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Magyar TV : sous les tuiles, l’orbanisme

Magyar TV : sous les tuiles, l’orbanisme

23 mars 2015 à 11 h 46 min 0 commentaire

Le vaisseau-amiral de l’audiovisuel public hongrois a choisi le dimanche 15 mars, jour de fête nationale, pour changer de peau. Plateau futuriste façon CNN, flashs plus réguliers et même des news 100 % in english ! Non sans tuiles.

Orbán-Simicska : la déchirure

Orbán-Simicska : la déchirure

10 février 2015 à 6 h 38 min 3 commentaires

C’est un séisme politique qui s’est produit en Hongrie vendredi. Lajos Simicska, l’oligarque le plus puissant du régime, le magnat des médias et l’ami de Viktor Orbán, vient de lui déclarer la guerre de manière fracassante. Les cartes du jeu médiatique et politique sont rebattues.

« Un assassinat politique, en Hongrie ? – Bien sûr que ça peut arriver »

« Un assassinat politique, en Hongrie ? – Bien sûr que ça peut arriver »

10 février 2015 à 6 h 05 min 7 commentaires

Transcription d’un entretien téléphonique entre un journaliste de « Hír24″ avec le magnat des médias Lajos Simicska, peu après que celui-ci ait déclaré la guerre au Premier ministre Viktor Orban. L’homme d’affaires se trouve actuellement en Autriche, selon « Népszava » et « HIR24″.

Source : atlatszo.hu

La loi sur la taxe publicitaire adoptée. Des effets inattendus ?

17 juin 2014 à 16 h 30 min 4 commentaires

Le Parlement hongrois a adopté la semaine dernière la loi introduisant un nouvel impôt, cette fois sur les revenus issus de la publicité, entraînant une levée de boucliers des médias et de la part de la plus grande chaîne commerciale hongroise.

Manifestation "Ki az a Lazar Janos" lundi soir à Budapest.

La liberté de la presse prise à la gorge en Hongrie ?

10 juin 2014 à 8 h 00 min 4 commentaires

Plusieurs dizaines de médias – chaînes de télévision, stations de radio, journaux et sites internet – ont protesté jeudi contre le projet gouvernemental de taxer jusqu’à 40% leurs revenus publicitaires.

L’image de la Hongrie s’est améliorée en 2013, selon l’institut Nézőpont

L’image de la Hongrie s’est améliorée en 2013, selon l’institut Nézőpont

14 février 2014 à 7 h 12 min 0 commentaire

Sans surprise, ce sont sur les thèmes de l’extrême-droite et de l’état de Droit que les médias internationaux se sont montrés les plus critiques. Le thème de l’extrême-droite a été le 4e sujet le plus abordé, après la situation économique, l’état de Droit et les relations extérieures.

Annamária Szalai (1961 – 2013)

Annamária Szalai (1961 – 2013)

14 avril 2013 à 10 h 05 min 2 commentaires

Vendredi, Annamária Szalai est décédée des suites de sa maladie. En 2010, elle avait été nommée pour un mandat de neuf ans à la tête de l’Autorité nationale des médias hongrois (NMHH) par le Premier ministre Viktor Orbán. Composé de proches du parti Fidesz et doté d’une autorité sans précédent envers les médias publics et privés, le NMHH est l’une des prémisses de la nouvelle législation hongroise sur les médias, en vigueur depuis janvier 2011. Une réforme qui avait provoqué une vive controverse, en Hongrie et à l’international, au moment où la Hongrie prenait la Présidence du Conseil de l’Union européenne. Vendredi dans un communiqué, le gouvernement hongrois a rendu hommage à Annamária Szalai, soulignant le fait qu’elle a rempli ses fonctions au plus haut niveau jusqu’au bout : « Sa mission est resté immaculée jusqu’au dernier moment. Le gouvernement hongrois lui est reconnaissant pour son travail dévoué, en tant qu’enseignante, membre du Parlement, membre de la Commission nationale de radio et de télévision (ORTT) et en tant que présidente du Conseil national des médias. Annamária Szalai a passé toute sa vie au service du peuple hongrois. Avec sa disparition, la Hongrie subit une perte douloureuse ». Dans une déclaration officielle, la Fidesz a rappelé qu’Annamária Szalai était membre du parti depuis 1991 et devenue chef du bureau du département de Zala, d’où elle était originaire. Elle a par ailleurs été élue députée Fidesz de 1998 à 2004, avant de rejoindre l’ORTT, l’organe de contrôle qui supervisait le fonctionnement des radios et des chaînes de télévision hongroises. Article lié : Médias : les débuts d’Annamaria Szalai dans la pornographie

Manifestation de soutien pour Klubrádió : jó reggelt Budapest!

Manifestation de soutien pour Klubrádió : jó reggelt Budapest!

26 février 2013 à 8 h 32 min 1 commentaire

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans le centre de Budapest pour soutenir cette radio d’opposition au gouvernement de Viktor Orbán.

Photo (AFP) de Viktor Orban utilisée par The Economist en décembre 2010, dans un des articles fondateurs de la campagne anti-Orban menée par la presse étrangère traditionnelle depuis.

Tribune libre : « Petite note sur une grosse désinformation »

21 février 2012 à 8 h 57 min 73 commentaires

Lu avec beaucoup d’intérêt dans les journaux français, qui – pour une fois – étaient tous d’accord : « en Europe, la démocratie est en danger à cause d’un petit pays, la Hongrie, membre de l’UE »

La Hongrie, laboratoire du pire… mais pourquoi pas du meilleur ?

La Hongrie, laboratoire du pire… mais pourquoi pas du meilleur ?

14 février 2012 à 7 h 47 min 6 commentaires

Tribune libre de Vincze Szabo, doctorant à l’Université d’économie de Budapest
Depuis début janvier, on a assisté à une véritable déferlante médiatique anti-Orbán dans les médias occidentaux, en particulier en France. Avec beaucoup d’approximations, d’erreurs factuelles et d’analyses, tout y est passé : une nouvelle dictature en Europe, un énième « retour aux heures les plus sombres de l’histoire », des insinuations de fascisme, d’antisémitisme et même – à travers une caricature de Plantu dans le Monde – un parallèle entre Hitler et Orbán !

La manif’ de l’opéra vue par la télévision publique hongroise

La manif’ de l’opéra vue par la télévision publique hongroise

4 janvier 2012 à 14 h 38 min 16 commentaires

« Les médias publics sont de plus en plus un outil de propagande au service du pouvoir », a déclaré le journaliste hongrois Attila Mong, ce mercredi dans le journal de 13h de France Inter. Effectivement, alors que les chaînes de télévision privées – Hir TV, ATV… – diffusaient en direct lundi soir les images de dizaines de milliers de manifestants massés sur l’avenue Andrassy de Budapest, la télévision publique MTV interviewait son journaliste très en marge du rassemblement, laissant à voir à ses téléspectateurs une avenue quasi-déserte.

Un 23 octobre sans Viktor Orbán

Un 23 octobre sans Viktor Orbán

21 octobre 2011 à 22 h 00 min 0 commentaire

Ce dimanche, la Hongrie célèbrera sa troisième fête nationale de l’année (après le 15 mars et le 20 août). Le parti au pouvoir, la Fidesz, a annoncé il y a quelques jours que son traditionnel meeting du 23 octobre, au carrefour Astoria à Budapest, n’aurait pas lieu. C’est l’absence de son « héros national », le premier ministre Viktor Orbán, contraint de se rendre au Conseil européen, qui a motivé cette décision. N’en déplaise à la droite, le quartier sera libre pour la grande manifestation anti-gouvernementale prévue dimanche dans la capitale hongroise, sur Szabadsag Sajto utca à partir de 15h.

A qui profite le crime ?

15 octobre 2011 à 9 h 38 min 0 commentaire

Vendredi, le gouvernement hongrois a déposé un nouveau projet de loi « anti-criminalité » au parlement. Officiellement, il s’agirait d’interdire aux condamnés de profiter financièrement de leurs crimes grâce à une couverture médiatique. Selon les propos du secrétaire d’Etat Bence Retvari rapportés par MTI, un détenu ne pourra plus compter sur des interviews ou sur la sortie d’un livre ou d’un film basés sur son histoire pour faire de l’argent pendant ou après sa peine de prison. Selon le secrétaire d’Etat, ce projet vient lutter contre une pratique qui serait très répandue en Hongrie parmi les détenus et qui consisterait à recevoir de « fortes sommes d’argent » des médias en échange de leurs histoires. Compte tenu de l’état financier des médias en Hongrie, y compris du tabloïd Blikk, on en doute quand même un peu. Mais pour Retvari, il s’agit de déclarations de détenus « qui touchent la société en masse, et au-delà de l’argent c’est aussi la célébrité que ces criminels peuvent atteindre ». Le projet de loi prévoit ainsi qu’aucune forme de bénéfice ne pourra être envisagée pour le prisonnier, sa famille, ses amis ou encore ses créanciers dans le cadre d’informations divulguées aux médias. Difficile cependant de ne pas se faire l’avocat du diable lorsqu’on observe les méthodes actuelles du gouvernement hongrois tout-puissant, que ce soit sur le plan médiatique, politique, policier ou judiciaire. Sous couvert de la morale habituelle prêchée par les fidèles du Premier ministre, ce projet de loi est aussi certainement un nouveau moyen autoritaire de faire parler une justice à sens unique et de faire taire quiconque qui se risquerait à la remettre en cause.

Új Magyar Szó (http://maszol.ro/)

LMP accuse le Fidesz de faire main-basse sur la presse de Transylvanie

14 juin 2011 à 10 h 03 min 3 commentaires

Les députés du groupe parlementaire LMP (Lehet Más a Politika) Gergely Karácsony et Dávid Dorosz estiment que « Le Fidesz exporte sa politique de division » en achetant les maisons de presse hungarophones de Transylvanie, ont rapporté les quotidiens Népszabadság et 168 Óra.

La Hongrie a légèrement amendé sa législation sur les médias

La Hongrie a légèrement amendé sa législation sur les médias

9 mars 2011 à 8 h 57 min 0 commentaire

Le Parlement hongrois a amendé, selon l’accord passé avec la Commission européenne, certains points de la loi sur les médias entrée en vigueur le 1er janvier, lundi soir en la présence de la commissaire Neelie Kroes.

La Hongrie amendera sa loi sur les médias

La Hongrie amendera sa loi sur les médias

17 février 2011 à 9 h 32 min 0 commentaire

Le gouvernement hongrois et la Commission européenne ont conclu un accord sur la modification de la loi hongroise sur les médias, ont annoncé mercredi, chacun de leur côté, Neelie Kroes et le secrétaire d’Etat hongrois aux communications Zoltan Kovacs.

Médias : la saga continue

Médias : la saga continue

10 février 2011 à 15 h 29 min 0 commentaire

Malgré un certain essoufflement de la part de la presse occidentale, la saga de la loi sur les médias est loin d’être terminée. D’un côté, à Bruxelles, le Parti Vert Européen a déposé une motion au Parlement réclamant la suspension de la loi. D’un autre, à Budapest, certains médias s’inquiètent du sort que leur réserve cette nouvelle loi, qui reste en vigueur, malgré le projet de révision de celle-ci de la part du gouvernement hongrois.

