Les socialistes du MSzP, encore aux affaires en Hongrie pour 7 semaines, se félicitent des remarques élogieuses du FMI et des instances européennes formulées lundi, à propos des finances du pays. En bon opposant, la FIDESz reste de mauvaise foi sur le bilan économique du gouvernement Bajnai, et l’accuse d’avoir approfondi la crise. Au centre, le FMI constate, mais ne s’imisce pas dans les affaires internes du pays, surtout pas en période de campagne électorale. Il ignore de ce fait les sondages qui promettent à Orban une large majorité au Parlement en avril. Lajos Szabo, membre MSzP de la commission budgétaire au Parlement, a rapporté qu’à l’issue d’une réunion lundi, le FMI « apprécie les efforts de la Hongrie ». Nous nous en serions doutés… Mihaly Varga, bras droit de Viktor Orban à la FIDESz, a, lui, signalé qu’ « un changement est maintenant non seulement attendu en Hongrie, mais également ailleurs. » Varga est d’ailleurs prévu, en cas de victoire, aux ministère des Finances déja depuis l’été dernier. Prendre en compte le changement d’approche économique qu’occasionerait un retour d’Orban au pouvoir serait judicieux. Mais bien qu’on puisse anticiper son protectionnisme, la façon détaillée avec laquelle il compte opérer une fois au pouvoir dans la période critique actuelle, reste encore très vague. Un créancier ferme, impartial et confiant Fidèle à sa fonction, James Morsink, chef de la délégation du FMI lors de cette visite, est resté impartial dans son jugement sur le futur proche des affaires hongroises, mais il a vivement conseillé à la Hongrie d’augmenter ses efforts à moyen terme. C’est à dire: quelque soit le futur gouvernement, il devra redoubler d’efforts pour réduire sa dette publique. Selon Morsink, la FIDESz s’était engagée à poursuivre un plan budgétaire de rigueur. Il a également rappelé que le parti avait toujours dit que la coopération de la Hongrie avec le FMI était essentielle. Reste à savoir qu’elle sera la rhétorique d’Orban avant et après les élections lorsqu’il devra expliquer les choses. L’attitude du représentant du FMI peut laisser penser qu’il reviendra forcément, un jour ou l’autre, sur l’annonce qu’avait faite son parti, d’un déficit à hauteur de 7% du PIB. Orban sort les muselières Pour l’heure, sa cote lui permet de gérer un certain silence et, lorsqu’il s’exprime publiquement, une certaine langue de bois. En bon chef de meute, il distribue au passage des muselières aux autres « loups » de son parti. Car si la victoire avec une majorité simple est quasi gagnée d’avance, c’est maintenant une super majorité qui se joue pour Viktor Orban. Une récente déclaration de Mihály Varga sur d’éventuelles modifications du système des retraites a provoqué une avalanche d’enquêtes Szonda Ipsos, indiquant aujourd’hui la perte de près de 250.000 sympathisants FIDESz en un mois. De son côté, le ministre des Finances, Péter Oszko, joue une autre partition. Il a annoncé que le gouvernement gèlerait tous les fonds nécessaires à la stabilité du budget 2010, toujours afin d’assurer l’objectif, convenu avec le FMI, d’un déficit de 3,8% du PIB à la fin de l’année. A Washington par contre, le FMI ne tient pas à avoir la même réputation qu’a obtenu son Directeur général « DSK » avec la stagiaire hongroise Piroska Nagy. Malheureusement pour le MSzP, qui aurait pu s’en faire un allié pour plaider un vote rationel, le fonds ne fourrera pas son nez plus loin en Hongrie. Peu importe comment, pourvu que la dette se comble. Ironie de la démocratie Le MSzP ne récoltera donc peut-être jamais le fruit de ses efforts. Aux dernières législatives de mai 2006, il avait réussi à se faire réélire dans des conditions déplorables, décrites comme telles juste avant les élections par le Premier ministre sortant de l’époque, Ferenc Gyurcsány lui-même. Son fameux discours à Balatonoszöd, enregistré à son insu et diffusé en septembre 2006 sur la radio nationale, comportait certes des propos malheureux, mais honnêtes »: « Nous n’avons rien foutu (…) Nous sommes les seuls a avoir déconné comme çà (…) On a menti le matin, le midi et le soir…». Il avait présenté ses excuses publiques, mais n’avait pas démissionné. Plus de 2 ans et demi plus tard, en mars 2008, il a effectivement quitté son poste, un peu à contre-temps, pour laisser sa place à son ministre des Finances, l’intérimaire Gordon Bajnai. Début janvier, les services secrets ont identifié le délateur du « discours d’Oszöd », un député socialiste qui avait manifestement choisi de trahir son Premier Ministre. Aujourd’hui, avec son bilan et sans échéance électorale personelle, Gordon Bajnai, Premier ministre jusqu’au 25 avril, fait figure de bon samaritain. Articles liés: Viktor Orban joue « la force tranquille » Rencontre avec le LMP SzDSz-MDF, l’alliance de circonstance Législatives: la bataille peut commencer Conjoncture difficile pour l’économie hongroise Jobbik, enfin au régime de la loi sur le financement des partis La Hongrie en a t-elle fini avec le FMI? « Ensemble, tout devient possible » Jobbik prêt à entrer au Parlement Solyom, avec 8 mois de retard Orban dénonce des trucages dans le budget 2010 Le Parlement valide le budget de crise Orban, déja Premier ministre? 1956, des commémorations à l’avant-goût électoral Européennes: l’abstention et la droite La boulette du père Orban
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