Des ours bruns dans le nord de la Hongrie !
Les ours bruns sont-ils de retour en Hongrie ? Ils seraient entre cinq et huit individus dans le nord des départements de Nógrád et de Heves, dans les collines proches de la frontière slovaque.
Les ours bruns sont-ils de retour en Hongrie ? Ils seraient entre cinq et huit individus dans le nord des départements de Nógrád et de Heves, dans les collines proches de la frontière slovaque.
Le premier ministre slovaque Robert Fico, tout juste battu lors de l’élection présidentielle, et son homologue hongrois Viktor Orban ont symboliquement ouvert les vannes du raccordement entre le réseau de gazoduc hongrois et slovaque, jeudi 27 mars, à Szada (28 kilomètres à l’est de Budapest).
Pour la Chine, 2012 est l’année du dragon, pour la Hongrie, c’est celle des crèches hongroises à l’étranger. C’est ce qu’a annoncé samedi Zsuzsanna Répás lors d’une conférence à Sovata (Szováta en hongrois), en pays sicule, donc en Roumanie.
Samedi en début d’après midi, un incendie a ravagé le château médiévial de Krásna Hôrka près de Košice en Slovaquie (Krásna Hôrka – « jolie petite montagne » en slovaque, Krasznahorka Vára en hongrois). Le feu s’est rapidement propagé à la colline sur laquelle il se trouve. Le bâtiment est probablement totalement détruit. D’après l’envoyé du site d’information Parameter.sk il ne reste rien de la magnifique chapelle du château et seule la tour nord semble avoir été épargnée par les flammes. Le feu s’est déclaré samedi en début d’après-midi, parti du toit du château. D’énormes flammes ont rapidement embrasé le bâtiment et la colline sur laquelle s’éleve le majestueux chateau a également brulé. A 17h les pompiers essayaient toujours d’éteindre l’incendie. Le château de Krásna Hôrka, construit au 14ème siecle, appartenait à la famille Andrássy. Il était consideré comme un des plus beaux châteaux du Royaume de Hongrie. Il a été rénové récemment et abritait foule d’objets historiques inestimables pour la Hongrie(*). Pour l’instant on ne peut pas déterminer si l’origine de l’incendie est accidentelle ou criminelle. Rappelons que c’est ce week-end que les slovaques élisent leur nouveau gouvernement, le camp nationaliste est traditionnellement assez fort dans ce petit pays. Accident ou pas l’incendie de ce château est une perte énorme pour la Hongrie et la Slovaquie. sources : MTI, Index, Parameter.sk crédit photo : 1 – slavic-unity.com (*) Bien que faisant partie du patrimoine historique hongrois les informations du musée n’étaient qu’en slovaque et en anglais. Article lié : Ces Hongrois de Slovaquie déchus de leur citoyenneté
Les relations slovaquo-hongroises, marquées par les rancœurs du passé, sont entrées dans une nouvelle phase. Tout Hongrois de Slovaquie qui se voit octroyer la citoyenneté hongroise par Budapest est immédiatement déchu de sa citoyenneté slovaque. Dans cette « guéguerre » nationaliste qui se joue de part et d’autre du Danube, l’Europe est impuissante.
Béla Bugar, le leader du parti Most-Hid, a appelé les Hongrois de Slovaquie à déclarer leur identité ethnique au cours du recensement qui sera effectué du 21 mai au 6 juin. L’Église et les Roms aussi sont mobilisés pour peser dans le décompte final. « Si le nombre de personnes déclarant leur appartenance à une minorité ethnique venait à diminuer, les communautés minoritaires se verraient donner moins de droits que leur taille ne le justifie« , a expliqué Béla Bugar. Son parti Most-Hid est né d’une scission du parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie en 2009, le SMK-MKP, avec la volonté de transcender les clivages ethno-politiques (« most » et « hid » signifiant « pont » en slovaque et en hongrois). Comme dans les autres pays d’Europe centrale et les Balkans, le recensement comporte une question basée sur l’auto-déclaration relative à la « nationalité/ethnicité ». Il ne s’agit pas d’une simple formalité administrative destinée à améliorer l’efficacité des politiques publiques, mais avant toute chose d’un enjeu éminemment politique. Le vote des minorités hongroises d’Europe centrale n’est pas exclusivement, mais surtout, un vote ethnique. Cet appel de Béla Bugar ne sera pas suffisant pour conjurer la baisse démographique de ses co-nationaux. En 1991, 578.000 citoyens slovaques ont revendiqué leur nationalité/ethnicité hongroise et 520.000 en 2001. Il est vraisemblable que leur nombre passe au-dessous du seuil symbolique des 500.000 individus. Leurs poids relatif dans la population totale va diminuer en raison notamment d’une structure par âge plus vieillie que celle du reste de la population et des migrations. Les Roms se mobilisent aussi Des associations Roms ont-elles aussi appelés les Roms de Slovaquie à déclarer leur identité ethnique, a rapporté le site d’infos Romea.cz. Un clip vidéo a été diffusé sur la chaîne de TV nationale comportant des slogans tels que « Nous sommes environ un demi-million de Roms en Slovaquie. Je n’ai pas honte d’être une femme Rom » ou encore « N’ayez pas peur d’être Rom ! ». Les Roms ont une faible propension à déclarer leur identité ethnique, considérant que cela peut être dépréciatif et constituer une menace pour eux. Lors du dernier recensement hongrois de 2001, seulement 200.000 personnes se sont auto-déclarées Roms alors que les estimations font état de 600.000 – 700.000 individus. De son côté, l’Eglise a conduit une campagne nationale pour inciter la population à déclarer leur confession afin de bénéficier de financements plus généreux, a précisé le journal La Croix. Au dernier recensement il y a 10 ans, 68,9% des citoyens slovaques s’étaient déclarés catholiques. « Puisse le bien aimé peuple slovaque ne jamais avoir honte de l’Évangile et garder dans son cœur ce précieux trésor qui peut engendrer lumière et force pour la vie quotidienne », indique les affiches pastorales, rappelant les propos du pape Jean-Paul II lors de sa visite à Bratislava en 2003. Articles liés : Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Fidesz secoue la grande nation hongroise Double citoyenneté : les Hongrois de Slovaquie vont devoir attendre Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie?
Selon des sources anonymes proches du gouvernement, le ministre des affaires étrangères János Martonyi envisagerait de démissionner de son poste dès la fin de la présidence hongroise de l’Union européenne, a révélé dimanche le Népszabadság.
Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Le groupe de Visegrád a 20 ans, 20 ans déjà. Mardi 15 février, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie se sont réunies à Bratislava pour fêter l’événement. Saisissons l’occasion de rappeler brièvement ce qu’est le groupe de Visegrád : groupement d’intérêts géopolitiques d’Europe centrale, comme il en existe d’autres tels le triangle de Weimar – réunissant la Pologne, l’Allemagne et la France. A l’origine, le groupe de Visegrád a été fondé afin de mettre en place diverses coopérations mais principalement en vue d’accélérer le processus d’intégration européenne et l’adhésion à l’Otan. Nous sommes en février 1991. La Tchécoslovaquie existe encore pour un peu moins de deux ans. Ces trois, puis quatre pays, se réunissent surtout pour décider et appliquer des conceptions politiques. Certains y ont vu une concurrence à l’Union européenne. C’est risible. Cela aurait été David contre Goliath, et en dehors de cela, n’aurait pas eu d’intérêt. D’autres ont estimé que le groupe n’avait plus lieu d’être puisque mission accomplie depuis 1999 avec l’adhésion à l’Otan et depuis avril 2004 [en fait le 1er mai, ndlr] avec l’entrée dans l’Union européenne. Par contre, cette organisation sub-régionale semble devoir rester pertinente pour plusieurs raisons. Tout d’abord faire entendre d’une seule voix à Bruxelles, les intérêts de ces pays d’Europe centrale, puis de rester les uns en contacts avec les autres. Ce qui dans le cas des relations hungaro-slovaques est loin d’être négligeable actuellement, comme tout le monde le sait. Enfin, jusqu’en juin, la Hongrie préside l’Union européenne, elle sera relayée en juillet par la Pologne, il y a là manifestement une occasion à ne manquer de mettre en place des politiques d’intérêts communs pour la région. Pour ses pays en partie frontaliers et par conséquence toujours plus ou moins rivaux, il est important de rester en contact par l’intermédiaire en l’occurrence de ce groupe, certains pouvant servir de conciliateurs dans le cas de conflits où ils n’auraient pas d’intérêts majeurs. Mais revenons à l’actualité. Mardi 15 février, les pays de Visegrád avaient invité la chancelière allemande, le chancelier autrichien Werner Faymann et le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov. Angela Merkel était l’invitée d’honneur à Bratislava et lançait en sachant de quoi elle parlait – n’oublions pas que la chancelière allemande est une «Osti» -: « Vous nous rappelez la liberté ! » Il n’est pas inutile de se souvenir de temps en temps du chemin parcouru, même, ou surtout, lorsque le quotidien politique nous entraîne dans son tourbillon. A l’occasion de ce 20e anniversaire, les Polonais, les Tchèques, les Slovaques, les Hongrois, mais aussi les Allemands, les Autrichiens et les Ukrainiens étaient entre eux, communiant dans un même souvenir de leur passé qui n’est pas si lointain que cela. L’occasion était trop belle et Angela Merkel ne l’a pas manquée en rappelant que les pays du « V4″ ont réussi à vaincre la dictature et fonder des démocraties, ce qui pourrait inspirer d’autres pays aujourd’hui», allusion manifeste aux révolutions qui bouleversent en ce moment le monde arabe mais surtout appel du pied au dirigeant biélorusse, considéré comme le dernier dictateur européen. C’est d’ailleurs grâce à Alexandre Loukachenko que cet anniversaire peut se vanter d’un résultat concret. Un appel commun, ou presque, – le Premier ministre ukrainien s’étant défaussé sur la question -, a ainsi été lancé au régime de Minsk pour qu’il libère tous les prisonniers politiques emprisonnés suite aux élections de décembre. Dans le cadre de leur présidence, les Hongrois avaient déjà, il y a quelques semaines, par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères Jànos Martonyi, déclaré que le Biélorusse ne serait pas le bienvenu lors de la prochaine réunion du « Eastern Partnership » prévu en mai et qui vient justement d’être reportée pour des raisons qui ne sont pas encore claires, mais qui peuvent être au minimum de deux ordres : soit c’est une façon de taper sur le nez du Premier ministre Viktor Orban qui a vraiment mal commencé sa présidence – avec la polémique sur la loi des médias votée en début d’année et malgré les concessions qu’il vient d’accorder -, soit ou en conséquence, les Polonais ont su saisir la balle au bond et se faire valoir pour l’organisation de l’événement dans la deuxième moitié de l’année. Enfin le Premier ministre slovaque, Iveta Radicova, avait annoncé que le sommet aborderait diverses questions relatives, entre autres, à la sécurité énergétique, à la gouvernance économique ou encore à la crise de la dette publique au sein de l’Union européenne, mais rien de concret encore une fois n’en est sorti. Comme quoi, les dictateurs sont bien utiles et permettent d’éviter, soit les sujets qui fâchent, soit l’incompétence ou la paralysie des gouvernements en place, incapables d’apporter des solutions concrètes. Article lié : Une « hotline » entre Budapest et Bratislava Les 4 Visegradi font craquer Sarkozy Une stratégie énergétique régionale pour en finir avec l’Ukraine Chroniques précédentes: Chronique : Orbán a sa pub dans Paris Match Chronique du 4 février 2011 : VRP hongrois Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban
Alors que le vote était prévu jeudi dernier, les députés slovaques de la coalition gouvernementale n’ont finalement pas trouvé d’accord pour mettre fin aux restrictions à la double citoyenneté adoptées sous le gouvernement Fico en mai 2010. Suite à cette décision, le parti de la minorité hongroise Most-Hid a décidé de ne plus voter les propositions de la coalition, qui entre de fait dans une période de crise. Iveta Radičová, Premier ministre slovaque avait annoncé mercredi 26 janvier son intention de rétablir l’accès à la double citoyenneté, notamment pour les Slovaques d’origine hongroise. A l’heure du vote, le Parlement en a décidé autrement. Les différents partis de la coalition gouvernementale n’ont en effet pas réussi à se mettre d’accord sur les amendements à apporter à la loi interdisant la double citoyenneté. Le vote a donc été reporté à une date ultérieure. Parmi les opposants à un assouplissement de la loi, on trouve notamment la figure d’Igor Matovic, député du parti de centre-droit SaS (Liberté et Solidarité) et fondateur du mouvement des « gens ordinaires », qui considère que la Slovaquie ne peut par fermer les yeux sur l’appétit hongrois de reconstituer une « Grande Hongrie ». Il propose de permettre un accès restreint à la double citoyenneté, à condition de respecter des critères précis (résidence, études, liens familiaux dans le pays étranger).. Suite à ce refus des députés de la coalition gouvernementale de rétablir l’accès à la double citoyenneté, dont l’interdiction visait particulièrement les Slovaques d’origine hongroise, le parti hongrois modéré de Béla Bugár, le Most-Hid, également membre de la coalition, a décidé ne ne plus soutenir ses propositions. Même si Iveta Radičová se refuse à parler ouvertement d’une crise gouvernementale, la prise de décisions au parlement par la coalition est désormais bloquée. Source : http://www.sme.sk/ Articles liés : La Fidesz secoue la grande nation hongroise Double citoyenneté : Radicova revient sur la loi slovaque Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie? Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque !
La Slovaquie a annoncé la semaine dernière son intention de lever les restrictions à la double-citoyenneté pour ses citoyens d’origine hongroise, quant à l’Union européenne, elle n’a pas les moyens juridiques de s’opposer ni à l’octroi par Budapest de la citoyenneté aux minorités hongroises, ni à leur éventuel droit de vote.
Après une longue phase d’affrontements entre la Hongrie et la Slovaquie sur la question de la double citoyenneté, le gouvernement slovaque est sur le point d’assouplir sa position. Iveta Radičová (photo) s’est dite prête à autoriser l’accès à la double nationalité aux Hongrois de Slovaquie. Malgré les bisbilles sur la double nationalité de part et d’autre du Danube, Viktor Orbán se rendra à Bratislava demain pour signer un accord sur les connexions gazières transfrontalières. La semaine dernière nous rapportions que le président hongrois Pál Schmitt, alors en visite à Bratislava, avait regretté l’opposition de la Slovaquie à la loi hongroise sur la double citoyenneté. Il a également demandé aux Slovaques d’amender leur loi sur la déchéance de la nationalité slovaque en cas d’adoption d’une seconde citoyenneté. Il semblerait que ce soit chose faite, puisque le gouvernement slovaque a annoncé mercredi à Bratislava avoir approuvé un amendement qui dispose que les citoyens slovaques « ne pourront être privés de leur citoyenneté qu’à leur propre demande ». Seuls les fonctionnaires exerçant des fonctions régaliennes de l’Etat (policiers, militaires, douaniers et autres) devront avoir la seule citoyenneté slovaque. 3 des 4 partis du gouvernement de coalition slovaque souhaiteraient, en fait, rendre la loi hongroise invalide et inapplicable en Slovaquie. Le premier ministre slovaque Iveta Radičová considère en effet que la loi hongroise sur la double citoyenneté ne respecte pas les accords internationaux. Toutefois, comme l’indique Euractiv, depuis l’entrée en vigueur de la loi le 17 juillet 2010, seuls 25 personnes ont été concernées, dont 11 citoyens allemands, 10 Autrichiens, 1 Italien, 1 Néerlandais, 1 Britannique et… 1 seul Hongrois. Beaucoup de bruit pour rien Articles liés : Pál Schmitt encourage les Hongrois de Slovaquie à déposer une demande de double-citoyenneté Qui a peur de la Grande Hongrie? Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque !
Lors d’une rencontre jeudi à Bratislava, les Présidents hongrois et slovaque se sont félicités du programme de la présidence hongroise de l’Union européenne, mais ont réaffirmés leurs désaccords concernant leurs lois respectives sur la double-citoyenneté hongroise et la loi linguistique slovaque, a rapporté jeudi le quotidien slovaque la Pravda. Le Président de la République hongroise, Pál Schmitt, a regretté l’opposition de la Slovaquie à la loi hongroise sur la double-citoyenneté, soulignant qu’elle était le seul pays à s’y opposer. Il a aussi exprimé le souhait de voir Bratislava amender sa propre loi sur la double citoyenneté. Adoptée à la hâte l’été dernier en réaction à la volonté de Budapest d’octroyer des passeports sans condition de résidence aux Magyars des pays voisins, elle prévoit de déchoir de leur citoyenneté slovaque les membres de la minorité hongroise qui déposeraient une demande de citoyenneté hongroise. Son homologue Ivan Gasparovic à quant à lui estimé que chacun des deux pays devrait amender sa loi, sur la double-citoyenneté pour les Hongrois et sur l’usage de la langue hongroise pour les Slovaques. Pál Schmitt a également rencontré les représentants d’ONG hongroises locales afin d’encourager les quelques 500.000 Hongrois de Slovaquie à « renforcer leur relation avec la mère patrie » en prenant la citoyenneté hongroise. Depuis le 1er janvier, toute personne capable de prouver son origine hongroise peut se voir octroyer la citoyenneté hongroise, sans résider en Hongrie. Plus de deux millions de Hongrois du bassin des Carpates sont théoriquement concernés par cette mesure, mais les Hongrois de Slovaquie sont moins enclins que ceux de Roumanie ou de Serbie à profiter des largesses de Budapest, pour la simple raison que la Slovaquie appartient déjà à l’espace Schengen et par peur de mesures de rétorsion de la part des autorités slovaques. Articles liés : Qui a peur de la Grande Hongrie? Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque !
Rudolf Chmel, vice-premier ministre du nouveau gouvernement, chargé des droits de l’homme et des minorités ethniques en Slovaquie, s’est excusé publiquement auprès de Malina Hedvig le 9 décembre dernier. Selon Chmel, qui est également vice-président du parti de la minorité hongroise en Slovaquie, Most-Híd, la réaction des autorités slovaques concernant l’agression dont elle a été victime en 2006 a été honteuse. Hedvig a été rouée de coups et volée le 25 août 2006, dans la ville de Nitra en Slovaquie, où elle était étudiante. Pourquoi ? Parce qu’elle s’exprimait en hongrois, sa langue maternelle, dans un endroit public. « Le droit à la justice de Malina Hedvig a été bafoué. Le pouvoir politique s’est mêlé de cette affaire et l’a influencé à sa guise, violant par là même la dignité de cette femme. » Ce sont les mots qui ont accompagnés les excuses présentées par Rudolf Chmel. Une avancée symbolique dans l’effort d’amélioration des relations entre la Slovaquie et la Hongrie, souhaitée par Viktor Orban et Iveta Radicova, tous deux élus premiers ministres cette année. Parallèlement, Marie Vrabcova vient de publier un livre intitulé Hedviga (photo), qui relate l’agression et la dimension politique que ce fait divers a pris par la suite. Immédiatement après l’agression (voir photo en bas de l’article), une enquête a été lancée par Jan Packa, chef de la police slovaque à l’époque, pour être fermée deux semaines plus tard, concluant qu’Hedvig avait monté cette histoire de toutes pièces. Sans surprise, cette affaire a rapidement pris une tournure politique, cristallisant autour d’elle la complexité des relations entre la Hongrie et la Slovaquie. Incohérences et manipulation politique Hedvig affirmait que ses papiers d’identité, volés pendant l’agression, lui ont été renvoyés à son domicile. La police, trouvant ses empreintes sur le paquet, l’a accusé d’avoir elle-même envoyé les papiers tandis qu’elle admettait avoir attendu deux jours avant de remettre le paquet à la police, à cause d’un jour férié qui l’a empêché de le faire plus tôt. De plus, il est prouvé que le jour de l’envoi de ces fameux papiers, Hedvig était à l’hôpital pour une hémorragie interne, que la police n’a, soit dit en passant, pas considéré comme conséquence de son attaque. Ceci n’est qu’une irrégularité parmi les nombreuses que compte cette affaire. Béla Bulgar, leader du parti hongrois SMK-MKP à l’époque, a attiré l’attention sur une autre incohérence : l’examen médical de la victime a été effectué 10 jours après les faits. C’était bien plus qu’il n’en fallait pour que la plupart des blessures, bleus et ecchymoses, ne disparaissent. L’avocat d’Hedvig, Gabor Gal, a quant à lui décidé, en septembre 2006, de porter l’affaire devant le procureur général. Quelques jours plus tard cependant, il a dû confier le dossier à un confrère, Roman Kvasnica. Il semble que Gabor Gal ait subi des pressions, l’obligeant à abandonner l’affaire. Kvasnica a donc retenté le coup mais s’est heurté à un rejet de sa requête. Simultanément, la chaîne slovaque STV, appartenant à l’Etat, a diffusé un reportage sur l’affaire Hedvig et a mis en évidence les dissimulations d’informations de Kalinak, vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur à l’époque. Peu de temps après la diffusion, Eugen Korda, le réalisateur du reportage, a été relevé de ses fonctions pour “attitude non-professionnelle”. Les accusations contre Malina Hedvig se sont succèdées, aussi imprécises les unes que les autres, ce qui a provoqué des réactions du côté hongrois, principalement de la part des deux grands partis politiques, la FIDESZ et le MSZP. Les responsables politiques hongrois ont accusé à leur tour les autorités slovaques de faire de la justice-spectacle avec cette affaire. Et Robert Fico, premier ministre slovaque de l’époque, de répondre que ces commentaires n’étaient qu’une intervention grossière de Budapest dans les affaires domestiques slovaques. Un témoin potentiel Zdeno Kamenicky, un habitant de Nitra, a dit connaître l’un des agresseurs, Robert Benci. Kamenicky n’a pourtant jamais été officiellement interrogé par la police et Benci, qui n’aura pas été inquiété davantage par les forces de l’ordre, s’en est sorti avec un alibi plus que bancal. En mai 2007, retournement de situation : Jan Packa est revenu sur ses déclarations et a admis qu’il était possible qu’Hedvig ait été frappée. Il s’est expliqué en invoquant que la police avait mis en doute sa version des faits et non leur existence… En août 2007, un ex-officier de police, Jozef Satek, a mis directement en cause Fico, Kalinak et Packa dans cette histoire et les a accusé d’abus de pouvoir. En effet, Robert Fico aurait dévoilé des éléments de l’enquête au grand public avant même que la plaignante ne soit au courant. Bien entendu, faute de preuves tangibles, cette accusation d’abus de pouvoir a très vite été oubliée. Hedvig, toujours accusée de parjure, a alors décidé de plaider sa cause auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, défiant ainsi l’attitude des autorités slovaques, qu’elle qualifiait d’inhumaine et humiliante. La vraie question, dans cette affaire, est aujourd’hui de savoir si Malina Hedvig fut plus victime de l’extrémisme slovaque que d’un macabre jeu politique. Articles liés : Elections législatives slovaques Une femme aux commandes de la Slovaquie Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid Double-citoyenneté La Slovaquie (contre) attaque ! 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La nouvelle Constitution hongroise en préparation par le Fidesz devrait lever la restriction actuelle limitant le droit de vote aux citoyens qui habitent en Hongrie, a expliqué mardi soir le député Gergely Gulyás, vice-président de la Commission parlementaire en charge de rédiger le texte. Cela signifie que les citoyens hongrois des pays frontaliers pourront voter lors d’élections hongroises, notamment ceux ayant obtenus la citoyenneté grâce à la récente loi sur la double citoyenneté. En mai dernier, le Parlement fraîchement élu avait voté en faveur de la loi facilitant l’obtention de la citoyenneté hongroise par les magyars vivant en dehors des frontières de la Hongrie (environ 2,5 millions de personnes habitant principalement en Slovaquie, Roumanie et Serbie). Cette loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2011, avait été l’une des premières votée symboliquement par la nouvelle Assemblée. La nouvelle Constitution, dont la validation était initialement prévue pour 2012 avant d’être rapprochée au début du printemps 2011, devrait donc permettre l’arrivée dès l’année prochaine dans le paysage électoral hongrois de plusieurs centaines de milliers de personnes, si ce n’est plus. Quel enjeu pour le Fidesz ? Ces électeurs potentiels, historiquement plus proche du Fidesz que des autres partis, peuvent donc représenter une importante source de nouveaux votes en faveur des candidats Fidesz. Ces derniers mois cependant, certains hongrois, surtout ceux de Roumanie et de Slovaquie ne sont pas si convaincus que ça par les actions du nouveau gouvernement. Ils réclamaient par exemple au moment de la loi sur la double citoyenneté, qui les concerne directement, plus de clarté et déploraient qu’on ne les ait pas consultés. Cela a conduit lors des récentes législatives slovaques à la défaite du SMK-MKP, parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie, soutenu par le Fidesz. Celui-ci, qui n’a pas obtenu assez de votes pour rentrer au Parlement, s’est vu infligé une sévère correction par l’autre parti « hongrois », pourtant créé il y a tout juste un an (et non affilié au Fidesz), Most-hid, qui a obtenu 14 députés avec 8,12% des voix. Bien que la nouvelle Constitution ainsi prévue, n’accorde pas directement le droit de vote aux citoyens ne résidant pas en Hongrie, mais en introduit la possibilité, il ne peut y avoir aucun doute sur la volonté du Fidesz de passer une loi leur accordant ce droit de vote, probablement dès le printemps prochain. Au dépit de certains hongrois de Roumanie, de Serbie et de Slovaquie, puisque ceux-ci déplorent ne pas être consultés à propos d’un sujet qui les concerne directement et considèrent que la manière de faire du Fidesz n’est pas la meilleure. Article lié : Nouvelle constitution : un site web pour un simulacre de démocratie
Le temps de la discorde entre la Hongrie et la Slovaquie semble révolu ! Les ministres des affaires étrangères, Mikuláš Dzurinda le Slovaque et Janos Martonyi, le Hongrois, se sont rencontrés, hier lundi, avec la volonté nouvelle d’en finir avec leurs querelles stériles de voisinage. Les deux ministres se sont accordés sur la nécessité de mettre en place une ligne directe entre les deux capitales destinée à désamorcer d’éventuels nouveaux conflits et à tuer dans l’œuf toute polémique inutile, comme il y en a trop eu ces derniers mois. Selon leurs propres mots, tenus au cours d’une conférence de presse conjointe, il s’agira d’un « système d’alerte précoce afin d’éviter toute futurs tsunamis politiques ». Le ministre slovaque, qui effectuait sa première visite en Hongrie depuis les élections en Slovaquie le 12 juin dernier, a fait savoir qu’il souhaitait entretenir « des relations bonnes et stables » avec la Hongrie. Il a aussi exprimé la nécessité commerciale et culturelle de jeter de nouveau ponts (au sens propre et figuré) sur le Danube qui sépare les deux pays dans leur partie Ouest. En échange de quoi Janos Martonyi a réitéré les demandes de Budapest de supprimer toute loi discriminante pour le demi-million de Hongrois vivant dans le Sud de la Slovaquie. Bien sûr, le réchauffement entre Hongrois et Slovaques est dû avant tout au changement de gouvernement à Bratislava. La nouvelle coalition de centre-droit au pouvoir est beaucoup moins hostile à la Hongrie et moins suspicieuse quant aux intentions de la minorité hongroise slovaque. Un parti hongrois, Most-Hid, participe d’ailleurs à cette coalition. Cette amélioration diplomatique tient sans doute aussi à la proximité de la Présidence européenne de la Hongrie, qui débutera le 1er janvier 2011, pour six mois. Les récents conflits entre les deux protagonistes ont terni l’image de l’Europe centrale et ont fait douter Bruxelles de sa faculté à surmonter les problèmes issus du passé. Avec cette présidence, la Hongrie tient une belle occasion pour porter les doléances de la « nouvelle Europe » et des pays du groupe de Visegrad notamment. Comme l’a bien dit Mikuláš Dzurinda, « Si la réputation de mon voisin progresse, alors la mienne aussi s’améliore. » Il est donc temps pour la Hongrie et la Slovaquie d’accorder leurs violons. Articles liés : Elections législatives slovaques Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid Double-citoyenneté La Slovaquie (contre) attaque ! Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Double citoyenneté : le projet avance Minorités hongroises Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Les minorités resurgissent comme par magie Divers Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Il s’est passé quelque chose à Bratislava ! Hier, la capitale slovaque faisait la Une dans la presse européenne pour un fait divers malheureusement spectaculaire et sanglant. A 10 heures du matin, dans une rue fréquentée d’un quartier de l’ouest de la ville (à Devinska Nova Ves), un homme de 48 ans armé jusqu’aux dents a tué 8 personnes et en a blessé 15 autres, avant de se suicider. Règlement de comptes, acte raciste ou folie meurtrière ? L’homme est d’abord entré dans un appartement occupé par une famille d’origine rom, où il a abattu tout le monde : quatre femmes et deux hommes appartenant à la famille. En sortant, il a fusillé la façade de l’immeuble, et a tué une voisine à sa fenêtre. Au départ, l’acte pourrait s’apparenter à un crime crapuleux, à un acte raciste ou à une vengeance, s’il n’avait pas continué à tirer sur tout ce qui bougeait dans la rue et fini par retourner une de ses armes contre lui. La police n’a toujours pas révélé l’identité du forcené. Hier, on savait juste qu’il était muni d’un port d’arme, d’un fusil d’assaut et deux revolvers. Les médias slovaques ont cependant déja commencé à spéculer sur le fait qu’il pourrait s’agir d’un ancien soldat.