Chronique : Des médias aux retraites, à chacun ses priorités

Chronique : Des médias aux retraites, à chacun ses priorités

27 janvier 2011 à 23 h 46 min 1 commentaire

Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique C’est enfin arrivé ! Une semaine sans que les journaux ne nous parlent de la loi hongroise sur les médias. Enfin presque. Il y a quand même eu une petite dépêche AFP sur un ultimatum formulé par l’Union européenne. Rien que cela. En effet, vendredi 21 janvier se sont réunis à Gödöllö les ministres et autres secrétaires d’Etat à la Justice des pays membres et lors de la conférence de presse donnée par le représentant allemand, il a été précisé que la Commission européenne attendait de la Hongrie, sous un délai de deux semaines, qu’elle s’engage à changer sa loi sur les médias, sous peine d’une éventuelle procédure d’infraction au traité de l’Union européenne et à sa charte des droits fondamentaux. La commissaire européenne chargée du dossier, Neelie Kroes a des « doutes sérieux » quant à la conformité de la loi avec la législation européenne. Les choses commencent à devenir sérieuses car il s’agit clairement de menaces et il n’est pas si commun que Bruxelles en fassent. Mais menacer veut aussi dire qu’on a les moyens de le faire et l’intention d’aller jusqu’au bout. Est-ce bien le cas ? Le cas n’est pas banal. La Hongrie est pays membre de l’Union, et sauf erreur, il me semble que c’est la première fois que de telles menaces sont ainsi proférées. Jusqu’alors, nous avions principalement eu droit à des comparaisons parfois injurieuses, confère la France et les expulsions de Roms par exemple. Pour sa crédibilité, l’Union européenne a tout intérêt à bien maîtriser son dossier et avoir les moyens de ses ambitions. Bruxelles et les pays membres ne doivent pas oublier que même si une première manifestation hongroise pour la liberté de la presse a réuni 10 000 manifestants et qu’une nouvelle démonstration est prévue jeudi, la majorité des Hongrois ont voté Viktor Orban au printemps dernier et ce qui peut passer pour du harcèlement et de l’ingérence renforce le pouvoir de ce dernier. Aujourd’hui à Budapest, Victor Orban ne passe pas pour un autocrate voulant attenter aux libertés de la presse, mais pour un chef de gouvernement fort qui sait tenir tête aux pays qui auraient la prétention de donner des leçons à la Hongrie. Surtout que pour les Hongrois, cette question de la loi sur les médias n’est pas une priorité aujourd’hui. De la liberté de la presse à la liberté de choisir son système de retraites En effet, ceux-ci doivent décider dans les deux jours, quel statut ils désirent conserver par rapport à leur caisse de cotisations de retraite. Rester dans le privé ou suivre les prescriptions gouvernementales et cotiser à la caisse de retraite publique. La question est loin d’être anodine car le  formulaire à compléter ne restera pas dans le domaine privé. Vous avez bien lu ! Ainsi, des fonctionnaires qui cotiseraient à des caisses de retraite privées, en décidant d’y rester affiliés, manifesteraient officiellement leur désaccord avec la politique gouvernementale. Nul n’en connait les conséquences. Prennent-ils le risque de perdre leur emploi ? Promue mi-décembre, un peu avant la loi sur les médias, la nouvelle législation concernant les retraites stipule que les personnes qui choisiront de rester fidèles aux caisses privées perdront tous leurs droits à la retraite publique. Rappelons les déclarations de Viktor Orban à l’époque : « Celui qui est solidaire envers nous, nous sommes également solidaires envers lui. Mais celui qui n’est pas solidaire envers nous, celui là ne doit pas compter sur le soutien de la communauté« . Cela a le mérite d’être clair ! Beaucoup moins médiatique que la loi sur les médias justement, cette loi touche directement aux libertés individuelles. La Commission européenne n’ignore rien de l’affaire, espérons qu’elle réagisse rapidement et qu’elle n’attende pas encore une fois que la presse s’indigne pour réagir. Pendant ce temps, les grands de ce monde toujours atteints de réunionites aïgues se rencontrent à Gödöllö. Pour ceux qui ne connaissent pas, rappelons rapidement que Gödöllö abrite un magnifique petit château baroque renové qui a accueilli en son temps la légendaire reine Elisabeth, plus connue par certain sous le sobriquet de Sissi. Je ne manquerai pas dès la semaine prochaine de revenir sur certains thèmes confiés à la présidence hongroise et plus particulièrement sur le partenariat oriental et l’élargissement de l’Union. Chroniques liées : Chronique du 20 janvier 2011 : L’ethnocentrisme hongrois au Parlement européen Chronique du 14 janvier 2011 : Tel est pris qui croyait prendre Chronique du 6 janvier 2011 : Comedia dell’arte Chronique du 31 décembre 2010 : Le sacre de Viktor Orban Articles liés : Sur les retraites M. Orban : « Nous avons sauvé le système de retraite » Fonds de pension : la messe est dite ! Proposition d’une période de non-paiement de la taxe sur la retraite Budget 2011 : L’Etat hongrois prend l’argent où il est Sur les médias Médias : l’Europe adresse un ultimatum à Budapest Tribune libre : la France, la Hongrie, l’UE, deux poids deux mesures ? Orbán reçoit une volée de bois vert au Parlement européen L’Europe peut-elle faire plier Orban « le tout-puissant » ?

Médias : la France, la Hongrie, l’UE,  deux poids deux mesures ?

Médias : la France, la Hongrie, l’UE, deux poids deux mesures ?

26 janvier 2011 à 13 h 39 min 6 commentaires

La tribune libre de Vincze Ecoutez la version audio de cette tribune Alors que le roi Orban de Hongrie se faisait vilipendé par Dani le vert, leur leader au parlement européen, les deux députées européennes d’Europe-Ecologie signaient une tribune dans rue 89 où elles essayaient d’attirer l’attention sur la loi Loppsi 2 : « Alors que la Hongrie est montrée du doigt en raison d’une loi sur les médias que François Baroin, le porte-parole du gouvernement, a jugé incompatible avec les traités fondamentaux européens, la droite française s’apprête à voter cette semaine la Loi de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, dite Loppsi 2. » En vain, puisqu’en même temps, le Sénat validait l’article 4 de la Loppsi 2, autorisant la censure d’un site Internet sans jugement… On ne peut que se féliciter du contre-pouvoir que joue l’Union Européenne dans les dérives démocratiques en cours en Hongrie (réforme de la Cour constitutionnelle, des médias…) depuis le printemps dernier et « la révolution dans les urnes » vantée dans la « Déclaration sur l’entente nationale », si chère à Orban. Par contre, on ne peut que regretter la mollesse de sa réaction face à des dérives démocratiques tout aussi inquiétantes, voire plus, dans beaucoup de pays européens, en particulier la France. Ces dernières semaines, la Hongrie a connu une campagne d’attaques des médias occidentaux, modèle de ce type de campagne où les journalistes, comme des moutons, font du buzz facile, non sans imprécisions, en allant dans le sens d’un imaginaire occidental regardant ces « pays de l’est » avec condescendance. De plus, cela permet aux médias dominants de l’ouest, de manière insidieuse, de laisser croire à leurs concitoyens qu’ils n’ont pas à s’inquiéter puisqu’ils veillent à ce qu’aucune dérive démocratique de ce genre ne soit possible. « Nous sommes sauvés » ! Malheureusement la réalité n’est pas si rose… en particulier en France… Ces dernières années, nous avons connu en France une dégradation inquiétante de notre belle démocratie, ce qui n’empêche pas nos leaders politiques de donner des leçons, en particulier à la Hongrie, avec une arrogance toute française. C’est ce que résume très bien le dernier rapport de Reporters Sans Frontière : « L’année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources et surtout un climat lourd de défiance envers la presse. La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. » En effet, la France c’est ce pays, modèle des droits de l’homme, qui purge des chroniqueurs politiques trop subversifs envers son pouvoir (Stéphane Guillon, Didier Porte et Gérald Dahan). C’est ce pays où les ordinateurs de journalistes (Le Monde, Le Point, Médiapart, rue89…) ayant le toupet d’enquêter sur des affaires dérangeantes (Bettencourt, Karachi…) pour son roi, pardon son président, disparaissent. « Pure coïncidence ? » C’est aussi ce pays où le Syndicat National des Journalistes écrit une lettre ouverte demandant : « est-il exact que la DCRI (Direction centrale des renseignements intérieurs) est amenée à s’intéresser à tout journaliste qui « se livre à une enquête gênante » pour le président de la République ». Lundi, l’Europe adressait un ultimatum à Budapest concernant sa désormais trop fameuse réforme des médias, soit un peu plus d’un mois après la validation de celle-ci par le parlement hongrois. Est-ce que cela est lié aux décisions économiques peu orthodoxes de virer le FMI, de taxer les banques et les produits financiers ou encore de taxer les multinationales, ces dernières étant allées récemment pleurnicher à Bruxelles… En tous cas, on ne peut que constater que la commission a bien fait son travail concernant la Hongrie. A quand autant de pugnacité contre les grandes puissances européennes ? En particulier contre la France ! Le véritable risque, avec cette façon de faire selon « deux poids deux mesures », est celui de renforcer le roi Orban dans son pays et de renforcer une culture de victimisation du peuple hongrois (déjà bien trop présente dans l’imaginaire magyar), ainsi qu’une défiance toujours plus grande envers une Europe qui n’en finit plus de décevoir… le peuple le plus europhile de la région. Articles liés : Orbán reçoit une volée de bois vert au Parlement européen Le journalisme suisse et le blanchiment de l’info Sarko L’Europe peut-elle faire plier Orbán le «tout-puissant» ?

Loi sur les médias : bonne nouvelle pour HU-LALA !

Loi sur les médias : bonne nouvelle pour HU-LALA !

26 janvier 2011 à 11 h 48 min 8 commentaires

Après avoir sollicité la NMHH, l’autorité de supervision de l’ensemble des médias hongrois, afin de s’informer des droits et devoirs de notre média vis-à-vis de la nouvelle loi d’encadrement du secteur médiatique en Hongrie, la réponse est tombée aujourd’hui : Le site d’informations HU-LALA n’est pas concerné par la législation en vigueur depuis le 1er janvier. Pas de démagogie cependant : ce n’est évidemment pas une réelle surprise. Mais par les temps qui courent, on n’est jamais trop prudent et mieux valait écarter toute incertitude vis-à-vis d’une loi dont le gouvernement lui-même peine à éclaircir les zones d’ombre et les points litigieux. Pour preuve : E-mail de la NMHH adressé à Hu-lala

Médias : Orbán prêt à en découdre avec ses détracteurs

Médias : Orbán prêt à en découdre avec ses détracteurs

16 janvier 2011 à 21 h 49 min 1 commentaire

Ceux qui ont cru qu’il serait facile de faire reculer le gouvernement hongrois sur sa loi sur les médias se sont lourdement trompés ! Dans une interview à paraître lundi dans le quotidien allemand Bild, le premier ministre a clairement affirmé qu’il n était pas prêt à se laisser dicter sa politique intérieure.

