Mots-clés associés : "magyar garda"

Des miliciens de Jobbik commémorent Horthy en toute impunité

Des miliciens de Jobbik commémorent Horthy en toute impunité

19 novembre 2013 à 8 h 19 min 22 commentaires

Dimanche à Budapest, le parti radical-nationaliste Jobbik a commémoré le 94e anniversaire de l’entrée du Régent de la Hongrie de l’entre-deux-guerres, Miklos Horthy, dans la capitale hongroise en 1919. Plusieurs dizaines de membres de la « Nouvelle Garde hongroise » ont pu défiler en tout impunité et au mépris de la Loi.

Des Roms lourdement condamnés pour agression sur des militants d’extrême-droite

Des Roms lourdement condamnés pour agression sur des militants d’extrême-droite

2 octobre 2013 à 6 h 48 min 11 commentaires

Neuf accusés roms ont été condamnés à un total de 37 années de prison pour avoir agressé physiquement des membres de la Magyar Garda au mois de novembre 2009. Chacun purgera une peine allant de 42 à 64 mois.

Crédit photo : HU-lala.org

Des combattants de la Garde Hongroise tués en Syrie ?

24 juillet 2013 à 5 h 43 min 3 commentaires

Onze membres de La Magyar Garda [association d’auto-défense lié au parti d’extrême-droite Jobbik] auraient été tués dans la guerre civile syrienne – a-t-on appris de source douteuse. Le ministère de l’intérieur n’est pas au courant ; le TEK[1] considère possible que des combattants hongrois y participent.

Bago Ferenc sur sa page Facebook

En Hongrie, des Roms aussi veulent leur milice

18 septembre 2012 à 7 h 42 min 25 commentaires

Personne ne l’a encore vue en action, mais toute la presse en parle déjà. Une association d’auto-défense a été créée, pour « protéger les Juifs et les Tsiganes » des milices d’extrême-droite, à Pécs, 5ème ville du pays. Après la Magyar Garda, la Roma Garda.

Autodafé d'"Etre sans destin" d'Imre Kertész

Autodafés en Hongrie : « la liberté d’expression des fachos »

13 novembre 2011 à 12 h 51 min 30 commentaires

Samedi 12 novembre, deux types de festivités radicalement différentes avaient lieu en Hongrie. L’une, le Fridge festival, rassemblait pour la deuxième année consécutive la jeunesse hongroise « occidentalisée » sur la place des Héros à Budapest pour un concours de snowboard urbain et de nombreux dj sets. L’autre, la seconde édition de la « Nuit de la Purification », se tenait également à Budapest et dans une trentaine de villes hongroises, dans des jardins privés de sympathisants d’extrême droite. Cet événement « hungariste » aurait donné lieu à des autodafés d’ouvrages d’Imre Kertész et d’autres écrivains d’origine juive, de journaux de gauche ou encore de magazines à caractère pornographique et pro avortement.

Hejöszalonta, 2 avril (Corentin Léotard/Hu-lala)

Jobbik et ses milices jouent avec le feu à Hejöszalonta

6 avril 2011 à 10 h 39 min Comments are Disabled

Après Gyöngyöspata moins d’un mois plus tôt, c’est à Hejöszalonta, dans le Nord-est de la Hongrie, que Jobbik a mobilisé ses sympathisants et ses associations d’« autodéfense », samedi soir, pour provoquer et accuser collectivement l’ensemble de la communauté tsigane du meurtre d’une femme du village.

Magyar garda, le 23 octobre 2009 (HU-lala)

Le spectre de heurts interethniques en Hongrie

17 mars 2011 à 19 h 26 min 28 commentaires

Dans le Nord de la Hongrie, des militants d’extrême-droite ont pris possession du village de Gyöngyöspata pour intimider la population rom locale. Dans les régions défavorisées du pays, l’instabilité sociale consécutive à l’augmentation de la pauvreté laisse craindre une dangereuse dégradation des relations interethniques.

La Magyar Garda le 23 octobre 2009 (HU-lala)

Gabor Vona fait son show en uniforme au Parlement

15 février 2011 à 10 h 30 min 0 commentaire

Hier, le président de Jobbik Gábor Vona s’est rendu au Parlement en portant un gilet faisant partie de l’uniforme de la Magyar Gárda, en signe de « protestation contre la dégradation de la sécurité publique », provoquant l’interruption de la séance par le président du Parlement, István Újhelyi. Selon István Újhelyi, Gábor Vona a commis une violation du droit, tandis que le député Fidesz László Kövér a affirmé qu’il n’existe pas de mesures pour des cas pareils. Tout cela était cousu de fil blanc – Vona ayant annoncé son acte à l’avance -, le député socialiste Zsolt Török a appelé la police après qu’il ait aperçu plusieurs hommes portant le gilet de Magyar Gárda dans l’enceinte parlementaire. La police communiquera des informations complémentaires ce mardi. Récemment, Jobbik a multiplié les critiques à l’encontre de la Fidesz au pouvoir, l’accusant de laxisme vis-à-vis de la « criminalité tsigane ». Articles liés : Jobbik repart en campagne Plusieurs centaines de manifestants demandent la libération de Budaházy Selon Jobbik, il n’y a pas de démocratie en Hongrie actuellement La ségrégation pour éviter « la guerre civile » Orbán prend ses distances avec l’extrême-droite Tensions communautaires en vue

Le 4 juillet sur Erzsébet tér (HULALA)

La dispersion du rassemblement de la Gárda jugée illégale

5 octobre 2010 à 15 h 48 min 0 commentaire

Le Tribunal Municipal de Budapest a rendu son verdict hier : la dispersion du rassemblement de la Magyar Gárda à Erzsebet tér le 4 juillet 2009 par la Police, a été jugé illégale. Rappel des faits: deux jours plus tôt, la Cour d’appel de Budapest avait confirmé la dissolution officielle de la Gárda. En guise de réponse, la Magyar Gárda et ses sympathisants avaient organisé ce rassemblement du 4 juillet pour protester contre ce jugement. Leur « action » fut très médiatisée puisqu’elle fut organisée un samedi après-midi en plein été sur l’une des pelouses les plus fréquentée du centre ville. La Gárda venant tout juste d’être jugée illégale, la police décida de briser le rassemblement en « ramassant » les membres de la Gárda un à un, avant de gazer et disperser les sympathisants restant. Bien que la Magyar Gárda soit toujours considérée comme étant illégale, le Tribunal Municipal de Budapest a expliqué que le rassemblement n’aurait dû être dispersé que si celui-ci était devenu violent. Le député Jobbik Tamás Nagy-Gaudi s’est félicité de cette décision. Articles liés : La rébellion de la Magyar Gárda La Garde hongroise est morte, vive la Garda

La MG en parade le 23 octobre 2009 (Hu-lala)

Orbán prend ses distances avec l’extrême-droite

17 juillet 2010 à 17 h 08 min 4 commentaires

Au terme d’une rencontre avec des députés de Jobbik la semaine dernière, le premier ministre Viktor Orbán s’est engagé à prendre des mesures sévères contre la Magyar Garda qui continue de défier la justice hongroise. « Tout comme les voleurs de poules ne resteront pas impunis, nous ne pouvons pas tolérer des groupes paramilitaires qui veulent faire justice en dehors de la loi, ou que des députés ignorent les tribunaux hongrois et leurs décisions. Quant à moi, je ne donnerai pas mon consentement pour que nous quittions la civilisation.« , a déclaré Viktor Orba n aux journalistes présents au sortir de la réunion, ajoutant qu’il « n’aurai pas de repos tant qu’une loi excluant catégoriquement la possibilité de « petites combines » auxquelles nous assistons maintenant ne sera pas votée. » De son côté, le leader de l’extrême-droite Gabor Vona s’est dit prêt à entrer en conflit dans les années à venir avec les autre partis parlementaires sur cette question de la Garda. Il avait d’ailleurs promis à plusieurs reprises au cours de sa campagne électorale au printemps dernier que Jobbik ne deviendrait jamais un parti comme les autres, même une fois au parlement, et qu’il ne transigerait pas sur ses idées. Sur cette question, le clash entre les droites « traditionnelle » et « extrême » est donc inévitable, à terme. Orban, dans le rôle du pompier pyromane « Ce n’est pas simplement la Garda en tant que groupe paramilitaire, qui est en soi un grave problème, qui est en jeu, mais de la mentalité qui est derrière tout cela», a estimé Viktor Orban au cours de  la rencontre. Effectivement… parmi les autres griefs exprimés par Jobbik le même jour: le fait que la FIDESz aligne sa politique étrangère vis-à-vis d’Israël sur la politique européenne, beaucoup trop amicale au goût de l’extrême-droite. Les deux partis de droite  se sont finalement accordés sur un point : la nécessité d’enrayer le déclin démographique de la Hongrie en encourageant la natalité. Mais dans ce domaine, des mesures symboliques pour exalter le patriotisme hongrois ne suffiront pas, il va falloir commencer par relancer toute l’économie hongroise. Après avoir attisé le nationalisme latent en Hongrie, il semble bien que le gouvernement ait la réelle volonté de s’attaquer au phénomène qu’il a contribué à créer par sa stratégie politique, et de venir à bout des trublions de l’extrême-droite (Viktor Orban ayant dénoncé les groupes paramilitaires devant l’Académie des officiers de police de Budapest à la fin du mois de juin). Articles liés : L’ordre et la sécurité, mais pas ceux de la Magyar Garda Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême droite « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Tensions communautaires en vue La Garde hongroise est morte, vive la Garda La rébellion de la Magyar Gárda Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême droite « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Tensions communautaires en vue La Garde hongroise est morte, vive la Garda La rébellion de la Magyar Gárda

