En Hongrie, les universités de province se préparent à une forte baisse du nombre d’étudiants hongrois dans les prochaines années. Leur meilleur espoir de survie est de mettre en valeur la qualité de leurs enseignements et d’attirer davantage d’étudiants venus d’ailleurs, a annoncé Népszabadsag lundi. Décryptage d’un système éducatif public qui se heurte aujourd’hui à la compétitivité mondialisée. Le quotidien « Népszabi » revient sur le problème, notoire, de la surabondance d’étudiants dans les établissements supérieurs en Hongrie. Nombre de ces jeunes gens bénéficient d’aides sociales pour suivre leurs études. Le passage à une éducation supérieure compétitive sera sans doute douloureux pour beaucoup d’universités, à moins d’attirer les étudiants fortunés du monde entier. Des politiciens socialistes tels que Lajos Bokros, éminent ancien ministre des Finances, ont appelé à des réductions d’effectifs radicales. En faisant valoir que les meilleures recrues doivent fournir prioritairement les grandes universités, ils estiment que le reste de la jeunesse estudiantine hongroise devrait, soit s’orienter vers des établissements plus modestes, soit se mettre au travail, au vrai. Jusqu’à maintenant, les politiques d’éducation des gouvernements successifs ont révélé une toute autre réalité. Selon le journal, depuis le changement de régime en Hongrie, on a toujours préféré éviter de mettre l’éducation au diapason des lois du marché, histoire d’épargner la population d’un choc massif. Pas de compression d’effectif radicale, un financement dans un rayon toujours plus large, sans mettre le paquet sur les universités les plus réputées et les plus performantes. Les universités et les collèges dans des villes comme Szeged, Miskolc, Nyiregyhaza et Eger parviennent à pourvoir une sécurité de l’emploi à des milliers de résidents locaux, en grande partie grâce à la consommation des étudiants. Si leur nombre décroît trop vite, les universités seront contraintes de fermer, entraînant l’ébranlement des économies locales. L’arrivée d’étudiants étrangers serait alors une aubaine : lorsque dix étudiants payent leur inscription, deux emplois à l’université sont indirectement financés. Les dépenses de nourriture et d’aménagement d’un établissement supérieur est également significatif. Un étudiant hongrois de Debrecen ou Szeged, par exemple, verserait 40000 HUF (150 euros) par mois pour vivre, quand un étudiant étranger dépenserait entre 140.000 et 180.000 HUF par mois. Toutefois, afin d’attirer davantage d’étudiants étrangers, les universités hongroises doivent irrémédiablement s’adapter : en premier lieu, dispenser beaucoup plus de cours en langue anglaise bien sûr et se doter de plus de logements universitaires. La politique d’obtention de visas pour étudier en Hongrie devra elle aussi être révisée, notamment pour les étudiants asiatiques. Depuis que ceux-ci choisissent de faire leurs études en Europe centrale, ils se dirigent en masse vers la République tchèque, la Roumanie et la Slovénie plutôt qu’en Hongrie, en raison des procédures de demande de visa plus simples, a indiqué Népszabadsag.
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