Les symboles de la nation sont décidément chers à l’ancien président hongrois. Selon le quotidien slovaque Uj Szo en début de semaine, et rapporté par MTI, Laszlo Solyom s’apprêterait, dimanche, à récidiver sa tentative « d’intrusion » en territoire slovaque, juste après la fête nationale hongroise du 20 août. Comme l’an dernier, où sa visite avait été perçue comme une provocation aux yeux du gouvernement slovaque de l’époque en pleine crise diplomatique entre Budapest et Bratislava, il voudrait se rendre à une cérémonie de dépôt de gerbes au pied de la statue de Saint-Etienne (Szent Istvan) à Komarno, dans le sud (magyarophone) de la Slovaquie. Le 21 août 2009, Solyom devait participer aux côtés des représentants de la communauté hongroise de Slovaquie à l’inauguration d’une statue de Szent István, premier roi apostolique de Hongrie, dont la canonisation fait l’objet de la fête nationale hongroise, qui a lieu aujourd’hui. Mais ce jour-là, le président hongrois s’était vu refuser l’entrée à la frontière slovaque, véritable première entre deux pays membres de l’Union Européenne et de l’espace Schengen. A l’époque, la Slovaquie venait d’instaurer une loi qui obligerait la minorité hongroise du pays à ne parler que le slovaque dans l’espace public. S’en est suivi une série de provocations entre les deux pays, qui ont fini par en référer à Bruxelles et à l’OSCE, dont les rapports ne se sont finalement pas opposés à la loi. Reste donc à savoir si Solyom, en tant que simple citoyen hongrois et européen désormais, pourra entrer en territoire slovaque cette année sans pour autant trop faire parler de lui. A l’inverse de son prédécesseur Robert Fico, il semblerait que la nouvelle Premier ministre slovaque, Iveta Radičová, récemment élue en partie grâce à sa coalition avec la formation politique de la minorité hongroise Most-Hid, ne s’opposera pas au « droit » de l’ancien président hongrois. Articles liés : Pal Schmitt, nouveau président « sur mesure » Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid La Slovaquie (contre) attaque ! Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Double citoyenneté : le projet avance Les minorités resurgissent comme par magie Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Pour la première fois de la courte histoire démocratique de la Slovaquie, c’est une femme qui a été nommée au poste de 1er ministre, en la personne d’Iveta Radičová, suite aux élections législatives du 12 juin dernier. « La joie et l’humilité sont mes premiers sentiments en cet instant » a déclaré Madame La première ministre, au terme du protocole de son investiture, et après avoir été nommée par le Président slovaque Ivan Gasparovic, jeudi à Bratislava. Iveta Radičová sera à la tête d’une coalition de quatre partis classés à droite et au centre-droit, représentant une majorité parlementaire de 79 sièges sur 150. Il s’agit du SDKU-DS, son propre parti, des libéraux du SaS, des chrétiens-démocrates du (KDH) ainsi que du parti de la minorité hongroise Most-Hid. Leurs objectifs communs prioritaires sont la consolidation des finances publiques et la réduction de la dette du pays, la lutte contre le clientélisme et une refonte du domaine de la justice. Arrivé largement en tête aux législatives du 12 juin avec 34,97% des votes, le parti SMER-SD du Premier ministre socialiste sortant Robert Fico à échouer à former une coalition gouvernementale, en raison des contre-performances de ses alliés : les nationalistes du « Mouvement pour une Slovaquie démocratique » (HZDS) qui n’ont pas atteint le seuil des 5% nécessaire pour entrer au parlement, et le parti d’extrême-droite SNS qui a tout juste atteint ce seuil. Iveta Radičová, ex-universitaire, sociologue de formation, est née le 7 décembre 1956 à Bratislava. Elle a été ministre du Travail, des Affaires sociales et de la Famille d’octobre 2005 à juillet 2006, au sein du deuxième gouvernement de de Mikulas Dzurinda, mais a été contrainte à la démission à l’arrivée au pouvoir de Robert Fico. L’an dernier elle a obtenu 44,46% des voix au second tour de l’élection présidentielle, face au président sortant, Ivan Gaparovic. Articles liés : Slovaquie : Une élection qui en dit long Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid
La Slovaquie s’est faite sortir, cette après-midi, en huitième de finale de la coupe du monde de football après une défaite contre les Pays-Bas (2-1). Les Néerlandais affronteront le Brésil ou le Chili qui jouent leur match dans la soirée. Après le Ghana qui a battu les Etats-Unis (2-1), la Slovaquie n’est donc pas la seconde équipe surprise des quarts de finales de ce Mondial sud-africain, mais peut être tout de même très fière de sa prestation.
Mercredi, les députés européens réunis dans la Commission du Parlement européen pour les affaires étrangères ont adopté une résolution en faveur de la reconnaissance du Kosovo par tous les Etats membres. Selon cette résolution – rédigée par Ulrike Lunacek (Verts/ALE, AT) et approuvée par 45 voix pour, 14 contre et 2 abstentions – les députés européens « se féliciteraient de la reconnaissance par tous les États membres de l’indépendance du Kosovo », soulignant que « 22 États membres ont reconnu le Kosovo en tant que pays indépendant et 5 ne l’ont pas fait ». Depuis la proclamation d’indépendance par le Parlement kosovar, le 17 février 2008, 5 États européens refusent d´accepter officiellement la création du Kosovo indépendant : l´Espagne, la Roumanie, la Grèce, Chypre et la Slovaquie. Tous craignent un précédent qui pourrait encourager les séparatismes sur leur propre territoire. En ce qui concerne la Slovaquie et la Roumanie, c’est bien entendu les importantes minorités hongroises et leurs velléités autonomistes qui entretiennent la méfiance. Le changement de paysage politique en cours en Slovaquie, avec l’arrivée au pouvoir d’une coalition de centre-droit à laquelle participera vraisemblablement le principal parti représentant la minorité hongroise de Slovaquie, est de nature à encourager une diplomatie plus souple vis-à-vis du statut du Kosovo. Sur la scène internationale, 69 États ont reconnu la République du Kosovo, dont 22 États membres de l´Union européenne. La France a été le premier pays de l’UE à reconnaître le nouvel Etat, le 18 février 2008. Articles liés : Slovaquie : Une élection qui en dit long Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme Hongrie-Serbie : Quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération La Voïvodine un peu plus autonome
Les deuxièmes recontres des groupes C, D et F se sont jouées cette semaine pour la Slovénie, la Serbie et la Slovaquie, heureux voisins des Hongrois présents à la coupe du monde de la FIFA. Ils sont d’autant plus heureux qu’ils peuvent toujours espérer se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition. Les Slovènes, et à un degré moindre les Serbes, sont même en ballotage favorable pour atteindre ce stade de la compétition.
Les élections législatives slovaques se tiennent aujourd’hui samedi 12 juin, au terme d’une campagne électorale placée sous le signe du patriotisme et du nationalisme largement alimentée par les récentes évolutions du paysage politique en Hongrie. Deux partis hongrois peuvent espérer entrer au parlement. La campagne électorale a atteint un paroxysme dans la médiocrité, dimanche 6 juin, quelques jours seulement avant les élections. Prenant prétexte de l’inauguration d’une grande statue du prince Svatopluk – du royaume de Grande-Moravie, au IXè siècle – dans un haut-lieu de la capitale slovaque, le premier ministre socialiste sortant et favori des sondages, Robert Fico, s’est répandu dans un discours lyrique, voire larmoyant, sur la grandeur de la nation slovaque. « J’appelle les patriotes de la Slovaquie toute entière. Venez avec vos enfants, vos petits-enfants, et montrez leur que la grandeur et l’histoire de notre château n’a rien a envié à ceux de Wawel et Hradcany [A Cracovie et Prague, ndlr]. » L’ « évènement » était retransmis en direct par la télévision nationale slovaque. La surenchère des nationalismes de part et d’autre du Danube C’est sans surprise que le contexte hongrois a été un facteur clé dans la campagne électorale. Avec la loi sur la double citoyenneté votée récemment par Budapest, ainsi que sa volonté de réunir la nation culturelle hongroise via le « Jour de l’Unité nationale », le nouveau gouvernement hongrois FIDESz a donné du grain à moudre aux politiciens slovaques, qui n’ont pas manqué de dramatiser la portée de ces lois, dans le but de raviver la « bonne vieille peur du Hongrois » et s’ériger en défenseur de la nation slovaque menacée. Les analystes politiques s’attendent donc à ce que les nationalistes slovaques capitalisent sur cette peur le jour du scrutin. Beaucoup des 500.000 Hongrois vivant dans le sud de la Slovaquie, s’ils sont favorables à cette loi leur octroyant plus facilement la citoyenneté hongroise, ont compris cependant que le timing de Budapest était pour le moins inopportun. Cité par Katerina Zachovalova, une journaliste tchèque indépendante, le maire de la ville slovaque à majorité hongroise de Komarno, Tibor Bastrnak estime que « Après avoir attendu ceci pendant des décennies, nous pouvions encore attendre cinq semaines de plus. Ce n’est pas bon pour nous, les Hongrois qui vivons de ce côté de la frontière, si Slota est au pouvoir. » Jan Slota, le nom est lâché. Il est une sorte de « bouffon-épouvantail » de la politique slovaque, classé à l’extrême-droite, violemment anti-hongrois (parmi d’autres choses), et dont le parti national slovaque SNS participe à la coalition gouvernementale , avec le parti socialiste de Robert Fico. Ce personnage est d’ailleurs à l’origine d’un projet de loi fièrement intitulé « Patriotic Act » qui vise à raviver le patriotisme des jeunes générations. Bien que soutenu par le très versatile Robert Fico – qui opposait la « tradition antifasciste slovaque » au nationalisme hongrois, dans une interview au Figaro le 4 juin -, ce dernier a estimé qu’il serait plus judicieux d’attendre que les élections soient passées avant de le soumettre au vote du parlement, devant les réactions irritées d’une grande partie de l’opinion publique slovaque. Deux partis pour une communauté hongroise Le « Parti de la coalition hongroise SMK-MKP », qui est le parti historique des Magyars de Slovaquie et Most-Hid, fondé par des renégats du MKP en 2009, sont ce qu’il convient de désigner des « partis ethniques », au sens où ils représentent l’intérêt des Hongrois, captent l’essentiel de leurs votes et n’attirent pas (ou peu, pour ce qui est de Most-Hid) d’électeurs non-hongrois. A quelques jours du vote, ces deux partis se livrent une bataille serrée pour capter les votes de la minorité hongroise. Tous les deux flirtent dans les sondages avec les 5% d’intentions de vote, le seuil nécessaire pour entrer au parlement slovaque. Il est vraisemblable que l’un d’entre eux atteigne ce seuil, mais aucun analyste politique ne s’est encore risqué à pronostiquer lequel. Une faible participation favoriserait SMK-MKP, tandis qu’une forte participation serait plus favorable à Most-Hid. La récente polémique liée à la loi hongroise sur la double citoyenneté pourrait avantager SMK-MKP, plus radical que Most-Hid. Articles liés : Interview : « Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie » – Most-Hid La Slovaquie (contre) attaque ! Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Double citoyenneté : le projet avance Les minorités resurgissent comme par magie Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets
Les querelles entre Budapest et Bratislava n‘en finissent pas. Et, c’est bien connu, « Quand les éléphants se battent, ce sont les souris qui trinquent ». Un jour avant les législatives slovaques du 12 juin, quel est le point de vue des principaux concernés, les Hongrois en Slovaquie ? Interview avec la porte-parole du parti hongrois Most-Hid, Nora Czuczorova. Le parti historique des Hongrois de Slovaquie, le SMK-MKP (officiellement soutenu par le gouvernement FIDESz en Hongrie), n’ayant pas souhaité répondre aux sollicitations de Hulala, la parole est à « Most-Hid », un parti créé en 2009 par des membres dissidents du SMK_MKP qui se distinguent par une position plus « souple » dans le dialogue avec Bratislava et souhaitent créer un pont de coopération entre Hongrois et Slovaques. Crédité par les derniers sondages de 6-8% des intentions de vote, il pourrait s’imposer samedi comme le principal parti « hongrois » de Slovaquie. HU-lala : La loi récemment votée par le parlement hongrois sur la double citoyenneté vous parait-elle opportune pour les Hongrois de Slovaquie ? Nora Czuczorova : Most-Híd n’a pas été consulté sur cette question par le Parlement hongrois. La FIDESz a seulement consulté le SMK-MKP [Le parti historique hongrois, ndlr]. Le but fondamental de cette loi est légitime, mais son « timing » s’est avéré désastreux. Le parlement hongrois s’est ainsi immiscé dans la campagne électorale slovaque et a renforcé les forces nationalistes. Y-a-t-il des divergences entre Most Hid et le SMK-MKP sur cette question de la double citoyenneté ? Les deux partis acceptent l’objectif de cette loi, mais Most-Hid suggère une négociation bilatérale sur ce point entre la Hongrie et la Slovaquie. Le parlement et le gouvernement hongrois devraient adhérer au principe que les décisions qui concernent les minorités hongroises ne devraient pas être prises sans des consultations préalables avec leurs représentants. Ce principe, dans ce cas, a été violé de manière évidente. Most-Hid estime que les conflits interethniques ne devraient pas être « gonflés » et devraient être résolus dans le cadre de la Slovaquie. Pensez-vous que les Hongrois de Slovaquie vont prendre le risque de demander la citoyenneté hongroise en raison de la « contre-loi » slovaque ? Cette “contre-loi” n’est pas la solution au problème, mais elle va probablement avoir un impact négatif sur les demandes de citoyenneté des Hongrois de Slovaquie. Cette loi slovaque a été purement un message de campagne des partis de la coalition gouvernementale. Son contenu devrait être examiné par la Cour constitutionnelle. Most-Hid estime que les émotions vont se calmer après les élections et que les deux nouveaux gouvernements hongrois et slovaques vont trouver des solutions à ce problème artificiellement monté en épingle. Comment jugez-vous l’approche politique de la FIDESz vis-à-vis des minorités hongroises (double citoyenneté + loi de l’Unité nationale) ? Le “timing” de la loi sur la double-citoyenneté n’a pas fait l’objet de consultations avec tous les représentants des Hongrois de Slovaquie, pas plus qu’avec le pouvoir slovaque. La FIDESz est intervenu dans la campagne politique et a renforcé les nationalistes. Les victimes sont les Hongrois de Slovaquie. Sur le terrain, ressentez-vous une augmentation des tensions entre Hongrois et Slovaques en raison de cette loi ? Sur le terrain, dans les régions ethniquement mixtes, les relations entre les minorités et la population slovaque sont pacifiques et coopératives. Les tensions créées par les gouvernements et les politiciens usant de rhétorique nationaliste n’affectent pas la coexistence des citoyens locaux. Concernant les élections du 12 juin, si Most Hid entre au parlement, avec quels partis pourrait-il envisager une coalition ? Avec quels partis cela s’avérerait-il impossible? Most-Hid souhaite participer à une coalition gouvernementale comprenant des partis de centre-droit. Toute coalition avec le Parti national slovaque SNS et le parti socialiste SMER-SD est considérée comme impossible. Comment réagissez-vous aux récentes déclarations du leader du parti chrétien-démocrate en coalition avec la FIDESz, Zsolt Semjen, selon lesquelles Most-Hid « n’a jamais été un parti hongrois » ? Comme son nom l’indique, Most-Hid est un pont entre Hongrois et Slovaques [« Pont », en slovaque et en hongrois]. C’est le parti de ceux qui veulent coopérer. Propos recueillis par Corentin Léotard, vendredi 11 juin 2010. Articles liés : Elections en Slovaquie sous le signe du nationalisme La Slovaquie (contre) attaque ! Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Double citoyenneté : le projet avance
