Ferenc Gyurcsány remporte son procès contre le « Magyar Nemzet »
L’ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány peut se targuer d’avoir remporté une victoire symbolique contre le quotidien conservateur et très proche du gouvernement Magyar Nemzet.
L’ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány peut se targuer d’avoir remporté une victoire symbolique contre le quotidien conservateur et très proche du gouvernement Magyar Nemzet.
A la Une en ce moment dans les médias hongrois, l’affaire Hajdú-Bét met le feu à la politique hongroise. Candidat sérieux de l’opposition face à Viktor Orbán pour 2014, Gordon Bajnai est en première ligne dans les événements qui ont conduit l’entreprise Hajdú-Bét – l’une des plus importantes entreprises avicoles de Hongrie – à la faillite en 2004. Le scandale, latent depuis plusieurs années, est d’autant plus grand que le technocrate libéral, ancien Premier ministre par intérim de mars 2008 à avril 2010, est accusé d’avoir créé une société offshore à Chypre, selon les derniers documents publiés par Magyar Nemzet, quotidien proche du gouvernement conservateur.
Celui qui a remplacé le socialiste Ferenc Gyurcsány au pied levé du 14 avril 2009 au 29 mai 2010 se prépare-t-il à revenir sur le devant de la scène ? Dans un long texte publié le 9 janvier sur le blog de sa fondation « Haza és Haladás » (Patrie et Progrès), l’ancien premier ministre « par intérim » critique fortement le gouvernement actuel et estime qu’un changement ne serait possible qu’avec la création d’un vrai parti d’opposition.
« Nous avions l’intention de secouer l’opinion publique du pays avec une résistance « confrontative » mais pacifique contre le régime de M. Orban. Son régime antidémocratique ne durera pas longtemps, la poursuite de la vérité va l’abattre », expliquait Lehét Mas a Politika sur son site internet, vendredi soir, après une journée d’actions anti-gouvernementales. A mesure que la Hongrie s’enfonce dans l’autoritarisme, leurs techniques de résistance non-violente se rôdent un peu plus. Enchaînés pour bloquer l’entrée aux voitures du parking du parlement, les députés LMP ont ensuite été interpellés par la police, de manière illégale à en croire les juristes du Comité Helsinki.
Dans un article paru mercredi dernier, le Népszabadság nous informe que plus de 4000 personnes sont entrées dans la « Démokratikus Koalició » (la Coalition Démocratique), le nouveau parti de l’ancien premier ministre Ferenc Gyurcsány. Parmi elles, 1500 personnes ont quitté le parti socialiste MSZP pour rejoindre la nouvelle formation politique.
Mercredi soir au journal télévisé de France 2, David Pujadas et sa rédaction ont une nouvelle fois fait preuve d’une certaine méconnaissance de l’Europe centrale. En quelques secondes, les téléspectateurs ont appris qu’en Hongrie, Gordon Bajnai avait perdu les élections l’an dernier sur le thème de la crise financière. En réalité, l’ancien Premier ministre hongrois qui avait exclusivement été choisi pour assurer l’intérim après la démission de Ferenc Gyurcsány en mars 2009 et jusqu’aux élections législatives d’avril 2010, ne s’était même pas porté candidat.
C’est la fin du feuilleton qui gâte le parti socialiste (MSzP) depuis de longs mois, et le début du « Gyurcsánisme » assumé. Samedi à Budapest lors d’un meeting de sa coalition démocratique (Demokratikus Koalíció – DK)., Ferenc Gyurcsány a annoncé qu’il quittait définitivement le MSzP et par conséquent, qu’il allait créer un nouveau parti situé au « centre gauche » de l’échiquier politique hongrois.
Ce dimanche, la Hongrie célèbrera sa troisième fête nationale de l’année (après le 15 mars et le 20 août). Le parti au pouvoir, la Fidesz, a annoncé il y a quelques jours que son traditionnel meeting du 23 octobre, au carrefour Astoria à Budapest, n’aurait pas lieu. C’est l’absence de son « héros national », le premier ministre Viktor Orbán, contraint de se rendre au Conseil européen, qui a motivé cette décision. N’en déplaise à la droite, le quartier sera libre pour la grande manifestation anti-gouvernementale prévue dimanche dans la capitale hongroise, sur Szabadsag Sajto utca à partir de 15h.
Après avoir vu son immunité parlementaire levée fin septembre, l’ancien Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsány a été inculpé pour abus de pouvoir dans “l’affaire du casino de Sukoró”. De nombreux détails de la procédure ont néanmoins pu faire penser qu’il s’agirait d’un faux procès, dont le but ultime serait d’obtenir l’inéligibilité de Ferenc Gyurcsány. A force, cet acharnement judiciaire dans un climat social défavorable pour Viktor Orbán pourrait bien avoir un effet contre productif et renforcer la popularité de son ennemi juré au sein de l’opposition.
L’ex-premier ministre Ferenc Gyurcsány continue de tailler des croupières à l’actuel président du parti socialiste MSzP, Attila Mesterhazy. Les différentes propositions de Gyurcsány pour rénover le parti divisent mais seront soumises à un vote des militants le 18 juin, les résultats seront donnés en juillet.
Malgré sa démission du poste de Premier ministre hongrois en mars 2008 et sa discrétion jusqu’aux élections d’avril 2010, Ferenc Gyurcsány s’impose aujourd’hui comme le grand agitateur du parti socialiste MSzP. Néanmoins, les nouvelles démarches politiques qu’il engage dans l’opposition depuis les grandes réformes du gouvernement de Viktor Orbán sont encore difficiles à saisir, et encore plus difficiles à prévoir.
À la suite d’un vote au sein du groupe parlementaire socialiste (MSZP), Ferenc Gyurcsány a recueilli 27 soutiens sur 58, contre seulement 16 pour son président, Attila Mesterházy, ce qui prouve une nouvelle fois sa popularité au sein du premier parti d’opposition.