La « dérive » autoritaire de la Hongrie traitée en direct sur RFI

La « dérive » autoritaire de la Hongrie traitée en direct sur RFI

15 janvier 2011 à 16 h 00 min 10 commentaires

Dimanche 16 janvier 2011, en direct de 11h33 à 11h59, puis rediffusée de 20h33 à 20h59, la seconde partie de l’émission Carrefour de l’Europe sur Radio France Internationale sera dédiée à la Hongrie et à sa « dérive autoritaire » actuelle. Animé par Daniel Desesquelle, le débat réunira Zita Gurmai, eurodéputée socialiste hongroise (du principal parti d’opposition, MSzP), en ligne depuis le Parlement européen à Bruxelles, Pocs Balazs, journaliste, responsable de la rubrique européenne du quotidien « Népszabadsag » , en ligne depuis Budapest, et Palko Karasz, étudiant en journalisme à Sciences Po Paris. L’accroche de Daniel Desesquelle, journaliste à RFI : « La Hongrie entame la présidence tournante de l’Union européenne, depuis le 1er janvier 2011 et pour six mois, dans un climat délétère. En cause, une nouvelle loi sur les médias qui prévoit des sanctions notamment en cas «d’informations non équilibrées». La liberté de la presse est un des fondements de l’Union européenne et, de toutes parts, des voix se sont élevées pour critiquer cette dérive. Au-delà, cette affaire met en lumière le mode de gouvernement autoritaire de Viktor Orban, accusé par ses opposants de populisme. La présidence hongroise de l’Union européenne est bien mal partie. » Flashback sur 2010, l’année du retour à l’Autorité A défaut de s’être précisément prononcé sur sa réforme des médias pendant sa campagne, le premier ministre conservateur Viktor Orbán a prévenu tout le monde dès son retour au pouvoir : n’en déplaise aux socialistes – libéraux et à l’extrême droite incarnée par Jobbik, il allait être l’homme fort du retour à la souveraineté de l’Etat et à l’autorité en Hongrie. Plébiscité avec la FIDESz en avril dernier, lui et son gouvernement ont très vite annoncé leur réforme des médias, dès le mois de juin. Articles liés : Janos Martonyi fait la leçon aux journalistes à Paris « La démocratie hongroise est affaiblie, mais pas en danger » (TASZ) L’Europe peut-elle faire plier Orban « le tout-puissant » ? Edito : Comedia dell’arte Médias : Orbán souffle le chaud et le froid Manifestation de soutien aux journalistes de la radio nationale hongroise La presse hongroise de gauche se rebelle La Castration du quatrième pouvoir en Hongrie Les débuts de la tsarine des médias hongrois dans la pornographie ! Adoption de la loi sur les médias : « cause toujours… » Fini de rire pour les médias privés

Janos Martonyi interviewé par Caroline Crimet de France 24, le 10 janvier 2011 devant le Club Grande Europe au CAPE. Crédit : Jean-Louis Courleux

János Martonyi fait la leçon aux journalistes parisiens

15 janvier 2011 à 15 h 23 min 1 commentaire

En visite à Paris lundi matin, le ministre hongrois des Affaires Etrangères, János Martonyi, s’est courtoisement rendu devant le Club Grande Europe, association centrée sur l’Europe élargie, avant de se rendre à l’ambassade de Hongrie dans l’après-midi, pour parler des objectifs de la présidence hongroise de l’Union Européenne. Assailli sur la question des médias hongrois, c’est finalement M. Martonyi qui a donné une fessée aux journalistes parisiens, en français dans le texte. Toute l’Europe occidentale s’en inquiète, la Hongrie se trouve dans une conjoncture médiatique un peu spéciale actuellement, et fait l’objet d’une déferlante de critiques à son encontre depuis le début de sa présidence de l’UE. En entrant dans un jeu de question-réponses avec les journalistes des plus grandes rédactions de France, il savait bien, en arrivant, que parler uniquement d’Europe serait une tâche difficile. Sans trop de surprise, les journalistes français furent les plus désireux d’alimenter leurs papiers avec la question des médias en Hongrie, qu’ils jugent « liberticide ». Pas de chance pour ces derniers, leur ignorance en la matière a largement joué en la faveur du ministre hongrois qui – ironie du sort – s’est exprimé dans un français politiquement plus correct que celui de leur propre chef d’Etat, pourtant lui aussi d’origine hongroise. Il a pratiqué la langue de bois européenne d’usage et il ne leur a permis à aucun moment de continuer à produire de la « Hongrie spectacle ». Des rédactions aussi prestigieuses que celles du Monde, Radio France Internationale, TV5 Europe ou encore France 24, ont dépêché ce jour-là des journalistes encore bien trop tendres sur le sujet des médias hongrois pour que le ministre puisse se laisser fusiller (photo). Un optimisme hongrois presque déconcertant M. Martonyi a été clair d’entrée de jeu sur le sujet : « Il faut d’abord lire le texte de lois sur les médias hongrois pour le critiquer si vivement. C’est un texte difficile à comprendre, tant au niveau des références qu’au niveau des procédures administratives. » Il s’est ensuite dit optimiste quant à l’examen actuel du texte par la Commission européenne, en insistant sur le fait qu’il n’y avait aucune procédure juridique en cours, puis a déclaré qu’il fallait « un examen objectif sur une telle réforme, et non se fier à des préjugés, des opinions ou encore des émotions politiques« . Il a ensuite rassuré l’auditoire : « Ce n’est pas de mon devoir de critiquer la presse, au contraire, c’est à moi d’accepter ses critiques« , avant de rappeler, tout de même, que « le langage employé par la presse étrangère sur le sujet était trop fort, voire insultant pour la Hongrie« . Il en a d’ailleurs profité pour faire référence au président Barroso lui-même, qui soulignait, à Budapest vendredi dernier, que la Hongrie reste un pays démocratique, où l’Etat de Droit est respecté. Après avoir affirmé qu’il n’y aurait en aucun cas un retrait de la loi, il a laissé entendre du bout de la moustache qu’ « il n’était pas exclu pour son gouvernement d’adopter une législation adaptée selon les propositions qui seront faites par la Commission à Bruxelles« , si propositions il y a. Cependant, reprenant bien les déclarations de son premier ministre sur ce point, il a insisté sur le fait que « s’il devait y avoir des changements à faire, certains autres Etats membres devraient en faire de même, selon le principe de non-discrimination en vigueur au sein de l’UE« . « Il est bigrement difficile de mentir quand on ne connait point la vérité » Esterházy Péter Il aurait été souhaitable que la presse française puisse consulter notre entretien avec Tamas Szigeti, un des responsables de l’organisation TASZ, dédiée aux libertés civiles en Hongrie, avant de se frotter à Martonyi. Outre leurs approximations dans les prononciations, telles que « le Fidèche » ou encore « Tilosse radio », c’est surtout en critiquant systématiquement les débuts de la présidence hongroise de l’UE par le biais de la loi sur les médias qu’ils se sont cassé les dents tout seuls. En voici un exemple probant. Attaqué sur un rapprochement hasardeux entre « l’affaire Tilos rádio », l’expression de la jeunesse et la présidence eurosceptique tchèque de Vaclav Klaus au premier semestre 2009, il n’a pas manqué de rappeler que la majorité des Hongrois restent europhiles, surtout parmi les jeunes : « Il y a tellement de jeunes Hongrois qui ont attendu ce moment et qui se sont préparés pour la présidence hongroise, que je peux vous assurer que nous allons remplir notre mission comme il se doit. Quant à ma mission, c’est d’être là pour eux. » Et quand bien même l’épisode de l’Ice-T gate à Tilos aurait pu faire vaciller la confiance du « Zébulon » hongrois, la question était tellement mal posée que sa réponse fut trop facile. « D’abord, il faut apprendre à faire la part des choses entre les médias hongrois et l’Europe« , a t-il répondu avant de définitivement renvoyer le journaliste à l’école, en lui apprenant que dans le cadre de cette enquête,  Tilos tombe sous le coup de la législation antérieure à la réforme. La bonne question, qu’il aurait fallu poser au ministre, était plutôt celle de savoir pourquoi est-ce que le nouveau Conseil National des Médias (NMHH) souhaite sanctionner Tilos maintenant et créer ainsi le scandale, alors que l’ancien Conseil aurait pu le faire maintes fois auparavant, sur la base de la dite législation antérieure. La question que n’attendait pas Martonyi Pour venir en aide à ce « confrère », comme cela se fait dans ces cas-là, Hu-lala s’est donc permis de rebondir en demandant à M. Martonyi s’il ne trouvait pas cela dommage, que ce soit en réalité le NMHH qui ait finalement pu permettre de heurter les âmes sensibles des mineurs, puisque ce n’est qu’après la traduction des paroles du fameux Ice-T, que la grande majorité des jeunes ont pu comprendre le message quelque peu dérapant du rappeur. Dommage que János Martonyi n’ait pas souhaité répondre à cela franchement. Son attitude a néanmoins été très éloquente : il a d’abord fait semblant de ne pas comprendre, puis, la moustache presque tombante, il a finalement réussi à s’exprimer : « je suis ministre desLire la suite

Jour de mobilisation pour « la liberté de la presse hongroise »

Jour de mobilisation pour « la liberté de la presse hongroise »

14 janvier 2011 à 0 h 19 min 2 commentaires

La mobilisation populaire en faveur du retrait des lois relatives à la réforme du système médiatique en Hongrie n’a pas été bien virulente jusqu’à ce jour. C’est un euphémisme. Ce vendredi soir, une manifestation est prévue à Budapest sur Kossuth tér, et dans d’autres villes, comme Pécs. A ce jour, près de 7.000 internautes ont rejoint le groupe Facebook « Tüntetés a magyar sajtószabadságért » (manifestation pour la liberté de la presse hongroise) et ont prévu de descendre dans la rue. Et même s’il est probable, comme il se passe souvent avec ce type d’évènements Facebook, que moins de la moitié de ces « e-contestataires » ne passe effectivement à l’action, l’on pourrait quand même assister ce soir à la plus importante manifestation contre la réforme des médias. Et peut-être même au plus large mouvement d’opposition depuis le retour au pouvoir de la Fidesz de Viktor Orban, en mai dernier. Un autre groupe Facebook créé par Fölkel Robert, « Egymillióan a magyar sajtószabadságért », rassemble lui plus de 70.000 fans. Ce qui ne représente encore que 7% de l’objectif final, peu réaliste, d’un million de soutiens -c’est d’ailleurs la signification du nom du groupe « Un million pour la liberté de la presse »- mais qui constitue tout de même un score non-négligeable. 25.000 personnes ont rejoints le groupe sur les seuls deux premiers jours. Dans l’hebdomadaire Magyar Narancs, Babarczy Eszter, bénévole participant au projet, précise que ce mouvement n’a pas de rapport avec celui des étudiants organisateurs de la manifestation du 20 décembre, le jour même du vote du dernier volet de la loi sur les médias. Elle estime que « Nous ne sommes pas une communauté politique. Nous sommes réunis ponctuellement avec un but : détruire cette loi sur les médias. Il n’est pas réaliste d’espérer réunir un million de membres sur un total de 2,8 millions d’utilisateurs de Facebook en Hongrie. Mais avec 200.000 membres, nous pourrions alors être considéré comme une masse politique définie et que les politiciens ne pourraient pas ignorer. » Souhaitons leur bonne chance. Page Facebook « Tüntetés a magyar sajtószabadságért » Page Facebook “Egymillióan a magyar sajtószabadságért” Site officiel : Egymillióan a magyar sajtószabadságért Articles liés : Manifestation de soutien aux journalistes de la radio nationale hongroise Adoption de la loi sur les médias : « cause toujours… » La gauche se rebiffe en «Orbanie» ! L’Europe peut-elle faire plier Orbán le «tout-puissant» ? Edito : Comedia dell’arte