La Magyar Garda, le 4 juillet 2009 sur Erzsébet tér (Hu-lala)

L’ordre et la sécurité, mais pas ceux de la Magyar Garda

28 juin 2010 à 12 h 05 min 0 commentaire

Devant l’Académie des officiers de police de Budapest, le premier ministre Viktor Orban a développé un discours sécuritaire, tout en dénonçant les groupes non-officiels qui voudraient se substituer à l’Etat dans cette tâche. L’ordre public et la sécurité doivent relever de l’Etat et seulement de lui. Ils ne sauraient être apportés par des groupes non-officiels de « paramilitaires » ou de « parapoliciers« , a réaffirmé le premier ministre Orban. « Si certains d’entre vous se perdent sur ce chemin, vous serez considéré comme des déserteurs« , a-t-il mis en garde. Une véritable nébuleuse de groupuscules, plus ou moins crédibles, d’ « autodéfense » d’extrême-droite s’est développée en Hongrie ces dernières années. Il ne fait pas de doutes que la menace d’Orban est dirigée directement contre le plus célèbre d’entre eux, la Magyar Garda (qui depuis les élections a semblé quelque peu délaisser ses fans de la capitale au profit des sinistrés des inondations du Nord et du Nord-est du pays). Il y a un peu plus d’un an, peu avant les élections européennes où Jobbik a obtenu son premier grand succès électoral, un accord de « coopération professionnelle » assez flou avait été signé entre l’un des deux syndicats policiers existants (TMRSZ) et le parti d’extrême-droite, suscitant un tollé dans les mondes politiques et syndicaux dénonçant une mise en danger de la sécurité nationale. Réalité ou communication politique ? Difficile de mesurer l’ampleur du phénomène désigné par Orban autrement que par le comptage des membres de la Garda et par l’affluence de leur supporters à chacune de ses démonstrations. Mais ces déclarations du premier ministre laissent supposer que les mouvements d’extrême-droite qui recrutent dans les rangs des services de sécurité de l’Etat ont la côte en ce moment. A moins que cela ne soit que pure stratégie politique et qu’après avoir adopté des mesures destinées à flatter la fibre nationaliste de son électorat et de celui de Jobbik, Viktor Orban ait voulu, par ces déclarations, signifier les limites de ce qu’il est prêt à concéder à son rival de droite. Tout au long de la campagne électorale, le candidat de l’ordre et de la sécurité  [« Le peuple a voté pour l’unité, l’ordre et la sécurité », avait déclaré Orban au soir de son triomphe aux dernières législatives] s’était montré très sensible au sentiment d’insécurité qui s’est développé dans les campagnes reculées de la Hongrie, lié selon lui à un abandon de l’Etat sous les deux derniers gouvernements socialistes. Un phénomène que Jobbik avait désigné, selon sa sensibilité particulière, la « criminalité rom ». Le parti avait visé juste : dans la quasi-totalité de ces campagnes « où la police ne va plus », une large partie de la population a délaissée la droite traditionnelle, mais encore plus le parti socialiste, pour se jeter dans les bras de Jobbik. Articles liés : Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême droite « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Tensions communautaires en vue La Garde hongroise est morte, vive la Garda La rébellion de la Magyar Gárda

La Garda en garde à vue, pas de meilleure pub pour Jobbik ?

La Garda en garde à vue, pas de meilleure pub pour Jobbik ?

21 avril 2010 à 5 h 43 min 0 commentaire

Mardi 20 avril 2010, MTI annonçait que la police et la justice hongroises ont commencé à engager des poursuites contre le chef de la Magyar Garda, milice d’extrême-droite proche de Jobbik, ainsi que deux de ses associés. Ils sont accusés d’entretenir l’organisation, pourtant interdite et dissoute par décision judiciaire depuis le 2 juillet 2009. Après cette annonce, les têtes de la Garda seront peut-être mises en garde à vue une nouvelle fois, mais de là à être condamnées, c’est une autre histoire. Quant à l’interdiction elle-même, si elle n’est pas effectivement appliquée partout en Hongrie, c’est à se demander si elle ne sert pas plutôt les intérêts du marketing politique de Jobbik. Depuis cette « interdiction », plusieurs rassemblements massifs de ces « gardes » en uniformes ont eu lieu en plein centre de Budapest. Pourquoi le centre de la capitale, alors que Jobbik et ses « gardistes » sont bien plus appréciés dans les campagnes paupérisées telles que le Nord-Est du pays, où la tension communautaire entre extrémistes et tsiganes est souvent à son comble ? Parce c’est là que les caméras des télés nationales se trouvent. Jobbik et la victimisation de la Garda Deux jours seulement après cette fameuse décision de justice, deux ou trois centaines de membres de la Garda remettaient l’uniforme par provocation lors d’un sitting pacifique sur la pelouse de Gödör à Erzsébet tér. Ils ont été délogés après plusieurs heures, dans les gaz lacrymogènes, bénéficiant ainsi d’une couverture médiatique hors du commun pour ce type d’événement. Cette opération avait attiré encore plus de policiers et de journalistes que d’extrémistes (voir photo). Ce jour-là, Gabor Vona lui-même avait été « embarqué au poste » devant les caméras de télévision pour avoir porté l’uniforme. Le jeu en valait bien sûr la chandelle pour le leader de Jobbik, puisque sa publicité faite par Budapest dans les campagnes hongroises valait largement ce léger désagrément. Quelques jours plus tard, encore un coup de pub, mais au niveau européen cette fois. Lors de la première session du Parlement Européen à Strasbourg après les élections européennes de juin, Csanád Szegedi (voir photo), l’un des trois eurodéputés Jobbik de l’hémicycle, portait le même uniforme en signe de protestation. « Le seul problème avec cela« , selon l’eurodéputé FIDESz Tamás Deutsch ce jour-là, « c’est que tout le monde le (prenait) pour un réparateur ou un technicien avec son accoutrement« . Le laisser-faire des autorités Le 23 octobre dernier, la Magyar Garda en avait également profité pour rassembler plusieurs milliers de membres en uniformes sous leurs bombers, cette-fois au « temple du retour » qui jouxte Szabadsag tér. L’idée était alors de rejoindre, après un garde à vous démonstratif devant les journalistes, le meeting de Jobbik se tenant quelques rues plus loin. Lors de cette marche qui fût encadrée par à peine une vingtaine de policiers, aucune arrestation, ni aucun heurt n’a été remarqué. Peut-être la Garda avait-elle eu l’autorisation légale, à cette occasion, de se réunir fièrement, tout de noir vêtue avec une attitude militaire… Mais dans ce cas, la loi peut-elle être vraiment prise au sérieux? Le 15 mars dernier, autre fête nationale hongroise qui commémore une révolution, le meeting préelectoral de Jobbik se tenait encore dans le même quartier, derrière la basilique Szent Istvan sur Bajcsi-Zsilinszki ut. Rebelote, les « gardistes » ont préféré porter leur uniforme paramilitaire dans sa version bombers et avec des pantalons de camouflage. L’extrême droite, un « bouc-émissaire » gênant en Hongrie ? Ironie du sort: la veille du 23 octobre 2009, le Comité Helsinki en Hongrie pour la surveillance du respect des droits de l’homme avait déclaré le port de cet uniforme paramilitaire illégal, jugeant que l’acte en soi devrait donner le droit à la police de dissoudre tout rassemblement de cette nature. A entendre Krisztina Morvai au Parlement européen (voir video ci-dessous à 1 min 30sec), la question du respect des droits de l’homme en Hongrie peut se retourner comme une crêpe, surtout depuis 2006 et les violences policières à l’encontre des émeutiers, mais également à l’encontre de plus d’un millier de manifestants pacifiques, pour la plupart sympathisants de la FIDESz à l’époque, le grand parti vainqueur des élections ce mois-ci. Depuis son mandat d’eurodéputée obtenu l’an dernier, la figure « sympa » de Jobbik, qui est justement juriste experte des droits de l’homme, s’est souvent illustrée en anglais à Bruxelles et à Strasbourg, fustigeant la situation démocratique très préoccupante de la Hongrie selon elle. En s’efforçant de museler son extrême-droite grandissante, la Hongrie pourrait bien en subir les effets pervers par son système policier et judiciaire qui laisse souvent à désirer. (Lire aussi pour mieux comprendre : le ministre de la Justice jète l’éponge) Forgacs VS Vona, une Justice impuissante Le site Internet de la police hongroise indiquait hier que plus de cent témoins ont été interrogés au cours d’une enquête concernant l’entretien de l’organisation d’extrême droite, parmi lesquels des membres fondateurs de la Garda ainsi que d’anciens membres. Quoique dise cette « enquête », la Garde Hongroise continue de faire l’innocente et de se revendiquer comme un « mouvement » regroupant des individus souhaitant recevoir une éducation traditionelle hongroise… Autant dire une association, et donc pas une organisation de miliciens… Une manière comme une autre, plutôt subtile, de ne pas se sentir concernée plus que ça par la condamnation dont elle fait l’objet. Bien que l’enquête ait révélé plusieurs caractéristiques qui font penser à une organisation paramilitaire, dotée d’une hiérarchie quasi-militaire, la Justice hongroise semble justement bien désarmée pour l’interdire de fait. Condamner sérieusement ses animateurs, qui bénéficieront de surcroît de la légitimité démocratique importante de Jobbik au Parlement dès la semaine prochaine (vraisemblablement aux alentours de 17% des voix dimanche) semble bien difficile et l’effet d’annonce de la police paraît du même coup assez anecdotique. Le soutien publiquement apporté à la Magyar Garda par Jobbik et son leader, Gabor Vona, est d’ailleurs sans failles. Vona a donc compris qu’il avait tout à y gagner. Lorsqu’au début de ce mois-ci, le nouvel intérimaire à la Justice, Imre Forgacs, l’a menacé de poursuites pour avoir affirmé qu’il portera l’uniforme à son entrée au Parlement, Vona, parLire la suite

La pornstar se retire de la Garda (ou l’inverse !)