Depuis des mois, il ne se passe pas un jour sans que les médias hongrois ne parlent des casseroles de l’ancienne coalition gouvernementale socialiste libérale. Le gouvernement conservateur a fait une priorité de la politique anti-corruption, et les journaux de droite, la Magyar Nemzet et le Magyar Hirlap en tête, en font leurs choux gras, cela va de soi. Une des dernières « affaires » traitait, la semaine passée, de contraventions au code de la route datant de 2004 – 2005, dont certaines personnalités avaient été exonérées. La belle affaire… Cet épisode anecdotique, qui a tout de même fait le tour des médias nationaux, illustre le fait que la FIDESz compte bien faire payer au MSzP le moindre de ses manquements à l’intégrité, coûte que coûte et dans les plus brefs délais. Le procès pour délit d’abus de pouvoir administratif a d’ailleurs commencé dès lundi. Il y a un an, un premier procès avait pourtant conclu qu’il y avait prescription.
Après presque un an dans l’ombre de la Fidesz de Viktor Orbán, l’opposition de gauche libérale hongroise ne se remet pas de sa défaite par K.O aux élections l’an dernier. Depuis quelques mois, elle a timidement tiré la sonnette d’alarme sur les réformes constitutionnelles importantes que la « supermajorité » au Parlement allait offrir à Orbán. Depuis le début de la présidence hongroise, elle en profite pour « débattre » sur le terrain européen, mais pas toujours de façon très glorieuse. Quant à l’ancien premier ministre démissionnaire Ferenc Gyurcsány, il refait surface en partie grâce à l’Europe, avec un premier jet d’attaques personnelles sur Orbán et sa présidence de l’UE cette semaine.
Le traditionnel discours à la nation de début d’année du premier ministre, lundi, était bien fade. Un paquet d’annonces vagues, sans réelles propositions concrètes : « 2011 sera l’année du renouvellement, 2012 celle du décollage, 2013 celle de la reprise économique, et 2014, celle de l’enrichissement » a déclaré Viktor Orban en direct sur HirTV, à 15h. Le 18 février prochain, il recommencera à l’occasion du premier anniversaire de son gouvernement (même si ce dernier n’a pris ses fonctions qu’en avril 2010). Du côté de l’opposition aussi, on compte faire un discours ce jour-là. Et c’est la figure historique du MSzP, l’ancien premier ministre Ferenc Gyurcsany, qui s’est imposé le premier, en grillant la politesse à l’actuel président du parti, Attila Mesterhazy.
Les porte-paroles remplissent bien souvent une tâche ingrate, celle de défendre bec et ongles toutes les positions de leur chef, et par tous les moyens, y compris les moins scrupuleux. Dans le cas de Péter Szíjjártó, porte-parole personnel du premier ministre Orbán et non moins député de la majorité Fidesz, le blog Vastagbőr a récemment rapporté qu’il était assez bien payé pour effectuer le travail de sape de l’opposition. En s’amusant à faire un rapide calcul, on s’aperçoit néanmoins que ses salaires cumulés dépassent le plafond récemment fixé par le gouvernement dans le secteur public, et qu’il n’est pas le seul.
Jeudi dernier, l’ancien secrétaire d’Etat au ministère de l’Agriculture du gouvernement Gyurcsany, Benedek Fülöp, a été placé en garde à vue pour une affaire de détournement de fonds. Fulop, qui a également occupé le poste de directeur adjoint de l’Agence Nationale des Biens Publics, MMV, est soupçonné par la Justice d’une fraude de plus de 30 millions de forints.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à l’appel de la gauche hongroise devant le parlement, mardi soir, pour dénoncer le pouvoir sans partage de leur premier ministre Viktor Orbán et les « menaces qui pèsent sur la démocratie », selon les mots tenus par l’ancien premier ministre Gyurcsany. Laminée à tous les échelons du pouvoir, depuis les municipalités jusqu’au parlement, et toujours honnie par une large majorité de l’opinion publique, la gauche hongroise tente de reprendre un peu de poil de la bête dans un autre domaine dans lequel elle était aussi balayée ces dernières années : la rue ! C’était en effet la première fois que l’opposition manifestait contre la coalition gouvernementale de droite Fidesz-Kdnp, portée au pouvoir en avril dernier. Dans son discours, Ferenc Gyurcsany, à la tête de la contestation, a accusé le gouvernement « d’affaiblir la Constitution et la démocratie hongroise« , et d’avoir « trompé » et « volé » le peuple. Si ces accusations se confirment, alors « Viktor Orban n’est plus politiquement légitime à la tête constitutionnelle de la patrie« , a-t-il déclaré. L’ancien premier ministre a une nouvelle fois appelé à un referendum pour s’opposer au projet de nouvelle Constitution prévue par la Fidesz pour l’an prochain. Cette manifestation n’intervenait pas au hasard du calendrier mais quelques heures seulement après que le parlement ait adopté l’intégralité de la réforme des médias voulue par la Fidesz. Une réforme critiquée par de nombreuses organisations internationales et qui selon l’OSCE « limitera la liberté de la presse et placera les médias sous contrôle politique ». Faisant allusion aux « taxes de crise » votées par le gouvernement pour contenir le déficit public mais jugées inconstitutionnelles, Ferenc Gyurcsany a déclaré que la volonté du gouvernement d’empêcher la Cour constitutionnelle de se prononcer sur les questions de finances de l’Etat constituait une atteinte grave à la démocratie en Hongrie. Gyurcsany, de l’arrosé… à l’arroseur… Comme il était étrange de voir mardi soir l’ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany haranguer la foule sur Kossuth tér, ce haut-lieu de la démocratie hongroise qu’il avait fait interdire d’accès au peuple quand il était au pouvoir. Lui qui du 17 septembre 2006 au 14 avril 2009 – entre la diffusion de son fameux discours de Balatonőszöd et sa démission au profit de Gordon Bajnai – a subi les plus violentes manifestations de l’ère démocratique en Hongrie, le désaveu de tout un peuple et les manifestations de haine quotidiennes. C’est d’ailleurs aux cris de « Orbán takarodj » (Dégage Orbán !), le slogan détourné de « Gyurcsany takarodj » qui a rythmé les manifestations de la droite pendant de longs mois, que la foule a donné de la voix. Articles liés : Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie Taxes « anti-crise » : Finances, Energie et Services en première ligne M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution Réforme des médias, acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses
L’ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany a repris du poil de la bête depuis sa démission, au printemps 2009. Lors d’un discours samedi, il a proposé la tenue d’un référendum pour faire barrage au projet de nouvelle Constitution du gouvernement, prévue pour début 2011. « Nous devons nous préparer à défendre la Constitution de 1989 et, pour cela, nous devons créer un mouvement démocratique, social et politique, basé sur 1989. En d’autres termes, nous devons nous organiser en un mouvement d’opposition fort et responsable.« , a déclaré celui qui entend bien devenir le principal opposant à l’omnipotence du premier ministre Viktor Orban, et faire du parti socialiste un adversaire de taille à la Fidesz au pouvoir. La nouvelle constitution voulue par la FIDESZ et remplaçant celle de 1989 constitue, selon Gyurcsany, l’enjeu le plus important pour le pays depuis le changement de régime opéré en 1989-90. Pour ces raisons, le peuple doit avoir le droit d’y donner son accord et la coalition gouvernementale serait « lâche » de s’opposer à cette consultation populaire, a estimé l’ancien premier ministre. Le porte-parole de Viktor Orban, Peter Szijjarto a tenu une analyse quelque peu différente, c’est un euphémisme, lors d’une conférence de presse suivant le discours de Ferenc Gyurcsany. Il a estimé que les régulations en vigueur s’opposeront à tout référendum sur cette question. De toute façon, le peuple a, selon lui, déjà tranché cette question en octroyant la majorité des deux-tiers à son parti lors des dernières élections législatives. Il a affirmé qu’en revanche une large consultation précéderait le vote au parlement, sans en préciser la forme. Selon le souhait du président hongrois Pal Schmitt, exprimé devant le Pape Benoît XVI lui-même cet été, la nouvelle Constitution devrait inclure des références au passé chrétien et à la Sainte Couronne de Hongrie.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Fidèles à ce proverbe, les lieutenants de Viktor Orbán montent de plus en plus souvent au créneau pour régler leurs comptes avec l’ancien premier ministre socialiste hongrois, Ferenc Gyurcsány. Ce dernier l’a affirmé lundi, il va se défendre contre ces accusations « empoisonnées », en abandonnant son immunité parlementaire s’il le faut. La FIDESZ accuse Gyurcsány d’avoir délibérément menti sur l’état réel des finances de l’Etat afin de réassurer sa réélection en 2006. Il faut croire que la droite n’a toujours pas digéré cette élection perdue et qu’elle a bien l’intention de se venger froidement, quatre ans plus tard. Lászlo Köver, chef de campagne de la FIDESZ a récemment déclaré au quotidien Magyar Hirlap que « Ferenc Gyurcsány devrait être poursuivi en justice depuis longtemps ». C’est via son blog que l’homme le plus détesté de la politique hongroise a fait face à ces accusateurs de la FIDESZ : « Je ne me cacherai pas derrière mon immunité parlementaire », a écrit Gyurcsány qui promet que, si le gouvernement va jusqu’au bout de sa logique et met ses menaces à exécution en le poursuivant en justice, il ne se laissera pas faire et se dressera contre « le monde déformé et les intimidations violentes de la Fidesz ». »S’il doit y avoir une bataille, alors qu’il y ait une bataille. », a-t-il prévenu. Si Ferenc Gyurcsány a quitté le devant de la scène politique hongroise en laissant sa place à Gordon Bajnai au printemps 2009, il n’en a pas pour autant quitté les coulisses. Dans les couloirs du parlement, où il est aperçu de plus en plus souvent, il se murmure depuis plusieurs semaines que Gyurcsány travaillerait à son grand retour, peut être même en créant un nouveau parti politique. En cela, les accusations répétées de ses adversaires de la FIDESZ pourraient lui offrir une bonne tribune pour faire réentendre sa voix. En 2006, le parti socialiste MSZP avait été le premier à réussir l’exploit de se faire reconduire au pouvoir sous l’ère démocratique. Quelques semaines après sa victoire, le nouveau gouvernement dirigé par Ferenc Gyurcsány annonçait un train de mesures d’austérité, à l’opposé de ses promesses de campagne, encore plus généreuses et irréalistes que celles de la FIDESZ. Quelques mois plus tard, le 6 septembre, ce qui reste connu comme le « discours d’Öszöd [dans lequel Gyurcsány avouait "Nous avons menti jour et nuit", Ndlr]» fuitait et faisait de lui l’« homme à abattre ». Article lié : Gyurcsany contre-attaque Biographie : La revanche de Viktor les partis hongrois « pour les nuls » (4/5) – MSzP Législatives : la bataille peut commencer
