Le parti d’extrême-droite Jobbik ne peut pas être qualifié comme tel par les présentateurs télé, a statué lundi 3 juin la plus haute juridiction du pays.
Selon la Cour Suprême de Hongrie, le Jobbik ne peut être qualifié de parti « d’extrême droite » car ce qualificatif relève d’une opinion de nature à laisser une impression négative au téléspectateur.
Pourtant : le Jobbik chapeaute directement des « associations d’auto-défense« , sorte de milices désarmées dont l’une des missions consiste à parader plusieurs fois par an dans des quartiers à population rom à la faveur de faits divers. Le parti commémore aussi chaque année la disparition d’Eszter Solymosi, prétendûment victime d’un crime rituel juif à la fin du 19è siècle. Cette « affaire de Tiszaeszlár » a connu un retentissement international et peut-être considéré comme une affaire Dreyfus à la hongroise.
Trop hardcore pour le FN
A la fin du mois de mai, la présidente du Front National Marine Le Pen avait exclue toute alliance avec le Jobbik hongrois, l’Aube Dorée grecque et l’Ataka bulgare. Vraisemblablement, malgré la stratégie de « dédiabolisation » opérée ces derniers mois par le Jobbik, le curseur du parti reste encore trop à droite pour le FN.
Le site Politics.hu rappelle que peu de jours auparavant, le député de Jobbik Márton Gyöngyösi avait considéré dans une interview avec le « Budapest Times » que Marine Le Pen et le Hollandais Geert Wilders étaient des «libéraux», les critiquant pour leur sionisme et leur antipathie vis-à-vis de l’Islam. [Lire l'article du Monde Diplomatique publié dans l'édition d'avril 2014 : Une extrême droite qui n’exècre pas l’islam].
Il n’en a pas toujours été ainsi entre le Jobbik et le FN. Lors de la fête nationale hongroise du 23 octobre 2012, l’eurodéputé FN Bruno Gollnisch avait été invité à prendre la parole avant le leader de Jobbik Gabor Vona. Il était présent à Budapest pour le congrès de l’AEMN (Alliance européenne des mouvements nationaux).
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