Mots-clés associés : "constitution"

Un 5e amendement de la Constitution pour tranquilliser Bruxelles

Un 5e amendement de la Constitution pour tranquilliser Bruxelles

23 septembre 2013 à 7 h 45 min 1 commentaire

Le Parlement hongrois a adopté lundi plusieurs amendements constitutionnels proposés par le gouvernement afin de répondre aux critiques de l’Union européenne. Un 4e amendement adopté au printemps dernier faisait craindre un affaiblissement de la démocratie en Hongrie.

La Cour constitutionnelle approuve la 4ème modification de la Loi fondamentale

23 mai 2013 à 7 h 20 min 1 commentaire

La Cour constitutionnelle a rejeté la proposition de révision proposée par le Médiateur de la République et approuvé la 4ème modification de la Loi fondamentale, tout en soulignant qu’elle reviendrait à l’avenir sur les contradictions internes. « A partir de maintenant, personne ne peut mettre en doute la légalité de l’approbation du quatrième amendement« , a commenté Antal Rogan, le chef du groupe parlementaire Fidesz dans un communiqué. Dans sa proposition, l’ombudsman indiquait des erreurs formelles ou procédurales, mais émettait aussi des critiques portant sur le contenu des passages de l’amendement. Quant aux fautes formelles, la Cour ne les a pas trouvées fondées, pendant qu’elle affirmait n’avoir pas le droit d’examiner le contenu des passages de la Loi fondamentale. La Cour a par contre assuré qu’elle examinera à l’avenir la constitutionnalité de toute loi relative aux dispositions de ce 4ème amendement et dissoudra les contradictions éventuelles de la Loi fondamentale. La Cour constitutionnelle continue par ailleurs à faire référence aux dispositions antérieures officiellement annulées par l’entrée en vigueur du 4è amendement. Le parlement hongrois avait approuvé au début du mois de mars la 4ème modification de la constitution depuis son entrée en vigueur le 1er Janvier 2012. Une modification portant gravement atteinte à l’Etat de droit en Hongrie selon plusieurs associations civiles. L’ État de droit menacé en Hongrie Sources : hvg.hu ; index.hu

Source : kormany.hu

Le 4è amendement de la Loi fondamentale pourrait-être annulé

2 mai 2013 à 7 h 00 min 0 commentaire

Suite à plusieurs requêtes, dont celle du Comité Helsinki, le Médiateur de la République Máté Szabó a proposé la révision et l’annulation par la Cour constitutionnelle du 4è amendement de la Loi fondamentale de la Hongrie. Considérant que la modification est périlleuse pour « l’équilibre du fonctionnement démocratique », l’ombudsman avait déjà appelé le Président de la République au véto.

La Commission de Venise venue examiner le quatrième amendement en Hongrie

17 avril 2013 à 15 h 29 min 0 commentaire

Une délégation de six membres de la Commission de Venise s’est rendue vendredi à Budapest afin d’examiner le quatrième amendement de la Loi fondamentale hongroise adoptée au moi de mars. Les rapporteurs de la Commission ont rencontré József Szájer – député européen et président de la Commission chargée de l’écriture de la dernière Constitution hongroise, et les deux secrétaires d’Etat du Ministère de l’Administration et de la Justice, Róbert Répássy et Bence Rétvári. Peu avant la ratification de la quatrième modification de la Loi fondamentale, Thorbjorn Jagland, le Secrétaire général du Conseil de l’Europe, avait demandé au gouvernement hongrois de différer l’adoption de l’amendement afin que la Commission de Venise puisse examiner les modifications. Sans succès. B.V Sources  : MNO  ; hvg.hu

TGM le 15 mars 2013 à Budapest (HU-lala.org)

Hongrie : quand la démocratie se trouve prise au piège de la loi

4 avril 2013 à 9 h 37 min 8 commentaires

Originaire de Transylvanie, le philosophe, écrivain et homme politique hongrois Gáspár-Miklós Tamás constitue l’une des figures les plus en vue de son pays, au point d’être connu de tous ses compatriotes sous les initiales TGM (*). Ancien député libéral, il s’est rapidement orienté à gauche pour défendre des idées en partie inspirées de mouvements proches du marxisme (**). Malgré ses prises de position souvent radicales, il n’en demeure pas moins une personnalité incontestablement respectée et écoutée dans les milieux de l’opposition démocratique hongroise.

Modification de la Constitution : Áder signera !

Modification de la Constitution : Áder signera !

14 mars 2013 à 10 h 16 min 6 commentaires

S’exprimant à la télévision publique M1 mercredi soir, le président de la République János Áder a annoncé qu’il allait signer le quatrième amendement à la Constitution, contre l’avis de l’opposition, de plusieurs ONG pour les libertés civiles et de Bruxelles.

Le parlement a voté en faveur de la 4è modification de la constitution

12 mars 2013 à 14 h 18 min 0 commentaire

Sans surprise, les 15 pages d’amendements contenues dans cette nouvelle modification ont été approuvées par le parlement hongrois lundi un peu après 17h : 265 voix pour, 11 contre et 35 abstentions du parti d’extrême-droite Jobbik. Le parti socialiste a boycotté le vote. Le président de la République Janos Ader dispose donc de 5 jours à compter du vote pour ratifier la modification, ou y opposer son veto en le renvoyant devant la Cour constitutionnelle.

Rue de la Constitution

L’ État de droit menacé en Hongrie

11 mars 2013 à 8 h 52 min 16 commentaires

Le parlement hongrois débute ce lundi une session de deux jours au terme de laquelle pourrait être votée la 4ème modification de la constitution en vigueur depuis le 1er Janvier 2012. Selon plusieurs associations civiles, ces amendements porteraient gravement atteinte à l’Etat de droit en Hongrie.

Manifestation contre la 4è modification de la constitution

Manifestation contre la 4è modification de la constitution

11 mars 2013 à 8 h 49 min 0 commentaire

Samedi après-midi, quelques milliers de personnes ont manifesté à Budapest à quelques pas du parlement, dans Alkotmany utca (la rue de la constitution), contre la modification de la constitution qui devrait être adoptée par le parlement hongrois en ce début de semaine.

Colloque : « Une Constitution, pour quoi faire ? »

Colloque : « Une Constitution, pour quoi faire ? »

8 mars 2013 à 8 h 07 min 0 commentaire

« Une Constitution, pour quoi faire ? Entre spécificités nationales et consensus européen ». Ce colloque organisé par la Fondation Joseph Károlyi ce vendredi 8 et ce samedi 9 mars 2013 s’inscrit dans une actualité brulante : les débats parlementaires portant sur le 4è amendement de la nouvelle constitution hongroise.

La branche hongroise d’Anonymous démasquée?

La branche hongroise d’Anonymous démasquée?

10 septembre 2012 à 7 h 35 min 1 commentaire

La police a arrêté un jeune homme de 16 ans originaire de Dunaujvaros ainsi que quatre autres membres présumés du groupe de hackers Anonymous, a affirmé samedi le siège de la police nationale à l’agence de presse MTI. Les membres du groupe sont accusés notamment d’avoir modifié des passages de la nouvelle constitution hongroise sur le site Internet de la Cour constitutionnelle. En préambule de la Constitution révisitée, on pouvait lire : « les doctrines et les responsables de la tyrannie, les dictateurs, ne prennent qu’une place éphémère dans l’Histoire. Les peuples ont le devoir de les combattre ou de les éliminer ». Les pirates qui ont avoué avoir commis les infractions ne sont pas en état d’arrestation. Articles liés : « Hongrois, il est temps de reprendre le pouvoir » Insolite : la Constitution attaquée par un faucon kamikaze ?