En ce jour d’anniversaire du traité de Trianon, le premier ministre slovaque Robert Fico a accordé une courte interview au Figaro dans laquelle il dénonce le « révisionnisme » hongrois et revient sur les querelles diplomatiques auxquelles se livrent son pays et la Hongrie, au sujet de la loi sur la double citoyenneté, votée récemment par Budapest. Selon Robert Fico, cette loi s’intègre dans une stratégie globale du gouvernement Fidesz, qui vise à « revenir à la Grande Hongrie d’avant Trianon« . Il réaffirme qu’elle constitue un « risque pour la sécurité de la Slovaquie« . « Imaginez que des milliers de citoyens prennent la nationalité hongroise : les hommes politiques hongrois se comporteraient comme si le sud de la Slovaquie était partie intégrante de leur territoire! Le premier ministre, Viktor Orban, fait comme si la Slovaquie n’existait pas. » Le premier ministre slovaque – favori des élections générales qui se tiendront le 12 juin – oppose l’antifascisme slovaque à l’extrémisme hongrois. « Il existe un conflit de valeurs entre la Slovaquie, aux traditions profondément antifascistes, et ce pays extrémiste qui exporte sa «peste brune». » Il met aussi au défi l’Europe de s’opposer à ce qu’il considère être un « révisionnisme historique« . D’ailleurs, le mouvement Hatvannégy Vármegye Ifjúsági Mozgalom (HVIM) a prévu de manifester aujourd’hui à Versailles, comme il l’avait déjà fait en 2006, devant le palais de Trianon où fut signé le traité du même nom, il y a 90 ans exactement. Peut être est-ce cela « la peste brune » dont parle Fico ? Retrouvez l’article complet sur le site du Figaro Articles liés : Vive le «Jour de l’unité nationale» ! La Slovaquie (contre) attaque ! Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Minorités hongroises : le grand jour ? Double citoyenneté : le projet avance
Le Parlement Européen de Bruxelles accueille une exposition d’artistes et de scientifiques hongrois, du XVIIIème siècle à nos jours, depuis mardi. Cette expo n’est pas sans ignorer l’actualité historique, voire « mémorielle » pour certains, de nos amis Hongrois cette semaine, en s’intitulant : « Du passé de Trianon au futur de Schengen ». Dans les déclarations officielles de la cérémonie d’ouverture, on retiendra que la gente féminine au sein de la classe politique hongroise et slovaque – assez en froid en ce moment – sait baisser les armes de temps en temps, du moins à Bruxelles. Selon une source anglophone slovaque, les institutions européennes – la Commission en tête – ne sauraient s’immiscer dans l’énième différend qui oppose Budapest à Bratislava, en l’occurence, la double citoyenneté votée par le Parlement hongrois la semaine dernière. La Commission n’aurait aucune prérogative en la matière. Cependant, pour tenter de calmer le jeu, le Parlement européen a décidé de « célébrer » Trianon à sa manière, c’est à dire en célébrant les Hongrois. Les artistes hongrois qui sont exposés au Parlement sont des «précurseurs de l’édifice actuel de l’Europe unifiée», a déclaré Joseph Daul, chef du groupe démocrate-chrétien-conservateur du Parti populaire européen (PPE) à la cérémonie. Une eurodéputée hongroise et une eurodéputée slovaque pour un consensus de circonstances Kinga Gal, eurodéputée FIDESz, parti de droite au pouvoir en Hongrie qui a également organisé cet événement, a avancé qu’ « à travers le nouveau prisme européen, on peut voir le patrimoine de Trianon différemment ». « Les nouvelles perspectives ouvertes par les accords de Schengen, pourraient non seulement constituer des ressources nationales importantes en Hongrie, mais aussi contribuer à résoudre le problème Trianon » a t-elle ajouté. Lors de cette cérémonie, la parole a aussi été donnée « symboliquement » à l’eurodéputée slovaque, Edit Bauer, dont la ville natale, Samorin, a été annexée par cinq pays différents au cours des 100 dernières années, en raison des modifications du tracé des frontières. « L’avenir de l’Europe repose sur les efforts visant à préserver les valeurs communes et à construire une Union fondée sur la confiance et le respect mutuels », a t-elle tenu à préciser. Cette déclaration n’a sans doute froissé personne. Le 4 juin à Budapest, loin, très loin de Bruxelles Le traité dit « de paix » Trianon, signé le 4 juin 1920, avait privé la Hongrie des deux tiers de son territoire et d’environ 60% de sa population à l’époque, dont plus de 3 millions de Hongrois, aujourd’hui dits « ethniques ». Demain, date anniversaire du traité encore très controversé dans l’Histoire de la Hongrie, on se sentira sans doute très loin de Bruxelles. Certains vieillards revanchards, mais aussi de nombreux jeunes aux crânes rasés, viendront à Budapest faire la démonstration (vraisemblablement sur Hösök tere) qu’ils ont encore Trianon en travers de la gorge.
Chose promise, chose due ! La Slovaquie a amendé à son tour son « code de la nationalité » mercredi, quelques heures seulement après le vote du parlement hongrois en faveur de l’octroi facilité de la citoyenneté hongroise aux Magyars d’outre-frontière. La nouvelle législation slovaque prévoit qu’à partir du 17 juillet, tout citoyen slovaque pourra être déchu de sa citoyenneté à deux conditions : s’il décide d’y renoncer volontairement, ou s’il dépose une demande de citoyenneté auprès d’un autre pays. L’amendement a été approuvé par 90 des 115 députés présents. Ne seront pas concernés les cas où la citoyenneté est acquise par le mariage ou la naissance. « La double citoyenneté est un phénomène indésirable, compte tenu du fait qu’elle engendre un attachement à deux pays simultanément. En raison des droits et des devoirs que cet attachement implique, des problèmes sérieux peuvent se produire dans la pratique« , a estimé le Premier Ministre Robert Fico, qui redoute que la citoyenneté hongroise soit offerte à grande échelle. L’extrême-droite slovaque se régale Le leader du Parti national slovaque (SNS), Jan Slota, a invité, ni plus ni moins, les Hongrois à quitter le pays par l’élégante formule suivante : « Quiconque ne veut pas vivre en Slovaquie en relations amicales avec la nation majoritaire doit passer de l’autre côté du Danube« . Il a appelé les partis slovaques à ne pas négocier avec les deux partis hongrois (SMK et Most-Hid) « clairement hostiles à la Slovaquie et à la nation slovaque » pour former le gouvernement après les élections du 12 juin. Peu après le vote, la vice-présidente du SNS, Anna Belousovova, a mis en garde les Hongrois de Slovaquie, estimant que les individus déchus de leur citoyenneté slovaque ne rencontrerons pas de problèmes particuliers …dès lors qu’ils n’enfreignent pas les lois slovaques. « Toute personne choisissant volontairement une autre citoyenneté devrait le faire en étant consciente des conséquences : elle deviendra étrangère en Slovaquie et sera traitée comme une étrangère (y compris par les expulsions) si elle viole la loi« . La minorité hongroise a « bon dos » Effectivement l’enjeu soulevé par la Hongrie est de taille pour ce petit pays car sa minorité hongroise est forte d’un demi-million d’individus qui constituent 10% de la population totale, regroupés le long de la frontière hongroise, dans des régions où paradoxalement ce sont les Slovaques qui se retrouvent en position de minorité. La continuité de peuplement entre les Hongrois de part et d’autre de la frontière est presque parfaite. Cette configuration permet donc d’imaginer une modification du tracé de la frontière pour réunir les Hongrois. Et cela alimente les fantasmes des extrémistes slovaques toujours prompts à entrevoir des projets séparatistes de la part des Hongrois. Quant bien même la Hongrie a officiellement renoncé à sa politique irrédentiste. Il faut dire qu’en Slovaquie, tout comme en Hongrie, la minorité hongroise est un outil politique majeur pour le pouvoir central. En exagérant les conséquences de la loi hongroise, le pouvoir slovaque soude la nation contre un ennemi désigné, la Hongrie. Pour le socialiste Robert Fico en pleine campagne électorale, dénoncer la politique hongroise est, ces jours-ci, un excellent moyen de détourner l’attention de l’opinion publique slovaque du scandale lié aux financements obscurs de son parti. De sombres perspectives Difficile de s’y retrouver dans la tourmente des annonces et de démêler les tenants et les aboutissants de cet imbroglio. Concrètement se posent plusieurs questions : Cette loi slovaque va-t-elle effectivement entrer en application ? Est-elle en accord avec les lois européennes et sinon, peut-elle être invalidée par l’Union européenne ? Si elle entrait en application, quelles seraient les conséquences exactes pour des nationaux Hongrois déchus de leur citoyenneté slovaque ? L’arrivée au pouvoir de la FIDESz ne laissait rien augurer d’autre que des relations diplomatiques difficiles avec les voisins de la Hongrie. Si les élections générales du 12 juin en Slovaquie aboutissent à une nouvelle coalition gouvernementale avec le parti d’extrême-droite de Jan Slota, il faut s’attendre à ce que genre de « numéro » entre Budapest et Bratislava se reproduisent pendant les quatre années à venir. Cela suffira-t-il cependant à détourner l’attention de l’électorat des problèmes cruciaux que sont le chômage et les difficultés économiques en Hongrie et en Slovaquie ? Articles liés : Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Minorités hongroises : le grand jour ? Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Double citoyenneté : le projet avance Les minorités resurgissent comme par magie
Mercredi matin, le Parlement hongrois n’a pas tardé à adopter un amendement concernant la loi sur la double citoyenneté hongroise, accordée aux Hongrois des pays voisins. Depuis que Viktor Orban et les siens peuvent enfin réaliser ce « rêve », la loi monopolise l’espace public hongrois depuis deux bonnes semaines, tant elle fait consensus et sème à la fois le trouble quant à son application concrète. Bien qu’elle soit plébiscitée au Parlement aujourd’hui (344 députés ont voté pour le texte, seulement 3 ont voté contre, et 5 se sont abstenus), les conditions d’application de la loi sont encore extrêmement floues. Pour l’instant, il s’agit d’alléger les conditions de procédure pour les Hongrois dits « ethniques » qui vivent dans les pays voisins, afin qu’ils obtiennent la citoyenneté hongroise. Mais la grande question qui pourrait bien briser ce consensus, c’est celle d’une citoyenneté qui se traduirait à terme dans les bureaux de vote, en particulier pour ceux qui ne résident pas de façon permanente en Hongrie. Invité hier soir sur la chaîne MTV, le chef de cabinet du Premier ministre Orban et porte-parole de la FIDESz, Péter Szijjarto, n’a pas failli à sa réputation d’ « anguille ». Il est resté on ne peut plus vague sur les détails, à savoir si oui ou non un Hongrois non-résident en Hongrie allait pouvoir voter un jour. La question est la même pour ceux qui « rentreraient au bercail », mais vu sous cet angle, cela ne fait aucun doute que le temps jouera en faveur de leur droit de vote. Dans ce dernier cas de figure, ceux-ci n’oublieront certainement pas de remercier la FIDESz à chaque élection. Un nouveau concept hongrois : la citoyenneté sans droit de vote La loi, présentée par la Fidesz fraîchement revenue au pouvoir (le gouvernement prête d’ailleurs serment aujourd’hui même), permet à un Hongrois de souche de demander la citoyenneté à condition qu’il puisse prouver son origine hongroise et qu’il parle magyar couramment (une notion de plus à définir). Il n’aura donc pas à vivre en Hongrie pour en être citoyen, mais, dans le même temps, le droit de vote ne lui sera pas accordé de fait. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2011, faisait dire à certains qu’elle était éminemment électorale pour la FIDESz. Si cette « citoyenneté » ne regarde effectivement en aucun cas le droit de vote de fait, alors on peut penser qu’à terme, au moins en cas de rapatriement, les Hongrois de l’étranger pourront voter un jour dans leur pays d’origine. Et cela sera possible d’autant plus rapidement que les mesures d’allégement de la procédure vont sans doute se multiplier. Sans négliger la composante éminemment idéologique de cette loi (atténuer « l’injustice historique de Trianon »), l’aspect clientéliste pourrait s’avérer déterminant, car quelques deux millions de personnes sont potentiellement concernées. Les réactions voisines : indifférence, perplexité et outrage En Serbie, les officiels n’ont pas souhaité commenter l’actualité de la loi, mais un diplomate a tout de même laissé échappé à MTI il y a 5 jours que son pays serait bien mal placé, ayant des dispositions de citoyenneté ethnique et géographique spéciales et (en Bosnie notamment), pour s’y opposer. En Roumanie, c’est plutôt vers les officiels directement concernés qu’il faut se tourner. L’Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR ou RMDSz en hongrois) s’est prononcée en faveur de la clarté du discours de la FIDESz dès son accession officielle au pouvoir à la majorité des deux tiers au Parlement, il y a déja un mois. Marko Béla, leader de l’UMDR, se posait alors la même question que les Hongrois de Hongrie se posent aujourd’hui : « reste à savoir quel type de citoyenneté la FIDESz a en tête« . La réponse exacte se fait donc encore attendre, bien que le droit de vote immédiat reste exclu à l’heure actuelle. En Slovaquie, où 10% des 5,4 millions d’habitants sont des Hongrois qui vivent dans le sud du pays, on connaît bien le problème posé par cette loi, et c’est en grande partie pour cela qu’on redoutait déjà, il y a plusieurs mois, l’arrivée massive au pouvoir de la FIDESz, avec cette promesse électorale en tête. Maintenant que c’est officiel, la validation du texte de loi a provoqué la colère du gouvernement à Bratislava, qui a immédiatement menacé de fortes mesures de rétorsion. L’opinion publique hongroise dans le flou Fin 2004, la droite de Viktor Orban avait subi une défaite cinglante sur un référendum qui appelait 8 millions d’électeurs à trancher sur la question. Les 25% de suffrages exprimés en faveur de l’octroi de la citoyenneté nécessaires pour valider le vote n’avaient pas été atteints et ce sont finalement les abstentionnistes qui ont tranché. Il semble qu’en 2010, même avec Orban à nouveau élu Premier ministre, l’opinion publique ne soit pas plus renseignée sur les conséquences économiques, culturelles et sociales de l’adoption de la loi aujourd’hui et de son évolution dans les mois et les années à venir. La campagne économique des socialistes pour le « non » à l’époque, portait sur l’argument selon lequel la Hongrie telle qu’elle est aujourd’hui n’avait « pas besoin de nouvelles bouches à nourrir » (dixit Gyurcsany lui-même). Orban tient donc aujourd’hui sa revanche en ratifiant la loi qui a une valeur, sinon électorale, hautement idéologique pour la FIDESz. La réunification de la nation hongroise (qu’elle soit théorique ou pratique) brisée par le traité de Trianon peut maintenant avoir lieu, pour le meilleur et pour le pire. 