Suite à la défaite du MSzP aux législatives, Ferenc Gyurcsany a annoncé lundi la réorganisation de son parti. Depuis sa démission l’année dernière, l’ancien Premier Ministre s’était éclipsé de la vie politique. Celui qui fut à la tête du pays pendant presque 5 ans a expliqué à MTI qu’il ferait un bilan du rôle du MSzP et du sien ces dernières années, en précisant qu’il « ne donnerait pas de réponses simplistes ». Son rapport comprendra des propositions pour l’orientation du MSzP dans les mois et les années à venir, a-t-il ajouté. Gyurcsany a expliqué à propos de la démission de la leader du parti, Ildiko Lendvai, que cela « ouvrait la voie à une complète réévaluation politique et à un long et douloureux processus de renouvellement ». A propos du leadership du MSzP, Gyurcsany a ajouté que construire une base solide pour le parti dépendait de la séparation des postes de leader du parti, de président de groupe parlementaire, et de vice-président de l’Assemblée, afin de fonctionner plus démocratiquement, en divisant les responsabilités au sein du parti, plutôt que de les concentrer. Une nouvelle gauche, « façon Gyurcsany » Gyurcsany semble avoir préparé son projet d’une nouvelle gauche hongroise depuis un certain temps. Rien de surprenant puisque la gauche elle-même s’attendait à cette défaite aux législatives depuis longtemps déjà. Beaucoup croyaient que Gyurcsany avait démissioné l’année dernière pour pouvoir se présenter plus « propre » aux élections. Apparemment plus conscient que certains analystes politiques, Gyurcsany n’avait pas démissionné pour mieux se représenter, mais attendait la défaite du MSzP, pour pouvoir radicalement réorganiser le parti. Il l’a confirmé à MTI en expliquant qu’il était difficile de moderniser un parti tant que celui-ci était au gouvernement, en ajoutant que « être dans l’opposition est le moment idéal pour rénover le parti ». Celui qui n’a plus de fonctions gouvernementales ou officielles à la tête du MSzP depuis mars 2009, n’aura attendu qu’un jour après le second tour pour faire ces annonces et se repositionner (même officieusement, pour le moment) sur l’échiquier politique hongrois; tout en affirmant se satisfaire de ne pas avoir à se soucier des problèmes quotidiens de la Hongrie, et souhaitant se concentrer sur le futur du pays. Sans l’affirmer directement encore, Gyurcsany semble vouloir être le penseur d’une nouvelle gauche hongroise, au spectre politique plus large que celui du MSzP actuel. Cela se fera-t-il sous la conduite du MSzP ou d’un nouveau parti ? Il est encore trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, mais la question reste ouverte. Le fait est que l’ancien Premier Ministre n’a pas hésité à dire qu’il voulait à la fois repositionner le parti au « centre-gauche », basé sur des valeurs sociales démocrates, mais aussi du côté libéral. En précisant que le parti serait ouvert au libéralisme de type « occidental » mais également au « libéralisme national » (reprenant ainsi une expression utilisée par le LMP lors de leur campagne). Gyurcsany envisage donc l’existence d’un parti (sous le nom MSzP ou non) de gauche, plus large et fédérateur. La presque-mort du SzDSz, la défaite du MSzP, le récent engouement pour la gauche libérale-écolo du LMP, et l’écrasante majorité du Fidesz au parlement, entrouvre la possibilité de cette nouvelle gauche, telle qu’elle est envisagée par Gyurcsany. A propos de son projet, il a expliqué à MTI qu’il « allait consulter les responsables territoriaux du MSzP ainsi que des représentants de la gauche libérale progressiste » (sans parler directement du LMP bien que la référence soit évidente). Il a également souligné la nécessité d’un « grand et démocratique parti de centre gauche qui puisse renverser le gouvernement de droite ». Pour le moment, suite à la démission de Ildiko Lendvai, la direction du MSzP s’est accordée à choisir Mesterhazy comme leader du parti. Mercredi, selon Nepszabadsag, certains leaders locaux et maires de grandes villes MSzP, ont demandé à Gyurcsany de revenir sur la scène politique et de « retourner à un poste clef du parti » sous peu. S’il ne le fait pas, ces leaders locaux ont déclarés qu’ils quitteraient le MSzP et dissoudraient les organisations locales du parti. De quoi laisser place à une nouvelle gauche « sociale-démocrate »…
MSzP, du communisme au social-libéralisme ! Dans l’avant dernier acte de cet « abécédaire » des partis politiques de la « Droite » vers la « Gauche » hongroise, nous abordons aujourd’hui le parti auquel il ne reste – très vraisemblablement – que quelques jours à gouverner, le parti socialiste. Le Magyar Szocialista Párt (parti socialiste hongrois) est né à l’occasion du 14ème congres du parti socialiste ouvrier hongrois en octobre 1989 au moment où le mur de Berlin était en train de tomber. Il est l’héritier de l’époque d’après 1956 et du système de parti unique. Lors des premieres élections apres le changement de régime, il ne reccueille que 10% des suffrages exprimés. Cela aurait pu annoncer sa mort prématurée mais il a su rebondir, pour prendre le pouvoir 4 ans plus tard et devenir le parti de la « gauche » hongroise. Dans une démocratie nouvelle et donc instable il réussit, en 2006, l’exploit d’être le premier gouvernement réélu, grâce à une mutation vers un « social-libéralisme » (proche du blairisme). Ferenc Gyurcsany, la rançon du succès Cette transformation a été menée d’une main de maître par son Premier ministre de l’époque Ferenc Gyurcsany. Succédant en 2003 à Péter Medgyessy, homme politique incarnant une image passée, il représente cette nouvelle génération d’hommes d’affaires, opportunistes et initiés. Ancien leader des jeunesses communistes, il est rapidement devenu un symbole du self-made man hongrois grâce à son intelligence et à ses facultés d’adaptation. Mais son cynisme va le rattraper, quelques semaines après sa réélection en septembre 2006, lorsqu’un de ses discours off (le discours dit « d’Oszöd »), enregistré à son insu, est diffusé sur la radio nationale hongroise : « Nous avons merdé (…). Personne en Europe n’a fait de pareilles conneries, sauf nous (…). Il est évident que nous avons menti tout au long des derniers dix-huit mois … Nous avons tout fait pour garder secret en fin de campagne électorale ce dont ce p.tain de pays a vraiment besoin, ce que nous comptions faire après la victoire électorale : nous le savions tous, après la victoire, il faut se mettre au travail, car nous n’avons jamais eu de problème de cette envergure. » A propos de ce discours, l’ancien Premier ministre est revenu publiquement sur la question il y a trois semaines, en affirmant qu’il ne regrettait pas ses propos, mais bien plutôt qu’ils aient été manipulés hors de leur contexte. 