Photo : HU-lala

Les Juifs ont-ils peur dans la Hongrie de Viktor Orbán ? (1/3)

2 avril 2012 à 6 h 58 min 11 commentaires

Une Constitution qualifiée de liberticide, un dirigeant d’ultranationaliste et autoritaire, un pays décrit comme celui où des milices d’extrême-droite ont droit de cité… De ce vaste amalgame, il est souvent ressorti l’image d’une Hongrie antisémite. Les critiques ont culminé avec le discours de l’eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit au mois de janvier devant le parlement européen :

La Constitution hongroise retouchée par Anonymous

La Constitution hongroise retouchée par Anonymous

9 mars 2012 à 11 h 48 min 3 commentaires

Le célèbre groupe de hackers international avait prévenu en janvier dernier, il l’a fait la semaine dernière, avec une première attaque symbolique et potache sur le site de la Constitution hongroise. En préambule de la Constitution « révisée », on pouvait lire : « les doctrines et les responsables de la tyrannie, les dictateurs, ne prennent qu’une place éphémère dans l’Histoire. Les peuples ont le devoir de les combattre ou de les éliminer ». Parmi les amendements à la nouvelle loi fondamentale hongroise opérés par Anonymous, la retraite à 32 ans pour les informaticiens, d’une somme devant constituer au moins 150% de leur salaire ! Que les conservateurs hongrois se rassurent, le site est rétabli depuis lundi et les amendements apportés à la Constitution ont bien entendu été supprimés. Source : MTI Articles liés : « Hongrois, il est temps de reprendre le pouvoir » Insolite : la Constitution attaquée par un faucon kamikaze ?

Photo (AFP) de Viktor Orban utilisée par The Economist en décembre 2010, dans un des articles fondateurs de la campagne anti-Orban menée par la presse étrangère traditionnelle depuis.

Tribune libre : « Petite note sur une grosse désinformation »

21 février 2012 à 8 h 57 min 73 commentaires

Lu avec beaucoup d’intérêt dans les journaux français, qui – pour une fois – étaient tous d’accord : « en Europe, la démocratie est en danger à cause d’un petit pays, la Hongrie, membre de l’UE »

« Constitution de Pâques » : ce qu’en dit la presse hongroise

« Constitution de Pâques » : ce qu’en dit la presse hongroise

5 janvier 2012 à 8 h 00 min 1 commentaire

La constitution hongroise a été signée lundi dernier par le Président de la République Pal Schmitt qui la considère comme le premier pas décisif vers l’avenir. Voici un petit aperçu des différentes analyses des journaux hongrois face à cet événement.

Balázs Nagy Navarro, samedi 31 décembre (Crédit : HU-lala)

2012 sous le signe de la contestation

2 janvier 2012 à 8 h 38 min 41 commentaires

Samedi 31 au soir, l’ambiance n’était pas gaie aux pieds de la statue de Kossuth, à coté du parlement. Les visages étaient sombres et les regards très tristes en écoutant les discours du philosophe Tamás Gáspár Miklós mais surtout des deux journalistes grévistes de la faim, Balázs Nagy Navarro et Aranka Szávuly. La gauche hongroise enterrait « sa » démocratie, en quelque sorte. Quelques milliers de personnes étaient présentes pour les soutenir, après plus de trois semaines de grève de la faim et quelques jours après avoir appris leur licenciement par la société de médias publics MTVA.

Derniers jours de la « République » de Hongrie

Derniers jours de la « République » de Hongrie

12 décembre 2011 à 19 h 49 min 32 commentaires

Au 1er janvier 2012, lorsque la nouvelle Constitution hongroise prendra effet, la République de Hongrie changera de nom. Le terme « République » sera en effet retiré de son appellation officielle.

LMP veut un référendum sur la nouvelle Constitution

14 novembre 2011 à 20 h 14 min 3 commentaires

Les référendums populaires devraient être obligatoires dans plusieurs domaines, a affirmé il y a quelques jours Gergely Karácsonyi, député du parti écologiste LMP lors d’une conférence de presse.

Des « croûtes » pour sublimer la Constitution

Des « croûtes » pour sublimer la Constitution

13 novembre 2011 à 23 h 58 min 2 commentaires

Parmi les 15 illustrations de la nouvelle loi fondamentale qui entrera en vigueur en janvier prochain en Hongrie, plusieurs sont sujets à polémique depuis leur publication dans la presse. Hormis les aspects esthétique et politique de la démarche qui sont déjà très discutables, beaucoup parlent « d’art de l’absurde » concernant les thèmes abordés par certains tableaux.

La Hongrie rejoint la Croatie contre les OGM

La Hongrie rejoint la Croatie contre les OGM

19 octobre 2011 à 15 h 33 min 0 commentaire

La semaine dernière (13 octobre), le ministère du développement rural a indiqué que le Parlement hongrois a approuvé une résolution pour rejoindre « l’axe Alpes – Adriatique sans OGM ». La Hongrie confirme donc sa volonté d’être un pays sans OGM, qu’elle a d’ailleurs fait inscrire dans sa nouvelle Constitution. Cette résolution appelle les collectivités locales à interdire la dissémination d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans leurs agricultures régionales. Cette proposition faite par la commission au développement durable a été approuvée à l’unanimité, avec 346 voix en sa faveur. Une initiative croate Les collectivités locales croates appliquent déjà l’interdiction depuis la fin de l’année dernière. Ainsi, les politiques agricoles de la Croatie et de la Hongrie vont dans le même sens concernant les OGM, puisque le principe de non dissémination d’OGM est déjà inscrit dans la nouvelle version de la loi fondamentale hongroise. Au début du mois de juillet cette année, le ministère du développement rural hongrois avait fait détruire 950 hectares de maïs contaminé. Selon les estimations du ministère, il restait alors quelques 2500 hectares de cultures touchées par des semences OGM à détruire. La commission hongroise au développement durable a également indiqué que rejoindre l’axe initié par la Croatie permettra à la Hongrie d’améliorer  l’exportation de ses graines et de ses produits agricoles et agro-alimentaires. source : MTI crédit photo : France Nature Environnement Articles liés : La Hongrie sans OGM ? L’inexorable envolée des prix agricoles

La Hongrie, pays sans OGM ?

La Hongrie, pays sans OGM ?

17 juillet 2011 à 21 h 45 min 4 commentaires

Dans sa nouvelle Constitution qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2012, la Hongrie se déclare fièrement « pays sans OGM » (organismes génétiquement modifiés). Mais pour atteindre cet objectif, le pays doit appliquer des mesures drastiques : près de 1000 hectares de maïs contaminés par des OGM ont déjà été détruits début juillet et encore 2500 hectares pourraient subir le même sort, d’après le ministre du développement rural Sandor Fazekas.

Vous avez dit fichage électoral ?

Vous avez dit fichage électoral ?

13 juillet 2011 à 13 h 00 min 8 commentaires

En France, dès le lancement des primaires du Parti Socialiste fin juin, l’Union pour un Mouvement Populaire a dénoncé un « fichage électoral » de la part de l’opposition. En Hongrie au même moment, le gouvernement attendait les réponses des citoyens hongrois à des questionnaires qu’il leur avait envoyé un peu plus tôt. Une démarche qui a posé problème au médiateur chargé de l’information et de la protection des données personnelles M. András Jóri, puisque ces questionnaires d’opinion, qui portent sur des thèmes de société, reccueillent aussi des données personnelles.