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C’est aujourd’hui mercredi que le parlement hongrois doit voter la loi controversée sur la double citoyenneté des Magyars d’outre-frontière. La Slovaquie agite le spectre d’un retour de la « Grande Hongrie » et menace de rétorsions législatives la minorité hongroise implantée dans le sud du pays. Prévenus de l’intention du Parlement hongrois de voter dès mercredi le texte, les députés slovaques se sont réunis mardi en session extraordinaire pour approuver à l’unanimité, à l’exception évidente du parti hongrois SMK, une résolution condamnant le projet de loi hongrois qu’il considèrent être une « atteinte à la sécurité nationale slovaque », selon les mots du premier ministre socialiste, Robert Fico. Le Parlement menace d’amender le « Citizenship Act » afin de déchoir de leur citoyenneté slovaque tous ceux qui se risqueraient à déposer une demande de citoyenneté hongroise. « Cet amendement prévoit en outre qu’à propos de l’occupation d’un poste de la fonction publique en Slovaquie étant lié à la citoyenneté slovaque, par l’acquisition de la citoyenneté hongroise, une personne donnée pourrait perdre automatiquement le droit d’occuper un poste public », a déclaré Robert Fico. Cette tentative un peu « scabreuse » de contrer la Hongrie par la voie législative a cependant peu de chance d’aboutir car elle est hors-la-loi, selon la législation européenne. Ces gesticulations en Slovaquie ne devraient pas avoir beaucoup d’impact sur le vote du jour. Tout d’abord parce que la FIDESz est dans une situation de contrôle « absolu » du pouvoir en Hongrie et parce qu’elle a fait de cette question l’une des promesses les plus symboliques de sa campagne électorale. Elle ne pourrait donc faire machine-arrière sans perdre toute crédibilité. De plus, la proposition de loi qu’elle a déposée est en accord avec la législation européenne. Qualifiant les réactions de Bratislava de « provocations », Viktor Orban avait de toute façon plusieurs fois averti que la législation serait adoptée sans tenir compte de la position slovaque. Les élections slovaques en toile de fond Les réactions en Slovaquie, parfois qualifiées d’« hystériques », sont à envisager selon un autre paramètre : celui des élections générales qui se tiendront le 12 juin. Le premier ministre socialiste sortant Robert Fico (en tête dans les sondages) tient là un levier intéressant pour détourner l’attention de l’électorat des accusations de financements illicites dont son parti fait l’objet. Il n’est donc pas étonnant que la loi hongroise sur la double citoyenneté soit au centre de la campagne électorale slovaque et suscite de telles réactions. Selon l’analyste politique Zoltan Kiszelly, cité par Reuters, « Le conflit est dû à la campagne électorale slovaque. Si le parti de Jan Slota [ndlr : Parti National Slovaque, d’extrême-droite] participe de nouveau à la coalition gouvernementale, il pourrait être de longue durée. Dans le cas contraire, son intensité pourrait redescendre. » Les autorités serbes, quant à elles, ont récemment fait savoir qu’elles n’étaient pas opposées à ce que les 300.000 Hongrois qui peuplent le nord du pays au contact de la frontière hongroise se voient proposer la citoyenneté hongroise. De même pour la Roumanie, avec qui pourtant, les relations par le passé se sont cristallisées sur la question de l’autonomie des Sicules de Transylvanie (un groupe qui revendique son appartenance à la nation hongroise). Il ne faut malheureusement pas y voir un signe de relations plus matures entre ces deux pays et la Hongrie : Belgrade a généreusement offert des passeports aux Serbes de Bosnie et soutient, de façon plus ou moins officielle, l’indépendance de la République serbe de Bosnie, déjà largement autonome. La Roumanie, elle, n’a pas oublié ses revendications territoriales sur la Moldavie, et a aussi déjà octroyé à grande échelle des passeports à une partie de la population moldave d’origine roumaine. Articles liés : Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Double citoyenneté : le projet avance Les minorités resurgissent comme par magie « Dialogue de sourds » sur la loi linguistique slovaque Hongrie-Serbie : Quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Forte de sa majorité des deux-tiers au parlement hongrois, la FIDESz a enfin pu déposer lundi le projet de loi dont elle rêvait depuis de nombreuses années : celle relative à l’octroi de la double citoyenneté aux Magyars d’outre-frontière. La Slovaquie, qui craint que cela conduise à des ingérences dans ses affaires intérieures, entend ne pas se laisser faire. Offrir la citoyenneté hongroise aux Magyars du bassin des Carpates pour réparer l’ « injustice » historique du Traité de Versailles, Viktor Orban en avait fait le fil rouge de son action politique et l’une des grandes priorités de son second mandat de premier ministre. Comme promis, à peine arrivée au pouvoir la FIDESz s’est attaquée à ce chantier. Selon le projet de loi, quiconque pourra déposer, sur une base individuelle, une demande de citoyenneté hongroise, dès lors qu’il est descendant d’un citoyen hongrois, parle le hongrois et possède un casier judiciaire vierge. Ces conditions d’attributions sont contestées par les détracteurs du projet qui estiment que, d’un côté il sera difficile pour les candidats de prouver leur ascendance, et de l’autre, il sera difficile pour l’administration d’évaluer sa véracité. Pour l’extrême-droite Jobbik, la proposition de loi ne va pas assez loin car elle n’inclut pas le droit de vote automatique aux nouveaux citoyens hongrois qui resterait soumis à leur résidence permanente en Hongrie. Selon la FIDESz, la nouvelle législation pourrait être adoptée dès cette année, le jour de la fête nationale du 20 août, le « jour de la Constitution », puis entrer en vigueur au 1er janvier 2011. La riposte slovaque En Transylvanie roumaine et en Voïvodine serbe, qui abritent respectivement 1,5 million et 300.000 individus revendiquant leur appartenance à la nation hongroise, l’initiative du nouveau gouvernement hongrois n’a pas soulevé de frondes comme en Slovaquie avec qui les relations diplomatiques sont exécrables. Dimanche, lors d’un débat sur la télévision nationale slovaque, le premier ministre Robert Fico a estimé que le projet hongrois allait « mettre en danger la Slovaquie et nuire à ses citoyens » d’origine magyare. Son idée pour le contrer ? Amender la législation slovaque afin que toute personne acceptant la citoyenneté d’un Etat tiers soit automatiquement destituée de sa citoyenneté slovaque (hormis les acquisitions par naissance et mariage). De son côté, le chef de la diplomatie slovaque, Miroslav Lajcák, a annoncé que son pays allait demander la supervision du Haut Commissariat aux minorités de l’OSCE. Selon Pál Csáky, leader du parti politique slovaque de la Coalition hongroise, un tel amendement est très improbable car la Constitution slovaque interdit de priver quiconque de sa citoyenneté contre sa volonté, argumentant aussi dans l’édition de dimanche du Népszabadság que cela irait à l’encontre même des lois européennes relatives aux Droits de l’Homme. Tirs croisés dans la presse slovaque Ce n’est pas un hasard si Janos Martonyi, le ministre des affaires étrangères (déjà au même poste lors du premier gouvernement Orban de 1998 à 2002), a choisi de s’exprimer dans le grand quotidien économique slovaque, Hospodárske Noviny. « La loi sur l’octroi de la double nationalité aux Hongrois de souche vivant dans les pays voisins sera une des premières lois adoptées par le nouveau parlement. […] Ces Hongrois recevront la citoyenneté hongroise sur simple demande individuelle. Cependant, cette citoyenneté ne leur donnera pas automatiquement le droit de vote. Pour cela, il faudrait qu’ils soient également résidants« , a déclaré le chef désigné de la diplomatie hongroise. Le vice-Premier ministre slovaque Dusan Caplovic, a rétorqué à Martonyi dans le même journal que « L’engagement du nouveau gouvernement hongrois vis à vis de la double nationalité ne peut signifier une contribution positive à l’amélioration mutuelle de nos relations. […] Si la loi a des effets extraterritoriaux, nous la considérerons comme une ingérence dans nos affaires intérieures« . Le feuilleton continue… Articles liés : Les minorités resurgissent comme par magie Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Avec l’arrivée prochaine au pouvoir de la droite en Hongrie, la question des minorités hongroises du bassin des Carpates va immanquablement faire son grand retour. La FIDESz n’a pas encore officiellement pris le pouvoir que déjà on réentend parler d’elles, et que déjà, les premiers contrecoups se font ressentir dans les pays voisins « abritant » une importante minorité magyare. « Nous voulons mettre un terme à la discrimination dont sont victimes les Hongrois des pays voisins. » Par ces mots, János Martonyi, l’ancien et probable futur ministre des affaires étrangères de Viktor Orbán, dénonce le fait que ceux-ci n’ont pas accès à la citoyenneté hongroise, contrairement aux Magyars des Etats-Unis, d’Australie ou d’Europe de l’Ouest. Martonyi se défend pour autant de projeter un octroi massif de passeports hongrois. « Je voudrais une nouvelle fois mettre l’accent sur le fait que la citoyenneté pourrait seulement être octroyée sur une base individuelle, au cas par cas. » Cela ne suffira certainement pas à rassurer les Etats voisins, surtout s’ils se souviennent du passage de Martonyi aux affaires étrangères de 1998 à 2002. Il avait fait de l’autonomie culturelle et territoriale des minorités hongroises une priorité de sa diplomatie. Il s’était notamment lancé dans une dangereuse surenchère lors de la guerre Otan-Serbie au printemps 1999, alimentant un parallèle entre les Albanais du Kosovo et les Hongrois de Voïvodine. Le levier d’Orbán Qu’il ait la majorité des deux-tiers au parlement ou pas, le futur premier ministre devra faire des concessions. Dès lors, il sera la cible perpétuelle des attaques de la droite radicale. Pour les contrer, il va devoir « donner dans » le nationalisme. Il dispose d’un levier très intéressant et qu’il a déjà exploité a plein lorsqu’il fut premier ministre, de 1998 à 2002 : les Hongrois d’outre-frontière. Rien de tel en effet pour un politicien hongrois que de s’ériger en défenseur du peuple et de l’identité hongroise – des thèmes chers aux droites traditionnelle et extrême – que de soulever la question des minorités hongroises. On peut donc s’attendre à ce que le nouveau gouvernement pousse des cris d’orfraie, à chaque fait divers impliquant un Hongrois de Slovaquie, de Serbie ou de Roumanie. Du côté des Slaves du Sud… Vendredi, les Présidents hongrois, serbe et croate se sont rencontrés dans le Sud de la Hongrie, à Pécs, pour discuter de cette question. Laszlo Solyom, Boris Tadic et Ivo Josipovic ont émis un communiqué commun dans lequel ils affirment l’utilité du concept de « nation culturelle » pour résoudre les problèmes liés aux minorités en Europe centrale et dans les Balkans. Les nations culturelles ont toutes un pays-mère responsable de leur famille ethnique a déclaré le président hongrois, précisant que cela ne pouvait en aucun cas s’accompagner de prétentions territoriales. S’il n’est rien ressorti de décisif de cette rencontre, elle a eu le mérite d’entretenir un dialogue constructif. Il n’en va pas de même avec les voisins Slovaques. Du côté slovaque… C’est avec la Slovaquie que cela risque de « coincer » le plus, notamment en raison de la loi linguistique slovaque de l’été dernier. Jan Slota, le leader de l’extrême-droite locale, qui participe à la coalition gouvernementale, a gratifié la presse d’une spectaculaire « sortie » samedi dernier via l’agence de presse TASR. Certainement en réaction à la victoire de la FIDESz et pour donner le change à la percée de Jobbik. Selon lui, « La nation slovaque est présente historiquement sur ce territoire depuis plus de 1500 ans. Les tribus hongroises mongoloïdes qui sont arrivées ici sur leurs chevaux poilus répugnants viennent seulement de fêter leurs mille ans d’existence. Ces vagabonds, ces restes de nomades, sont très peu nombreux sur le territoire de la Hongrie actuelle. […] Saint Etienne [ndlr : Szent István, fondateur du royaume de Hongrie] s’est associé avec les princes slovaques et des chevaliers francs et a massacré ces mongols qui se trouvaient sur le territoire historique de la Hongrie. Il est possible que certain d’entre eux aient survécu en se cachant dans les marais de roseaux.« , a déclaré le président du parti national slovaque (SNS). Pas de quoi s’émouvoir franchement de cette nouvelle « sortie », quand l’on connaît le triste personnage et sa faculté à déblatérer des diatribes anti-hongroises et anti-roms, lui qui avait déjà préconisé de placer les Roms et les Hongrois dans des camps, et qui a déclaré très récemment posséder des informations sérieuses quant à des plans d’invasion de la Slovaquie par la Hongrie. Dans ce domaine, le seul qui soutient la comparaison avec lui est le serbe Tomislav Nikolic qui, au cours de la campagne qui avait bien failli le propulser à la présidence de la République en 2004, avait déclaré concernant les minorités de Voïvodine qu’après sa victoire, les Hongrois recevraient un sandwich et les Slovaques deux, car ils ont plus de route à faire… Articles liés concernant la Serbie : Hongrie-Serbie : Quand il n’est plus question de guerre, mais de coopération Voïvodine: une autonomie de façade? La Voïvodine un peu plus autonome Articles liés concernant la Slovaquie : Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Des étudiants hongrois revendiquent leurs droits en Slovaquie « Dialogue de sourds » sur la loi linguistique slovaque Bratislava redoute l’arrivée de la FIDESz au pouvoir Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Bruxelles plutôt favorable aux Hongrois La Hongrie se plaint de la Slovaquie à Washington Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