Médias : Orbán souffle le chaud et le froid

6 janvier 2011 à 12 h 16 min 0 commentaire

Le chaud pour l’Union Européenne que la Hongrie préside… et un froid glacial pour la France. Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi matin, le premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est dit prêt à modifier la loi sur les médias s’il s’avère qu’elle n’est pas en conformité avec les règles de l’Union Européenne… et si d’autres États européens font de même ! La France et son système médiatique en ont pris pour leur grade au passage. Un jour avant l’arrivée du président de la Commission européenne José-Manuel Barroso à Budapest pour entendre les explications du gouvernement hongrois sur ses mesures controversées, il apparaît que l’imprévisible Viktor Orbán n’est pas prêt à se laisser dicter sa politique intérieure sans réagir. Car s’il s’est dit effectivement prêt à revoir sa copie en cas d’incompatibilité avec le Droit européen, cela ne se fera pas sous la pression des critiques des autres États membres de l’Union, a-t-il fait savoir. Au contraire, si la Hongrie était contrainte d’amender son texte, la Hollande, l’Allemagne et la France, devraient en faire autant, selon lui. « La Hongrie acceptera toute procédure entamée par l’UE. Mais si ce passage de la loi hongroise sur les médias est amendé, alors les lois sur les médias en France, en Allemagne et aux Pays-Bas devront également être modifiées, puisqu’il n’y a rien dans notre législation qui ne soit dans leurs lois sur les médias« , a déclaré Orban, rapporté par Reuters. Le chef du gouvernement hongrois a rejeté les critiques des gouvernements allemands et français qu’il a jugé « prématurées« . « Je ne me souviens pas que la Hongrie ait jamais critiqué la loi française sur les médias« , a dit le premier ministre, selon des propos rapportés par l’AFP. Il a pointé du doigt le fait que, contrairement à la France, la Hongrie ne dispose pas de législation donnant le pouvoir au gouvernement de nommer le président de la chaîne de télévision publique de son pays. « Je n’ai jamais dit qu’il s’agissait d’une loi anti-démocratique« , a-t-il ajouté. Voila qui a le mérite d’être clair. M.  Wauquiez, ministre français chargé des affaires européennes, qui avait mis en garde contre ce type de posture de défiance de la part du leader hongrois et refusé de « donner des leçons à la Hongrie » doit rager contre le porte-parole de l’UMP François Baroin, par qui sont tombées les critiques françaises…

Manifestation devant la Magyar Radio le 4 janvier à Budapest (Corentin Léotard_Hulala)

Manifestation de soutien aux journalistes de la radio nationale hongroise

4 janvier 2011 à 22 h 56 min 7 commentaires

Une centaine de personnes s’est rassemblée mardi soir à Budapest devant le siège de la radio nationale hongroise, la Magyar Rádió, pour afficher son soutien à deux journalistes privés d’antenne pour avoir protesté contre les atteintes à la liberté de la presse en Hongrie. Quel décalage entre la surenchère médiatique internationale autour de la loi hongroise sur les médias et la quiétude de la Hongrie pourtant dénigrée de toutes parts ! Ils étaient en effet à peine plus d’une centaine, lundi soir dans la capitale hongroise, pour témoigner leur soutien aux journalistes pénalisés. Une centaine dont presque la moitié était constituée de journalistes, et parmi eux quelques journalistes étrangers venus prendre le pouls d’un pays qui, à en juger par le traitement médiatique qui lui est réservé, serait sur le point de sombrer une nouvelle fois dans la dictature. Les manifestants ont brûlé des cierges qu’ils ont déposés sur l’épaisse croute de glace qui recouvre les pavés devant le siège de la radio nationale, puis se sont dispersés après une petite heure sur place. Retour sur des faits rapportés par le journal 168 Óra Attila Mong, journaliste à Kossuth  Rádió, la France Inter hongroise en quelque sorte, a observé une minute de silence à l’antenne dans l’émission « 180 minutes » qu’il présente en hommage à la défunte liberté de la presse en Hongrie. C’était le matin du 21 décembre, quelques heures seulement après l’adoption du dernier volet de la vaste, et si controversée, réforme du secteur médiatique. Un geste qui a valu à ce journaliste, plusieurs fois primé pour ses travaux d’investigations, d’être partiellement suspendu, ainsi que le rédacteur Zsolt Bogár. Ferenc Gazsó L., le rédacteur en chef s’est désolidarisé de ses deux journalistes en estimant que leur action était individuelle et isolée et que la minute de silence observée était un acte « narcissique et exhibitionniste ». Quant au directeur de la radio, Zoltán Jónás, il a d’ores et déjà fait savoir qu’il allait engager une procédure à leur encontre pour faute professionnelle  sur la base de la législation sur le travail, et non sur celle relative aux médias. De Lajos Kossuth à MR1-Kossuth Rádió L’affaire ne manque pas d’ironie. Cette radio doit son nom à Lajos Kossuth, icône de la révolution hongroise de 1848 contre les Habsbourgs et qui reste dans la mémoire collective hongroise comme un « combattant de la liberté ». Or, Lajos Kossuth, qui a débuté sa carrière lui-même comme journaliste, avait perdu son poste au Hirlap Pesti sur un prétendu différent financier dont beaucoup estimaient en fait qu’il s’agissait d’une décision politique. Au cours des trois années suivantes, la permission de lancer son propre journal lui a été systématiquement refusée par le pouvoir…

Le porte-parole du gouvernement mardi matin sur France Inter

La France souhaite une modification de la loi sur les médias

4 janvier 2011 à 11 h 57 min 1 commentaire

Le ministre français du budget et porte-parole du gouvernement,  François Baroin, a déclaré ce mardi matin sur France Inter que la Hongrie, présidente de l’Union européenne, devait modifier sa loi entrée en vigueur le 1er janvier « incompatible avec la liberté de la presse ». Qualifiant le dispositif hongrois de « très spectaculaire », François Baroin a jugé qu’il constitue « une altération profonde de la liberté de la presse » et affirmé que « la France à l’instar des autres pays de l’Union souhaite une modification de ce texte« . « Le texte tel qu’il est présenté et que je l’ai lu est incompatible avec l’application d’une certaine idée de la liberté de la presse, validée par les traités européens. », a aussi déclaré le porte-parole du gouvernement. Le gouvernement français a donc finalement été rattrapé par l’emballement médiatique autour de commentateurs politiques n’hésitant pas à agiter le spectre de la mort politique de l’Europe si celle-ci n’intervenait pas dans les affaires intérieures hongroises pour obtenir le retrait de cette loi. Tollé général oblige, la France a, de mauvaise grâce, dû sortir de son silence. Il faut dire que cette loi -dont les associations internationales de journalistes estiment qu’elle viole la liberté de la presse- votée une semaine seulement avant sa prise de présidence et au moment même où les projecteurs sont braqués sur la Hongrie, fait désordre au sein de l’UE. Elle embarrasse les représentants politiques autres Etats membres au mauvais moment. C’est en tout cas ce qu’a semblé dire, peut-être malgré lui, François Baroin ce matin. « La position de tous les Etats membres de l’UE doit être de nature suffisamment forte sur le plan politique et diplomatique pour permettre au gouvernement hongrois d’avoir une présidence plus sereine en mettant entre parenthèses ce texte. » Entre parenthèses ? Pour faire appliquer ce texte en catimini, une fois que la presse européenne aura détournée le regard après la fin de la présidence de l’UE ? Souvenons-nous qu’il y a quelques jours, Laurent Wauquiez, ministre chargé des affaires européenne, avait refusé de prendre position sur cette question et souhaité ménager la nouvelle présidente de l’Europe, estimant que lui donner des leçons « braquerait les gens » et  serait, au final, contre-productif. A la lumière du classement de Reporters Sans Frontières sur la liberté de la presse [La Hongrie est au 23è rang mondial et la France 44è] et des récents scandales d’écoutes de journalistes français et de cambriolages de rédactions, le peu d’empressement de la France à condamner le gouvernement hongrois est finalement bien compréhensible. Articles liés : La France refuse de faire la leçon à la Hongrie Le ministre français des affaires européennes en visite à Budapest Liberté de la presse en Hongrie : quelques critiques et beaucoup de silences… Adoption de la loi sur les médias : « cause toujours… » Castration du quatrième pouvoir en Hongrie Les débuts de la tsarine des médias hongrois dans la pornographie ! Médias : La Hongrie au centre des critiques Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses

La presse hongroise de gauche se rebelle

La presse hongroise de gauche se rebelle

3 janvier 2011 à 11 h 07 min 0 commentaire

La presse hongroise est touchée…mais pas encore tout à fait coulée. Dans un geste de défiance hautement symbolique vis-à-vis du gouvernement et de son bras armé au service du contrôle des médias, la NMHH, les deux quotidiens de gauche Népszabadsag et Népszava consacrent leur UNE entière de ce lundi à protester contre la loi sur les médias entrée en vigueur le 1er janvier et qui restreint la liberté de la presse en Hongrie. « La liberté de la presse touche à sa fin en Hongrie. » Tel est le message décliné en 23 langues de l’Union européenne en UNE du Népszabadsag, le plus grand quotidien hongrois, proche du parti socialiste et qui se définit comme libéral de gauche. Ce mouvement de protestation est relayé par le quotidien berlinois Die Tageszeitung. « [La loi sur les médias] sert les efforts autoritaires du gouvernement Fidesz-Kdnp en lui créant une opportunité de punir, d’interdire et éventuellement de détruire tout ceux qui ont des opinions divergentes », dénonce le Népszabadsag (La liberté du peuple). De son côté, Népszava (La voix du peuple) a imprimé sur sa première page, en anglais et en hongrois, « La liberté de la presse est un droit fondamental dans un Etat de l’Union européenne. Nous devons défendre nos droits démocratiques en Hongrie. Nous exigeons la liberté de la presse. » Dans les rédactions de Népszabadsag et Népszava, les journalistes espèrent que ces actions, qui pourraient faire date dans l’histoire de la presse en Hongrie, contribueront à faire réagir une Union Européenne encore très silencieuse sur l’évolution politique de ce pays. Un groupe Facebook s’est constitué pour réclamer le retrait du paquet de lois refondant le secteur des médias : Egymillióan a magyar sajtószabadásért (Un million pour la liberté de la presse en Hongrie). Lundi matin, le groupe rassemblait près de 52.000 personnes.