source : eu2011.hu

Présidence de l’UE : un bilan controversé

22 juin 2011 à 12 h 06 min 24 commentaires

Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecouter la version audio de la chronique Il est difficile de croire que Viktor Orban soit si indifférent sur ce que l’on dit de lui et de la Hongrie à l’étranger. Pourtant, à l’heure des bilans, la présidence hongroise de l’Union européenne qui peut se prévaloir d’un bilan assez positif, ne restera dans les mémoires des uns et des autres que comme une présidence controversée. Ne croyez pas que je sois hostile à la controverse, bien au contraire, mais lorsque celle-ci occulte les résultats d’un travail, c’est ennuyeux. Un bilan assez positif, surtout si l’on regarde l’ultime succès de cette présidence avec sur la ligne d’arrivée, à l’arrachée, une date pour accueillir la Croatie au sein de l’Union. L’élargissement de l’Union était l’une des priorités de Viktor Orban. Faire jouer à nouveau à la Hongrie un rôle de premier plan dans la région est l’un des buts du Premier ministre. Désormais, il sera celui qui a travaillé à l’entrée de la Croatie dans l’Union, celui sur qui la Serbie, le Monténégro, la Macédoine et l’Albanie – pays qu’il a visité pendant son mandat européen – pourront compter, pour devenir membre de l’Union… un jour. En politique étrangère, la grande rivale de la Hongrie dans la région  est la Pologne qui va justement lui succéder à la tête de l’Union. Et si la Hongrie a réussi à se positionner comme un partenaire indispensable entre les pays des Balkans et Bruxelles, Varsovie de son côté lui a, quant à elle, ravi l’organisation d’une conférence pour mettre sur pied un partenariat  oriental privilégié avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine. La Biélorussie en a été exclue suite aux événements de décembre et ses conséquences. Jusqu’au XXe siècle, la Hongrie – qui a toujours joué un rôle important au cœur du bassin des Carpates, et dont les Balkans en sont considérés comme les marches, le limes au Sud – se verrait bien à nouveau jouer les premiers rôles. Tout dans l’attitude et les décisions prises par Viktor Orban tend dans cette direction. L’Union européenne lui offre ses possibilités, et le Premier ministre hongrois le sait et n’a pas l’intention de ne pas en profiter. C’est une vieille recette politicienne que de pratiquer une politique rigoureuse dans son pays et libérale à l’extérieur. Le problème c’est qu’aujourd’hui, avec la mondialisation, l’information se propage à une vitesse exponentielle. C’est l’erreur de Viktor Orban de ne pas avoir pris assez en compte les opinions publiques internationales qui ne garderont en mémoire que les différentes affaires qui ont éclatées pendant le mandat européen hongrois. Ainsi, alors que Budapest aura réussi à placer au cœur des débats européens, la question rom, l’opinion publique ne se souviendra que des milices d’extrême droite venues dans les villages des confins orientaux du pays, menacer et provoquer cette communauté. Et c’est sans parler de la loi sur les médias, de la mise en place d’une nouvelle Constitution dont la presse n’aura relevé que les aspects réactionnaires. Quel média a fait sa une sur l’interdiction des OGM, gravée dans cette même Constitution ? C’est une décision courageuse et moderne… mais dont on ne parle pas ou si peu. Et il faudra conclure cette présidence européenne sur une ultime affaire : le financement d’une campagne anti-IVG par des fonds européens détournés de leur vocation première. La Hongrie se dépeuple et ses dirigeants croient inverser la courbe en provoquant et culpabilisant les femmes. Quelle maladresse ! Et en plus, avec de l’argent qui n’était pas destiné à cela. Décidément, cela fait beaucoup d’erreurs de communication. Ces messieurs du gouvernement, où aucune femme n’a rang de ministre rappelons-le, feraient mieux de s’interroger sur les raisons d’une telle dénatalité et financer des aides – crèches et autres moyens de garde, par exemple – plutôt que de choquer les Hongroises. Dans une semaine, cette présidence européenne se clôturera. Il faut espérer qu’avec le recul, le travail effectué sous la mandature hongroise sera mieux reconnu. Les précédentes chroniques de Cécile Vrain : L’Union européenne ouvre ses portes à la Croatie Le dilemme politico-économique biélorusse et les enjeux électoraux en Lettonie et en Macédoine Conjoncture favorable pour les politiques de voisinage de l’UE Les conséquences de l’affaire DSK en Europe Présidence de l’UE : bientôt le tour de la Pologne

Vu à Budapest, mai 2011. Crédit photo : Sakari Huttunen pour HU-lala

La Hongrie a financé sa campagne anti-IVG avec des fonds européens !

10 juin 2011 à 14 h 04 min 15 commentaires

Le gouvernement hongrois aurait financé la campagne incitant les femmes à recourir à l’adoption plutôt qu’à l’avortement avec des fonds européens destinés au « progrès social et à l’égalité entre les femmes et les hommes ». Saisie par l’eurodéputée socialiste française Sylvie Guillaume, la Commission européenne a exigé de la Hongrie qu’elle y mette un terme, sous peine de sanctions.

La représentation de la région des Sicules à Bruxelles agace Bucarest

6 juin 2011 à 22 h 50 min 0 commentaire

Mardi 31 mai, sous l’impulsion de trois eurodéputés de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie – UDMR (Csaba Sogor, Winkler Iuliu et László Tökés), un bureau du « Pays des Sicules » a été inauguré à Bruxelles. Il s’agit-là d’un moyen de lobbying économique pour cette région de Transylvanie délaissée par Bucarest, afin d’obtenir plus d’argent de l’UE et plus d’autonomie, sans devoir passer par l’Etat central. Le gouvernement roumain ne voit pas cela d’un très bon oeil, au contraire, mais il reste prudent quant aux conséquences politiques que cela pourrait avoir. Pour fêter l’ouverture de ce bureau de la région des Sicules au Parlement européen,  seule une petite dizaine d’eurodéputés hongrois étaient présents. Comme pour montrer que cette initiative pourrait une nouvelle fois déranger les rapports diplomatiques entre les deux pays, le quotidien roumain Adevarul notait jeudi qu’aucun représentant officiel de la Hongrie et qu’aucun autre député européen roumain n’avaient participé à l’événement. Une démarche entre légitimité et provocation Dans un premier temps, lors de son discours inaugural mercredi dernier, l’eurodéputé roumain et ancien président honoraire de l’UDMR, László Tökés, a invité les autres « régions » traditionnelles de Roumanie à imiter l’initiative des Sicules en ouvrant à leur tour leur propre antenne à Bruxelles. Cette provocation traduisait le malaise qui règne actuellement dans la coalition gouvernementale, entre l’UDMR et le parti majoritaire au gouvernement roumain (le Parti National Libéral – PNL du président Traian Basescu et de son premier ministre Emil Boc). Concernant les nouvelles stratégies politiques de cette minorité magyare, le portail d’informations européennes PressEurope note d’ailleurs que « Tökés veut, lors des prochaines élections, prendre les rênes d’une nouvelle formation, le Parti populaire des Magyars de Transylvanie, qui fera concurrence à l’UDMR« . D’autre part, cette antenne bruxelloise du Pays des Sicules (fondée par les Conseils départementaux d’Harghiţa, Covasna et Mureş) est accueillie gratuitement par la Maison des régions magyares à Bruxelles, ce qui n’a pas manqué de faire réagir le ministre des Affaires Etrangères roumain, Teodor Baconschi, jeudi dernier à l’avant-veille des commémorations du très controversé traité de Trianon. L’initiative des membres de l’UDMR, également critiquée par l’opposition roumaine (Parti Social Démocrate – PSD), est regrettable selon lui : « Au moment où j’ai vu que l’emplacement de ce bureau se trouvait dans une maison des régions magyares, j’ai convoqué l’ambassadeur de Hongrie à Bucarest pour lui faire part de notre réserve face à cet accueil que nous considérons discutable », a-t-il déclaré au journal Gândul. L’article de PressEurope sur le sujet rapporte également certains propos du chef de la diplomatie roumaine, selon lequel l’officialisation du « Pays des Sicules » auprès des institutions européennes pose problème, puisque « cette démarche présente abusivement une appellation populaire comme la marque identitaire d’une région« . Les résidus insaisissables de l’histoire de la Grande Hongrie László Tökés, l’un des instigateurs de cette démarche autonomiste, considère que ces déclarations de Baconschi sont de nature « nationalistes ». Il a aussitôt déclaré dans la presse roumaine qu’il souhaitait rencontrer le président Basescu au plus vite à ce propos. Ce dernier a quant à lui déclaré être « défavorable » à l’ouverture d’un bureau de la région des Sicules à Bruxelles, mais il se garde bien, comme la plupart des membres du gouvernement Boc, de commenter plus avant cet événement, tant la problématique autonomiste des Sicules est complexe en Roumanie au regard de leur identité culturelle et historique. A vrai dire à Bucarest, le laisser-faire est souvent de mise avec ceux que Budapest appelle abusivement les « Hongrois de Roumanie », quitte à rogner sur les principes fondamentaux de la Constitution roumaine, comme le 15 mars dernier, lorsque le vote à Budapest de la nouvelle Constitution hongroise a donné lieu à des célébrations officielles à Cluj-Napoca. Le vice-premier ministre roumain d’origine magyare, Bela Marko, est peut-être le plus consenuel sur ce sujet délicat. Interrogé au micro de RFI jeudi dernier, il a déclaré que ce bureau « ne fera pas de miracles mais (qu’) il aidera probablement à la visibilité du potentiel économique de cette région« . Le sénateur Marko a mis tout le monde d’accord en se disant convaincu que les intérêts économiques de la région des Sicules doivent être promus : « Si un tel bureau peut nous aider, pourquoi pas ? » Articles liés : Hongrois et un peu plus que ça : voyage chez les Sicules László Tökés a adopté la citoyenneté hongroise Double citoyenneté : une loi floue adoptée vite fait Le ministre de la Culture plébiscité chez les Hongrois de Roumanie Minorités hongroises : le grand jour ?     Vive le «Jour de l’unité nationale» ! Les minorités resurgissent comme par magie Les Magyars de Roumanie à l’assaut des passeports hongrois !   Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté   Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ?   Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou   Double citoyenneté : le projet avance Le coup de théâtre de Basescu Présidentielles en Roumanie : les tractations commencent