500 étudiants magyars de Slovaquie ont manifesté hier à Komarno pour revendiquer leur droit à utiliser le hongrois, leur langue maternelle. Les étudiants ont annoncé publiquement dans la ville majoritairement magyare, qu’ils étaient en faveur des principes de tolérance et de coopération. Cependant ils considèrent que la récente loi linguistique slovaque limitant le droit des minorités à utiliser leur langue maternelle, était inacceptable. La ville de Komarno (Komarom en hongrois) est le centre culturel des magyars slovaques, et depuis peu, fer de lance des revendications hongroises face au gouvernement Slovaque. C’était là qu’en août dernier, le Président hongrois s’était vu refuser l’accès au territoire slovaque. Articles liés : « Dialogue de sourds » sur la loi linguistique slovaque Bratislava redoute l’arrivée de la FIDESz au pouvoir Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Bruxelles plutôt favorable aux Hongrois La Hongrie se plaint de la Slovaquie à Washington Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Le haut-commissaire de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, chargé des minorités nationales, s’est rendu sans son casque bleu à Bratislava et à Budapest la semaine dernière. Nouvel épisode de la « querelle de termes » entre la Slovaquie et la Hongrie, qui tourne cette fois à l’avantage des Slovaques. Knut Vollebaek a confirmé son diagnostic de septembre, la loi sur la langue d’Etat slovaque reste conforme aux recommandations de l’OSCE. L’entrée en vigueur de cette loi, s’appliquant de facto au demi million de magyarophones habitant le sud de la Slovaquie (10% de la population totale), a amplifié la dégradation, déja ancienne, des relations entre les deux voisins. Effectivement appliquée depuis janvier, elle limite forcément l’utilisation du hongrois dans la vie publique. Mais pour les Slovaques, il s’agit simplement de protéger la langue et les intérêts nationaux lorsque celle-ci doit être parlée ou écrite. Vollebaek campe sur ses positions Après une courte observation de l’application de la loi, Knut Vollebaek est venu rencontrer le ministre des Affaires étrangères hongrois Péter Balazs et le Premier ministre Gordon Bajnai, à Budapest. Il a répété que les amendements de la loi sont conformes aux critères de l’OSCE, donc aux normes internationales. Encore à la décharge des Slovaques, il a invoqué la maladresse dans la formulation du texte, qui prête à confusion et peut ainsi susciter de la méfiance, mais il n’envisage pas de réviser son jugement pour autant. Balázs a toutefois soutenu que cette mesure « bouleverse l’équilibre » entre les Slovaques et la minorité hongroise du sud de la Slovaquie, à laquelle il demande de formuler une législation complète sur les droits des minorités. « Si cette législation existe, alors pourra t-on parler d’égalité juridique et politique », a t-il affirmé. Côté hongrois, les nombreux détracteurs de cette loi font la sourde oreille quant aux problèmes que la tolérance d’une langue locale peut engendrer. Ils accusent les Slovaques d’utiliser l’argument administratif comme prétexte pour opprimer un demi million de Hongrois qu’ils ne peuvent pas supporter. Parmi les exemples les plus dramatiques, ils avancent que la loi prévoit des amendes pour des « délits » tels qu’un épitaphe en langue magyare sculpté sur une pierre tombale, sans traduction slovaque plus visible. La loi leur interdirait également d’annoncer un événement traditionnel ou folklorique uniquement en hongrois. Un thème sensible et électoral La question du statut de la minorité hongroise en Slovaquie – et dans d’autres pays voisins – suscite toujours une vive émotion, souvent utilisée à des fins politiques des deux côtés de la frontière depuis 1921 et l’amenuisement de la Hongrie à un tiers de son territoire. La Hongrie et sa voisine du Nord tiennent toutes deux des élections générales dans les mois à venir, et la question sensible de la minorité ethnique hongroise en Slovaquie fera sans doute plusieurs fois l’aller-retour entre Bratislava et Budapest. Rien de mieux que la méfiance envers son voisin pour créer l’Union sacrée chez soi. La question de la loi linguistique slovaque est sans surprise le point de convergence des grands partis politiques hongrois. La décision du gouvernement Bajnai d’indemniser ceux qui tomberont sous le coup de la justice slovaque pour « magyarophonie », est d’ailleurs la seule qui a fait consensus (chose très rare en Hongrie) depuis sa prise de fonction. A Bratislava lundi, le ministre des Affaires étrangères slovaques, Miroslav Lajcak, a demandé aux autorités hongroises d’agir contre la diffamation, qu’il juge systématique, dont les lois de son pays font l’objet en Hongrie. D’un côté où de l’autre du Danube, cette affaire de langues sert les intérêts électoraux immédiats de la droite conservatrice des deux pays, sortante en Slovaquie, « promise » en Hongrie. Le Premier ministre slovaque Robert Fico a pu récemment se donner des forces en se nourrissant de sa querelle de voisinage publiquement: « nous ne serons pas bousculés par la Hongrie » s’est-il exclamé… en slovaque. En voila, un slogan électoral! la Slovaquie a ses raisons Pour se défendre des accusations d’oppresseur, Bratislava insiste sur le fait que sa législation vise uniquement à protéger la langue slovaque, et n’hésite pas à aller prendre des exemples ailleurs en Europe. En France en 2006, l’entreprise américaine GE Healthcare a reçu une amende de 570.000 euros pour ne pas avoir traduit 58 documents techniques et concernant la sécurité à ses employés français. Le gouvernement slovaque affirme que c’est expressément ce genre de vice de forme, en entreprise ou dans l’administration, que le non usage du slovaque pourrait entraîner. Fico et Bajnai avaient, au moment le plus fort de la crise l’an dernier, conjointement signé un compromis – en grande partie négocié par Vollebaek – où la Slovaquie acceptait d’observer un ensemble de principes sur l’application de sa nouvelle loi. La semaine dernière, le diplomate norvégien de l’OSCE a assuré qu’il suivra la question «jusqu’à ce que l’équilibre entre le renforcement de la langue d’État et la protection des droits des minorités soit atteint. » Les tensions étaient si élevées l’an dernier que l’on se serait cru dans les années 20, non loin du Rhin. En août, le Président hongrois, László Sólyom, s’était vu refoulé à son entrée en Slovaquie. Il ne s’y rendait que pour l’inauguration d’une statue de Szent Istvan au lendemain de la fête nationale hongroise, mais sa visite symbolique avait été perçue comme une provocation à Bratislava. Un tel camouflet diplomatique était encore sans précédent entre les deux États membres de l’UE et de l’espace Schengen, qui garantit théoriquement la libre circulation de tous les citoyens. Articles liés: La Slovaquie n’existe pas chez Easy Jet Bratislava redoute l’arrivée de la FIDESz au pouvoir Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Bruxelles plutôt favorable aux Hongrois La Hongrie se plaint de la Slovaquie à Washington Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
Il y a des détails cocasses que seul un journal expatrié peut repérer. Nos confrères anglophones de pestiside.hu ont déniché cette semaine une belle perle qui sied parfaitement à l’actualité d’Europe centrale. Les récentes déclarations de Jan Slota, dignes de la fin des années 30 entre l’Allemagne et la France, trouvent une meilleure réponse chez Easy Jet qu’elles n’en n’auraient jamais trouvée chez les nationalistes hongrois. La compagnie aérienne low cost ne couvre aucun aérodrome de Slovaquie, certes, mais elle pousse le bouchon assez loin en ignorant totalement la Slovaquie sur la carte qu’elle présente dans ses avions. Dans le magazine à bord, on constate que la Slovaquie n’est qu’une grosse enclave Ukrainienne en Europe Centrale. Heureusement, Wizzair, la compagnie low cost hongroise, qui elle non plus ne dessert pas la Slovaquie, n’a pas fait la même erreur. Jan Slota ne s’en serait peut-être pas remis. Article lié: Comparée à Malév, Easy Jet fait de l’hypocondrie
Quelques semaines avant les élections législatives hongroises, le pouvoir slovaque prévoit l’aggravement de sa guerre froide avec la Hongrie. Le Premier ministre Robert Fico et le Président Ivan Gasparovic, ont exprimé la semaine dernière leurs préoccupations quant à la forte probabilité de victoire du parti conservateur de droite FIDESz. « La Slovaquie doit bien se préparer pour les élections législatives d’avril prochain en Hongrie qui seront remportées par la Fidesz, parti aligné au grand chauvinisme et au nationalisme hongrois » a déclaré Robert Fico à la télévision slovaque dimanche 10 Janvier. « L’animosité à l’encontre de la Slovaquie sera de plus en plus alimentée et les relations slovaquo-hongroises seront de plus en plus délicates« , a t-il ajouté. Le ridicule ne tue pas De son côté, le leader du Parti national slovaque (PNS), s’est totalement « enflammé » en faisant la démonstration de sa paranoïa, dans une interview avec l’agence de presse SITA lundi 11 janvier. Jan Slota a déclaré qu’il était insensé de croire que la présence des deux pays dans l’OTAN et dans l’Union européenne puisse signifier que la menace à la frontière sud de la Slovaquie n’existe plus. N’ayant pas peur du ridicule, il a même étayé ses croyances: « C’est une grande erreur. Prenez Chypre en exemple: La Turquie et la Grèce, deux membres de l’OTAN, sont pourtant encore en guerre. Chypre a d’ailleurs été divisée en deux. Il nous faut donc nous réveiller et réagir dans l’intérêt de notre défense. » Un citoyen slovaque sur dix est hongrois. Le gouvernement Fico, coalition qui comprend le Parti d’extrême droite de Slota, utilise souvent les rivalités ethniques pour gagner des points dans sa cote de popularité. Cependant, le Président Gasparovic a tout de même reconnu que l’intégration de la Slovaquie dans l’Union européenne a fait ressortir de bonnes relations avec ses voisins dans de nombreux autres domaines. La coopération stratégique économique, du groupe des 4 de Visegrad par exemple, en est la meilleure manifestation. Articles liés: Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Une stratégie énergétique régionale pour en finir avec l’Ukraine Les Slovaques persistent et signent Les 4 Visegradi font craquer Sarkozy En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
La « guerre froide » entre la Hongrie et la Slovaquie continue, récemment relancée par le nationaliste slovaque Jan Slota. Sa dernière salve a été rapportée il y a un peu plus d’une semaine par index.hu. Selon le portail d’informations hongrois, le politicien slovaque pense que la Hongrie prépare une offensive armée par-delà le Danube dans le sud de la Slovaquie. Pour appuyer son propos, Slota a évoqué l’achat par la Hongrie d’avions de combat Gripen, il y a maintenant plusieurs années. Il a également affirmé que la région magyarophone de Slovaquie était « envahie » par des agents des services secrets hongrois, qui prépareraient le terrain pour cette attaque. Slota a également ajouté que trop de ponts relient aujourd’hui les deux pays. De quoi faire regretter la chute du communisme à certains Slovaques magyarophobes, puisque l’ancien régime garantissait, pour sûr, la paix entre pays satellites de Moscou. Il n’est pas difficile de relèguer ce type de déclarations au rang des plus belles inepties de la diplomatie d’Europe centrale. Peut-être faudrait-il expliquer l’histoire de l’Union européenne à Slota, à moins qu’il ignore volontairement l’existence de l’autorité supra-nationale. Aussi, si l’on y réfléchit un peu, même les extrêmistes hongrois les plus optimistes ne croiraient pas que la Hongrie puisse être capable d’une telle « prouesse » militaire. Tout au plus, ils accuseraient les autorités slovaques de venir semer le trouble chez « leurs » Roms pour que la Hongrie soit montrée du doigt. Articles liés: Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise
L’ « ex communiste » hongrois Laszlo Andor, futur commissaire à l’Emploi et aux Affaires sociales, a été auditionné hier pendant 3 heures par un comité de députés européens. Il a finalement fait une très bonne impression. C’est maintenant au tour de la Bulgare Rumiana Jeleva de passer au détecteur de « casseroles » . Le fait qu’elle soit déja sur un siège éjectable a suscité la réaction défensive de son groupe parlementaire (PPE) à l’encontre du socialiste Maros Sefcovic, nommé par la Slovaquie. Au Parlement européen, les auditions de ces deux nouveaux commissaires européens tournent alors à l’opposition gauche-droite. Première commissaire au centre de la polémique, Rumiana Jeleva, actuelle ministre des Affaires Etrangères bulgares et pressentie au portefeuille de l’Aide humanitaire à la Commission. Lors de son audition mardi, elle a très vite été mise en difficulté sur ses compétences, mais aussi accusée d’avoir fait de fausses déclarations d’intérêts financiers. Ancienne eurodéputée, affiliée au Parti Poulaire Européen, les députés socialistes veulent sa peau. Pour contre-attaquer, les conservateurs du PPE choisissent le Slovaque Maros Sefcovic comme cible idéale au Parti Socialiste Européen, qui plus est appelé à devenir vice-président de la Commission. Certaines déclarations publiques passent inaperçues à Bratislava, mais pas à Bruxelles. En 2005, Sefcovic a tenu certains propos discriminatoires à l’encontre de la communauté Rom, qui pourraient bien embarrasser la Commission aujourd’hui. “Jeleva a été victime d’une chasse aux sorcières mais jusqu’ici, elle a clairement dit que ce n‘était pas fondé. En revanche, dans le cas de Sefcovic, je ne pense pas qu’un membre de la Commission, un vice-président de la Commission puisse tenir des propos qui sont discriminatoires, à l’encontre d’un groupe ethnique tout entier, un groupe très considérable à savoir les Roms” , a déclaré le vice-président du PPE au micro d’Euronews En attendant le sort de Sefcovic, Rumiana Jeleva doit montrer patte blanche en prouvant que les parts qu’elle aurait dissimulé sont aujourd’hui celles d’une société qui ne lui appartient plus. Articles liés: Jeleva, un petit tour et puis s’en va Barroso II: un Roumain poisson-pilote des Français Barroso II: la chasse aux sorcières est ouverte
L’alpiniste Zsolt Erőss est connu pour être le premier Hongrois a avoir gravi le toit du monde, en 2002. Récemment, il a pourtant été victime d’un accident d’escalade en Slovaquie, à la suite duquel il s’est fait amputé d’une jambe samedi dernier, en-dessous du genou. Une vidéo est disponible sur index.hu. L’opération devrait lui permettre de réutiliser son genou rapidement, sans en affecter les mouvements. Emportés par une avalanche lors d’une ascension du massif des Tatras le 2 janvier, l’alpiniste de 41 ans et ses deux compères ont été chanceux. Ils ont réussi à s’extirper de sous la neige et appelé à l’aide par téléphone. Erőss s’est cassé les deux jambes et a subi une commotion dans l’accident.
Zsolt Erőss, premier Hongrois a avoir gravi le mont Everest, ainsi que deux autres alpinistes locaux, a été grièvement blessé, à plusieurs membres et à la colonne, dans son ascension du massif des Tatras, en Slovaquie samedi soir. Les alpinistes, emportés par une avalanche, ont dévalé 150 mètres et sont restés ensevelis par la neige jusqu’à dimanche après-midi. En raison des conditions météorologiques extrêmes, les lieux de l’accident n’ont pu être atteint par hélicoptère. Quelque 45 professionnels du sauvetage en montagne les ont repérés et leur ont prodigué les premiers soins avant de les transporter sur des civières au lac Csorba, d’où ils ont été conduits à l’hôpital Poprad. Les montagnards magyars seront rapatriés en Hongrie demain, a déclaré hier le consul hongrois à Kosice.