La pornstar se retire de la Garda (ou l’inverse !)

13 avril 2010 à 20 h 31 min 2 commentaires

Pornstar et « Gardista », voilà deux fonctions qui s’emboîtent bien mal. Nikolett Müller le sait désormais. Après la découverte de son activité cinématographique, fort peu compatible avec les principes de Jobbik, «Candy» (parmi d’autres pseudos) s’est faite bannir de la Magyar Garda très rapidement après que le scandale ne soit sorti dans les journaux. La Garda, qui, selon les dires de la jeune délurée, représentait pourtant la chance de laisser son passé derrière elle. Mais il semblerait qu’à la tête du parti, on ne soit pas prêt à une telle ouverture « d’esprit ». C’est certainement pleine de tristesse que l’actrice a signé sa lettre de démission et a rendu son costume de Gardista. Pour ce qui est de sa reconversion, reste à espérer que Nikolett Müller ait suffisamment de ressource pour se tirer de ce mauvais coup du sort. Articles liés : La Magyar Garda a sa pornstar Jobbik ne marche pas si droit

« L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor

« L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor

12 avril 2010 à 3 h 22 min 0 commentaire

Viktor Orban semble avoir réussi son pari. Huit ans après, il redevient, sans aucun doute, Premier ministre dès le premier tour des élections législatives. Il est également en passe d’avoir un Parlement acquis à sa cause aux deux tiers, synonyme des pleins pouvoirs. Son parti, la FIDESz, remporterait 206 sièges sur 386 (52.8% des voix). Les socialistes du MSzP, avec 19.3%, se sont vus infliger une défaite humiliante, en n’occupant plus que 28 sièges, tandis que l’extrême droite de Jobbik, fameuse pour sa Magyar Garda, les talonne à moins de trois points (16.7%). Le parti radical nationaliste partageait, dimanche, la vedette de la presse internationale avec la victoire écrasante d’Orban. Après 20 ans de représentation parlementaire au centre, tantôt plus à droite, tantôt plus à gauche, l’entrée à l’Assemblée  de 26 députés Jobbik, parti anti-capitaliste, anti-tziganes, anti-juifs, anti-gays… est très commentée (www.kuruc.info, le portail d’informations de Jobbik, est la preuve la plus criante de toutes ses phobies). Elle ferait presque oublier la performance du jeune parti pro-écolo et pro-intégration des minorités LMP (7.4%), qui lui aussi pourrait y faire entrer 5 députés après le deuxième tour le 25 avril. Ce jour-là, seulement 111 sièges seront disputés dans 57 circonscriptions (sur 176 au total) par des candidats qui n’ont pas reçu au moins la moitié des suffrages. Les réactions à chaud FIDESz La star du soir, Viktor Orban, n’a pas boudé son plaisir mais est apparu serein devant son QG sur Vörösmarty tér hier soir : « Je ressens la joie totale, mais en même temps, je sais au plus profond de mon cœur que je me tiens devant la plus importante tâche de ma vie. Nous savons que les attentes sont énormes et nous sommes prêt à y répondre […] Le peuple a voté pour l’unité, l’ordre et la sécurité« . Cela annonce la couleur, maintenant qu’Orban a presque tous les pouvoirs. Péter Szijjarto, « bras droit » de Viktor Orban de 32 ans (un des jeunes loups du parti connu pour avoir les dents si longues qu’il raye les parquets des salles de conférence de presse), ne manque pas de confiance en lui face aux bailleurs de fonds internationaux de la Hongrie. « Le gouvernement Fidesz fera de son mieux pour maintenir un budget aussi bas que possible … mais 3,8%, c’est ridicule« , a t-il affirmé, reconnaissant dans le même temps que cela serait très important pour l’image de la Hongrie sur les marchés financiers. Bien qu’Orban pensait déja à une formation gouvernementale sans lui aux premières loges en août dernier, Szijjarto est aujourd’hui pressenti à l’Economie. MSzP Le MSzP accuse le coup et la claque qu’il vient de prendre le laisse un peu K.O. Très peu de déclarations autres que celle de son « candidat-martyr », Attila Mesterhazy, qui a peut-être finalement apprécié la fin du calvaire. Jobbik Insatiable, le leader de l’extrême-droite Gabor Vona apprécie la « perf », mais ne s’en contente pas. « Contre vents et marées, Jobbik a réussi a doubler son nombre d’électeurs depuis un an.[…] Je ressens cependant que les deux-tiers des Hongrois supportent Jobbik, mais ils ne le savent pas encore« , a-t-il réagit à l’annonce des résultats. Selon lui, l’avenir de la Hongrie est au Jobbik. Chez Jobbik, on estime que sans les récents scandales qui ont éclaboussé certains de ses cadres, nottament Gabor Vona lui-même, le parti serait en mesure d’être la deuxième force politique du pays. LMP Lors de son dernier discours jeudi dernier, le chef de file du LMP, Andras Schiffer, avait prédit que « dimanche, un miracle allait se produire« . Il est très certainement aux anges à l’heure actuelle, ayant reçu la visite de la nouvelle Ambassadrice des Etats-Unis au siège de son parti. MDF Le candidat Lajos Bokros, n’a pas réussi à réanimer son parti, le MDF (2.6%). A tel point que sa présidente, Iboya David, a donné sa démission à l’annonce des résultats. Bonjour l’ambiance dans le parti… Articles liés : Comment sont élus les parlementaires hongrois? Les vrais enjeux du scrutin Un ancien du MSzP prend huit ans fermes A Paris, Morvai est « sympa » et Gyurcsany est Bill Gates Jobbik craint des fraudes électorales La Fidesz gouvernera seule : « Csak a Fidesz! » Législatives : Ce qui peut encore arriver…et ce qui ne peut plus Un 15 mars tout en douceur Viktor Orban joue « la force tranquille » Législatives : la bataille peut commencer MSzP – FIDESz: créancier mais pas arbitre Conjoncture difficile pour l’économie hongroise La Magyar Garda a sa pornstar L’antisémitisme et Jobbik à Szentendre Jobbik ne marche pas si droit Ce qu’il reste de la Budapest Pride Législatives: la bataille peut commencer « Ensemble, tout devient possible » ? Jobbik enfin au régime de la loi sur le financement des partis Jobbik prêt à entrer au Parlement 1956, des commémorations à l’avant-goût électoral Le sondage déconcertant de la semaine Orban, déja Premier ministre? L’Europe au Jobbik! Européennes: l’abstention et la droite Emeutes à la manif anti Bajnai

La Magyar Garda a sa pornstar !

La Magyar Garda a sa pornstar !

29 mars 2010 à 0 h 06 min 5 commentaires

L’extrême-droite hongroise est décidément de plus en plus sexy. Après les frasques extraconjugales de Gabor Vona, leader de Jobbik, et les aventures canadiennes de son porte-parole Andras Kiraly à la Gay Pride de Toronto (viré depuis, bien entendu), c’est un membre de la Magyar Garda qui s’illustre par sa vie disons…dissolue. Le blog de Radics Béla sur Hirszerzö avait déjà levé l’affaire en septembre dernier, mais c’est à Velvet.hu qu’on lui doit son retentissement actuel. Un retentissement d’ailleurs très à propos, à deux petites semaines du 1er tour des élections législatives où l’extrême-droite prétend a un beau score. En fait il s’agit non pas d’un, mais d’UNE membre de la Garda, en la personne de Nikolett Müller. Si ce nom ne vous dit rien, c’est que vous n’êtes amateur ni de l’extrême-droite…ni de porno. Car le métier de cette blonde qui n’a pas encore fêté son 26è anniversaire (mais le titre de cet article a déjà vendu la mèche), c’est de tourner des films classés X. Elle en est, dit-on, a déjà plus de cent cinquante et elle alimente en parallèle un site porno, dont la dernière mise à jour date de décembre 2009. Tout ce que Nikolett entreprend, elle le fait à fond. Son engagement aux côtés de diverses associations d’extrême-droite est total. Sa condamnation par les tribunaux des XXè, XXIè et XXIIIè arrondissements à verser 30.000 HUF,  pour refus de se soumettre aux injonctions des forces de l’ordre, parle pour elle. Délogée par la police lors d’une manifestation non autorisée de la Magyar Garda, le 4 juillet 2009, elle avait lancé des coups de pied dans l’air à l’intention des agents. Donc pour résumer, Nikolett Müller crie des slogans homophobes le week-end avec ses compères de la Garda, mais cela n’empêche pas « Nikki Miller », « Angela », ou encore « Candy » (ses noms d’ « actrice »), de tourner des scènes lesbiennes la semaine (Si si, des vidéos l’attestent !).  Ceux qui ne considéraient la Garde hongroise que comme une association de vieux mâles grisonnants, ricanant d’eux à coups de « La morale devient rigide quand le reste ne l’est plus », vont devoir revoir leur jugement. Articles liés : Jobbik ne marche pas si droit Pour aller plus loin : Un article de Radics Béla qui défend la thèse que le métier de Nikolett Müller n’est qu’une couverture pour traquer les sexes circoncis des Juifs. http://romaradicsbela.blog.hirszerzo.hu/?todo=entry&v http://romalap.eu/pornoval-a-ciganyok-ellen-avagy-a-magyar-garda-az-erkolcs-es-a-szexipar.html Le site de Nikki Miller http://www.nikkimiller.org/ (avertissement : site réservé aux adultes)