2006 et les commémorations – émeutes de l’insurrection de 1956 Ce moment de vérité, mettant en avant le cynisme de la politique hongroise, a entraîné une série d’émeutes à Budapest, pour la première fois depuis l’insurrection de 1956. Cela a commencé de manière plus ou moins spontanée avec la tentative, comme en 56, de la prise de l’immeuble de la télévision nationale (MTV) sur Szabadsag tér par des individus plus ou moins extrémistes, et cela s’est poursuivit quelques semaines plus tard à l’occasion du cinquantenaire de 1956. Depuis ces événements, quoi qu’ils fassent, Gyurcsany et le MSzP cristalisent toute la déception et la colère du peuple hongrois envers ses responsables politiques. Gyurcsany a tenu jusqu’en 2009, où, un an avant les élections, il a laissé la place de Premier ministre à son ancien ministre de l’Economie, Gordon Bajnai. Ce dernier qui n’a pas été gardien de but pour rien, tient la barraque hongroise sur le plan financier principalement. Cet « homme de dossiers », qui n’est pourtant pas officiellement étiqueté, a dirigé le gouvernement socialiste jusqu’à maintenant, avec un bilan qui ne suffira peut-être pas au MSzP pour être justement représenté au Parlement prochainement, malgré les louanges des bailleurs de fonds internationaux. Laisser passer la tempête? Pour les législatives cette année, le MSzP a placé un « candidat martyr » en tête (Attila Mesterhazy), et attend patiemment de pouvoir se reconstruire d’ici les prochaines élections, l’instabilité politique restant de mise en Hongrie. Cependant, laisser passer la tempête sans réagir vite pourrait également être fatal pour ce parti historique, qui va sans doute commencer sa déliquescence dans quelques semaines, s’il ne reste pas deuxième force politique du pays devant l’extrême droite, fortement représentée par Jobbik. On peut alors s’imaginer que le « renouveau à gauche » est peut-être ailleurs, chez les jeunes « loups » écolos du LMP par exemple, qui comptent bien incarner la nouvelle génération de progressistes hongrois. Le dernier volet de notre chronique leur sera d’ailleurs logiquement réservé. Articles liés : Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (5/5) – LMP Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (3/5) – MDF Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (2/5) – FIDESz Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (1/5) – Jobbik Comment sont élus les parlementaires hongrois? A Paris, Morvai est sympa et Gyurcsany est Bill Gates Les vrais enjeux du scrutin Un ancien du MSzP prend huit ans fermes La Fidesz gouvernera seule : « Csak a Fidesz! » Comment sont élus les parlementaires hongrois? Législatives : Ce qui peut encore arriver…et ce qui ne peut plus Un 15 mars tout en douceur Un 15 mars en campagne MSzP – FIDESz : le FMI créancier, mais pas arbitre Viktor Orban joue « la force tranquille » L’étau se resserre sur la FIDESz Législatives : la bataille peut commencer Orbán déjà Premier Ministre? « Ensemble, tout devient possible » ? Solyom avec 8 mois de retard Emeutes à la manif anti Bajnai
Il est vrai que la politique hongroise brille souvent par ses scandales (rumeurs, corruptions, coups tordus, complots, etc.). Toutes ces affaires ont fini par décourager un grand nombre de Hongrois à continuer à croire en leurs politiques. Hier, mardi 6 avril, c’était au tour du LMP (Lehet Mas a Politika – Une autre politique est possible) de se retrouver au coeur d’une « affaire » : le SzDSz (parti de l’alliance des libéraux démocrates) a annoncé vouloir ouvrir une enquête après le premier tour des élections sur l’un de ses leaders, le très libéral Janos Koka, ancien ministre des finances du gouvernement Gyurcsany de 2006 à 2008. Il l’accuse d’avoir aider le LMP à reccueillir des soutiens pour participer à cette élection. Cette accusation a été réfuté par LMP et par Janos Koka lui même.Mais le mal est fait. Les démocrates-libéraux du SzDSz, parti de gouvernement désormais moribond, auraient réussi a « salir » l’image de LMP, qui plus est quelques jours avant le premier tour, en alimentant une rumeur persistante depuis les débuts de ce parti. Selon certains au SzDSz, on retrouverait derrière le LMP les leaders de leur parti, cherchant à se refaire une image. De sources sûres, toutes ces rumeurs sont fausses et montrent à quel point il n’est pas facile de faire de la politique autrement en Hongrie. Transparence Le LMP a été créé il y a un peu plus d’un an et connait une ascension extrêment rapide.Avec un manque de budget mais avec beaucoup d’imagination et d’enthousiasme, les jeunes membres du LMP ont réussi à mener une belle première campagne pour les élections européennes l’année dernière, en obtenant 2,6%. Leur crédo : repolitiser la société en démontrant qu’une autre politique est possible en Hongrie. Ils militent spécialement pour une transparence totale du financement des partis politiques, et publient régulièrement le détail de leur recettes (toutes validées par un comité d’éthique indépendant). Au début de la campagne, ils avaient invité les autres partis à faire de même… ils n’ont jamais eu de réponse dans un pays où ce sujet est pour le moins sensible… Le programme du LMP s’articule principalement autour de trois thématiques. La lutte contre la corruption est le premier dossier auquel souhaiterait