Le Parlement régional de Voïvodine a entériné, lundi dernier, son nouveau statut, plus autonome, approuvé par le Parlement serbe un peu plus tôt. Parallèlement à cela, une nouvelle loi renforcera les institutions propres à chaque minorité ethnique. En visite dans le Nord de la Serbie, le Président hongrois, Laszlo Solyom, a rendu hommage à l’attitude positive de Belgrade. Depuis le coeur de la minorité hongroise de Subotica (en hongrois, Szabadka), le Président de la République de Hongrie s’est félicité des gestes positifs des autorités serbes envers les minorités de Voïvodine, qui représentent plus du quart de ses deux millions d’habitants. En plus d’une autonomie élargie de cette province, la Serbie s’est en effet dotée d’une nouvelle loi élargissant les compétences des « Conseils ethniques », les organes représentatifs des différentes minorités. « Cette loi est une énorme opportunité pour les minorités de Serbie d’atteindre une auto-gouvernance culturelle complète. C’est une avancée extrêmement significative vers l’autonomie. », a réagit Laszlo Solyom. Dans un discours prononcé depuis une école secondaire locale, Solyom a aussi qualifié cette loi d’ « exemplaire » , ajoutant même que « cette chance serait inconcevable dans certains autres pays multiethniques. » Il a aussi encouragé les membres de la communauté hongroise a revendiquer leur origine ethnique en allant s’enregistrer sur les listes électorales. Selon la nouvelle loi, 118.000 signatures sont nécessaires pour que la minorité hongroise se dote de son Conseil national. Cela ne devrait être qu’une formalité, puisque le nombre de Hongrois s’éleve à près de 300.000 en Serbie. Un tout autre son de cloche Dans une interview accordée cette semaine au Courrier des Balkans, le président de l’Union démocratique des Hongrois de Voïvodine, Pal Sandor, a pour sa part dénoncé le nouveau statut de la Voïvodine, qu’il qualifie d’ « imposture ». Même si le poids de son parti est désormais marginal, il est une figure historique et influente au sein même de la minorité hongroise. Il insiste sur le fait que la capitale serbe contrôlera toujours financièrement la province, puisque le budget alloué à la Voïvodine reste une prérogative de Belgrade. « Nous ne récolterons que 7% du revenu national brut alors que nous en réalisons 43% ! », s’insurge-t-il. « Le président du Parlement de la province est hongrois, mais il ne s’agit là que d’une vitrine. Les Hongrois n’ont pas de véritable poids politique. […] Il y aura autant d’autonomie que les Serbes en décideront, comme bon leur semblera. » Pal Sandor juge aussi sévèrement la situation au quotidien de la minorité en Serbie. « On vient de profaner 46 tombes dans un cimetière catholique hongrois. Les Hongrois sont constamment soumis à une pression psychologique que j’appelle « psycho-terreur ». Il existe un conflit de basse intensité sur tout le territoire de Voïvodine. » Petit éclairage historique La région multiethnique de Voïvodine avait jouit d’une quasi-indépendance du temps de la Yougoslavie de Tito avant de devenir une région sinistrée par le pillage systématique de ses ressources par Belgrade et par sa mise en coupe réglée par Slobodan Milosevic, à partir de la fin des années 80. Bien qu’elle n’ait pas été le théâtre direct de combats, sa composition multiculturelle a grandement souffert de l’afflux de réfugiés serbes de Croatie et de Bosnie, puis de la guerre au Kosovo. Ces dernières années, les tensions communautaires ont été exacerbées et les incidents à caractère ethnique se sont multipliés, notamment entre des jeunes Hongrois et des réfugiés serbes. Après l’entrée dans l’Union européenne de la Slovaquie -en même temps que la Hongrie- puis de la Roumanie le 1er janvier 2007, les Hongrois de Serbie constituent, à l’exception des 150.000 Hongrois d’Ukraine, la dernière minorité hongroise importante du bassin des Carpates, encore non-intégrée à l’Union européenne. L’implication slovaque Au début du mois, une rencontre entre le Président slovaque, Ivan Gasparovic, et le Premier ministre serbe Mirko Cvetkovic, a été l’occasion pour les deux pays, voisins de la Hongrie, de resserrer leurs liens et de réaffirmer leur position diplomatique commune en ce qui concerne le Kosovo, à savoir le respect scrupuleux du droit international, et la non reconnaissance de l’indépendance kosovare. Au contraire, la Hongrie avait été un des premiers Etats à reconnaître le Kosovo comme un Etat indépendant. La position intransigeante de la Slovaquie s’explique avant tout par le fait qu’elle craint que le précédent du Kosovo n’encourage les revendications autonomistes des quelques 500.000 Hongrois du sud du pays. Un rapprochement des deux pays qui n’est cependant pas forcément dommageable pour les Hongrois de Voïvodine car, cette région abritant aussi une minorité slovaque d’environ 50.000 individus, la Slovaquie partage finalement des intérêts convergents avec la Hongrie. Article lié : La Voïvodine un peu plus autonome
Hier, en dépit de tout ce qui avait été officiellement déclaré auparavant, la Slovaquie a validé les grandes lignes de sa loi linguistique, très controversée depuis cet été. Le porte-parole du gouvernement hongrois, Domokos Szollar, est immédiatement monté au créneau, en dénonçant une violation de l’accord convenu entre Fico et Bajnai en septembre dernier.
Vladimir Chovan, ministre de l’Agriculture slovaque, l’a mauvaise depuis vendredi… Après l’incapacité de la Slovaquie et de la Hongrie à trouver un accord sur la question de l’appartenance nationale des vins de Tokaj, la Commission européenne a tranché, hier, en faveur des Hongrois. C’est depuis 2008 que l’institution supra-nationale est invitée à s’imiscer dans les entretiens bilatéraux sur le Tokaj entre les deux pays. Comme si ces derniers, déjà très en froid sur bien des dossiers, notamment sur les droits des Hongrois de Slovaquie, avaient besoin de prendre un produit de terroir comme sujet de discorde pour marquer leurs différences. Bien que la Slovaquie ait pris la décision unilatérale d’enregistrer la marque « Tokaj » comme produit viticole national dès 2005 (la Hongrie ne l’ayant fait qu’en juillet dernier), cela ne lui a pas donné gain de cause. En effet, pour le grand public, la renommée du Tokaj est habituellement associée au savoir-faire hongrois. De plus, son terroir se trouve en très grande partie sur le territoire magyar. Mais Chovan n’accepte pas qu’entre deux Etats membres de l’UE qui souhaite s’approprier un « label » ou une appellation, l’un puisse et l’autre ne le puisse pas. « Notre mission est désormais d’obtenir que le nom de «Tokaj» soit reconnu dans les mêmes conditions pour les deux Etats » , a déclaré Chovan, qui souhaite désormais régler le problème au niveau diplomatique. Sa lettre de réclamation est d’ores et déja envoyée à Mariann Fischer-Boel, commissaire chargée de l’Agriculture et du développement rural à Bruxelles. Article lié : Bruxelles, plutôt favorable aux Hongrois
L’Union Européenne a finalement cédé au chantage du Président tchèque Vaclav Klaus et accordé, jeudi dernier, une clause dérogatoire au Traité de Lisbonne à la République Tchèque, malgré l’opposition de la Hongrie. Le Traité en question rentrera en vigueur le 1er décembre prochain. Le très europhobe Vaclav Klaus avait conditionné sa signature de ratification du traité de Lisbonne à une clause dérogatoire pour son pays, concernant la Charte des droits fondamentaux, figurant en annexe du traité. Cette dérogation garanti, selon lui, que « le traité de Lisbonne ne pourra pas conduire à l’abolition des décrets Benes « . Ces décrets ont conduit à l’expulsion des Allemands et des Hongrois de Tchécoslovaquie, après la seconde guerre mondiale. Le Président tchèque craignait que les victimes de ce « nettoyage ethnique » ne demandent réparation et la restitution de leurs biens. FIDESz : « Une défaite de la cause des droits de l’homme » Rien n’oblige cependant les États à valider cette décision. En Hongrie, le parti d’opposition de droite, FIDESz, a d’ores et déjà fait savoir qu’elle voterait contre la dérogation au Traité de Lisbonne accordée par l’UE à la République Tchèque. Jozsef Szajer, Président du groupe parlementaire européen de la Fidesz, estime que le gouvernement hongrois a échoué à satisfaire la demande de la FIDESz de rejeter le chantage du Président tchèque et s’est « rallié à ceux qui nient l’égalité des droits », qualifiant le sommet européen de « défaite de la cause des droits de l’homme ». Peu avant l’ouverture du sommet européen consacré à cette question, le Premier ministre hongrois Gordon Bajnai avait déclaré que « Le traité de Lisbonne concerne l’avenir de l’Europe. […] Les décrets Benes font partie du passé négatif de l’Europe, qui ont causé peine et souffrance à des millions de gens. Nous ne devrions pas mélanger le passé et l’avenir. […] Une dérogation sous sa forme actuelle est quelque chose de très dangereux, et c’est pourquoi nous allons avancer des arguments contre celle-ci« , avait-t-il précisé. Force est de constater que ces arguments n’ont pas été entendu par les autres pays européens. Le poison de l’Europe centrale Une soixantaine d’années après leur promulgation, la question des décrets Beneš continue d’empoisonner les relations diplomatiques en Europe centrale, notamment entre la Hongrie et la Slovaquie. Après avoir hésité un moment, cette dernière a finalement renoncé à suivre la voie tchèque de la confrontation avec l’Europe et avec son voisin hongrois. Les deux diplomaties ont même réussi a renouer, sur cette question, un dialogue diplomatique constructif, après les turbulences de ces derniers mois. Signés en 1945-1946 par le président tchécoslovaque d’alors, Edvard Benes, ces décrets ont jeté les bases juridiques de la confiscation des biens et de l’expulsion de Tchécoslovaquie des Allemands et des Magyars « en tant que traîtres et ennemis du peuple tchèque et du peuple slovaque ». Près de trois millions d’Allemands des Sudètes et environ 100.000 Hongrois de Slovaquie avaient été expulsés, accusés sur une base ethnique d’avoir soutenu collectivement le nazisme. Environ la moitié des 500.000 Allemands recensés au début de la seconde guerre mondiale avaient aussi été expulsés de Hongrie. Articles liés : Bruxelles plutôt favorable aux Hongrois En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue La Hongrie se plaint de la Slovaquie à Washington Fico bientôt reçu en Hongrie Le Président Hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise
A Kosice, deuxième ville de Slovaquie située dans l’est du pays à quelques kilomètres de la frontière hongroise, la municipalité prévoit de démolir deux immeubles dans sa banlieue mal famée de Lunik. Seul problème, 48 appartements des deux blocs vétustes sont encore habités par… quelques 400 Tziganes. L’obligation de les reloger pousse quelque fois la ville, ou ses sous-traitants, à employer des méthodes peu élégantes. Récemment, une employée de la compagnie municipale de logements (l’Office Public d’Aménagement et de Construction local), leur a offert de quoi se payer le bus en direction de la Grande-Bretagne ou de la Belgique, ainsi que la possibilité de leur procurer des passeports. La Slovaquie, tu l’aimes ou tu la quittes (sic!) Bien que la compagnie en question soit affiliée à la ville de Kosice, celle-ci réfute toute responsabilité dans cet “incident”. L’employée en question, elle, affirme qu’elle a agit sous les ordres de sa hiérarchie, en argumentant que l’offre ne devait concerner que les familles désireuses de quitter la Slovaquie. Anticipation quelque peu abusive, puisqu’aucun Rom concerné n’a émis l’intention de partir du pays. Bien sûr, les fondations pour la protection des minorités Roms se sont déclarées outrées, mais affirment que ces méthodes sont monnaie courante en Slovaquie.
Jacques Barrot, commissaire européen en charge de la Justice, a apporté son soutien à la Hongrie dans l’affaire de la loi linguistique slovaque. La loi, entrée en vigueur depuis le 1er septembre, interdit l’utilisation de la langue hongroise publiquement (administrations et médias). La tension entre les deux pays a escaladé lorsque l’entrée du Président hongrois sur le territoire slovaque a été interdite par les autorités de ce pays le 21 août dernier. Les Premiers Ministres hongrois et slovaque se rencontreront demain, pour tenter de résoudre le conflit qui les oppose. Le Ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Balazs, à l’issue de sa rencontre avec Jacques Barrot à Bruxelles hier, a affirmé que le commissaire européen partageait le point de vue hongrois dans l’affaire sur de nombreux points. Barrot a conseillé au gouvernement hongrois de discuter du problème avec Leonard Orban, commissaire européen chargé du multilinguisme. Peter Balazs a déclaré aux journalistes hongrois présents que son gouvernement n’y manquerait pas. Parmi les autres instances européennes qui s’occupent de l’affaire, l’OSCE, à travers son Haut-Commissaire aux minorités nationales, Knut Vallebaek, avait déclaré la loi conforme. Celui-ci a toutefois rajouté qu’il avait identifié trois problèmes avec cette loi: la langue majoritaire est protégée au dépend d’une langue minoritaire, elle s’implique et empiète trop dans la vie courante, et elle permet d’appliquer des mesures punitives inadéquates. Peter Balazs a déclaré que la Présidence suédoise de l’UE suit de très près l’affaire et fait pression sur les deux pays pour que ce conflit soit résolu. L’Union Européenne n’ayant que très peu de moyens légaux pour résoudre ce problème, c’est bien la Hongrie et la Slovaquie qui devront entre elles, trouver une solution. C’est donc demain, avec la rencontre des PM hongrois et slovaque, Bajnai et Fico, à Szecseny en Hongrie, que pourra s’amorcer la résolution du litige. Est également prévu à la fin du mois, une table ronde avec un représentant des Nations Unies. Articles liés: En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue La Hongrie se plaint de la loi sur la langue d’Etat slovaque Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise
Comme prévu, la loi linguistique est entrée en vigueur ce lundi en Slovaquie. C’est l’ambassadeur slovaque à Budapest, Péter Weiss, qui l’a annoncé à MTI le jour même, en ajoutant que son gouvernement avait recu la bénédiction de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Le lendemain, une manifestation sans précédent de Hongrois de Slovaquie avait lieu dans l’enceinte d’un stade dans le sud-ouest du pays. Prochain épisode : après le duel des deux Premiers ministre, Gordon Bajnai et Robert Fico, le 10 septembre prochain en Hongrie. L’OSCE valide la loi Entre 520 000 et 600 000 magyarophones vivent aujourd’hui en Slovaquie (10% de la population). Pourtant, bien que cette loi interdise l’usage de la langue hongroise publiquement (administrations et médias slovaques), le Haut-Commissaire aux minorités nationales de l’OSCE, Knut Vollebaek, l’a déclarée conforme. Sa mise en oeuvre se fera néanmoins sous la surveillance d’émissaires de Vollebaek jusqu’à la fin de la semaine. Décrié par le parti de la coalition hongroise (le SMK, 4ème groupe politique slovaque, qui obtient 10% des voix aux élections), fustigé par les représentants politiques hongrois, le texte paraît pourtant valide au regard des critères de l’OSCE. En ce sens, il n’atteindrait pas la communication des citoyens “ordinaires”, du moins dans leur pratiques religieuses, dans le nom de leurs compagnies, de leurs marques ou encore dans leurs publications sur Internet. Il reste que la liberté de langue dans les médias traditionnels n’existe que dans la diffusion de la presse étrangère. Le Parlement Européen, un arbitre sans cartons Via son Président fraîchement élu en juillet dernier, le polonais Jerzy Buzek, l’institution européenne se dit prête à engager un débat triangulaire avec la Slovaquie et la Hongrie. La fonction du Parlement dans cette affaire sera d’observer les éventuels problèmes que la loi pourrait faire resurgir, mais Buzek admet que ses moyens légaux d’intervention sont limités dans un tel cadre. En attendant les prochaines discussions bilatérales du 10 septembre et pour parer aux attaques quant à une quelconque agressivité venant de son pays, Péter Weiss a précisé que l’agenda du texte n’était pas prémédité, puisque sa rédaction avait déja commencé en 2008. Rassurant pour les Hongrois de Slovaquie, il a déclaré que la loi n’avait pas de but pénal. Ses violateurs seraient encouragés à se corriger, et non pas systématiquement amenés à payer une amende. Celle-ci pourrait cependant atteindre 5000 euros pour une publicité en hongrois. Une “bronca” en hongrois Dans le sud magyarophone de la Slovaquie, 7000 à 12000 manifestants se sont réunis il y a deux jours dans le stade municipal de Dunajska Streda (Dunaszerda en hongrois), pour protester contre la loi linguistique devenue effective. Ce même stade avait déja été le théâtre, en novembre dernier, de violences entre les supporters du club de foot local et ceux du Slovan Bratislava. Cet incident intervenait à l’époque où la fameuse loi était en préparation, et la répression spécialement dirigée contre les Hongrois a beaucoup choqué, que ce soit dans la région ou en Hongrie. Mardi, ce sont surtout des familles qui sont venues au stade. Ce jour férié pour l’anniversaire de la constitution de la Slovaquie indépendante était en effet une bonne occasion pour venir nombreux et démontrer que l’ultra-nationalisme slovaque n’est pas qu’une affaire politique avec levoisin, mais qu’il affecte concrètement toute la minorité. De son côté, le gouvernement slovaque accuse encore la Hongrie d’attiser le grief de “ses” hongrois. Au vu des élections législatives en Slovaquie l’an prochain, l’apprentissage du magyar, déja difficile en soi, ne risque pas de se répandre massivement au nord du Danube. Articles liés : La Hongrie se plaint de la loi sur la langue d’Etat slovaque Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise
Ferenc Koszorus, co-président de la Fédération Americano-Hongroise, a annoncé à MTI samedi qu’il avait mis la loi slovaque anti-magyarophones sur la table de certains décideurs de la politique étrangère américaine. Depuis l’escalade des provocations entre la Hongrie et la Slovaquie cet été, la diplomatie magyare tente de tirer toutes les ficelles possibles pour avoir le beau rôle. Mais rien ne dit que le dossier arrivera entre les mains d’Obama. L’Union Européenne s’avoue quelque peu incompétente pour régler ce contentieux éminemment politique entre deux de ses nouveaux membres, et souhaite logiquement que cette querelle soit gérée de façon bilatérale. Pourtant, l’adhésion des deux « ennemis » en 2004 ne s’est pas faite sans savoir que l’animosité entre les deux nations existe depuis bien longtemps. Selon une ancienne croyance européenne, tout devait aller mieux par le fonctionnement-même des institutions supra-nationales. Mais voilà, la mécanique économique de l’UE ne suffit manifestement pas à calmer certaines ardeurs identitaires, surtout en Europe Centrale, ou en Europe de l’Est. La diplomatie hongroise et la tactique du fayotage Suite aux plaintes d’Adam Kosa auprès du Parlement Européen quant à l’attitude du gouvernement slovaque, et après que Péter Balazs, ministre des affaires étrangères hongrois, ait sollicité ses homologues européens sur le sujet lors de l’affaire Solyom, rien n’y fait. Devant l’incapacité de l’Union, la Hongrie tente à nouveau d’utiliser son appareil diplomatique et de donner aux Slovaques des airs d’agresseurs, mais outre-Atlantique cette fois. A Washington, Koszorus a fustigé la politique linguistique slovaque en la qualifiant d’”inacceptable” et de “discriminatoire”. Bien-pensant, il a également insisté sur le fait que la démocratie et le respect des droits de l’Homme et des minorités étaient essentiels pour la sécurité et la stabilité de la région d’Europe Centrale et de l’Est. Le co-président de la Fédération Americano-Hongroise en a profité pour organiser un sommet de la Central East European Coalition (CEEC), réunissant 18 organisations dites “ethniques”, autour de conseillers en politique extérieure proches du Président Obama. Etaient notamment présents : Michael Mc Faul, conseiller spécial d’Obama sur les affaires russes et eurasiennes, ainsi que Anthony Blinken, conseiller du Vice-President Biden à la sécurité nationale. Pour l’heure, on attend des avancées certainement plus concrètes sur l’avenir de la langue hongroise en Slovaquie lors de la rencontre entre les Premiers Ministres hongrois et slovaque, Bajnai et Fico. Ce face à face devrait avoir lieu très prochainement à Budapest. Articles liés : Le Premier Ministre slovaque bientôt reçu en Hongrie Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise La théorie du complot slovaque rejeté dans l’affaire des meutres anti-Roms
Le Premier ministre slovaque Robert Fico sera prochainement accueilli en Hongrie par Gordon Bajnai, a annoncé hier le Ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Balazs. Cette rencontre au sommet aura pour but de détendre des relations magyaro-slovaques excessivement tendues depuis juillet dernier. Le lieu et la date exacts de l’entrevue entre les deux chefs de gouvernement n’ont pour l’instant pas été déterminés. Mais les sujets de discorde, eux, ne manqueront pas. Bajnai et Fico s’attarderont particulièrement sur la loi linguistique qui, adoptée en juillet par le Parlement de Bratislava, a marqué le début de la « guerre froide » entre les deux pays. La nouvelle législation, qui rentrera en vigueur à partir du 1er septembre, impose notamment l’usage unique du slovaque dans l’ensemble des espaces publics. Le texte s’avère très contraignant pour la minorité hongroise présente en Slovaquie. Le gouvernement hongrois s’est d’ailleurs profondément insurgé contre cette loi. Les deux premiers ministres devraient également longuement s’entretenir sur la très médiatique « Affaire Sólyom ». Le 21 août dernier, le Président hongrois s’était vu interdire l’entrée sur le territoire slovaque alors qu’il devait se rendre à Komarno dans le cadre d’une visite privée. Cette décision, que le gouvernement slovaque a légitimé par des motifs « historiques », a provoqué un nouveau coup de blizzard dans les relations diplomatiques entre les deux pays. Certains excités ont même tenté une attaque aux cocktails molotovs à l’encontre de l’ambassade slovaque dans la nuit du 25 août, mais aucun dommage n’a été constaté. La rencontre entre Bajnai et Fico marquera sans doute un nouveau tournant dans la difficile relation qu’entretiennent les deux nations voisines. A Bruxelles, beaucoup auront les yeux rivés sur la Hongrie le jour de l’entrevue. Les instances européennes espèrent que le conflit se réglera vite de façon bilatérale et que des compromis seront consentis par les deux gouvernements. Dans le cas contraire, l’Union Européenne devra se saisir et régler ces affaires afin d’éviter un dangereux envenimement des relations diplomatiques en Europe Centrale. Un envenimement qui serait du plus mauvais effet pour illustrer l’homogénéité politique de l’UE. Articles liés: Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise
Le Président de la République de Hongrie László Sólyom s’est vu refuser l’accès au territoire slovaque par les autorités du pays alors qu’il se rendait en visite privée dans la ville de Komarno, vendredi 21 août dernier, en pleine crise diplomatique entre les deux pays. Le fait est inédit entre deux pays membres de l’Union Européenne : suite à un communiqué diplomatique émanant du Premier Ministre slovaque Robert Fico indiquant que le Président hongrois n’était pas le bienvenu en Slovaquie, László Sólyom a du annuler in extremis sa visite dans la ville frontalière slovaque de Komarno. Il devait participer aux côtés des représentants de la communauté hongroise de Slovaquie à l’inauguration d’une statue de Saint-Etienne (Szent István), premier roi apostolique de Hongrie. Transmis le jour même, le communiqué stipulait qu’en cas d’entrée sur le territoire slovaque, M. Solyom « ignorerait le droit international. Cela dénoterait une arrogance brutale, et surtout un manque de respect pour la République slovaque ». « Il n’est pas bienvenu en Slovaquie », avaient réagi deux jours plus tôt à l’annonce de la visite présidentielle les trois plus hauts personnages de l’Etat – le Président, le Premier Ministre et le Président du Parlement – qui ont justifié leur refus en prétextant une menace pour la sécurité du pays. D’importants effectifs de police avaient d’ailleurs été déployés côté slovaque. Le premier ministre slovaque Robert Fico a aussi expliqué sa décision en invoquant une raison de calendrier : le 21 août correspond à l’anniversaire de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968 par les troupes du Pacte de Varsovie, dont la Hongrie était l’un des membres. « La visite doit avoir lieu le jour où il y a 41 ans, les troupes hongroises sont aussi entrées sur le territoire de la Tchécoslovaquie d’alors, afin d’y arrêter le processus de démocratisation », a-t-il argumenté. Bien que Robert Fico ait précisé que le Président hongrois ne serait pas stoppé physiquement à la frontière, László Sólyom à préféré ne pas pénétrer sur le territoire de la Slovaquie. Dans une conférence de presse tenue symboliquement au milieu du pont sur le Danube qui relie les deux pays, le Président hongrois a condamné « une situation sans précédent, inexcusable et inexplicable dans les relations entre deux pays alliés ». D’autant que les deux territoires appartiennent désormais à l’espace Schengen, qui prévoit la libre circulation de tous les ressortissants des pays de l’UE qui en sont membres. Considérant que cette provocation ne peut rester sans réponse, il a ajouté que la diplomatie hongroise allait peser de tout son poids pour porter l’affaire au niveau international. Du côté de Budapest aujourd’hui même, le Ministre des Affaires Etrangères, Péter Balazs, a annoncé en avoir déja référé à ses homologues européens, et souhaite régler le problème au Parlement à Strasbourg. L’ambassadeur slovaque, Peter Weiss, préconisait le contraire hier sur la chaîne privée TV2. Selon lui, la Hongrie, maligne, ne devrait pas jouer à ce petit jeu au niveau européen, mais bien en défaire face-à-face, de façon bilatérale dans un langage politiquement correct, avec son voisin Slovaque. Cet incident intervient en pleine crise diplomatique entre les deux voisins depuis l’adoption par le Parlement slovaque d’une loi linguistique qui doit entrer en vigueur ce 1er septembre et qui, selon Budapest, bafoue les droits de la minorité hongroise. Les deux pays entretiennent des relations exécrables depuis l’entrée au gouvernement slovaque du parti nationaliste et xénophobe de Jan Slota, Slovenská národná strana (SNS). Ce parti est violemment hostile à la minorité magyare qui compte plus d’un demi-million d’individus, soit 10% de la population totale du pays, établis dans le Sud au contact de la frontière hongroise. Article lié : La Slovaquie veut faire taire « sa » minorité hongroise Voir reportage France 24
C’est János Lazar, représentant des députés Fidesz au parlement qui a rapporté la nouvelle. La rumeur selon laquelle certains services secrets étrangers, notamment slovaques, auraient fomenté les récents attentats anti-Roms en Hongrie est aujourd’hui une thèse définitivement écartée par les autorités hongroises.
Il serait bon que les Hongrois et les autres minorités de Slovaquie renoncent à leurs projets estivaux et mettent à profit le mois d’août pour régler leurs éventuels problèmes administratifs, car à partir du 1er septembre, ils n’auront plus le droit de s’exprimer dans leur langue maternelle, ni dans l’administration, ni dans les médias. Fini les « Jó napot kivanok » et les « Bocsánat, nem értem ». Les quelques 600.000 Magyarophones du Sud du pays (10% de la population totale) devront désormais se fendre de » Dobrý den » et de « prepácte mi, nerozumiem » , sous peine d’une amende pouvant aller jusqu‘à 5000 euros! La simple mention d’un nom de localité en langue minoritaire sera aussi passible d’amende. Une façon, pas très élégante, pour le pouvoir slovaque de rappeler à ces « dangereux séparatistes” qu’ils ne font plus la loi comme aux temps de la Grande Hongrie et qu’ils ne sont plus chez eux. C’est à peu près le message qu’avait adressé Nicolae Ceausescu aux Hongrois de Roumanie dans les années 1980… Les autorités hongroises ont choisi la voie diplomatique pour répondre à cette provocation. C’est l’eurodéputé du FIDESz Adam Kosa (voir l’article sur Adam Kosa, « l’euro buzz » du Fidesz ) qui a lancé la contre-attaque lors de la session inaugurale du Parlement européen en appelant ses collègues à prendre position sur cette loi qu’il juge discriminatoire et non-conforme aux principes de l’Union européenne. « Nous sommes les témoins d’une chasse aux sorcières institutionnalisée dirigée contre la minorité hongroise en Slovaquie » a pour sa part commenté Lukács Csaba du grand quotidien hongrois de droite Magyar Nemzet. « Le temps du royaume de Hongrie est terminé! » Robert Fico « Le temps du royaume de Hongrie est terminé et la Slovaquie ne se laissera pas dicter sa conduite par Budapest » a déclaré le Premier Ministre slovaque, Robert Fico, irrité par la contre-offensive diplomatique de Budapest. Pourtant la loi ne fait pas non plus l’unanimité côté slovaque. Le quotidien progressiste Sme a estimé que « La loi va à l’encontre du bon sens. Exiger que les membres de la minorité parlent slovaque entre eux est absurde ». Un avis que partage bien évidemment Pal Csaky, du Parti de la coalition hongroise, qui estime que «Même sous la monarchie autrichienne, on n’avait pas une loi pareille. Elle est l’expression d’une mauvaise volonté et d’un impérialisme linguistique». Son parti compte faire appel à la Cour constitutionnelle slovaque et au Conseil de l’Europe. De part et d’autre de la frontière, les nationalistes s’attisent : quand les uns coupent les oignons, les autres pleurent. Côté slovaque, la percée de l’extrême-droite hongroise pourrait redonner de l’élan à Ján Slota, le leader du Parti National Slovaque (PNS), un parti d’extrême-droite membre de la coalition gouvernementale, tandis que la nouvelle législation slovaque est du pain bénit pour la frange nationaliste hongroise qui a l’habitude de « faire son beurre » sur ce type de provocations. A cette différence près qui est fondamentale : du côté slovaque, les provocations ne sont pas le fait d’une frange radicale de la population emmenée par un parti minoritaire, comme c’est le cas en Hongrie. Non, chez les slovaques, ce type de comportement, xénophobe et ethnocentriste, est porté par le plus haut niveau de l’Etat. Ján Slota s’est notamment distingué à de multiples reprises pour ses diatribes anti-Roms et anti-Hongroises. Pour lui, les Hongrois de Slovaquie sont un « cancer sur le corps de la nation slovaque ». Sa solution ? « Envoyer des blindés sur Budapest » (Sic!). Des réflexions qu’il a partagé publiquement au cours de la campagne électorale qui a porté son parti au gouvernement… Je te déteste un peu, beaucoup, passionnément,… Les relations entre les deux pays sont détestables depuis…toujours en fait. Depuis qu’ils sont tous les deux des Etats-nation souverains, c’est à dire (grosso modo) depuis le début des années 1990. C’est la gestion des eaux du Danube (toujours irrésolue) qui a d’abord empoisonné les rapports entre Hongrois et Slovaques, puis s’est imposée la question jusque là occultée par le pouvoir communiste de l’intervention de Budapest en faveur de ses minorités. Depuis l’entrée, en 2006, des nationalistes de Ján Slota au gouvernement slovaque, les relations entre les deux voisins sont devenues absolument excécrables. Les tensions ne risquent pas de diminuer avec la prise de pouvoir probable en 2010 du leader du FIDESz, Viktor Orbán, qui se devra de flatter la frange nationaliste de son électorat pour qui la question du soutien aux minorités hongroises est primordiale. Il estime d’ailleurs que la coalition sociale-libérale au pouvoir a « […] affaiblit la Hongrie en la détournant des Hongrois vivant de l’autre côté de la frontière », et il a d’ores et déjà annoncé qu’il soutiendrait les volontés d’autonomie des Hongrois d’outre-frontière. Un sujet extrêmement sensible du côté de Pozsony… « oups », devrait-on dire Bratislava?
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