Un 15 mars tout en douceur

Un 15 mars tout en douceur

16 mars 2010 à 3 h 44 min 0 commentaire

Hier, lundi 15 mars, la journée ensoleillée de fête nationale hongroise s’est déroulée sans surprises, sans heurts, à un moment clé d’une campagne électorale particulièrement faible à tous les niveaux. Avant le premier tour des législatives, dans un peu moins d’un mois, le 11 avril prochain, la sagesse et la séduction étaient donc de mise pour les trois principaux partis politiques hongrois. Espérons pour le MSzP que les sondages actuels sont plus représentatifs du destin parlementaire de la Hongrie, que l’applaudimètre du jour… MSzP : service minimum Le MSzP, encore aux affaires, et son leader de campagne, Attila Mesterhazy, ont dû marquer le coup malgré celui qu’ils prennent en ce moment au moral. Ils se sont réunis à un petit carrefour aux abords du Pilvax café, haut lieu de la révolution de 1848 et de l’indépendance de la Hongrie qui était célébrée hier. Les socialistes, à 20% d’intentions de vote actuellement et talonnés par Jobbik (selon Szonda Ipsos le 11 mars), sont donc restés très discrets mais dignes, à l’heure du repas de midi, en comité restreint dans les petites rues du 5ème arrondissement. Quelques centaines de personnes étaient présentes au moment du discours de celui qui a accepté de donner son visage à la déroute annoncée du parti au pouvoir. Mesterhazy a prévenu des dangers du romantisme des promesses électorales de l’extrême droite, en passe de devenir la seconde force politique du pays, et s’est inquiété des possibles alliances que la FIDESz pourrait envisager avec Jobbik lorsque le gouvernement aura besoin des deux tiers du Parlement pour faire voter une loi. Pour l’anecdote, on a pu s’apercevoir qu’à l’image du pays aux yeux de certains Hongrois sortis dans les rues de Budapest hier, le « Pilvax » lui-même n’a pas gardé son symbolisme magyar historique, pusqu’il est devenu un Irish pub depuis, arborant fièrement les couleurs de la Guiness. FIDESz : attention à ne pas prendre la grosse tête Un peu plus tard dans l’après-midi, entre 8000 et 10000 Hongrois se sont déplacés derrière le château de Buda, à Dozsa Gyorgy tér, où la FIDESz et son leader charismatique, Viktor Orban, ont allié sobriété et grandeur, histoire d’avoir, par avance, le triomphe modeste. Orban a pu apparaître dans un bain de soleil devant une foule placée sur le flan de colline, et profiter ainsi d’un espace grandiose à moindres frais. Pas d’écrans géants, pas de grands concerts, juste la foule au rendez-vous et Orban savourant sa popularité devant le château. Nul doute donc que cette campagne ne soit que du plaisir pour l’ancien Premier ministre, qui n’a ni besoin de défendre un programme, ni besoin de confrontation médiatique pour gagner haut la main. L’invitation de Mesterhazy faite à Orban à la télévision a d’ailleurs été écartée d’un revers de main par le directeur de campagne de la FIDESz, Péter Szijjarto : « la date de péremption d’un débat stérile avec vous est déja largement dépassée », a t-il répondu. Même chose pour les débats à l’assemblée sur les politiques publiques sociales, agricoles et économiques : les représentants FIDESz ne sont jamais venus aux débats organisés par le gouvernement actuel toute la semaine dernière. Cet excès de confiance pourrait cependant empêcher la FIDESz d’atteindre à elle seule les pleins pouvoirs, c’est-à-dire plus de 65% des sièges. Entre janvier et mars, le principal parti conservateur d’opposition est passé de 63 à 57% d’intentions de vote parmi les électeurs déja décidés. Jobbik : de bonnes raisons d’y croire En organisant son meeting au même moment que la FIDESz hier, Jobbik aurait pu également lui piquer son slogan de campagne (« itt az idő »). La bande à Gabor Vona a mis le paquet, tout en rationalisant « radicalement » son rassemblement derrière la basilique Saint Etienne, en plein centre ville : des milliers de sympathisants (environ 8000) adeptes de la mode à couleur sombre, des écrans géants, une mise en scène et des spectacles sophistiqués. La loi sur le financement des partis politiques n’a donc manifestement pas encore affecté ce jeune parti à l’ascension fulgurante, puisque ses affiches sont parmi les plus présentes au centre de Budapest et son « show » d’hier était de loin le plus coûteux. A noter, les membres de la Magyar garda se sont distingués avec le port de la collection « printemps-été » de leur uniforme: pantalon camouflage et bombers noirs. Juste avant le moment historique de son entrée au Parlement, le parti nationaliste se devait de tenir un discours toujours aussi radical, mais avec beaucoup plus de tenue politicienne et surtout un comportement résolument moins belliqueux de ses supporters. La reconnaissance démocratique qui leur est promise prochainement à de quoi les apaiser. Jobbik est d’ailleurs le parti qui risque de tirer le mieux son épingle du jeu des électeurs indécis, qui sont estimés à 38% encore aujourd’hui. Entre janvier et mars, les nationalistes sont passés de 12 à 17% dans les sondages, pour le moment apparemment au détriment de la FIDESz, car le MSzP semble stabiliser ses mauvais résultats. Ce score de Jobbik correspondrait à plus de trois fois le nombre de voix nécessaires pour entrer au Parlement (5%). crédits photos : coriander Articles liés : 15 mars: Orban prend du recul Un 15 mars en campagne Orban joue « la force tranquille » La FIDESz est dans la rue L’étau se resserre sur la FIDESz Législatives: la bataille peut commencer « Ensemble, tout devient possible » ? Jobbik enfin au régime de la loi sur le financement des partis Jobbik prêt à entrer au Parlement 1956, des commémorations à l’avant-goût électoral Le sondage déconcertant de la semaine Orban, déja Premier ministre? L’Europe au Jobbik! Européennes: l’abstention et la droite Emeutes à la manif anti Bajnai

La guerre de Budapest n’a pas eu lieu

La guerre de Budapest n’a pas eu lieu

9 mars 2010 à 22 h 44 min 0 commentaire

Le bruit des bottes de la jeunesse européenne néo-nazie n’a finalement pas résonné sur les pavés de la place des Héros de Budapest, samedi dernier. Ce sont au contraire des associations antifascistes qui ont investi ce haut-lieu de la capitale hongroise pour manifester leur opposition aux « discriminations, à la violence et à l’extrémisme » et pour honorer les victimes du nazisme, juives et tsiganes. Les néo-nazis hongrois, en étroite collaboration avec leurs homologues allemands, planifiaient un vaste rassemblement, l’un des plus grands d’Europe. Face à eux, des associations antifascistes promettaient une contre-manifestation pour leur faire barrage. Pour une raison qui reste inconnue, il semble que ce sont les organisateurs hongrois du rassemblement qui aient annulé l’évènement alors que, chose rare, ils étaient parvenus à obtenir l’accord des autorités hongroises. Comment ? En enregistrant leur groupuscule comme parti politique et en maquillant leur parade en un rassemblement de campagne électorale. C’est donc face à un adversaire physiquement absent que se sont rassemblés sur la place des Héros, les militants antifascistes de Budapest. Selon les organisateurs, 5000 personnes ont assisté à l’évènement, sur toute la journée. Le chiffre est peut-être légèrement exagéré, mais il indique tout de même un relatif succès pour ce mouvement qui peine toujours à mobiliser, et dont, tout dans la communication contraste avec celle toujours bien huilée des différents mouvements non néo-nazis de l’extrême-droite hongroise, du Jobbik au HVIM, en passant par l’incontournable Magyar Garda. A force de mobilisations, ces derniers ont appris à maitriser l’art de susciter l’intérêt de la presse hongroise, en assurant chaque fois un spectacle haut en couleurs, à base de drapeaux, de chants et aussi parfois de dérapages violents. La « contre-manifestation » a été à peine perturbée lorsque deux individus affichant ostensiblement des symboles de l’extrême-droite hongroise se sont approchés de descendants de victimes du nazisme, en train de se recueillir. Après un bref échange avec l’un des organisateurs, ils se sont pliés aux ordres des quelques agents de police en faction, qui les ont prié de s’en aller sans plus de provocations (Voir photo). Au lieu d’un haut lieu… Quelques dizaines de néo-nazis ont fait le voyage ce weekend depuis leur terre germanique, malgré l’annulation de l’évènement, pour « profiter de la ville », selon l’un d’eux. C’est ainsi que la petite troupe s’est rassemblée en fin d’après-midi, mais bien loin du centre de la ville, par-delà le Nagy körut (le Grand boulevard). Sans doute avaient-ils espéré une ambiance plus solennelle et plus grandiloquente que celle du kocsma (bar) miteux où ils s’étaient terrés, surveillés à la culotte par deux camions de police, pour honorer la mémoire des combattants  nazis de la bataille de Budapest. Celle qui a effectivement eu lieu. Articles liés : Les néo-nazis se défilent à Budapest ? Le nazi n°1 vit libre à Budapest Le retour en Hongrie d’un ancien nazi

