’ouverture de Françoise Crouïgneau, la présidente des journalistes économiques et financiers (AJEF). En bonne présidente d’association de journalistes, c’est sur l’état de la presse que Françoise Crouïgneau a glissé sa référence à la Hongrie, et non sur le fameux protectionnisme dont on accuse le gouvernement Orban depuis plusieurs mois : « La liberté d’opinion est importante, même dans les secteurs économique et financier. Mais elle ne va pas de soi. Le triste exemple de la Hongrie qui préside le Conseil de l’Union européenne est là pour nous le rappeler. On a mal à la Hongrie » a t-elle déclaré avant de souhaiter ses voeux à ses collègues. Succédant à la présidente au pupitre, la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde a quant à elle cité Hegel pour commencer son discours : « La presse est la prière du matin (…) Nous, ministres (faisant aussi référence au ministre de l’Industrie et du développement numérique, Eric Besson, ainsi qu’au Secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre, également présents), nous prions avant de lire vos journaux« . Et de continuer : « Vous me reprochez souvent d’être optimiste, et bien je vais recommencer cette année (…) Pendant la crise, nous avons réussi à ne pas tomber dans le piège du protectionnisme, de la guerre« … Les mots étaient enfin lâchés : « le protectionnisme », « la guerre ». Il n’en fallait pas plus à notre rédaction, présente ce jour-là, pour trépigner d’impatience à l’idée de demander à la ministre ce qu’elle pensait de la situation actuelle des entreprises françaises présentes en Hongrie (notamment à propos des taxes spéciales auxquelles certaines doivent faire face). Les réponses de Christine Lagarde à HU-lala : Les taxations doivent être conformes aux règles européennes, sans discrimination, quelque soit les nationalités des entreprises. Suite à cette réponse digne de la diplomatie européenne de rigueur, nous n’avons pu résister à la tentation de lui demander si, comme nombre de commentateurs, elle jugeait la politique économique du gouvernement Orban « protectionniste » … The proof of the pudding is in the eating, répondit-elle dans l’anglais parfait qui la caractérise. Si l’on juge l’arbre à ses fruits, peut-être que la ministre attend le 7 avril et la prochaine réunion des ministres des Finances européens dans le cadre de la présidence hongroise, à Budapest, pour s’exprimer vraiment sur la politique d’Orban. Articles liés : Gestion de l’eau : quand Pécs évince Suez, les villageois trinquent Des médiateurs pour déminer les relations économiques franco-hongroises A Budapest, le prix des bonnes résolutions écolos a un arrière-goût français Des multinationales qui pleurnichent dans les jupons de Bruxelles Taxes « anti-crise » : Finances, Energie et Services en première ligne Taxes spéciales : la deuxième offensive d’Orbán Le capital étranger pris en grippe ? Chaque pays candidats doit franchir un pas En ce qui concerne les tâches à accomplir durant ce semestre, le ministre des Affaires étrangères János Martonyi a affirmé devant la Commission des Affaires étrangères: « Nous voudrions faire franchir un pas à tous les candidats ». János Martonyi a également souligné, que ce « pas » doit être différent dans le cas de chaque pays. Concernant la Croatie, l’objectif doit être sans doute l’achèvement des négociations. Il a également exprimé l’espoir que lors de la présidence polonaise, le contrat d’adhésion croate sera signé. Concernant la Turquie, il a déclaré que la présidence hongroise y apportera le plus grand soin afin de pouvoir ouvrir « un chapitre, ou des chapitres » dans les négociations avec ce pays. « La Turquie a sa place dans l’Union Européenne » – a t-il déclaré. Il a également mentionné l’Islande, la République ex-yougoslave de Macédoine, ainsi que le Monténégro – il a adressé ses félicitations à ce dernier à l’occasion de son arrivée parmi les rangs des pays candidats. Dans une région où tout est connecté, la présidence hongroise porte une attention exceptionnelle à la région des Balkans de l’ouest. Les événements récents en Albanie montrent bien qu’il faut tenir compte d’une tension qui y persiste. Selon Martonyi, au delà des pays candidats, les pays candidats potentiels peuvent franchir également un pas vers l’Europe. Il a souligné, que la Serbie répondra bientôt au questionnaire de la Commission européenne et peut ainsi commencer à élaborer sa position conformément au statut de pays candidat.
Derniers commentaires