Crédit photo : Sakari Huttunen

Le gouvernement hongrois lance une campagne contre l’avortement

9 mai 2011 à 8 h 52 min 31 commentaires

« La vie du fœtus sera protégée dès sa conception ». L’article II de la partie Liberté et Responsabilité de la nouvelle Constitution hongroise a provoqué de nombreux débats. Si cet article n’implique pas automatiquement une remise en cause future du droit à l’avortement, une nouvelle campagne publicitaire nous donne un premier aperçu de ses possibles applications.

Chantal Delsol, philosophe et historienne des idées politiques

Chronique : Débat imaginaire entre le philosophe et le politicien

1 mai 2011 à 21 h 14 min 2 commentaires

Puisqu’il le faut, revenons sur la nouvelle Constitution signée par le chef de l’Etat hongrois il y a quelques jours. Qualifiée pratiquement unanimement de « rétrograde » et de « liberticide » dans les médias occidentaux, la Constitution fait au minimum polémique. Pour l’heure, l’Union européenne s’est juste inquiétée de savoir si le texte est conforme aux valeurs européennes et le Premier ministre Orban s’est dit prêt à cette évaluation. Mais il ne s’agit pas de cela aujourd’hui. Je voudrais revenir plus particulièrement sur les sujets qui fâchent à savoir les références au catholicisme historique hongrois et aux valeurs de la famille traditionnelle.

Attila Mesterházy, président du parti socialiste hongrois

Ce que l’oppposition dit de la Constitution

27 avril 2011 à 13 h 58 min 1 commentaire

Les réactions de l’opposition à la ratification de la nouvelle Constitution par le Président Pál Schmitt ne se sont pas fait attendre. En voici la teneur, pour l’essentiel, rapportées par l’agence MTI.

La Constitution a été ratifiée par le président Schmitt

25 avril 2011 à 19 h 41 min 1 commentaire

C’est fait, il ne manquait plus que la signature du Président Pal Schmitt. La nouvelle Constitution hongroise a été ratifiée en ce lundi de pâque à midi, en dépit des vives critiques qui se sont élevées aux niveaux international comme national.

L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ?

L’UE va à contre-courant dans les Balkans d’après Viktor Orban. Et la Hongrie ?

21 avril 2011 à 21 h 40 min 0 commentaire

Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie. Ecoutez la version audio de la chronique Les premiers temps de la présidence hongroise avait été entachés par les nombreuses réactions négatives liées à la nouvelle loi sur les médias, jugée par certains, liberticide. Il faut croire que Viktor Orban aime les dates et les symboles. Pour fêter l’anniversaire de la mi-temps de la présidence européenne, c’est aujourd’hui le vote d’une nouvelle Constitution qui fait encore parler de la Hongrie dans les cours européennes, et pas en bien. Comme en janvier, le Premier ministre hongrois semble ignorer les réactions inquiètes. Lui, ce dont il veut parler lorsqu’il est à Bruxelles, c’est de l’Union européenne et pas de politique intérieure. C’est ainsi que le 14 avril, il a présenté les réalisations de sa présidence dans la première partie de son mandat. Critique sur l’Europe, mais enthousiaste sur ses résultats, Viktor Orban est resté dans un registre très classique. Il a qualifié de succès, la rencontre concernant les questions posées par l’immigration suite aux révolutions arabes. Il semble qu’il soit le seul à y voir un succès car la France et l’Italie ne sont toujours pas d’accord sur une répartition équitable des immigrés. Les autres satisfactions du Premier ministre hongrois concernaient l’intégration des Roms et la Stratégie pour la région Danube. Par contre, l’actuel président de l’Union européenne est déçu des résultats sur l’élargissement. Lui qui aurait tant voulu jouer un rôle majeur dans le processus d’adhésion de la Croatie – dont l’euroscepticisme a été ravivé avec la condamnation de Gotovina à 24 ans de prison – a déclaré que l’Union «allait à contre-courant» et qu’il se «heurtait à un mur». Autant l’on peu qualifier la politique intérieure de la Hongrie actuelle de « rétrograde », autant Viktor Orban – tout en jouant sa partition comme tout à chacun – semble dans le vrai en ce qui concerne l’élargissement de l’Union à l’Europe du sud-est. Si l’élargissement n’est pas évident en tant qu’Occidental, cela l’est beaucoup plus en tant que Centre-européen. La sensibilité et la connaissance culturelle et historique de la région par ces derniers manquent aux pays fondateurs de l’Union. Tout en n’ignorant pas que ce ne sont pas des considérations politiques qui bloquent mais plutôt des raisons économiques. L’élargissement de l’Union aux Balkans serait pourtant un élément de stabilité fondamental dont certains des pays de la région ont grand besoin. Ainsi Viktor Orban estime, à juste titre, qu’il est ridicule de continuer d’appeler la Macédoine «Fyrom» afin de ne pas blesser la susceptibilité grecque. Il a qualifié la situation «d’incarnation de l’absurdité», précisant qu’il est obligé de se concentrer une seconde pour se souvenir du nom officiel de la Macédoine – et il n’est pas le seul dans ce cas. Et c’est sans parler du refus franco-allemand de laisser la Roumanie et la Bulgarie rejoindre l’espace Schengen. La situation doit être très frustrante pour Viktor Orban, libre de réorganiser la société dans son pays et les mains liés concernant ses ambitions politiques de voisinage. Lui qui n’est pas connu pour favoriser le dialogue avec l’opposition et la société civile de son pays se voit obliger de reconnaître qu’au sein de l’Union il y a des pays forts, opposés à sa volonté et avec lesquels, au minimum, il «faut garder les discussions ouvertes». On retrouve ainsi toutes les ambiguïtés et contradictions de la politique du chef du gouvernement hongrois. Soutien de la Roumanie dans sa volonté d’adhérer à l’espace Schengen dans le cadre de l’Union européenne, il indispose régulièrement ses voisins avec sa politique intérieure. Dernier exemple en date : la nouvelle constitution qui inquiète les pays voisins. Ces contradictions ne datent pas d’hier et ne semblent pas avoir de solutions en Europe centrale : entre vouloir jouer un rôle sur le plan international en tant que pays leader de la région et parallèlement être le protecteur de sa minorité nationale vivant au-delà des frontières. Articles liés : Elargissement de l’espace Schengen : les velléités hongroises ne suffiront pas Elargissements de l’UE : les divergences franco-hongroises « L’autre » Orban parle d’Europe à Paris UE : l’opération séduction de Viktor Orban Les dernières chroniques de Cécile Vrain : Nouvelle constitution : le passé d’une illusion Comment l’Union européenne fête la journée internationale des Roms La Hongrie reste en dehors du «Pacte pour l’euro» Mme Khadafi, née Farkash, se repose à Vienne pendant que la Libye flambe Chronique du 9 mars 2011 : « Ce n’est pas du féminisme, c’est de l’économie » Chronique du 28 février 2011 : Défense européenne, de Tripoli à Gödöllö en passant par l’OTAN