Wiesel: "La honte de votre nation"

Wiesel: "La honte de votre nation"

10 décembre 2009 à 23 h 45 min 3 commentaires

En visite en Hongrie mercredi, Elie Wiesel, survivant de l’holocauste devenu écrivain, et prix Nobel de la paix, a fustigé par des mots très durs l’extrémisme en Hongrie. Lors d’une conférence au Parlement dans le cadre du « Jewish Hungarian Solidarity Symposium » , il a aussi suggéré qu’une loi interdise le négationnisme. Cela faisait plus de soixante ans qu’Elie Wiesel, déporté au camp d’Auschwitz depuis un village roumain sous contrôle hongrois et dont le père était lui-même hongrois, n’était pas retourné en Hongrie. C’est dans un pays en récession économique, frappé de plein fouet par la crise et où l’extrême-droite antisémite est de plus en plus puissante, que cet homme âgé de 81 ans a débarqué. « Où que j’aille dans le monde et que la Hongrie est mentionnée, le mot qui suit est antisémitisme. », a-t-il lancé lors de cette conférence. S’adressant à son auditoire et symboliquement à l’ensemble de la nation hongroise, il a plaidé : « Je vous presse de faire plus que de dénoncer les éléments anti-sémites et les expressions racistes dans la vie politique et dans certaines publications hongroises. Je pense qu’ils font honte à votre nation et engendrent la peur de la communauté juive et des autres minorités, comme les Roms. […] « Je vous demande, pourquoi ne suivez-vous pas l’exemple de la France et de l’Allemagne en déclarant que le négationnisme n’est pas seulement indécent, mais aussi illégal ? Dans ces deux pays, les négationnistes vont en prison. » Pointant du doigt la Magyar Garda affiliée au parti Jobbik, Elie Wiesel a aussi appelé les Hongrois à rejeter les mouvement extrémistes qui se sont développés ces dernières années, mettant en garde contre ce qu’il a nommé « les périls de l’indifférence. » Le parti d’extrême-droite Jobbik a remporté presque 15% des votes aux élections européennes en Juin dernier et, si les sondages se voyaient confirmés, il gagnera des sièges au Parlement hongrois aux élections de 2010. Encouragé par la crise économique et sociale que traverse le pays, sa réthorique agressive vis à vis des minorité juive et rom a ravivé des lignes de fractures profondes et anciennes dans la société hongroise. Elie Wiesel est un écrivain américain francophone, né en Roumanie le 30 septembre 1928. Pour son oeuvre consacré en bonne partie à l’étude de la Shoah, il a été récompensée par le prix Nobel de la paix en 1986. Articles liés : Des commémorations à l’avant goût électoral Le sondage déconcertant de la semaine La rébellion de la Magyar Garda Vers une criminalisation du négationnisme?

Tensions communautaires en vue

Tensions communautaires en vue

29 novembre 2009 à 20 h 44 min 0 commentaire

Un sondage de l’institut Szonda Ipsos, publié vendredi dernier sur le site fn.hu, révèle que la moitié de la population hongroise s’attend à une détérioration des relations entre Roms et non-Roms. Cette étude intervient quelques jours après une sérieuse altercation entre membres du groupe paramilitaire « Magyar Garda » et de la communauté Rom. 51% des 800 personnes sondées estiment que les relations communautaires entre la majorité hongroise et la minorité Rom vont empirer dans un futur proche. 30% d’entre elles ne  s’attendent pas à une évolution significative, tandis que 7% font preuve d’optimisme, estimant que les liens entre les deux communautés vont se resserrer. Un peu plus de la moitié des sympathisants du parti de droite FIDESz (52%) et 43% de ceux du parti socialiste MSzP s’attendent à une détérioration des relations communautaires. Sans surprise, ce sont les sympathisants du parti d’extrême-droite Jobbik qui sont les plus enclins à prévoir une escalade dans le conflit (76%) entre Roms et non-Roms. La stratégie de provocation du Jobbik, un parti anti-Roms qui alimente la peur et les ressentiments vis-à vis de cette communauté, fonctionne, semble-t-il, parfaitement. Ce sont les moins de trente ans, les étudiants et les chômeurs qui apparaissent les plus pessimistes. La moitié des répondants a déclaré ne pas savoir quel parti politique serait le plus à même de gérer les tensions actuelles. Parmi les partis cités, la FIDESz recueille la confiance de 20% des personnes interrogées, contre 8% pour le parti socialiste et le Jobbik. Un incident qui aurait pu « tourner à la tragédie » Quelques jours avant ce sondage, le 15 novembre, la tension est dangereusement montée entre Roms et sympathisants de l’extrême-droite, à Sajóbábony, un bourg de 3000 habitants situé dans le Nord-est de la Hongrie, près de Miskolc. Des membres de la communauté Rom locale ont tenté de perturber -sans succès en raison de l’intervention de la police locale- la tenue d’un meeting du  Jobbik, un parti qui prospère en attisant les sentiments anti-Roms qu’ils désignent comme des ennemis du peuple hongrois. Le lendemain, apprenant que des membres de la Magyar Garda -sorte de milice créé par le Jobbik dans le but de « protéger le peuple hongrois et ses valeurs » et par ailleurs jugée illégale par la justice hongroise- se dirigeait vers le village, des Roms se sont armés pour leur faire face. Seule une réaction rapide de la police a permis d’éviter un affrontement direct entre les deux groupes. Mais, comme l’a constaté le porte-parole de la police locale, Bertalan Gaskó, « L’incident aurait pu facilement tourner à la tragédie si nous étions arrivé un peu plus tard« . Le porte-parole du gouvernement hongrois, Domokos Szollár, a estimé que l’action de la Magyar Garda était « inacceptable » et constituait une provocation à l’encontre de la population Rom locale. Le leader de l’opposition de droite, Viktor Orban, s’est habilement démarqué des positions du gouvernement qui a, selon lui, échoué à protéger tous ses citoyens et de l’extrême-droite qui tente de se substituer à l’Etat. « Chacun devrait se sentir en sécurité, indépendemment de son origine et de sa condition, et c’est le devoir de l’Etat d’assurer cette sécurité.« , a-t-il réagit aux évènements de Sajóbábony. Le « péril démographique » en cause C’est par le facteur démographique que beaucoup de Hongrois justifient leurs craintes d’une évolution négative des relations avec la minorité Rom. Les cris d’alarme qui dénoncent régulièrement la vitalité de la natalité de la population Rom, en comparaison de la démographie déclinante du reste de la population, entretiennent le pessimisme quant à l’amélioration de la situation économique et sociale du pays, ainsi que la peur d’une dilution de l’identité hongroise dans une société multi-ethnique. Il est de ce point de vue surprenant de constater que, dans sa dépêche rapportant les résultats de ce sondage, l’agence de presse hongroise MTI avance le chiffre de « presque un million », concernant le nombre de Hongrois d’origine Rom. Ce chiffre marque une rupture avec les « usages » précédents qui faisaient généralement état soit de « 400.000 à 600.000″ soit d’ »un demi-million » d’individus. Au dernier recensement général de la population, en 2001, un peu plus de 200.000 personnes ont déclaré leur appartenance à cette minorité.