s’attaquer le LMP. Les questions environnementales sont également au premier plan, puisque les « jeunes » du LMP sont officiellement soutenus par les verts européens, depuis que Daniel Cohn-Bendit est venu les « adouber » le 1er mai 2009 à Erszébet tér. Ils proposent donc « naturellement » une nouvelle donne verte en Hongrie et en Europe-Centrale (green new deal). L’intégration de la minorité Rom se trouve également au cœur de leur militantisme. Un parallèle inédit Dans ces trois domaines du programme politique, et au vu du succès soudain d’un parti atypique, le LMP a quelques similarités exclusivement structurelles avec… Jobbik. Deux jeunes formations, dont aucun membre n’a jamais été élu au Parlement hongrois, se retrouvent rapidement, chacun avec ses idées, propulsés sur le devant de la scène politique, grâce à leurs positions critiques. LMP veut faire une politique radicalement différente, il se trouve que Jobbik aussi. Mais certainement pas dans le même style. Il apparaît donc que la Hongrie confirme son statut de territoire au paysage politique en transition, laissant place à la montée d’une nouvelle gauche progressiste et inspirée… et d’une nouvelle droite réactionnaire et provocatrice. La jeunesse, l’adaptation aux nouvelles technologies, l’ouverture de la communication vers l’international (notamment l’Europe), la pratique du happening font que ces deux partis ont pour point commun d’être dans l’ère du temps. Pas étonnant qu’ils puissent tous deux devenir la cible d’attaques en tous genres. Bientôt au Parlement ? Les derniers sondages montrent que ce jeune parti a des chances d’atteindre les 5% nécessaires et ainsi d’entrer au Parlement. Ce serait alors un nouveau défi, dont l’intitulé sonne de façon réaliste chez les jeunes leaders du LMP : essayer de faire de la politique autrement au Parlement hongrois. Articles liés: Législatives : ce qui peut encore arriver… et ce qui ne peut plus Rencontre avec le parti LMP, Lehet Mas a Politika
Dávid Daróczi, ancien porte-parole du gouvernement de Ferenc Gyurcsany, du 18 juin 2008 au 24 avril 2009, et figure éminente de la communauté rom hongroise, s’est suicidé vendredi soir. Il remplissait aussi depuis quelques temps les pages de la presse « people » pour sa liaison avec une personnalité hongroise. Son corps a été découvert par un membre de sa famille au 72 de l’avenue Andrássy, au domicile de András Batiz, lui aussi ancien porte-parole gouvernemental. Les secours n’ont pu le réanimer et ont constaté sa mort vendredi soir vers 23h. La police n’a pas encore divulgué la cause exacte de sa mort. L’ancien premier ministre Ferenc Gyurcsány, a rapidement réagit à l’annonce du décès de son porte-parole. « Je suis choqué par la mort de mon porte-parole et de mon ami. J’aimerais croire que son âme va trouver la paix dans la mort. » La mort de Dávid Daróczi représente aussi et surtout une grande perte pour la communauté rom de Hongrie, dont il était un des représentants les plus éminents, certains le considérant même comme l’intellectuel rom le plus important de l’histoire de la démocratie hongroise. « Sa perte n’est pas seulement une perte pour les gens qui l’aimaient mais aussi pour toute la communauté rom.« , a déclaré l’actuel premier ministre Gordon Bajnai. « Avec la mort de Dávid Daróczi, la « tsiganité » [ndlr : « ciganysag » dans le texte] hongroise a perdu un Obama potentiel, son espoir et son modèle. », a regretté pour sa part László Teleki, secrétaire d’Etat aux Affaires roms. Depuis le mois de Décembre, Daróczi entretenait une liaison très prisée par la presse « people », avec Claudia Liptai, une comédienne et télé-présentatrice très connue en Hongrie.
Les journalistes du plus grand site d’info-tainment hongrois, Index.hu, montrent toujours qu’ils aiment jouer sur tous les terrains. On se souvient de leur reportage mythique sur la réaction des gens d’Alattyán, village d’origine de la famille Sarkozy de Nagy-Bocsa, au moment de l’élection de Nicolas à la présidence de la République en 2007. Une bonne semaine avant le premier tour des législatives en Hongrie, ils ont dépêché une petite équipe dans les rues de Paris, des portraits de Viktor Orban, de Ferenc Gyurcsány (tous deux ici à gauche) et de Kristina Morvai à la main. La vidéo a été postée aujourd’hui sur index.hu Le journaliste a commencé par demander aux passants quel visage leur parle le plus en tant que représentant politique. Souvent, le sourire de Krisztina Morvai (ici à droite), euro-députée du parti d’extrême droite Jobbik, est jugé sympathique par les parisiens interrogés. L’air besogneux de l’ancien Premier ministre socialiste Gyurcsány respire, lui, le sérieux et les affaires (un des passants l’a même pris pour Bill Gates). Quant au regard fuyant d’Orban, leader du parti conservateur Fidesz et d’ores et déja assuré d’être le futur Premier ministre hongrois, il n’inspire « étrangement » personne. Peut-être plus intéressantes que le micro-trottoir lui-même, certaines réactions digressives des passants sur la politique hongroise et française en général sont à découvrir. Un indicateur non négligeable en marketing politique La leçon de morale faite aux jeunes « reporters » hongrois par une journaliste française qui passait par-là, selon laquelle « on ne juge pas un homme politique sur une photo » relève d’une naïveté très croustillante. Cette dame, manifestement très « vieille école » dans l’approche de son métier, semble également ignorer l’impact immense du visuel dans le marketing politique… Il serait judicieux qu’elle se souvienne de l’affiche de campagne de Jean-Marie Le Pen en 2002 (ici à gauche)… L’intérêt de ce type de reportage est certes assez limité politiquement, sinon pour se rendre compte à quel point la politique hongroise est ignorée à l’ouest de l’Europe, mais la rédaction ne pouvait s’empêcher de faire partager ce florilège de réactions étrangères et francophones sur les principaux visages politiques hongrois. On se demande alors comment auraient réagi les passants à la vue de celui de Lajos Bokros, qui ne peut laisser indifférent! Voir la vidéo d’index.hu à Paris