Constitution : les points qui font mal

Constitution : les points qui font mal

19 avril 2011 à 10 h 47 min 6 commentaires

« Ultra-conservatrice ». C’est le qualificatif qui revient le plus souvent dans la presse francophone pour désigner la Constitution adoptée lundi par le parlement hongrois. En Hongrie même, les opposants à cette nouvelle Loi fondamentale – rédigée par la seule coalition gouvernementale Fidesz-Kdnp – sont nombreux.

Szent-Istvan, premier roi apostolitique et fondateur du Royaume de Hongrie

Retour en force de l’ordre moral en Hongrie

18 avril 2011 à 22 h 26 min 3 commentaires

Le coup de théâtre qui aurait contrecarré les plans du gouvernement n’a pas eu lieu et, sans surprise, la nouvelle Loi fondamentale hongroise a été adoptée par le parlement lundi.

Une remise en cause du droit à l’avortement en Hongrie ?

Une remise en cause du droit à l’avortement en Hongrie ?

18 avril 2011 à 18 h 59 min 5 commentaires

La présentation du projet de Constitution au mois de décembre dernier a suscité une vive inquiétude quant à l’éventualité d’un durcissement de la législation sur l’avortement. Les déclarations contradictoires récentes de la majorité parlementaire n’ont pas levé les doutes quant au contenu du texte final qui devrait voir le jour dès ce mois d’avril.

La Szent-Korona, symbole dépositaire de l'identité chrétienne de la Hongrie

Nouvelle constitution : le passé d’une illusion

17 avril 2011 à 20 h 14 min 3 commentaires

Le billet de Cécile Vrain, journaliste et docteur en Histoire des Relations Internationales de l’Université de Paris 1, spécialiste de la Hongrie.

Vote familial : Viktor Orbán « écœuré »

29 mars 2011 à 5 h 43 min 6 commentaires

« Ca fait mal au cœur que les gens aient décidé de rejeter la possibilité d’un vote familial« , s’est épanché le premier ministre hongrois, lundi soir sur Magyar Televízió. En effet, la grande consultation nationale sur le projet de Constitution, lancée avec fracas quelques semaines plus tôt, n’a pas apporté tous les blanc-seings escomptés pour la Fidesz. 85% du million de répondants (sur un total de huit millions), qui a daigné renvoyer le fameux questionnaire de consultation, ont estimé qu’octroyer des droits de votes élargis pour les parents de mineurs était inacceptable. Viktor Orban a donc renoncé à inscrire ce projet dans la Constitution qui devrait être adoptée le 25 avril prochain, mais ne « renoncera jamais à cette lutte« , a-t-il aussi prévenu. Articles liés : Consultation pour la nouvelle Constitution : une « prime citoyenne » aux familles nombreuses ? Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » Des taxes partout, sauf sur les familles nombreuses

Pal Schmitt le jour de son élection à la présidence (Hungary Around the Clock)

Pál Schmitt souhaite que la nouvelle Constitution protège la langue hongroise

2 mars 2011 à 19 h 43 min 7 commentaires

Lors d’une interview accordée au quotidien Magyar Nemzet, le président de la République hongroise a exprimé son attachement pour la langue hongroise et sa volonté de souligner son importance dans la Constitution et de récompenser les citoyens participant à sa promotion.

Montage : pestiside.hu

Insolite : la Constitution attaquée par un faucon kamikaze ?

24 février 2011 à 13 h 30 min 1 commentaire

Nos confrères anglophones de Pestiside ont encore frappé dans un article intitulé « Le symbole protecteur de la Constitution trouvé mort dans la cour du Bureau de la protection de la Constitution« . Il semblerait qu’après une intoxication, un rapace se soit littéralement écrasé sur le bâtiment de « Alkotmányvédelmi Hivatal », le Bureau de la protection de la Constitution. A moins qu’il ne s’agisse d’une blague situationniste pour dénoncer la réforme constitutionnelle en cours… L’anecdote prête bien évidemment à ricaner quand l’on sait que le grand Turul – sorte d’oiseau gigantesque – est le symbole protecteur de cette Constitution. Le hasard ferait alors bien les choses, comme on dit. Il ne s’agit d’ailleurs pas de n’importe quel rapace en cause dans l’accident, mais d’un faucon sacre, l’une des plus grandes espèces de faucons et qui est d’ailleurs inconnue en Europe occidentale. Bref, un superbe animal qui n’a rien à envier au Turul qui, lui, n’a jamais existé ailleurs que dans la mythologie hongroise… Index.hu n’a rapporté l’affaire que mardi, mais l’accident s’est produit au début du mois, selon la Société hongroise ornithologique, Magyar Madártani Egyesület (MME), qui a déterminé que l’oiseau s’est intoxiqué en ingérant un pigeon empoisonné. Info ou intox ? L’accident est tellement insolite que l’on pourrait croire à une manifestation « artistique » – d’un goût certes douteux pour la nature, mais qui serait tout de même bien pensée – contre la réforme constitutionnelle entreprise par le gouvernement conservateur. A l’instar des oiseaux tombés raides morts en Roumanie il y a quelque temps, notre oiseau majestueux aurait également pu avoir été victime d’une trop grande ivresse après avoir ingurgité du marc de raisin. Toutefois, et c’est beaucoup moins drôle, le diagnostic des experts de la MME  semble être le bon, précisément lorsque l’on prend en compte les différentes pollutions et leurs risques sanitaires pour les animaux. Article lié : Insolite : en Roumanie aussi, les oiseaux tombent raides morts