1956 : des commémorations à l’avant-goût électoral

1956 : des commémorations à l’avant-goût électoral

25 octobre 2009 à 23 h 34 min 0 commentaire

Vendredi, les commémorations de l’anniversaire du soulèvement populaire hongrois contre Moscou le 23 octobre 1956 se sont déroulées dans un climat marqué par les prochaines échéances électorales, loin des débordements de ces trois dernières années. Un diaporama en fin d’article, pour vivre le seul moment « fort » de la journée, où seule l’extrême droite, Jobbik et Magyar Garda en tête, ont tenu à se faire remarquer . Toute la semaine, le cœur de Budapest a été orné de véhicules militaires d’époque et de reliques de l’occupation russe évoquant à la fois l’insurrection du 23 octobre 1956, et la fin officielle de la République populaire de Hongrie, devenue République indépendante le même 23 octobre, mais de l’année 1989. Ce vendredi, les célébrations officielles habituelles ont eu lieu devant le Parlement, avec un hommage rendu aux victimes de la répression russe, qui a commencé le 4 novembre 1956. La journée a commencé avec des commémorations très sobres au cinéma Corvin (Corvin Mozi), haut lieu de l’insurrection budapestoise. Une affluence très faible, des nostalgiques septuagénaires pour la plupart, était à noter. La FIDESz se positionne en douceur pour 2010 Le grand parti d’opposition de droite, la FIDESz qui, ces trois dernières années, avait fait de cette date un grand rassemblement anti-gouvernemental, est restée relativement discrète en tenant un meeting dans la banlieue de Budapest.  Pour elle, l’enjeu était de taille : à quelques six mois d’élections législatives, dont tous les sondages annoncent qu’elle sortira très largement vainqueur, il s’agissait pour elle de rassurer son électorat en se distanciant du parti de l’extrême-droite Jobbik et d’éventuels troubles fomentés par des éléments radicaux en marge des célébrations. Après avoir flirté avec cette extrême-droite montante (le Jobbik a obtenu un peu moins de 15% des suffrages aux élections européennes de juin), il semblerait donc que la FIDESz soit en train de se recentrer en vue des élections. Pendant ce temps, à droite de la Droite Le « Mouvement pour une meilleure Hongrie » Jobbik s’est affranchi de la sobriété affichée par tous les candidats futurs au pouvoir, bien décidé à jouer son va-tout politique. Il a réuni plusieurs milliers de ses sympathisants en plein centre de la capitale, sur Erzsébet tér, à grands renforts d’hymne, de musique « metal », de poèmes de János Arany et du lyrisme dont elle est coutumière. Il a pu compté, comme on peut le constater sur le diaporama, sur le soutien indéfectible de son bras armé, la très photogénique et désormais très médiatique Magyar Garda. Celle-ci s’était rassemblée pour une messe au « temple du retour », qui jouxte Szabadsag tér et le bâtiment de la radio-télévision nationale cher aux insurgés. Les commémorations du 23 octobre 2006 s’étaient déroulées dans un climat quasi-insurrectionnel consécutif à la diffusion d’un enregistrement de propos prononcés par le Premier Ministre d’alors, Ferenc Gyurcsány, et de son fameux « Kurvaorszag ». Des incidents s’étaient reproduits, dans une moindre mesure, en 2007 et 2008. Cette année, les policiers ont pu se restaurer tranquillement. [slide] photos : Aron Mucsanyi, Corentin Léotard, Francois Gaillard Petit éclairage historique Le 23 octobre est une date symbolique pour la Hongrie. Le mouvement du 23 Octobre 1956 est dans tous les livres d’histoire. En ce jour d’automne des intellectuels hongrois – écrivains, journalistes et étudiants en tête – s’associèrent avec les ouvriers pour se soulever, avec la volonté d’améliorer la situation sociale du pays, en s’émancipant de la domination soviétique. En pleine Guerre froide, et afin d’éviter une « troisième guerre mondiale », les pays occidentaux, déjà engagés à Suez, se gardèrent bien de réagir face à la répression moscovite qui suivit les manifestations. Cette dernière fit plus de 3000 morts à Budapest. 33 ans plus tard, en 1989, alors que l’Union Soviétique se trouve secouée de toutes parts, le président hongrois Matyas Szuros profite du rassemblement populaire commémorant la révolution de 1956, pour proclamer la 4ème République de Hongrie. Plus de 80 000 Hongrois, rassemblés autour du Parlement, célèbrent l’indépendance de leur pays. Articles liés : Rencontre surprise avec l’égérie de 56 Orban, déja Premier Ministre? Le sondage déconcertant de la semaine

Le sondage déconcertant de la semaine

Le sondage déconcertant de la semaine

27 septembre 2009 à 12 h 51 min 0 commentaire

Commandé par le quotidien de centre-gauche libéral Népszabadsag et publié lundi dernier, le sondage Progressive Intézet effectué parmi 3500 participants révèle une manière toute singulière et très magyare d’appréhender l’extrême droite locale. Dans cette étude, 7 personnes sur 10 pensent que l’extrémisme politique est dangereux. Un quart des interrogés, tout de même, pensent l’inverse. Plus déconcertant encore, la moitié des personnes qui trouvent l’extrémisme dangereux estime qu’aucun parti actuellement actif en Hongrie ne peut être jugé extrémiste… Cela explique indirectement le fait que le parti radical nationaliste Jobbik (dont les campagnes sont principalement pro-populaires, anti-roms, anti-gros sous et eurosceptiques) occupe depuis juin dernier 3 sièges parmi les 22 réservés à la Hongrie au Parlement Européen. Outre sa position « tape-à-l’oeil » sur l’échiquier politique européen, le Jobbik sait aussi manier l’art du buzz pour exister. Ainsi, Csanad Szégedi, eurodéputé Jobbik, a déja porté l’uniforme noir et blanc de la Magyar Garda dans l’hémicycle à Bruxelles, en signe de soutien à l’organisation paramilitaire du parti, aujourd’hui interdite en Hongrie. En 2010, Jobbik attendra la Fidesz au tournant 44% des participants au sondage ne souhaitent pas voir Jobbik siéger au Parlement hongrois à l’issu des législatives au printemps prochain. Cependant, un tiers des sondés saluerait la présence de députés Jobbik, ce tiers incluant certains qui ne voteront pas dans ce sens. Si Jobbik réussit la même performance qu’aux européennes cette année, on peut s’attendre à un nombre disproportionné de sièges accueillant les députés du parti nationaliste, en lui en assurant au moins 50 sur 386 au total. Sur la question, les sondés sympathisants de la Fidesz se prononcent à 50% contre une représentation légitime de Jobbik à l’Assemblée. On anticipe alors vite que le succès de la campagne Fidesz sera déterminant pour le type d’orientation à droite que la Hongrie prendra l’an prochain. Viktor Orban, qui devra râtisser large s’il veut être seul à droite, a déja officiellement rejeté la possibilité de gouverner avec Jobbik. Articles liés : Orban, déja Premier Ministre? l’Europe au Jobbik! Européennes : l’abstention remporte les élections La rébellion de la Garda La Garda est morte, vive la Garda! La popularité grandissante de la Magyar Garda

"Tomcat" et le subterfuge Rudolf Hess

"Tomcat" et le subterfuge Rudolf Hess

4 septembre 2009 à 11 h 05 min 2 commentaires

Hier après-midi à Varosliget, parc municipal de Budapest, Tamas Polgar alias « Tomcat » a réussi à faire parler de lui, en trouvant un moyen légal de commémorer l’anniversaire de la mort de Rudolf Hess, bras droit du leader nazi. Officiellement, sa commémoration concernait la mémoire du physiologiste et neurologue suisse Walter Rudolf Hess, mort le 12 août 1973. Le 15 Août dernier, la police avait interdit 9 marches prévues pour rendre hommage au « martyr » nazi, étrangement retrouvé, le 17 août 1987, pendu dans sa cellule alors qu’il avait 93 ans. Sous couvert de l’homonymie entre le bras droit d’Hitler et le prix Nobel de médecine 1949, le happening d’hier n’avait rien à voir, directement, avec l’affreux Adolf… A ce petit détail près : l’organisateur, soit-disant féru de science, n’est autre que Tamas Polgar, alias « Tomcat », connu pour semer la controverse dans les médias quant à son activisme pour la liberté d’expression, surtout lorsqu’elle est à caractère xénophobe et nostalgique du troisième Reich. L’agitateur, apparemment déséquilibré, se dit néanmoins contre le fascisme. L’évènement n’a cependant pas attiré grand monde, et l’hommage rendu au spécialiste du cerveau, limité à la lecture de sa page Wikipedia, a carrément pris un aspect profanateur. Quelques individus rasés de près et chaussés comme des chasseurs alpins se sont glissés sans surprise parmi les passants, interloqués au moment où Polgar a donné le véritable motif de son rassemblement, l’hommage à Rudolf Hess jusqu’alors interdit. S’en sont suivis un plaidoyer pour la liberté d’expression et la démocratie, et un réquisitoire contre les autorités, qui veulent faire taire la nostalgie bien réelle éprouvée par certains nationalistes hongrois à l’égard de la régence de Miklos Horthy. Voila une méthode et une démagogie que les Français connaissent bien depuis 25 ans au travers des discours de Jean-Marie Le Pen. En Hongrie, ce mini évènement s’inscrit donc dans la lignée, plus récente, des manifestations pacifiques de la Magyar Garda. Articles liés : Voir la vidéo sur Origo Sziget : le « jour O » anti-racisme met les pieds dans le plat