Laurent Wauquiez, le 2 décembre à Budapest (Corentin Léotard_Hulala)

La France refuse de faire la leçon à la Hongrie

31 décembre 2010 à 9 h 44 min 0 commentaire

Le ministre délégué aux affaires européennes, Laurent Wauquiez, estime que la France n’a pas à intervenir sur la question de la réforme des médias en Hongrie, rapporte Jean Quatremer, sur son blog d’actualité européenne. « [Paris] refuse d’aller dans le mur en donnant des leçons à la Hongrie », a déclaré le jeune  ministre, expliquant cette position par le fait qu’elle serait contre-productive et risquerait de « braquer les gens ». Depuis son adoption le 21 décembre, on attendait une réaction officielle de la France sur cette loi qui entrera en vigueur ce soir à minuit et dont les syndicats de journalistes hongrois et internationaux considèrent qu’elle porte atteinte à la liberté de la presse. Maintenant on sait, la France s’est rangée aux côtés des muets qui préfèrent ne pas se fâcher avec la très prochaine présidente de l’Union Européenne. M. Wauquiez, qui admet néanmoins que le texte de loi « dont je ne dis pas qu’il ne pose pas des problèmes » se veut optimiste et croit savoir que le gouvernement hongrois serait « prêt à faire des adaptations ». Viktor Orban en pleine confiance à domicile Le premier ministre hongrois a pourtant clairement exclu l’éventualité de faire machine-arrière. Encouragé par la mollesse des réactions suscitées au niveau européen, il a déclaré le jour même de Noël sur la chaîne privée Hir TV que « Rien n’est plus éloigné de nos intentions que de modifier la loi sur les médias. […] Nous n’allons pas avoir peur de quelques critiques, ou de nombreuses critiques venant de l’Europe de l’Ouest ou de plus loin encore, et modifier les lois, car cela serait caractéristique d’un pays qui souffre de manque de confiance en soi : nous ne sommes pas ce pays« , a-t-il prévenu. Pour le gouvernement hongrois, ce n’est pas de l’intérieur non plus que vient la menace. Sa loi y est passée comme une lettre à la poste. Bien sûr la profession s’est indignée via des communiqués de la part des syndicats de journalistes hongrois et quelques grands hebdomadaires ont publié page blanche en signe de protestation, mais c’est tout. En dehors d’une élite de gauche déchue de son pouvoir et de quelques étudiants, jamais l’opinion publique ne s’est émue de cette « reculade sociale » et encore moins mobilisée. Les manifestations organisées n’ont jamais atteint le millier de mécontents. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer que le premier ministre Orban se laisse attendrir par quelques jérémiades européennes, lui qui considère avoir été porté au pouvoir par une « révolution des urnes » et qui se sent investit d’une mission historique, et lui qui a tellement de comptes à régler avec ses anciens adversaires dans son pays. Retrouvez le blog de Jean Quatremer A propos de la présidence hongroise de l’UE : Le ministre français des affaires européennes en visite à Budapest Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises « L’autre » Orban parle d’Europe à Paris UE : l’opération séduction de Viktor Orban Présidence de l’UE : la Hongrie est-elle prête ? A propose de la réforme des médias : Liberté de la presse en Hongrie : quelques critiques et beaucoup de silences… Adoption de la loi sur les médias : « cause toujours… » Castration du quatrième pouvoir en Hongrie Les débuts de la tsarine des médias hongrois dans la pornographie ! Médias : La Hongrie au centre des critiques Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez

Budapest, Szabadsage tér, lundi 20 décembre (Hu-lala)

Liberté de la presse en Hongrie : quelques critiques et beaucoup de silences…

23 décembre 2010 à 20 h 51 min 4 commentaires

Force est de constater que gouvernement hongrois n’a pas pris dans la figure la volée de bois vert à laquelle on pouvait s’attendre après l’adoption de la loi sur les médias, lundi soir, qui restreint la liberté de la presse en Hongrie. Où est l’Europe politique ? Trois jours après l’adoption de la nouvelle législation, aucun politicien européen de premier plan n’a encore osé critiquer le gouvernement hongrois et son premier ministre Viktor Orban pour cette mesure. Comment alors ne pas comprendre que les Etats européens ne souhaitent pas se fâcher avec la Hongrie, alors que celle-ci va prendre la présidence de l’Union européenne dans quelques jours à peine ? A moins que la situation politique interne d’un pays de l’Union européenne ne soit considérée que comme une affaire interne qui n’intéresse pas les autres membres. Après 24h d’un silence assourdissant de la part de tous les Etats membres et des institutions européennes, l’Allemagne est finalement sortie, très timidement, de sa réserve. Non pas par la voix de la chancelière Angela Merkel elle-même, mais par celle du simple porte-parole adjoint du gouvernement, Christoph Steegmans, qui a gentiment rappelé mercredi qu’ « En tant que pays qui va prendre la présidence de l’UE, la Hongrie assume une responsabilité particulière pour l’image de l’ensemble de l’Union dans le monde« . Au Parlement européen, seul le groupe des Verts a demandé à la Commission et aux gouvernements nationaux de l’Union d’exiger son retrait. A Bruxelles, la Commission européenne n’a pas daigné réagir ni apporter son point de vue  de manière spécifique sur les menaces pesant sur les médias en Hongrie. « La Commission attache une valeur très importante à la liberté de la presse et au pluralisme des médias et nous suivons cette affaire de très près« , s’est contenté de communiquer la Commission via un petit porteur de parole, rapporté par l’AFP. La Commission ne s’est pas risquée non plus à se prononcer sur l’affirmation du gouvernement hongrois selon laquelle le texte de loi votée lundi est conforme aux normes européennes. « Une concentration des pouvoirs sans précédent dans les démocraties européennes » _ OSCE La seule instance européenne à avoir sévèrement condamné, à ce jour, le gouvernement hongrois est l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. « Je crains que le parlement hongrois ait adopté une législation des médias qui, si elle est mal utilisée, pourra réduire au silence les médias critiques et le débat public dans le pays« , a indiqué dans un communiqué la représentante de l’OSCE pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic. « Une telle concentration des pouvoirs dans des autorités de régulation est sans précédent dans les démocraties européennes, et elle porte préjudice à la liberté« , a ajouté Mme Mijatovic. Nous attendons encore d’autres réactions… Lire le rapport complet de l’OSCE Articles liés : Adoption de la loi sur les médias : « cause toujours… » Castration du quatrième pouvoir en Hongrie Les débuts de la tsarine des médias hongrois dans la pornographie ! Médias : La Hongrie au centre des critiques Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez

Logo appl. Iph. du Népszabadsag On Line

Castration du quatrième pouvoir en Hongrie : le jour J

20 décembre 2010 à 8 h 00 min 2 commentaires

Mise à jour : C’est aujourd’hui, lundi 20 décembre, que le Parlement hongrois doit voter le texte de loi clôturant une vaste réforme du secteur des médias, perçue par l’ensemble des journalistes et éditeurs, en Hongrie et à l’étranger, comme une grave atteinte à la liberté de la presse. Après avoir refusé de corriger un article paru en fin de semaine dernière, commentant la fonction d’Annamária Szalai, présidente du Conseil national des Médias (CNM), le journal Népszabadság s’est immédiatement attiré les menaces de l’autorité. Si la réforme des médias hongrois était déjà en place, le premier quotidien libéral de Hongrie (comprendre « social -libéral ») serait sous le coup d’une amende de plusieurs dizaines de millions de forints et aurait déjà mis la clé sous la porte. Dans le différend qui oppose la rédaction de Népszabadsag et le Conseil National des Médias (Médiatanács), on assiste à un véritable cas d’école pour comprendre la réforme des médias et l’atteinte à la liberté d’expression des journalistes en Hongrie. Grâce à la main mise du CNM sur les médias publics, et au renversement de ses prérogatives à l’encontre des médias privés, la « contre-révolution » du gouvernement conservateur de Viktor Orbán dans la presse est en marche. De simples interprétations qui dérangent Dans l’article publié le 10 décembre sur nol.hu (site Internet du journal), les auteurs rapportent qu’avec la réforme, Annamária Szalai, nommée le 11 août dernier par le premier ministre Orbán à la tête du CNM, deviendra la patronne de quelques 3000 employés des médias publics, tels que l’agence de presse MTI, Magyar Rádió, et les chaînes de télévision MTV et Duna televízió, entre autres. L’article interprète également deux faits dont la divulgation n’a pas plu au CNM et à sa présidente : que tous les biens et moyens des médias publics seront détenus par le Conseil, et que sa présidente y détient tous les pouvoirs de décision. La moindre provocation coûtera cher aux médias « de gauche » Le jour-même, le Conseil a immédiatement ordonné à Népszabadsag de corriger ces trois interprétations, jugées provocantes. Au cours du week-end, après le refus de la rédaction, l’ordre a tout de suite été suivi d’une menace :  à partir de janvier prochain, lorsque le projet de loi sur les médias sera voté, et s’il n’y a pas de correction, le journal pourra être sous le coup d’une amende allant jusqu’à 25 millions de forints (91 000 euros) et son directeur pourrait écoper de 2 millions d’amende (plus de 7000 euros). Lundi 13 décembre, toujours uniquement sur nol.hu, le refus de corriger est justifié par le fait que la rédaction juge ces trois interprétations de la réforme des médias correctes. Le « Népszabi » est aussi dans son bon droit, du moins pour l’instant. D’abord, selon le règlement encore en vigueur en Hongrie, le contenu en ligne n’est toujours pas passible de telles sanctions (ni même de corrections), et il se trouve que l’article du 10 décembre n’est pas paru dans une version imprimée. De plus, selon le journal, le CNM se met lui-même en porte-à-faux en adoptant cette attitude, puisque selon le règlement, une telle demande du Conseil aurait dû être précédée d’une plainte déposée par Annamária Szalai en personne et d’un jugement du tribunal en sa faveur. Les journalistes « gauchistes » peuvent donc encore faire les malins, mais plus pour très longtemps. Le retournement des prérogatives du CNM prévu par le projet de loi C’est dans ce cas de figure que l’on assiste à une « contre-révolution ». Avec la réforme votée, il n’y aura plus d’épisode judiciaire pour régler un contentieux entre la surveillance du Conseil et le contenu jugé « déséquilibré » publié par un média, fût-il privé. Si le Conseil juge qu’il faut corriger quelque chose, il faudra corriger, au risque de devoir payer une amende allant jusqu’à 25 millions HUF immédiatement (chose qu’aucune rédaction actuellement en Hongrie n’est capable de supporter selon Népszabadsag). Le recours judiciaire pour un journal ne pourra se faire qu’après la correction ou après l’amende, c’est à dire après avoir fermé ses portes. Articles liés : Les débuts de la tsarine des médias hongrois dans la pornographie ! Médias : La Hongrie au centre des critiques Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Médias : les débuts d’Annamária Szalai dans la pornographie

Médias : les débuts d’Annamária Szalai dans la pornographie

16 décembre 2010 à 12 h 02 min 0 commentaire

Le 11 août dernier, le magazine hongrois 168 óra rapportait que Annamária Szalai, alors fraîchement nommée par le premier ministre Orbán à la tête du très controversé Conseil national des Médias pour 9 ans, avait un CV particulièrement « épicé » dans le domaine de l’édition. Selon le magazine, celle qui deviendrait la nouvelle « tsarine » des médias hongrois a fait ses débuts dans l’édition de magazines érotiques. Le libéralisme de 1991 laisse place au conservatisme de 2011 En 1991, du haut de ses trente ans et à l’aube du libéralisme en Hongrie, Szalai devient rédactrice en chef de Miami Press, un journal entièrement dédié aux corps féminins dénudés, publié dans le département de Zalaegerszeg. Cependant la publication du magazine tourne très court ; les mœurs sexuelles de la Hongrie post-communiste étant probablement encore trop timorées. Les premières mesures du gouvernement Orbán élu en avril dernier à la suite des législatives en Hongrie ont été particulièrement remarquées par leur orthodoxie dans le domaine de la morale. Pourtant, étrangement, le passé d’éditrice de Szalai, qui a aujourd’hui tous les pouvoirs dans la presse et l’info – communication hongroises ne semble pas l’avoir dérangé. De 1998 à 2002, elle occupe un siège de député Fidesz au Parlement. Ensuite, après les élections la même année, elle quitte son poste pour devenir l’émissaire de la Fidesz à l’ORTT, organe de contrôle qui supervise le fonctionnement des radios et des chaînes de télévision hongroises. Peut-être est-ce alors sa fidélité « inébranlable » à Viktor Orbán qui lui vaut toute la confiance du premier ministre actuel. Dans la plupart des pays libéraux et démocratiques, la carrière politique d’Annamária Szalai en aurait pris un coup. Pourtant, en Hongrie, elle est passée tranquillement à travers les mailles du filet médiatique, qui sont, il faut bien le dire, très peu resserrées lorsqu’il s’agit d’investigation sur les responsables politiques ou sur la mafia. L’information sur les activités de Mme Szalai en 1991 a bien été relayée çà et là depuis 2003 seulement, mais elle n’a jamais fait grand bruit. 20 ans après, quoi de mieux qu’une pornographe repentie pour surveiller les mœurs des médias ? Défense des valeurs religieuses et familiales Ces dernières années, Szalai a été rarement questionnée sur son expérience dans l’édition érotique, mais lorsque que cela a été le cas, elle a rétorqué que cela faisait maintenant partie du passé, et qu’heureusement, cela ne lui a jamais porté préjudice dans son parcours politique et médiatique. Et pour cause… Au-delà de son repentir, elle se pose depuis comme le plus fervent défenseur des valeurs familiales chrétiennes. Selon elle, les enfants hongrois doivent être protégés contre toutes sortes de programmes qui « peuvent influencer négativement leur développement physique, intellectuel ou moral, surtout en montrant la violence et la représentation directe et réaliste du sexe ». Sources : 168ora.hu Article lié : La castration du quatrième pouvoir