Zsolt Semjén et Viktor Orban le 14 février

Avortement : le KDNP ne lâche pas l’affaire

23 février 2011 à 0 h 14 min 12 commentaires

Le leader du parti chrétien-démocrate, Zsolt Semjén, a affirmé samedi qu’il avait reçu la garantie de la Fidesz que la nouvelle Constitution inclura la protection de la vie foetale…tout en promettant que cela n’aboutira pas à une restriction du droit à l’avortement. « Nous avons obtenu l’assurance de la part de la Fidesz que le principe de la protection de la vie fœtale sera inscrite dans la nouvelle Constitution« , a affirmé Zsolt Semjén, le leader des chrétiens-démocrates du KDNP, samedi dans les colonnes du Magyar Nemzet. Lors de la réunion du groupe parlementaire Fidesz-KDNP qui s’est tenue il y a une dizaine de jours, Viktor Orban avait pourtant douché les espoirs des chrétiens-démocrates en déclarant qu’il ne comptait pas rédiger une Constitution qui irait à l’encontre des réalités sociales actuelles. Qui croire ? Selon les déclarations de Semjén, la Constitution pourrait donc indiquer que « Le fœtus est une vie humaine depuis sa conception et bénéficie du droit à la protection ». Le chef des chrétiens-démocrates se veut pourtant rassurant – sans y parvenir – en promettant qu’il ne s’agit là que d’une déclaration de principe qui n’appellera pas de changement de la législation actuelle sur le droit à l’avortement…à moins que la majorité de la société y soit favorable. La version finale de la Constitution n’a pas encore été rédigée, donc on ne peut que spéculer sur son contenu final. « Si la vie commence dès la conception, alors il n’y a plus d’avortement », titrait le Népszabadsag, dans son édition de mardi. Selon l’auteur de l’article, un changement de Constitution dans ce sens aurait des conséquences graves – par exemple, en cas de danger pour la mère, quelle vie choisir ? – et la législation sur l’avortement devrait être modifiée, en dépit des promesses des politiciens. Articles liés : Le droit à l’IVG menacé par la future Constitution Constitution (1/2): la Fidesz est prête à lâcher du lest Constitution (2/2): pendant ce temps dans l’opposition… Consultation pour la nouvelle Constitution : une « prime citoyenne » aux familles nombreuses ? Le gouvernement veut promouvoir le mariage Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » Religion : Orbán en rajoute une couche au Vatican La Hongrie voudrait concurrencer la dévotion polonaise !

Budapest Gay Pride 2008 (HU-lala)

Gay Pride : Les organisateurs obtiennent gain de cause

20 février 2011 à 23 h 01 min 0 commentaire

Le tribunal de Budapest a annulé la décision de la préfecture de police d’interdire la Gay Pride – ou seulement une extension de son parcours ? – prévue le 18 juin dans la capitale hongroise, ont annoncé les organisateurs. La plainte déposée quelques jours auparavant par l’association organisatrice de l’évènement, « Szivárvány Misszió » (Mission arc-en-ciel), représentée par l’ONG TASZ et le comité Helsinki, a donc obtenue gain de cause et les manifestants pourront marcher jusqu’aux abords du parlement pour y dénoncer la loi sur les médias et la Constitution en préparation, comme souhaité. En début de semaine précédente, les organisateurs de la Gay Pride avaient annoncé l’interdiction totale de l’évènement par la police de Budapest, qui avait démentie peu après et précisé n’avoir interdit qu’une partie du parcours. Amnesty International avait dénoncé « une violation des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et à la non-discrimination, énoncés dans plusieurs conventions internationales des droits de l’homme signées par la Hongrie. » Articles liés : La police de Budapest dément avoir interdit la Gay Pride La Gay Pride de Budapest n’aura pas lieu Budapest serre la vis à ses noctambules Gays : La Constitution est aussi la leur ! Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » La débandade de l’Hétéro Pride à Budapest Budapest : une « hétéro pride » pour laisser la gay pride en paix ? De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos Ce qu’il reste de la Budapest Pride Jobbik ne marche pas si droit

Le gouvernement veut promouvoir le mariage

Le gouvernement veut promouvoir le mariage

16 février 2011 à 8 h 53 min 4 commentaires

De moins en moins de mariages, de plus en plus de divorces, une société en pleine déstructuration ! Voici l’équation du gouvernement conservateur hongrois, bien décidé à redonner ses lettres de noblesse à une institution qu’il croit en pleine déliquescence : le mariage. Alors que les tractations sont allées bon train tout le weekend pour savoir si, oui ou non, la  Constitution en cours de préparation doit mettre l’accent sur les valeurs chrétiennes de la Hongrie, le gouvernement vient de mettre en application une nouvelle mesure destinée à promouvoir l’importance du mariage. Ainsi, les jeunes couples se verront remettre de manière symbolique, le jour de leur mariage civil, un certificat destiné à donner du corps et de l’âme à leur union, contenant des citations de Szent Istvan, du comte István Szechényi et de l’écrivain Sandor Marai. L’objectif affiché de cette mesure ? Réaffirmer que « les valeurs du mariage sont importantes pour la communauté nationale« , a indiqué le secrétaire d’Etat aux affaires sociales, à la famille et à la jeunesse Miklos Soltész. « La population est passée sous le seuil de 10 millions d’habitants, les gens se marient de moins en moins et les familles se désintègrent« . Bref, selon Miklos Soltész, en Hongrie tout fout le camp ! « Je voudrais que les gens ne croient pas que le mariage est un contrat de courte durée« , a-t-il ajouté. Un premier couple a déjà fait l’objet de cette mesure. Vendredi,  Demeter Mónika et Zoltán Skita ont eu l’honneur de recevoir le précieux certificat des mains du secrétaire d’Etat, au cours de leur mariage dans les bureaux de l’état civil de la commune d’Óbuda, au nord de la capitale. Derrière cette mesure apparemment anecdotique, se trouve le projet partagé par la coalition Fidesz-KDNP de replacer la cellule famille traditionnelle au cœur de la structure sociale. On le sait déjà, la Constitution en cours de préparation pourrait définir le mariage comme « L’union naturelle entre un homme et une femme », en discriminant au passage les couples vivant en union libre et les couples homosexuels. Une institution tombée en disgrâce ? Effectivement, le nombre de mariages est en chute libre, diminuant de presque la moitié depuis 1990. Sur la même durée, le taux de divorces a régulièrement augmenté, tant et si bien qu’un couple qui se marie aujourd’hui a 1 risque sur 2 de divorcer. En cela, les pratiques hongroises sont très similaires à celles observées en France. Pourtant, malgré ce que laissent supposer ces chiffres, l’image du mariage en Hongrie reste encore très positive. Selon les études de l’Institut hongrois de recherche démographique, seulement une personne sur cinq estime actuellement qu’il s’agit d’une « institution dépassée ». L’explication est donc ailleurs. Le faible nombre de mariages ces dernières années – comme celui des naissances – cache en réalité, plutôt qu’un rejet de l’institution, une incapacité sociale et matérielle à la mettre en œuvre. D’où un ajournement de ses projets personnels à des temps meilleurs…si ce n’est un renoncement. Il est peu vraisemblable qu’un bout de papier y change quoi que ce soit… Articles liés : Consultation pour la nouvelle Constitution : une « prime citoyenne » aux familles nombreuses Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » La Hongrie voudrait concurrencer la dévotion polonaise ! La laïcité remise en question dans les écoles hongroises La Gay Pride de Budapest n’aura pas lieu

Consultation pour la nouvelle Constitution : une « prime citoyenne » aux familles nombreuses ?

Consultation pour la nouvelle Constitution : une « prime citoyenne » aux familles nombreuses ?

16 février 2011 à 8 h 43 min 5 commentaires

Voilà un nouvel épisode polémique de la préparation de la nouvelle Constitution hongroise. Ces jours-ci, le Conseil National de Consultation spécialement dépêché pour l’occasion, envoie un questionnaire en 12 points à chaque citoyen. Une belle preuve de souci démocratique, si ce n’était le caractère populiste, voire clientéliste, d’une des 12 questions qui y est posée. Celle-ci – la question n°4 exactement – porte sur la possibilité pour les parents d’obtenir un droit de vote supplémentaire pour chacun de leurs enfants mineurs. La méthode de « consultation » était déjà très critiquable, la voila sur le point de devenir scandaleuse.

Orbán présentera ses réformes le 15 mars

15 février 2011 à 9 h 04 min 4 commentaires

Hier, lors de la séance d’ouverture de la session printanière du Parlement hongrois, le premier ministre est resté bien vague quant à son vaste programme de réformes censé œuvrer pour le « renouveau de la Hongrie » qui sera présenté le 15 mars, jour de fête nationale en Hongrie, a rapporté MTI.