Roms : le jour le plus long

Roms : le jour le plus long

5 août 2009 à 12 h 36 min 0 commentaire

La communauté Rom de Hongrie a commémoré, dimanche 2 août, la « Journée internationale de l’holocauste Rom » dans une certaine discrétion. A Budapest, les quelques plaques commémoratives du centre-ville ont cependant été très fleuries et une cérémonie eût lieu dans l’après-midi. Quelques heures plus tard dans la nuit suivante, un drame beaucoup moins discret venait perturber le recueillement de cette communauté qui vit des jours sombres depuis plusieurs mois : une personne d’origine rom était à nouveau assassinée, cette fois dans le Nord-Est du pays. « Farkas Gusztav, 23 ans », « Horváth Ibolya, 18 ans », « Lakatos Dezsö, 35 ans », … Dans le Parc Nehru au bord du Danube, une voix énumère au micro une liste de noms. Ceux des Roms de Hongrie morts suite aux déportations et persécutions des nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Plusieurs centaines de personnes, presqu’exclusivement d’origine rom, se sont rassemblées pour rendre hommage aux victimes, mais aucun poids lourd de la politique hongroise n’a fait le déplacement pour assister à cette commémoration. Le gouvernement a tout de même envoyé symboliquement un représentant sur place pour y prononcer quelques mots. Il convient de rappeler ici qu’aujourd’hui, la Hongrie est le pays où la communauté Rom est, en proportion avec son nombre total d’habitants, la plus forte du monde. Un nombre de victimes qui fait débat Combien de noms contiendrait la liste de déportés tsiganes? Combien ont été tués exactement,  même approximativement, dans cet holocauste? Nul ne le sait. Plusieurs milliers au bas mot. Certains avancent le nombre de 70.000 personnes (Human Rights Watch), tandis que d’autres estiment à l’opposé qu’ils n’ont été « que » 5.000 (László Karsai, Scientia Hungariae). L’évaluation „officielle” montre tout de même qu’au cours de la seconde guerre mondiale, plus de 500.000 Roms ont péri, soit un tiers des Roms européens. Mais là encore, les chiffres sont très incertains. Durant l’holocauste, la tentative d’extermination du peuple tzigane ne s’est cependant pas „limitée” à la simple mise à mort de ses ressortissants : dans certains pays comme la Pologne, la Norvège, la Suisse ou encore la Suède, des mesures de stérilisation forcée avaient été établies afin de réduire leur nombre. Pendant ce temps là, au Nord-Est du pays… Horváth Aladár, le chef de la Fondation civique des Roms, a profité de la cérémonie pour exprimer les craintes de sa communauté devant la résurgence d’une droite radicale anti-Rom  et a estimé que cette minorité vivait les pires heures de son histoire depuis que la Hongrie est devenue démocratique. Il ne croyait pas si bien dire… Quelques heures plus tard, il se rendait à Kisleta sur les lieux de l’assassinat par balles d’une femme rom de 45 ans. Sa fille âgée de 13 ans a été également grièvement blessée. La police n’a pas écarté la piste d’un acte de violence à motivation raciste, mais celui-ci n’est pas pour autant établi. Cet assault intervient après une vague de violences et de crimes très inquiétante en moins d’un an, ciblée à l’encontre des Roms de Hongrie, qui se disent ségrégés et très appauvris par l’indifférence générale de leurs concitoyens. Les graves évènements récents de Kiszalok, Tatarszentgyorgy,Nagycsecs, Pécs et Asolzsolca (voir articles liés) sont d’ailleurs toujours restés impunis, malgré l’intervention des agents du FBI américain venus superviser le travail des policiers hongrois, soupçonnés par certains de “s’en laver les mains”. La nature de toutes ces attaques porte cependant à croire que cela doit venir d’un groupe organisé, familier des armes à feu et particulièrement remonté contre les gitans. Lundi, après le drame de Kisleta, sans pour autant avoir de preuves tangibles contre un quelconque groupe d’extrême droite, les représentants de la communauté Rom ont menacé de faire appel à la protection des Nations-Unies si les autorités hongroises échouaient encore à les protéger. Pour la majorité d’entre-eux, c’est bien sûr la magyar garda qui est coupable de ces crimes et responsable de la terreur dans laquelle ils vivent. Un coup dans le dos des “experts” US? Ayant été sollicités par les autorités hongroises pour reconnaître les auteurs des attentats anti-Roms depuis deux ans, manifestement en vain, le FBI était pourtant optimiste quant à faire la lumière sur ces affaires. Le “bureau” a estimé que la police hongroise avait toutes les données en main pour appréhender les coupables. Coup du sort ou « coup de maître », c’est en tous cas juste après que les“experts” américains aient quitté la Hongrie que la tuerie de lundi matin a eu lieu. Articles liés : Les « experts » chez les tsiganes Attentats anti-Roms, que fait la Police? Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême droite Deux suspects dans les commandos anti-Roms

La rébellion de la Magyar Gárda

La rébellion de la Magyar Gárda

6 juillet 2009 à 19 h 28 min 4 commentaires

Deux jours après la dissolution officielle de la Magyar Garda, l’organisation n’a pas manqué de faire parler d’elle. Victimisée par la décision de la Cour d’appel de Budapest, elle a réussi un gros “coup” – du moins médiatique – en arrivant à réunir autour d’elle quelques milliers de sympathisants, dans un espace surprise qui gêna particulièrement les opérations policières. La vie s’est arrêtée plus de 4 heures au centre de la capitale, tout autour de Déak tér, d’Andrassy ut à Astoria. Voir le diaporama. Samedi 17h, Erzsébet tér, sur la pelouse de l’espace privé du Gödör Klub. D’ordinaire c’est la jeunesse un peu bobo de Budapest qui s’y prélasse. Mais ce samedi, la population avait soudainement changée. Les “soldats” de la Magyar Garda ne sont d’ailleurs pas aussi jeunes que ce que les dirigeants de Jobbik affirmaient il y a deux ans, à sa création. Quelques 200 membres sont d’abord arrivés “en civils” pour ensuite se vêtir à la manière des Croix Fléchées (lire la Garde hongroise est morte, vive la Garda). Entourés d’un nombre important de supporters parés de toute la panoplie de l’extrême droite hongroise (masques à gaz sur crânes rasés, drapeaux Arpad, Grande Hongrie représentée partout) tout ce beau monde a commencé à se manifester de façon provocatrice envers la clientèle du bar (jets de divers objets, insultes homophobes et antisémites pour la plupart). Depuis la décision de justice de jeudi dernier, qui interdit les rassemblements de la Garda, cette manifestation du week-end était bien sûr anticipée par les forces de l’ordre… enfin presque. La police avait bien pensé à boucler les lieux habituels des échauffourées des ultra nationalistes, Szabadsag tér et la Basilique St Istvan par exemple, où le mariage de la semaine a dû se faire à huis clos. Ils n’avaient cependant pas prévu un rassemblement si gros et aussi organisé autour d’un espace privé. Cela dit, les lieux prévisibles n’étaient pas très éloignés du vrai rassemblement. La police anti émeute a donc réagi, mais un peu tardivement, pour voir à son arrivée un charmant sitting pacifique de bonshommes en blanc et noir, tous coudes soudés entonnant des hymnes pour réveiller la nation hongroise. Une demi-heure plus tard, les policiers ont reçu l’ordre d’éparpiller la foule, voire de la repousser, tout en devant extirper les hors-la-loi de la Magyar Garda. Cela a pris plus de 4 heures, avec au final 17 blessés légers (principalement par les gaz lacrymogènes), et 200 personnes interpelées, parmi lesquelles figurait le président du Jobbik Gabor Vona, remis en liberté dès le lendemain. Entre les touristes badauds interloqués par les saluts nazis et les provocations plus ou moins violentes à l’encontre de la police, on sentait tout de même une tension plus que palpable. L’organisation militante du Jobbik pour cet évènement s’est également montrée très efficace, avec son propre service de presse et ses propres médecins, qui n’ont cependant assurer qu’une petite partie des soins. Insolite enfin, l’endroit choisi par la Garde pour sa démonstration : Gödör Klub, haut lieu de la musique tsigane et balkanique, qui quelques heures plus tard fêtait la soirée Balkan Beat du mois… Articles liés : La Garde hongroise est morte, vive la Garda Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême droite Attentats anti-Roms: que  fait la police? Vers une criminalisation du négationnisme? Emeutes à la manif anti Bajnai L’Europe au Jobbik!

Diapo: Garde hongroise vs Police

6 juillet 2009 à 17 h 54 min 1 commentaire

Diaporama des évènements du samedi 4 juillet à Budapest, lorsque la Magyar Garda récemment interdite et l’extrème droite hongroise se sont rassemblées illégalement au centre ville de Budapest. Voir l’article relatant les évènements de la journée. [slide] Photos: Coriander, Francois

La Garde hongroise est morte, vive la Gárda

La Garde hongroise est morte, vive la Gárda

2 juillet 2009 à 16 h 45 min 1 commentaire

La Cour d’Appel de Budapest a confirmé aujourd’hui la dissolution de la Garde hongroise. La Gárda avait fait appel d’une décision de justice en décembre 2007 qui avait jugé l’organisation liberticide. C’est bel et bien terminé pour la Garde en tant qu’association officielle.

Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême-droite

Les liaisons dangereuses de la police avec l’extrême-droite

22 mai 2009 à 16 h 38 min 0 commentaire

Ce lundi, un accord de coopération a été signé entre le Jobbik, le parti d’extrême-droite magyar et TMRSZ, l’un des deux syndicats policiers existants.