Le portail d’information Bors rapporte que le sauna personnel de l’ancien 1er ministre socialiste Ferenc Gyurcsány a été détruit par un incendie, il y a de celà quelques jours. Gyurcsány et son épouse, Klára Dobrev, étaient absents quand le feu s’est déclenché, contrairement à leur fils Bálint, qui souffre de légères inhalations de fumée. Malgré l’intervention des pompiers, une partie de la spacieuse villa a été endommagée. A une semaine du scrutin législatif qui devrait voir le parti socialiste « recevoir une déculottée »… c’est tout un symbole. Source : http://borsonline.hu/news.php?op&h
Les socialistes du MSzP, encore aux affaires en Hongrie pour 7 semaines, se félicitent des remarques élogieuses du FMI et des instances européennes formulées lundi, à propos des finances du pays. En bon opposant, la FIDESz reste de mauvaise foi sur le bilan économique du gouvernement Bajnai, et l’accuse d’avoir approfondi la crise. Au centre, le FMI constate, mais ne s’imisce pas dans les affaires internes du pays, surtout pas en période de campagne électorale. Il ignore de ce fait les sondages qui promettent à Orban une large majorité au Parlement en avril. Lajos Szabo, membre MSzP de la commission budgétaire au Parlement, a rapporté qu’à l’issue d’une réunion lundi, le FMI « apprécie les efforts de la Hongrie ». Nous nous en serions doutés… Mihaly Varga, bras droit de Viktor Orban à la FIDESz, a, lui, signalé qu’ « un changement est maintenant non seulement attendu en Hongrie, mais également ailleurs. » Varga est d’ailleurs prévu, en cas de victoire, aux ministère des Finances déja depuis l’été dernier. Prendre en compte le changement d’approche économique qu’occasionerait un retour d’Orban au pouvoir serait judicieux. Mais bien qu’on puisse anticiper son protectionnisme, la façon détaillée avec laquelle il compte opérer une fois au pouvoir dans la période critique actuelle, reste encore très vague. Un créancier ferme, impartial et confiant Fidèle à sa fonction, James Morsink, chef de la délégation du FMI lors de cette visite, est resté impartial dans son jugement sur le futur proche des affaires hongroises, mais il a vivement conseillé à la Hongrie d’augmenter ses efforts à moyen terme. C’est à dire: quelque soit le futur gouvernement, il devra redoubler d’efforts pour réduire sa dette publique. Selon Morsink, la FIDESz s’était engagée à poursuivre un plan budgétaire de rigueur. Il a également rappelé que le parti avait toujours dit que la coopération de la Hongrie avec le FMI était essentielle. Reste à savoir qu’elle sera la rhétorique d’Orban avant et après les élections lorsqu’il devra expliquer les choses. L’attitude du représentant du FMI peut laisser penser qu’il reviendra forcément, un jour ou l’autre, sur l’annonce qu’avait faite son parti, d’un déficit à hauteur de 7% du PIB. Orban sort les muselières Pour l’heure, sa cote lui permet de gérer un certain silence et, lorsqu’il s’exprime publiquement, une certaine langue de bois. En bon chef de meute, il distribue au passage des muselières aux autres « loups » de son parti. Car si la victoire avec une majorité simple est quasi gagnée d’avance, c’est maintenant une super majorité qui se joue pour Viktor Orban. Une récente déclaration de Mihály Varga sur d’éventuelles modifications du système des retraites a provoqué une avalanche d’enquêtes Szonda Ipsos, indiquant aujourd’hui la perte de près de 250.000 sympathisants FIDESz en un mois. De son côté, le ministre des Finances, Péter Oszko, joue une autre partition. Il a annoncé que le gouvernement gèlerait tous les fonds nécessaires à la stabilité du budget 2010, toujours afin d’assurer l’objectif, convenu avec le FMI, d’un déficit de 3,8% du PIB à la fin de l’année. A Washington par contre, le FMI ne tient pas à avoir la même réputation qu’a obtenu son Directeur général « DSK » avec la stagiaire hongroise Piroska Nagy. Malheureusement pour le MSzP, qui aurait pu s’en faire un allié pour plaider un vote rationel, le fonds ne fourrera pas son nez plus loin en Hongrie. Peu importe comment, pourvu que la dette se comble. Ironie de la démocratie Le MSzP ne récoltera donc peut-être jamais le fruit de ses efforts. Aux dernières législatives de mai 2006, il avait réussi à se faire réélire dans des conditions déplorables, décrites comme telles juste avant les élections par le Premier ministre sortant de l’époque, Ferenc Gyurcsány lui-même. Son fameux discours à Balatonoszöd, enregistré à son insu et diffusé en septembre 2006 sur la radio nationale, comportait certes des propos malheureux, mais honnêtes »: « Nous n’avons rien foutu (…) Nous sommes les seuls a avoir déconné comme çà (…) On a menti le matin, le midi et le soir…». Il avait présenté ses excuses publiques, mais n’avait pas démissionné. Plus de 2 ans et demi plus tard, en mars 2008, il a effectivement quitté son poste, un peu à contre-temps, pour laisser sa place à son ministre des Finances, l’intérimaire Gordon Bajnai. Début janvier, les services secrets ont identifié le délateur du « discours d’Oszöd », un député socialiste qui avait manifestement choisi de trahir son Premier Ministre. Aujourd’hui, avec son bilan et sans échéance électorale personelle, Gordon Bajnai, Premier ministre jusqu’au 25 avril, fait figure de bon samaritain. Articles liés: Viktor Orban joue « la force tranquille » Rencontre avec le LMP SzDSz-MDF, l’alliance de circonstance Législatives: la bataille peut commencer Conjoncture difficile pour l’économie hongroise Jobbik, enfin au régime de la loi sur le financement des partis La Hongrie en a t-elle fini avec le FMI? « Ensemble, tout devient possible » Jobbik prêt à entrer au Parlement Solyom, avec 8 mois de retard Orban dénonce des trucages dans le budget 2010 Le Parlement valide le budget de crise Orban, déja Premier ministre? 1956, des commémorations à l’avant-goût électoral Européennes: l’abstention et la droite La boulette du père Orban