Médias : La Hongrie au centre des critiques

Médias : La Hongrie au centre des critiques

14 décembre 2010 à 22 h 50 min 2 commentaires

Deux associations internationales de journalistes ont adressé une lettre ouverte au premier ministre hongrois Viktor Orban, dans laquelle ils le pressent d’abandonner le projet de loi sur les médias, qui menace, selon eux, la liberté de la presse en Hongrie. La European Newspaper Publishers’Association (ENPA) et la World Association of Newspapers and News Publishers (WAN-IFRA) s’inquiètent dans cette lettre que la nouvelle législation exposerait les journalistes et les éditeurs à de lourdes amendes s’ils refusent de donner leurs sources ou si le contenu est jugé inapproprié et déséquilibré  par l’instance de contrôle étatique Nemzeti Média és Hírközlési Hatóság (NMHH). Dans cette lettre, le projet de réforme du gouvernement hongrois est qualifié de „grand retour en arrière et contraire aux principes démocratiques comme la liberté de la presse ainsi qu’aux droits humains universels”. La nouvelle législation nuira, selon ENPA et WAN-IFRA, à la qualité du journalisme et à l’indépendance de l’information en Hongrie. ”Nous craignons que cette loi puisse être détournée et puisse infliger des dommages financiers aux journaux, basés sur des approches subjectives à des fins personnelles”, préviennent les deux associations. L’opposition socialiste, avant elles, avait estimé que ces réformes „sur-mesure” n’étaient destinées qu’à assurer la réélection de la Fidesz en 2014. ENPA et WAN-IFRA déclarent aussi conjointement que la nouvelle législation „constituerait une menace sérieuse pour la liberté de la presse et aurait, en particulier, un fort impact négatif sur le journalisme d’investigation.” Cela chagrinera sans doute beaucoup Viktor Orban d’apprendre que cette nouvelle loi signerait l’arrêt de mort du journalisme d’investigation, déjà bien timide en Hongrie… Les auteurs du message jouent sur la fibre sensible et nationaliste de M. Orban, en appellant à la sauvegarde de la grande tradition de liberté du peuple hongrois, référant même aux révolutions de 1848 et 1956. L’association ENPA représente 5200 titres de presse locaux, régionaux et nationaux, dans 25 pays européens. WAN-IFRA est une organisation internationale avec un statut de représentant auprès de l’ONU, de l’UNESCO et du Conseil de l’Europe. Articles liés : Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Radios : Des quotas en 2011 !

Radios : Des quotas en 2011 !

13 décembre 2010 à 16 h 58 min 4 commentaires

La semaine dernière, quart.hu a annoncé que les députés de la majorité devraient prochainement augmenter le quota de chansons hongroises à 40% du volume total journalier des diffusions musicales à la radio en Hongrie. Une mesure de protection de la langue nationale dans les médias hongrois, qui n’est pas sans rappeler la loi française du 1er février 1994 (« loi Carignon »). István Pálffy, ancien animateur radio et présentateur de journaux télévisés hongrois, ainsi que deux autres députés Fidesz, ont soumis un amendement au projet de loi sur les médias qui crée la polémique chez les journalistes depuis plusieurs mois. Cet amendement prévoit d’augmenter le quota de 25% stipulé dans le projet dès le mois dernier. István Pálffy, László L. Simon et Zoltán Németh ont précisé que la diffusion d’un même morceau plusieurs fois dans une journée ne pouvait compter dans le dit quota. « Back to the French Nineties » Si l’on s’en réfère à l’expérience radiophonique française depuis bientôt 17 ans, le quota des 40% garantira certainement la survie de la langue magyare dans le média, mais il ne garantira pas pour autant la qualité musicale de la diffusion. D’autant que depuis cette époque, les groupes français qui ont le plus été reconnus par leur qualité artistique, tant en France qu’à l’étranger, ont pour la plupart d’entre eux une inspiration anglaise, sinon anglophone (Air et Nouvelle Vague, pour ne citer qu’eux !) Autre changement, au moins un quart des chansons hongroises diffusées par les radios devront être des chansons produites moins de cinq ans avant leur diffusion, et non trois ans comme le prévoyait le projet initial. Nous ne pouvons alors résister à la tentation de reprendre la question judicieuse et amusante de notre confrère américain Erik D’Amato, directeur de l’édition anglophone en ligne « Political Pest » : de quelle façon les stations de radio devront appréhender des morceaux tels que Casino Twist, tube mi magyar – mi anglais de 1980, du groupe Hungária ? Articles liés : Fini de rire pour les médias privés Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Fini de rire pour les médias privés

Fini de rire pour les médias privés

5 décembre 2010 à 19 h 16 min 2 commentaires

Après avoir mis en coupe réglée les médias publics malgré les indignations internationales de la profession, le gouvernement hongrois s’attaque maintenant à la liberté de parole des médias privés. Cette semaine, plusieurs journaux et magazines  publient « page blanche » en Une, en signe de protestation. Ce texte prévoit de conférer des pouvoirs étendus à l’Etat sur les médias privés. L’Etat, via un organe de surveillance des médias, aurait le pouvoir de surveiller les publications et les sites web privés et de leur imposer des amendes s’il juge une couverture ou le contenu d’un texte « déséquilibré ». Le Parlement a « débattu » du texte mercredi dernier et l’approuvera vraisemblablement le 13 décembre. « L’angoisse de la page blanche » Les hebdomadaires Elet es Irodalom et Magyar Narancs ont respectivement publié avec une première de couverture vierge jeudi et vendredi pour protester contre le projet de loi qui vise à ériger le Conseil des médias en autorité de contrôle gouvernemental sur les médias hongrois imprimés et en ligne. Pour Endre Bojtár, rédacteur en chef de l’hebdo politique et culturel de gauche, Magyar Narancs : « la Une blanche est la forme la plus visible de protestation » contre cette réforme qui relègue la liberté d’expression parmi « les notions du passé« . On peut en effet s’en rendre compte sur la photo, ici à gauche. Plusieurs autres journaux, tels que les quotidiens Nepszava et le portail d’actualités en ligne Hirszerszö.hu, ont exprimés cette semaine leur soutien à la décision éditoriale des deux hebdos. Selon Erzsebet Menczer, député Fidesz et membre du comité de rédaction du projet de loi, n’importe qui est « libre de dire ou de publier ce qu’il veut en Hongrie ». Lorsqu’on jète un oeil au site kuruc.info, difficile de la contredire… Elle a également ajouté en réponse à la réaction des organes de presse privés que le projet de loi est en accord avec la réglementation européenne concernant la garantie de la liberté de la presse. Officiellement, et sans vergogne, le gouvernement a enfin annoncé que cette régulation servira les intérêts des professionnels des médias, en garantissant leur liberté tout en protégeant « l’intérêt public ». Dans le cadre du projet de loi, la nouvelle autorité de contrôle du secteur des médias Hongrois a de larges pouvoirs pour imposer des sanctions financières. Les journaux sont passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à 25 millions de forints, soit 89.000 euros, et jusqu’à  10 millions HUF pour les sites web d’actualités. Les chaînes de télévision et les stations de radio pourraient, elles, être condamnées à des amendes comprises entre 50 millions et 200 millions de forints pour ce que l’autorité jugera comme des « infractions ». Articles liés : Le journalisme d’investigation menacé par la loi sur les médias Réforme des médias : acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Spots de campagne : la Commission électorale donne raison à Jobbik

Spots de campagne : la Commission électorale donne raison à Jobbik

28 septembre 2010 à 14 h 37 min 0 commentaire

Selon la décision rendue lundi par la Commission Nationale Electorale (OVB), la décision de la Magyar Televizio de ne pas diffuser les spots de campagne de Jobbik, pour les élections municipales du 3 octobre, est illégale. Il est donc possible, dès aujourd’hui, de recevoir depuis chez soi les messages de l’extrême-droite dénonçant tout à la fois les politiciens corrompus, les multinationales et le « crime tsigane ».

Réforme des médias : acte II

Réforme des médias : acte II

17 septembre 2010 à 0 h 32 min 2 commentaires

En début de semaine, le Parlement hongrois a largement voté en faveur de la mise en place du projet gouvernemental controversé : la refonte totale du secteur des médias. Malgré les critiques virulentes de l’OSCE, quelques jours auparavant. Voté lundi avec 245 voix contre 92, le décret stipule que la réforme doit assurer « un service public des médias libre et indépendant, la liberté d’expression et de la presse, garantir l’indépendance, l’équilibre et l’objectivité de l’information et l’indépendance de la télévision hongroise, de la radio hongroise, de Duna Television, et de l’agence MTI, sous le contrôle de la société. » Au début de la semaine précédente, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) avait porté un sérieux coup au projet de réforme du gouvernement hongrois en le qualifiant de « menace pour la liberté de la presse”. Dans une lettre adressée au ministre hongrois des Affaires étrangères, Janos Martonyi, la représentante de l’OSCE pour la liberté des médias, Dunja Mijatović, pressait le gouvernement de faire marche arrière, sous peine de « restreindre considérablement le pluralisme des médias, de réduire l’indépendance de la presse, d’abolir l’autonomie des médias de service public et d’imposer un effet paralysant sur la liberté d’expression et le débat public, tous essentiels pour la démocratie. » Ces critiques ont depuis été reprises par un grand nombre d’organes de la presse européenne. Bruxelles, saisie par des députés issus de plusieurs pays européens, a, de son côté refusé, de s’immiscer dans le débat qui agite la Hongrie. « La Commission européenne est pleinement dédiée à la protection des libertés fondamentales. Toutefois, le corps exécutif de l’UE ne voit à l’heure actuelle aucune raison d’intervenir », a estimé Neelie Kroes, commissaire européen en charge de ces questions. L’enjeu est de taille car c’est tout le paysage médiatique public qui se trouvera bouleversé par cette vaste réforme. Concrètement, la télévision nationale MTV, la radio nationale MR, ainsi que la télévision par satellite Duna TV et l’agence de presse MTI vont être regroupées au sein d’une même entité appelée „NMHH” dont le chef sera nommé par le Premier ministre lui-même, pour une période de neuf ans. Le Parlement, où la Fidesz de Viktor Orban détient les deux-tiers des sièges nommera les membres de son conseil d’administration… Ceci concerne la première partie de la réforme, qui a déjà été adoptée au mois de juillet, par 260 voix contre 86. Les décrets restant à passer, ce mois de septembre, auront pour objet la création d’un Conseil des médias qui jouera le rôle d’autorité de régulation du secteur et la nomination, pour neuf années aussi, de son chef. Articles liés : Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses

Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses

28 juin 2010 à 14 h 12 min 1 commentaire

En milieu de semaine dernière, l’inquiétude des professionnels des médias hongrois a gagné Bruxelles : un des plus gros lobbies européens de journalistes s’est mobilisé contre la réforme des médias publics hongrois, récemment proposée par le gouvernement. Selon la fédération européenne des journalistes, les mesures y figurant feraient revenir la vie médiatique hongroise à l’ère communiste, au temps où un seul parti gérait les affaires de l’Etat et supervisait du même coup son appareil de propagande. Dans un futur proche et par soucis de comparaison, les conséquences de ce premier grand chantier de Viktor Orban en Hongrie pourraient bien nous rappeler les changements en profondeur dont fait l’objet l’audiovisuel public français depuis plus d’un an et demi. Cette semaine d’ailleurs, c’est encore Radio france qui a fait les frais de la politique médiatique de celui qu’il est désormais convenu d’appeler son « actionnaire ». « Cause toujours… » Maintenant que la FIDESz (par ses parlementaires Antal Rogan et Andras Cser-Palkovics) a décidé de s’y attaquer, les jours sont maintenant comptés pour la vieille loi de 1996, qui avait mis en place un système de régulation des médias communément jugé « trop politisé et inefficace » aujourd’hui. Il y a seulement deux semaines, le gouvernement a annoncé son projet au moment même où il lançait le débat au parlement. Lundi dernier, les premiers amendements y étaient votés. Du point de vue de l’opposition, des syndicats de journalistes nationaux, et d’ONGs, c’est donc la construction de la réforme, sans prendre le temps de la réflexion ni celui de la consultation, qui pose problème. Mercredi au Parlement, certains représentants de ces groupes étaient enfin invités à faire part de leur sentiment, et c’est bien ce point de vue qui a primé, suivi de la suspicion, à l’égard de la FIDESz, de vouloir mettre la main non seulement sur les médias publics, mais aussi sur le secteur tout entier. Qu’importe. Avec les deux tiers de la majorité au Parlement et en assurant Pal Schmitt, l’un de ses fidèles, à la Présidence de la République (le président de la Cour suprême et le procureur général seront nommés par ce dernier), la FIDESz n’aura sans doute aucun mal à rendre ce projet constitutionel et à le faire voter. Politique et médias : fini de rire! Pendant ce temps-là, en France, après que France télévisions n’ait vu son indépendance et sa qualité de programmes réduites par l’interdiction de diffuser des pubs après 20 heures, c’était Radio France qui perdait le sens de l’humour. On apprenait, jeudi matin, le départ forcé de ses deux humoristes politiques principaux, alors que la direction est elle-même fraïchement nommée par le président Sarkozy. Ainsi on peut, ci-dessous, apprécier respectivement la dernière chronique de Stéphane Guillon et celle de Didier Porte sur France Inter. Philippe Val, directeur des programmes d’Inter et ami personnel de Carla Bruni, s’est finalement défendu d’agir selon les souhaits de l’Elysée, après un long silence auquel il n’avait, autrefois, pas habitué ses lecteurs de Charlie Hebdo : « C’est du fantasme, On accuse sans preuve. Ni Jean-Luc Hes (directeur de la station) ni moi n’avons subi de pression ». « Cela fait un an qu’on dit qu’il y a des limites à ne pas dépasser, celles de la loi. L’injure et la diffamation sont sanctionnées. La non-reconduction de leurs contrats n’est pas politique mais fondée sur leur comportement », a-t-il afirmé. Rappelons cependant qu’aucune plainte à l’encontre de Porte ni de Guillon n’a jamais été déposée. Rappelons également que ces deux-là peuvent se targuer de rassembler plus de 2 millions d’auditeurs quatre matins par semaine en prime time. De plus, l’affaire Porte – Guillon n’est intervenue que quelques jours après que M. Sarkozy ne menace le rédacteur en chef du Monde – quotidien national de référence – de supprimer l’aide de l’Etat au journal si ce dernier s’apprêtait à être racheté par « un groupe d’hommes d’affaires de gauche »… Sans même avoir à parler de l’avalanche d’un certain nombre de scandales qui touchent plusieurs ministres et proches collaborateurs du gouvernement, on peut penser que pour la communication gouvernementale du mois de juin, la Coupe du monde de football et le fiasco qu’y ont vécu les Bleus de France tombent à pic. Bien qu’en Hongrie les médias s’expriment différemment en général, il est probable que la situation dégénère de la même façon qu’en France, toutes proportions gardées. Dans une Hongrie à nouveau dominée par des valeurs conservatrices, on peut s’imaginer que la satire, en particulier, n’a peut-être pas beaucoup de beaux jours devant elle. Dans un régime où l’exécutif et le législatif sont dominés par un chef et un parti, la contestation et la demande d’un débat public ne font de toute façon pas le poids face à la volonté de chefs d’ « Etats forts » de contrôler ce qu’ils peuvent encore dans leur pays. Articles liés : La réforme des médias pointe son nez Orban, façon « Sarkozie » En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán? Médias : merci MTI ! Le journalisme suisse et le blanchiment de l’info Sarko

La réforme des médias pointe son nez

La réforme des médias pointe son nez

17 juin 2010 à 0 h 09 min 2 commentaires

Les débats sur la réforme des médias souhaitée par la FIDESZ ont débuté en début de semaine au parlement hongrois, sur fond de forte contestation de l’opposition qui dénonce une loi sur-mesure pour le pouvoir. En jeu, rien de moins que l’indépendance des médias hongrois vis-à-vis du gouvernement. Après avoir passé des lois relativement symboliques et finalement pas si conflictuelles (sur la double nationalité et le Jour de l’Union nationale), les choses sérieuses commencent pour le gouvernement, car il s’agit cette fois de s’attaquer à un domaine extrêmement sensible pour une démocratie. Officiellement, les buts affichés de cette réforme du secteur des médias sont de rendre son système, qualifié par la FIDESZ de « dysfonctionnel », à la fois moins couteux et plus transparent. Les gouvernements précédents ont tentés d’adapter sans succès la loi sur les médias en vigueur depuis 1996 pour rendre le système moins bureaucratique, mais la majorité parlementaire des deux-tiers dont bénéficie le pouvoir actuel lui permet de modifier la Constitution et de mener une réforme en profondeur. Au cœur de la proposition de loi, la création d’un organe de contrôle, le « Conseil des médias », composé de cinq membres, qui placerait l’ensemble des médias publics sous une même instance de contrôle, est source d’inquiétude. La principale critique formulée par le parti socialiste est que cette seule autorité contrôlerait des médias aussi divers que la télévision (MTV, Duna), la radio publique (Magyar Radio) et l’agence de presse nationale MTI. Cette dernière, qui alimente en informations nationales l’ensemble des médias hongrois,  se retrouverait, selon le député socialiste Laszlo Mandur (cité par MTI… justement), sous le contrôle du gouvernement. Dans l’opposition, un autre son de cloche La crainte des partis d’opposition et de la presse hongroise, représentée par l’union des journalistes hongrois MUOSZ, craignent que les intentions du gouvernement soient en fait de placer l’ensemble du secteur des médias sous son contrôle. Au sein du principal parti d’opposition, chez les socialistes du MSZP donc, on dénonce le fait que la nouvelle structure proposée par la FIDESZ constituerait un levier politique démesuré aux mains du gouvernement. En effet, le Conseil des médias serait nommé pour une durée de neuf années et son chef serait directement désigné par le premier ministre. Les organes de contrôle seraient inconstitutionnels, selon le député socialiste Laszlo Mandur. Deux membres du gouvernement et deux membres de l’opposition y participeraient. Comment seraient choisis ces deux membres de l’opposition, alors que, comme le rappelle Mandur, « Tout le monde sait qu’il existe trois partis dans l’opposition » ? Jobbik aussi s’oppose au projet tel qu’il existe. Son député Lajos Posze estime qu’au final, le pouvoir serait concentré dans les mains du gouvernement. Du côté de Lehet Mas A Politika, on estime que le projet de loi comporte des lacunes importantes, en premier lieu la notion de service-public, qui reste très vague. Tamas Lörincz, éditorialiste du quotidien de gauche Nepszava, avait prévenu : avec sa majorité des deux-tiers, la Fidesz sera en mesure de « réécrire les règles de base du fonctionnement de la République ». Articles liés : En Hongrie, la presse reste en liberté Les pleins pouvoirs pour Orbán? Médias : merci MTI ! Le journalisme suisse et le blanchiment de l’info Sarko

En Hongrie, la presse reste en liberté

En Hongrie, la presse reste en liberté

4 mai 2010 à 0 h 37 min 3 commentaires

A l’occasion de la journée de la liberté de la presse, lundi 3 mai, le think-tank américain Freedom House a publié son rapport sur l’état de la presse dans le monde en 2009. Selon cette étude, la liberté de la presse a très légèrement reculé en Hongrie l’année précédente. La Hongrie se classe au 40è rang mondial pour la liberté de sa presse, au même rang que… la France. Elle enregistre un très léger recul par rapport à l’année 2008 dû, explique Freedom House, à « des problèmes concernant l’attribution et l’enregistrement des fréquences radio. ». Effectivement, au début du mois de novembre 2009, l’ORTT, l’institution qui gère les ondes radiophoniques hongroises, a dessaisi de leur licence de radio nationale deux stations appartenant à des groupes étrangers (Danubius et Slager), pour les octroyer à deux entreprises locales (Advenio et Est média), après un appel d’offres très douteux. Malgré cela, la Hongrie reste dans le groupe des pays où la presse est considérée comme « libre » par le think-tank. L’ONG Reporters sans frontières, qui fête cette année ses vingt-cinq ans d’existence, fait le même constat, en qualifiant la liberté de la presse en Hongrie de « bonne » et positionne le pays à la 25è position sur 175, dans son dernier classement mondial. Ce rapport intervient à un moment charnière pour la Hongrie dont tout le paysage politique vient d’être redessiné. Fort de sa majorité parlementaire des deux-tiers, le nouveau gouvernement de droite du « bientôt premier ministre » Viktor Orban va pouvoir mener à bien son projet de modification des lois sur la presse afin de « rationaliser » le secteur. Un projet dénoncé par l’opposition qu’il considère être « une menace pour la liberté de la presse ». Dès lors, la question est posée de savoir si la relativement bonne liberté de la presse en Hongrie ne va pas pâtir de l’ère qui s’annonce. L’affaire Karman La dernière agression en date contre un journaliste remonte au 22 juin 2007. La journaliste d’investigation Iren Karman, enquêtant sur les affaires de mafia du pétrole et plus généralement sur la corruption en Hongrie au début des années 1990 a été violemment battue par deux inconnus avant d’être abandonnée sur les bords du Danube, inconsciente. Retrouvée par un pêcheur le lendemain matin, elle a été hospitalisée à Budapest, souffrant de sérieuses blessures à la tête. Magyar Demokrata Vs Imre Mecs Andras Bencsik est le premier journaliste depuis la chute du communisme à avoir été condamné à une peine de prison ferme pour un délit de presse. Rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’extrême-droite Magyar Demokrata, Bencsik a été condamné le 21 janvier 2004 à dix mois de prison pour diffamation envers Imre Mecs, député du Parti libéral démocrate SzDSz. Le collègue de Bencsik Laszlo Attila Bertok a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Dans des articles publiés le 15 novembre 2001, les deux journalistes avaient prétendu que sur la base d’une dénonciation d’Imre Mecs, quatre révolutionnaires de 1956 avaient été condamnés à mort puis pendus. Imre Mecs ayant lui-même activement participé à la révolution de 1956 contre Moscou avait été condamné à mort en 1957 pour conspiration contre l’Etat, avant d’être amnistié en 1963. Crédit photo : Reporters sans frontières Articles liés : Le capital étranger pris en grippe?