La popularité grandissante de la Magyar Gárda

18 mai 2009 à 22 h 50 min 7 commentaires

Selon une enquête réalisée par la Progressive Institute, environ 10% des hongrois se sentiraient proches des idées inhérentes à la « Magyar Gárda », un groupe paramilitaire d’extrême-droite. L’Etude révèle que si le mouvement devenait un parti politique, il recueillerait l’équivalent de 9% des suffrages. La « Garde Hongroise », dont les membres sont intimement liés avec Jobbik, un parti hongrois nationaliste et xénophobe, disposerait ainsi d’un support populaire suffisant (plus de 5%) pour détenir des sièges au parlement magyar. La Progressive Institute souligne que les Hongrois, actuellement, seraient particulièrement réceptifs aux mouvements extrémistes. Il faut dire que la conjoncture économique et sociale n’est guère reluisante. La crise a frappé de plein fouet la Hongrie : le chômage et la violence croissent, la population s’inquiète pour son avenir et demande au gouvernement une protection accrue. L’extrême-droite peut donc, à sa guise, ressortir ses sempiternels refrains aux combiens simplistes mais terriblement efficaces en période de récession : Protectionnisme, nationalisme affirmé, prédominance de l’ordre et de la sécurité, désignation de boucs émissaires… La « Magyar Garda », qui compte en son rang plus d’un millier de miliciens, a organisé ces derniers temps de nombreux rassemblements visant à intimider la communauté Rom. Ses activités sont vivement décriées en Hongrie mais également à l’étranger.

Attentats anti-Roms, que fait la police?

23 avril 2009 à 19 h 07 min 0 commentaire

Hier soir, un homme d’origine rom a été tué par des coups de fusil dans le Nord-Est de la Hongrie. La police enquête, mais n’a pas encore reconnu officiellement le meurtre. Le 9 avril, c’était l’immeuble d’une représentante de la communauté tzigane de Tatarszentgyörgy – village malheureusement connu pour ses nombreuses attaques contre les Roms – qui a été ravagé par un incendie. Aucune victime, mais l’acte a été cette fois jugé criminel par la police. Quelques semaines plus tôt, ce même village fût le théâtre morbide d’assassinats à l’encontre d’une famille tzigane, et personne n’a encore été inquiété. Les nombreuses violences impunies dont la communauté rom hongroise fait les frais depuis des mois choquent de plus en plus l’opinion publique et commencent, petit-à-petit, à concerner les autorités. Hier soir vers 21h30, un tzigane de 53 ans est abbattu lorsqu’il quitte son domicile du village de Tiszalok pour se rendre au travail. Selon les témoins, un individu blanc de grande taille l’attendait devant sa maison dans un véhicule noir à vitres teintées. Muni d’un fusil 9mm, il a touché sa victime en pleine tête et en plein coeur. Celle-ci décédait 20 minutes plus tard. Laszlo Bartha, porte-parole de la sécurité nationale, annoncait ce matin à l’agence MTI attendre que l’enquête révèle si cet “incident” est de la même nature que les récents crimes anti-Roms des semaines passées. Au regard de la violence inouïe envers les différentes communautés tziganes du pays ces derniers mois, la police est souvent accusée d’être trop prudente dans ses enquêtes, voire même de laisser faire… Depuis quelques semaines, un quartier à majorité Rom en marge du petit village de Tatarszentgyörgy, situé à une trentaine de kilomètres au Sud de Budapest, a été la cible de plusieurs incendies criminels à répétition, dont certains accompagnés d’assassinats. Le 23 février dernier, une attaque à la bombe artisanale, suivie d’un assaut armé qui a fait deux morts et deux blessés dans un foyer gitan de cette localité avait déjà suscité l’émotion dans tout le pays. Alors que la famille tentait d’échapper aux flammes qui dévastaient leur maison fraîchement construite, Robért Csorba et son fils de 5 ans ont été froidement abattus par balles et ses deux autres enfants, âgés de 3 et 6 ans ont été grièvement blessés. Malgré l’extrême cruauté de cet événement, les Roms ont beaucoup de mal à se faire entendre par les autorités. Les habitants du quartier accusent même la police d’avoir volontairement bâclé l’enquête qui n’a encore à ce jour rien donné, et sont néanmoins persuadés qu’il s’agit de l’oeuvre sinistre de la Magyar Garda. Ils sont aussi convaincus que l’enquête ne mènera à rien, sachant que cette milice armée se trouve sous l’aile protectrice du parti d’extrême droite Jobbik, dont l’importance est sans cesse croissante dans le paysage politique hongrois. Compte tenu de son caractère sensationnel, beaucoup de médias étrangers se sont emparés de l’affaire, comme l’équipe de télévision de Russia Today qui a recceuilli en début de semaine les propos d’Erzsébet Csorba, mère et voisine de Robért : “La police a prétendu ne pas voir les 18 blessures par balles dans le corps de mon petit-fils. Comment est-ce possible de ne pas constater celà? Le rapport dit aussi qu’un problème électrique est à l’origine de l’incendie alors qu’il y a des traces de la présence d’une bombe partout dans la maison”. Lidia Horvath, leader de la communauté Rom de Tartarszentgyörgy qui a elle aussi vu son domicile incendié début avril, a expliqué à MTI que depuis le drame de février, non seulement les tziganes de ce ghetto, mais aussi ceux du centre du village vivent dans un climat de réelle terreur. De son côté, Béla Kovacs, Président du Jobbik pour une Hongrie meilleure, a entretenu la polémique lors de son interview par la chaîne de TV anglophone russe en affirmant : “les crimes perpétrés par les gitans augmentent tous les jours et si rapidement dans le pays que les gens ont peur de sortir le soir”.Un discours sur l’insécurité sans réel fondement, mais qui séduit beaucoup les classes populaires hongroises depuis longtemps. Il a aussi habilement refusé d’admettre un lien quelconque entre son parti et la Magyar Garda, qui pourtant assiste à chacune des manifestations du Jobbik. A Budapest, Rob Kushen du Centre des droits des Roms Européens estime que l’action des autorités sur ces affaires n’a fait aucun progrès, et que tant que leur travail pour le maintien de la paix n’avancera pas, les conditions du désastre ne feront que s’amplifier. Rappelons enfin que dans la seule année qui précède le drame d’hier soir, presqu’une vingtaine d’attaques à l’aide d’armes à feu, de bombes à pétrole et d’armes blanches ont été fomentées à l’encontre de foyers tziganes. 7 personnes ont été tuées lors de ces attaques et il est difficile de dénombrer le nombre de blessés. En réponse à cela, pas un seul responsable n’a encore été appréhendé.

Émeutes à la manif anti-Bajnai

Émeutes à la manif anti-Bajnai

15 avril 2009 à 14 h 15 min 0 commentaire

Comme souvent en présence de la Magyar Garda, milice organisée du parti d’extrême-droite Jobbik, la manifestation qui s’opposait mardi à l’élection parlementaire de Gordon Bajnai Premier Ministre et qui revendiquait des élections nationales anticipées, a sombré dans la violence et les gaz lacrymogènes. La police avait, comme d’habitude, fermé tous les accès à la place Kossuth Lajos dès le matin, mais les plus décidés des manifestants se sont tout de même frayé un passage à travers les barrières de sécurité l’après-midi, pour finalement en découdre avec la brigade anti-émeutes aux portes du ministère de l’Agriculture. Celui-ci n’était pas visé par hasard, puisque la « Garde Magyare » y avait lâché des douzaines d’oies auparavant, pour rappeler la faillite du groupe volailler Hajdú-Bét en 2003, alors filiale du consortium Wallis dirigé à l’époque par le même Gordon Bajnai, aujourd’hui à la tête du gouvernement pour un an. Cette faillite avait entraîné celle de centaines d’éleveurs d’oies dans tout le pays. Récit classique d’une manif hongroise qui dégénère… Cependant, les hostilités ne se sont pas arrêtées à de purs actes symboliques. Équipés de lunettes de skis et de foulards aux couleurs du drapeau Arpad, les plus féroces des mécontents incluaient la bagatelle d’environ 300 membres de la Garda. Assaillant continuellement la police par des jets d’objets en tous genres, celle-ci n’a pu que les repousser timidement que jusqu’à Bajcsy-Zsilinszky út sans pour autant réussir à les disperser. Une ambulance a été attaquée très courageusement au passage. A l’issue de ce début de soirée mouvementé, on ne pouvait compter que 12 arrestations seulement, ainsi que 15 policiers et 10 civils blessés. L’action du Jobbik loin de faire l’unanimité. Lorsque Gábor Vona, leader du Jobbik, a souhaité s’adresser aux 7000 personnes présentes peu avant 17h00, fin de la manifestation, les organisateurs l’en ont tout simplement empêcher. Mais c’était sans compter sur la tenacité du « Gábor », qui a forcé le passage sur scène pour s’adresser, plus modestement, à sa Magyar Garda. Beaucoup de manifestants lui ont alors tourné le dos pour s’en aller du côté du château de Buda, afin de remettre au Président László Sólyom leur pétition réclamant des élections législatives anticipées. A noter, la Radio et la TV nationales Hongroises, souvent taxées par les manifestants de n’être que l’organe de communication des gouvernements, ont pris la peine, lors de leurs journaux du soir, d’énoncer point par point les revendications énumérées dans leur pétition. Les organisateurs de la manifestation ont eux, de leur côté, annoncé qu’ils continueraient de protester publiquement jusqu’à ce que le Parlement soit dissout.