Samedi, la quatorzième Gay Pride de Budapest a rassemblé environ deux mille personnes, qui ont défilé dans la capitale hongroise sous très haute protection policière. Si les contre-manifestants d’extrême-droite n’ont pas réussi à perturber le défilé, des incidents ont éclatés en marge de la parade. Le diaporama, à la fin de l’article, retrace en images cet après-midi quelque peu antagoniste, où la fierté d’être gay fut revendiquée, mais pas vraiment vue, ni entendue. Rassemblés sur la place des héros (Hosök tere) à 14h, les manifestants pour la « dignité homosexuelle » ont ensuite marché sur toute la longueur de l’avenue Andrassy, jusqu’à Erzsébet ter, protégés par un dispositif de sécurité fort de plusieurs centaines de policiers, de kilomètres de barrières et d’un hélicoptère, pour prévenir les troubles que plusieurs groupes de l’extrême-droite hongroise avaient promis de fomenter. Une parade qui a tourné à la fête privée Les Gays avaient le choix entre défiler « au grand jour » mais s’exposer à la violence de groupes de jeunes skinheads, et parader en sécurité, mais loin des regards. Hormis les habitants de l’Avenue Andrassy et quelques badauds tenus à bonne distance derrière des barrières de sécurité, personne n’a effectivement pu profiter de la parade. Les organisateurs ont tenu un court discours dans lequel ils ont exprimé leurs inquiétudes pour la sécurité de la communauté gay et ont dressé le constat d’une montée de la violence et de l’intolérance en Europe centrale. Sur fond de musique techno diffusée depuis un camion qui ouvre la marche, l’ambiance était à la retenue dans le cortège, très loin de l’extravagance des parades de Berlin, Londres ou Paris. La baisse de la fréquentation est évidente par rapport à l’édition 2008, où les quatre mille manifestants avaient subis de violentes attaques à coups de jets d’œufs, de bouteilles, de pierres et même de cocktails Molotov. 400 extrémistes VS 700 policiers à l’arrivée A défaut d’avoir pu atteindre leurs cibles – les homosexuels – c’est aux forces de l’ordre que s’en sont pris quelques centaines de contre-manifestants de la droite radicale, sur Erzsébet ter, après le défilé. Des scènes de violences qui n’ont désormais plus rien d’inhabituel dans le paysage budapestois, tant elles se sont multipliées ces derniers mois. Cette ambiance délétère s’est déplacée plus tard dans la soirée aux abords de la place Blaha Lujza et au pied du club Corvin Tetö où était programmée l’After Party de la Gay Pride. Quarante-deux d’entre eux ont été interpellés et dix-sept vont être poursuivi en justice, a indiqué dimanche le commissariat central de la police de Budapest. La cause gay en Europe de l’Est, un écho international exclusif? Pour la petite histoire, l’ancien Premier Ministre Ferenc Gyurcsany et plusieurs personnalités de la vie publique hongroise, notamment l’écrivain Peter Kende, se sont joints au cortège haut en couleurs. 12 ambassadeurs de pays occidentaux (dont la France) ont apporté publiquement leur soutien au festival gay, lesbien, « bi » et transgenres de Budapest. L’actrice Whoopi Goldberg, qui se dit amoureuse de la Hongrie, a transmis un message video (en anglais bien sûr) contre la violence homophobe dans le pays. Faisons enfin un bref parallèle avec la gay pride de Bucarest, en Roumanie, qui, tous les ans depuis mai 2005, ne rassemble pas plus de 200 personnes très protégées, elles aussi, par un impressionnant dispositif de police. A l’instar de Goldberg, Madonna aurait pu peut-être, elle aussi, apporter son grain de sel, si elle n’avait pas retenu la leçon des huées dont elle a été l’objet lors de son récent concert à Bucarest, le 26 août dernier. Sa parenthèse sur la situation des Roms en Europe de l’Est n’avait manifestement pas été appréciée. Même aux yeux du public le plus « occidentalisé », la valeur d’une cause peut quelquefois varier selon la communauté qu’elle concerne. Photos : coriander Articles liés : La rébellion de la Magyar Garda Madonna huée à Bucarest pour avoir fait un plaidoyer antidiscrimination (tiré de La Presse Canadienne)
Selon toutes vraisemblances l’actuel Ministre de l’Economie, Gordon Bajnai, devrait être élu Premier Ministre demain lors d’un vote à l’assemblée et nommer ses ministres. Le nom de Peter Oszko circule à propos du poste clef de Ministre des Finances. Avocat et à la tête de la branche hongroise d’une compagnie de comptabilité, Deloitte (dont le précédent président, Andras Simor, est devenu gouverneur général de la banque centrale hongroise); il a déjà participé à des groupes de reflexions qui ont proposés au gouvernement des mesures pour accompagner la Hongrie au mieux pendant la crise. L’actuel Ministre de Finances, Janos Veres, est préssenti comme pouvant obtenir un nouveau ministère. Rappelons que Bajnai devrait remplacer Gyurcsany qui a démissionné il y a environ un mois. Cette démission, selon Gyurcsany, était nécessaire pour établir un nouveau gouvernement plus apte à redresser la Hongrie en cette période de crise. Mais peut-on conçevoir que Gyurcsany, actuellement à la fin de son second mandat, préfère laisser son poste à un autre que lui, pour, le temps de quelques mois, retrouver une image plus fraiche pour les élections prévues l’année prochaine?
Derniers commentaires