Gay Pride 2008 (HU-lala)

La Gay Pride de Budapest n’aura pas lieu

15 février 2011 à 0 h 14 min 1 commentaire

La préfecture de police de Budapest a retiré son autorisation pour la marche annuelle de la Gay Pride hongroise, invoquant des « perturbations excessives pour la circulation » dans la capitale hongroise. Les organisateurs, qui dénoncent une décision politique,  vont déposer une plainte. Lundi, le directeur de l’Association organisatrice de l’évènement, « Szivárvány Misszió » (Mission arc-en-ciel), Sándor Steigler, a annoncé que la manifestation prévue pour le 18 juin avait été interdite, sous prétexte qu’une exposition est déjà programmée le jour-même sur la Place des héros – point de départ programmé du défilé -, tandis que la Préfecture de police de Budapest, dans sa décision exécutoire, invoquait des « perturbations excessives pour la circulation ». Pour les organisateurs – qui ont d’ores et déjà indiqué qu’ils allaient déposer une plainte -, cette décision est tout à fait inattendue car la police avait déjà donné son accord. Elle intervient après que l’association « Szivárvány Misszió » ait demandé une extension du parcours, la menant traditionnellement sur la prestigieuse avenue Andrássy, depuis Hösök tere (la Place des héros) jusqu’à la place Erzsébet. Ils entendaient cette année manifester jusque devant le Parlement pour dénoncer la loi sur les médias et la nouvelle Constitution, toutes deux préjudiciables pour les droits des homosexuels, selon eux. Plusieurs associations militant pour les droits des homosexuels ont rapidement protesté ensemble dans un communiqué diffusé sur le site Pride.hu : « Nous sommes choqués de cette décision qui intervient après des négociations constructives [avec la police]. […] Nous appelons la préfecture de police à s’abstenir de toute interprétation arbitraire de la loi relative à la liberté de rassemblement« . L’Institut pour une alternative démocratique (Intézet a Demokratikus Alternatíváért) a adressé un communiqué au site d’informations Híradó-MTV, dans lequel il affirme que la Préfecture de police a négligé la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme, et pointe du doigt que l’argument de la sécurité de circulation n’a pas été invoqué en ce qui concerne les autres manifestations empruntant le même parcours. « Une décision politique » « Il est difficile de ne pas qualifier cette décision de politique« , a commenté Sándor Steigler. Effectivement, le bouleversement politique  – une vague conservatrice ayant chassé les socialistes-libéraux, après huit années de pouvoir – qui s’est produit en Hongrie l’année passée va dans son sens. Il est difficile aussi de ne pas y voir la patte du nouveau maire de droite de Budapest, Istvan Tarlós, qui a succédé en octobre au très libéral Gabor Demsky. Il avait déjà tenté de faire interdire les programmes homosexuels du Festival Sziget Alors qu’il était maire du IIIè arrondissement de la capitale.  La Fidesz elle-même, au pouvoir depuis mai dernier, avait tenté de faire interdire la Gay Pride en 2009, la qualifiant de « provocante et menaçant la loi, l’ordre et la morale publique« . La marche gay annuelle ne s’est, par ailleurs, jamais véritablement relevée des violences subies lors de l’édition 2008, occasionnées par des groupes d’extrêmes-droite. Aussi, cette interdiction intervient dans le contexte de préparation d’une nouvelle Constitution. Si son brouillon, tel qu’il a été présenté en décembre, est adopté en l’état au Printemps, les homosexuels peuvent tirer un trait sur un éventuel mariage gay, et ce pour de longues années. L’Europe, encore elle ? Si aucun compromis n’est trouvé, il restera encore un espoir pour les associations LGBT, celui que l’Union européenne vienne une nouvelle fois mettre son nez dans les affaires hongroises. En effet, le Parlement européen a récemment voté une résolution condamnant un projet de loi de la Lituanie visant à interdire la tenue de la gay pride locale et demandant à la Commission européenne de présenter un plan de lutte contre l’homophobie commun à tous les Etats membres. C’était le jour même où un certain Viktor Orban présentait la présidence hongroise au Parlement européen… Pour ce qui est de la Gay Pride de Budapest, il pourrait donc choisir cette fois la conciliation, malgré la pression constante de l’extrême-droite et maintenant même de ses chrétiens-démocrates d’alliés. Articles liés : Budapest serre la vis à ses noctambules Gays : La Constitution est aussi la leur ! Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » La débandade de l’Hétéro Pride à Budapest Budapest : une « hétéro pride » pour laisser la gay pride en paix ? De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos Ce qu’il reste de la Budapest Pride Jobbik ne marche pas si droit

La rue de la Constitution

Constitution (2/2): pendant ce temps dans l’opposition…

14 février 2011 à 10 h 48 min 0 commentaire

Alors que les deux partis de la coalition gouvernementale, la Fidesz et le KDNP, se font des bisbilles sur le contenu de la Constitution, les trois partis d’opposition n’en sont encore qu’au stade où ils se demandent s’ils vont tomber dans le piège de la main tendue du gouvernement.

La rue de la Constitution

Constitution (1/2): la Fidesz est prête à lâcher du lest

13 février 2011 à 22 h 01 min 0 commentaire

La prochaine Constitution devrait-elle vraiment inclure la protection de la vie fœtale, du mariage et de la famille, comme le prévoit son brouillon initial ? Refroidie par le tollé européen suscité par sa loi sur les médias, la Fidesz hésite. Au grand dam de ses alliés du parti chrétien-démocrate (KDNP).

Orbán, un homme au discours « fort » et « résolu »

Orbán, un homme au discours « fort » et « résolu »

10 février 2011 à 0 h 34 min 1 commentaire

Dans son « discours à la nation » de lundi, le premier ministre Orbán a fait forte impression sur ses concitoyens, à en croire les résultats d’une enquête d’opinion réalisée par l’institut d’études Századvég.

Le droit à l’IVG menacé par la future Constitution

Le droit à l’IVG menacé par la future Constitution

7 décembre 2010 à 14 h 03 min 7 commentaires

Le projet de nouvelle Constitution présenté jeudi dernier pourrait accoucher d’une législation beaucoup plus restrictive en matière d’interruption volontaire de grossesse, et même rendre l’IVG illégale en Hongrie. « Depuis sa conception, la vie mérite d’être protégée comme un droit humain fondamental. La vie et la dignité humaine sont inviolables », stipule le texte proposé par la coalition conservatrice au pouvoir. Si le texte est adopté en l’état, la législation hongroise actuelle, l’une des plus libérales en Europe, deviendrait anticonstitutionnelle et l’Etat hongrois serait obligé de déclarer l’IVG illégal. En 2000, sous la pression des défenseurs du « droit à la vie », le gouvernement « Orban Ier » avait modifié la législation hongroise pour restreindre légèrement l’accès à l’IVG, en soumettant la décision d’avorter à l’approbation d’un comité. Ce comité ne pouvant s’opposer à la volonté de la femme si la grossesse est inférieure à 12 semaines et s’il place la mère dans « une grave situation de crise » définit comme « pouvant entrainer des dommages physiques ou psychiatriques ou une situation sociale intolérable ». L’opposition socialiste considère que cette loi existante est adaptée et demande le statu-quo. Deux fois moins d’IVG depuis 20 ans En Hongrie, comme dans l’ensemble de l’ex-bloc socialiste où l’IVG était très important car la principale méthode de limitation des naissances, le recul du nombre d’avortements a très fortement diminué depuis le changement de régime, de pair avec la diffusion des méthodes contraceptives. L’année dernière, il y a eu 43.000 IVG, soit deux fois moins qu’en 1990 où l’on en comptait 90.000. La même année, près d’un tiers des conceptions se sont terminées par une interruption volontaire de grossesse (31%). En 1995,  plus de 4 conceptions sur 10 donnaient lieu à une IVG (41%). Un scénario à la polonaise ? La Hongrie pourrait donc devenir le second pays de l’Union Européenne, après la très catholique Pologne, à revenir sur ce droit des femmes au profit de la protection des embryons, ces « personnes humaines en devenir », selon leur statut en Droit médical. Une telle évolution était prévisible en Hongrie où l’Eglise catholique et les lobbies anti-IVG, comme c’est le cas en Pologne, ont une influence croissante sur la vie politique. En Hongrie, ces lobbies exploitent notamment l’argument fallacieux du déclin démographique pour justifier la nécessité de rendre illégal l’IVG. « Fallacieux », car dans les pays développés, la réglementation de l’avortement n’a qu’une influence minime sur la natalité. En clair, l’impact démographique d’une telle mesure serait, selon toute probabilité, très faible et en aucun cas de nature à enrayer le déclin démographique de la Hongrie. La Pologne, dans une situation démographique similaire à celle de la Hongrie, n’a tiré aucun bénéfice démographique de sa législation adoptée dans les années 1990 rendant l’avortement quasi-illégal, ses taux de natalité et de fécondité continuant de plonger à des taux dramatiquement bas. Au cours d’une conférence lundi, la député MSZP Agnes Kunhalmi aussi mis en garde sur le fait qu’un durcissement de la législation actuelle aurait surtout pour conséquence de pousser les femmes à avorter dans la clandestinité. En Pologne, plusieurs dizaines de milliers d’avortements clandestins ont lieu chaque année, entre 80 000 et 200 000, selon les estimations des associations féministes polonaises. Voilà peut-être ce qui attend les femmes hongroises. Articles liés : Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » La Hongrie voudrait concurrencer la dévotion polonaise ! Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie La laïcité remise en question dans les écoles hongroises