Les Hongrois, ces grands fascistes !

Les Hongrois, ces grands fascistes !

3 mai 2010 à 0 h 37 min 8 commentaires

Les médias européens et d’outre-atlantique ont bien relayé les résultats des élections législatives hongroises, mais en dressant le portrait d’un pays rongé par le racisme, l’antisémitisme et les ressentis historiques. Au grand dam de la presse hongroise, de droite comme de gauche, qui dénonce la superficialité d’un tel traitement médiatique. Mais devant l’ampleur de la montée de Jobbik, pouvait-il en être autrement ?

Médias : merci MTI !

Médias : merci MTI !

21 avril 2010 à 20 h 27 min 0 commentaire

Depuis deux jours, sans prévenir personne, si ce n’est aujourd’hui-même dans une de ses dépêches, l’agence de presse hongroise MTI présente un tout nouveau visage sur Internet. Elle a considérablement amélioré, pour le plus grand bonheur des observateurs étrangers, son service gratuit dans son contenu éditorial et son réseau de sites Web en hongrois et en anglais. L’interface a elle aussi pris un sacré coup de jeune, des catégories à la météo, en passant bien sûr par la quantité de dépêches postées.

La « petite perle » du Figaro et de l’AFP sur Budapest

La « petite perle » du Figaro et de l’AFP sur Budapest

13 avril 2010 à 1 h 57 min 2 commentaires

Dimanche soir, les élections en Hongrie ont amené quelques journalistes français à se pencher sur le sujet. Outre les très nombreuses imprécisions d’ordre technique ou historique, pour ne pas parler de l’analyse sociale ou politique, les journaux français font souvent dans ces cas là de grosses bévues qui relèvent de l’ignorance pure et simple. Le Figaro par exemple, pour ne citer que lui, a publié sans vérifier une dépêche AFP datant d’hier soir, commettant la lourde erreur de donner trois fois de suite un décalage horaire entre Budapest et Paris (voir dépêche ci-dessous). Peut-être comme certains autres journalistes français, le rédacteur de cette boulette a confondu les capitales hongroise et roumaine. Lien vers l’article du Figaro Articles liés: « Unité, ordre, sécurité » : « V » comme Viktor Quand L’Equipe confond Roumanie et Hongrie La « petite perle » hongroise de TF1-LCI La « petite perle » hongroise de TF1-LCI

La « nouvelle star » hongroise aux Guignols

La « nouvelle star » hongroise aux Guignols

6 avril 2010 à 16 h 50 min 1 commentaire

Ca y est. La famille est au grand complet. Le vieux Pal Sarközy de Nagy-Bocsa (82 ans) a enfin rejoint sa « dynastie » comme il l’appelle lui-même, au célèbre Jité des Guignols de l’info, sur Canal+. Après ses fils Nicolas et Guillaume, ses petits-fils Pierre et Jean, ainsi que son ex-femme, Andrée « Dadou » Mallah, et bien sûr Carla « Carlita » Bruni, il était le seul à manquer à l’appel des Guignols.

Georgie: effets pervers de la propagande anti russe décomplexée

Georgie: effets pervers de la propagande anti russe décomplexée

16 mars 2010 à 13 h 56 min 0 commentaire

Samedi dernier n’était pourtant pas le 1er avril. A Tbilissi ce week-end, la chaîne privée géorgienne Imedi (espoir) a fait la démonstration inédite et bien malgré elle  du dérapage qu’occasionne souvent la propagande dans ce pays, depuis sa guerre contre les Russes il y a deux ans. Croyant pourtant bien faire avec un exercice catastrophiste de simulation de l’annonce d’une nouvelle « invasion russe » dans le Caucase, son émission d’actualités du samedi soir a provoqué des réactions spontanées extrêmes dans tout le pays, et une vive émotion après coup. Comment fait-on « bouh! » en russe? « Les Russes envahissent à nouveau la Georgie, et le Président Saakachvili a été assassiné » voila ce que Imedi annonçait samedi, sur toute une série d’images de chars d’assault, de scènes de panique, etc. Le problème, c’est que la chaîne de télévision n’avait pas prévu les réelles scènes de chaos, non filmées cette fois-ci, que ce canular allait provoquer dans les rues. La population géorgienne, qui a connu la guerre avec les Russes « pour de vrai » il y a deux ans, a donc pris l’information très au sérieux, et des milliers de personnes se sont immédiatement ruées au siège de la chaîne pour demander des comptes. Pendant des heures samedi soir, les secours géorgiens ont reçu des centaines d’appels pour des malaises et des attaques cardiaques. Il serait intéressant de voir combien de morts cet « exercice » a causé, mis en rapport avec le nombre de victimes de la guerre réelle. Pour cette fois au moins, celles-ci ne relèvent en aucun cas de la responsibilité de Moscou.

Mars, mois de la francophonie en Hongrie!

Mars, mois de la francophonie en Hongrie!

8 mars 2010 à 12 h 45 min 0 commentaire

Le festival de la Francophonie a commencé vendredi dernier à Gödölö, et s’étend jusqu’au 27 mars, dans les villes hongroises dotées d’une Alliance Française. L’Institut Français de Budapest est bien sûr au coeur du projet, qui fait la promotion exhaustive des arts à la sauce francophone. Musique, danse, théâtre, expos, littérature ou encore gastronomie, une belle manière d’opérer le passage de l’hiver au printemps, tout en accompagnant la première fête nationale hongroise de l’année. A Budapest, une première semaine sous le signe de la découverte et de l’expérimental Le programme est très dense et très varié, on y trouve quelque chose à voir tous les deux jours en moyenne. Voilà pourquoi il est difficile d’énumérer ici tous les spectacles et événements du festival. En bref, celui-ci commence en douceur avec une lecture, ce soir à 18h à l’Institut Français de Budapest, de l’écrivain algérien Mohamed Kacimi. Sous sa plume, le lecteur francophone développe un regard plus intelligent et plus complexe sur le monde arabo-musulman. Mardi, toute la journée sera consacrée à la presse francophone en Hongrie (6ème édition), à partir de 10h au lycée Kölcsey Ferenc de Budapest. Après presqu’un an d’existence, la rédaction de Hu-lala est ravie d’y participer en tant que partenaire! Mercredi à 18h, c’est un véritable défi littéraire et linguistique qui attend les visiteurs à la librairie Latitudes : pour le 90ème anniversaire de la naissance de Boris Vian, son traducteur hongrois sera présent pour parler de la difficulté de retranscrire les jeux de mots, les figures de style très personnelles et l’imagination débordante du romancier – poète – mélomane français. Vendredi après-midi, l’Institut organise son fameux concours de chanson francophone interprétée par de jeunes talents hongrois « castés » dans tout le pays. Samedi matin, toujours à l’Institut, l’occasion sera donnée de vérifier le bien fondé des résultats de l’enquête Eurostat que nous rapportions en octobre dernier, sur la pratique des langues étrangères au sein de l’Union Européenne. En effet, cette enquête prétend que les Hongrois sont les mauvais élèves de l’Union en matière de langues. A partir de 10h samedi, une conférence portera donc sur la situation de l’enseignement des langues vivantes en Hongrie. Samedi soir, pour finir la semaine en beauté, la chanteuse Belge Stéphanie Blanchoud donnera un concert à l’Institut. Ses textes, à la fois légers et mélancoliques, seront accompagnés par un trio de musiciens folk – pop – acoustique. Tout le programme est disponible sur le site du festival, un site très bien réalisé soit dit en passant : www.francophonie.hu . Article lié: Joke, un peu « private » L’Académie Liszt Ferenc à la française Expo de François Joly à l’Institut

L’écho français de « l’expo Sarko »

L’écho français de « l’expo Sarko »

13 février 2010 à 17 h 14 min 1 commentaire

De mémoire de journaliste francophone à Budapest, on n’avait jamais autant lu ou entendu mentionner la Perle du Danube dans les médias hexagonaux que cette semaine. De tous les côtés, télévisions, presse nationale, stations de radio et même l’excellent « zapping » de Canal+ (11/02) ont annoncé l’exposition de Pal Sarközy et (accessoirement) Werner Hornung à Budapest, s’étonnant faussement quelquefois de la carrière de peintre de Pal, patriarche de ce qu’il appelle lui-même « la dynastie Sarközy ». Chose étrange, nous n’avons vu aucun autre journaliste français présent sur place, au vernissage dimanche dernier. C’est donc bien plus l’annonce et une nouvelle occasion de parler du Président qui priment sur le commentaire purement artistique… Heureusement, dira t-on, pour ce jeune peintre de 82 ans qui lance à peine sa carrière depuis mai 2007, et une certaine élection en France. Les plus télégéniques des événements qui se sont produits dans la capitale hongroise n’ont sans doute jamais été autant médiatisés: ni les émeutes de l’automne 2006, ni la tempête du 20 août de la même année – ayant pourtant fait 3 morts, ni l’incontournable festival Sziget, n’ont égalé l’écho de « l’expo Sarko ».  Considérant les « progrès » de la communication, la première brèche effectuée dans le Mur dit « de Berlin » et la révolution de 1956 sont des événements majeurs de l’histoire magyare peut-être moins traités par les médias français que cette exposition, moitié artistique – moitié mondaine, en une seule semaine. Si cet « évènement » a beaucoup été annoncé, il a au moins eu le mérite d’inspirer aussi les meilleurs. Ainsi, nous ne pouvons résister au plaisir de vous faire écouter la chronique de Didier Porte sur France Inter jeudi matin, intitulée Le supplice du Pal… Sarkozy! . Une des rares analyses de l’oeuvre de Pal (voir tableau ci-dessus) cette semaine. L’exposition de Pal Sarkozy de Nagy Bocsa et de Werner Hornung est à la galerie Abigail au Millenium Center, Vaci utca (19-21) à Budapest, jusqu’au 26 février. La vidéo en question: Articles liés: Sarkozy expose à Budapest En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus Les Sarkozy, entre le 92 et la Hongrie La France, fief de la dynastie Sarkozy?

La presse people ne perce toujours pas le secret de « Cini »

La presse people ne perce toujours pas le secret de « Cini »

30 janvier 2010 à 18 h 44 min 2 commentaires

Ça y est, c’est fait, Kristina Rady se retrouve dans les salles d’attente des généralistes et autres médecins, en Une de l’incontournable hebdomadaire Paris Match. Cette semaine, le magazine consacre 6 pages à sa vie de « Madame Cantat », et au récit de ses derniers jours avec le chanteur de Noir Désir. Un peu moins de trois semaines après le suicide de la femme de lettres et de culture franco-hongroise, le « mystère de sa mort » n’est toujours pas divulgué publiquement, mais la presse people de référence en fait désormais ses choux gras.

Le capital étranger pris en grippe?

Le capital étranger pris en grippe?

16 novembre 2009 à 11 h 57 min 2 commentaires

Les investissements étrangers ont beaucoup contribué à redynamiser la prospérité des pays d’Europe centrale au cours des 20 dernières années. Pour échapper à la récession actuelle, ils ont, en toute logique libérale, d’autant plus besoin de capitaux venus d’ailleurs. Mais les réponses politiques à la crise économique s’avèrent souvent protectionnistes, populistes, et tendent à inverser cette logique, comme l’illustrent plusieurs épisodes récents de la vie économique en Hongrie.