Budapest Gay Pride 2009 (HULALA)

Gays : La Constitution est aussi la leur !

7 décembre 2010 à 0 h 37 min 13 commentaires

Dans un communiqué publié sur le site internet www.pride.hu, l’association hongroise des gays et lesbiennes, Magyar LMBT Szövetség, critique vertement le projet de Constitution présenté par la majorité parlementaire Fidesz-Kdnp qui prévoit de rendre anticonstitutionnel le mariage homosexuel en Hongrie.

Szent-Istvan, premier roi apostolitique et fondateur du Royaume de Hongrie

Constitution : « Retour en force de l’ordre moral »

6 décembre 2010 à 13 h 03 min 17 commentaires

Le projet de nouvelle Constitution élaboré par la majorité parlementaire de droite  Fidesz-KDNP a été dévoilé jeudi sur le site internet du Parlement hongrois. Adieu libéralisme, bonjour conservatisme ! Héritage chrétien Avec sa nouvelle Constitution, la Hongrie veut faire peau neuve. En rupture avec la Constitution en cours, il s’agit de réaffirmer  l’héritage chrétien du pays. Le préambule stipule que « La Constitution s’inscrit dans la continuité de la Sainte-Couronne »  et fait mention de l’« histoire millénaire » de la Hongrie et du « rôle du christianisme ». Selon le texte, un nouveau drapeau sera adopté, frappé des armoiries nationales. Questions de société C’est sans doute l’un des points les plus frappants de ce brouillon de Constitution, et qui risque de créer de vives polémiques : l’interdiction de l’avortement. « Depuis la conception, la vie mérite d’être protégée comme un droit humain fondamental. La vie et la dignité humaine est inviolable. », stipule le texte. Toute interruption volontaire de grossesse deviendrait donc illégale. Les conservateurs ont aussi vraisemblablement l’intention de fermer toute porte à l’éventualité d’un futur mariage gay. « La Constitution protège le mariage, considéré comme l’union de base la plus naturelle entre un homme et une femme et fondement de la famille. » Institutions Le projet de Constitution prévoit de bouleverser le système parlementaire monocaméral actuel pour le diviser en une assemblée et un sénat. Une mesure qui ne fait toutefois pas l’unanimité au sein même de la Fidesz puisque l’un de ses députés, Jozsef Szajer, a déclaré qu’il n’est pas pertinent de modifier un système qui fonctionne, selon lui, très bien. Minorités hongroises Comme le laissaient présager les récentes déclarations des « gros poissons » de la Fidesz, le projet de texte de la nouvelle Constitution prévoit aussi d’octroyer le droit de vote aux Magyars d’outre-frontière ayant obtenu la citoyenneté hongroise, sans condition de résidence en Hongrie. A quand son adoption ? Tous ces changements auraient de lourdes conséquences et pendant longtemps, car si le parlement adopte le texte en l’état, tout amendement devra être validé par les deux tiers des députés lors de deux législatures consécutives. Autrement dit, la nouvelle Constitution sera extrêmement difficile à modifier. Elle pourrait entrer en vigueur dès le printemps prochain. Avant cela, le texte sera soumis à l’examen de commissions parlementaires ad hoc entre le 10 et 15 décembre, puis le Parlement commencera à en débattre… pour la forme. Car quelle sera l’utilité de débattre d’un projet qui sera adopté de toute façon ? Qui plus est un projet élaboré de manière unilatérale, auquel les partis d’opposition ont refusé de s’associer ou renoncé en cours de participation. Articles liés : La Hongrie voudrait concurrencer la dévotion polonaise ! Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie

Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté

Gros succès en perspective pour la double-citoyenneté

28 novembre 2010 à 22 h 38 min 0 commentaire

De 250.000 à 400.000 Hongrois de Roumanie pourraient demander la citoyenneté hongroise au cours de la seule année 2011, a affirmé mercredi la secrétaire d’Etat adjoint à la Justice, Zsuzsanna Repas, lors d’une rencontre avec les représentants de la minorité hongroise de Transylvanie. Les ministères hongrois des Affaires Etrangères et de la Justice et le Conseil national des Hongrois de Transylvanie (Erdélyi Magyar Nemzeti Tanács) -le mouvement autonomiste créé par le pasteur László Tökés- ont signé un accord pour mettre en place des structures visant à faciliter les démarches des candidats à l’obtention de la citoyenneté hongroise. Au début du mois, le gouvernement a aussi mis en place un portail d’informations sur internet à destination des candidats, « Allampolgarsag ». Difficile de savoir ce que valent ces estimations du ministère de la Justice concernant le nombre de nouveaux citoyens hongrois (de 250.000 à 400.000 personnes pour la Roumanie). Toujours est-il que sur le long terme, leur nombre pourrait augmenter de plus d’un million de personnes. Encore faudrait-il savoir précisément qui sont ces personnes qui vont demander la citoyenneté hongroise et ce qu’elles vont en faire. Emigrer vers la Hongrie ? S’établir définitivement dans un pays où elles travaillent déjà (souvent au noir d’ailleurs) ? A terme, le droit de vote pour ces nouveaux citoyens ? Le gouvernement prévoit aussi de laisser une porte ouverte pour un futur droit de vote de ces nouveaux citoyens hongrois. La nouvelle Constitution hongroise en préparation pourrait en  effet lever la restriction actuelle limitant le droit de vote aux citoyens résidant en Hongrie. Il ne fait aucun doute que les nouveaux électeurs choisiront dans leur grande majorité la droite, par conviction politique autant que par geste de remerciement. Cependant il se trouve des analystes pour estimer que ce que la Fidesz gagnerait par cet apport d’électeurs frais, elle pourrait le perdre parmi les autres, notamment ceux qui ont abandonné le parti socialiste pour la rejoindre aux dernières élections. Le référendum raté du 5 décembre 2004 portant sur les conditions d’octroi de la citoyenneté hongroise a montré que la question ne faisait pas consensus. La Fidesz clamait alors qu’il s’agissait avant-tout chose d’une mesure symbolique sans véritable conséquences. La gauche avait brandi, au contraire, la menace d’un afflux de travailleurs à bas-coût sur le marché du travail hongrois et donc un fardeau économique pour le pays. Souvenons-nous aussi qu’en 1993, au temps où elle était un véritable parti de centre-droit, la Fidesz s’était fortement opposée à un tel projet. Par le passé en Europe, l’octroie du droit de vote aux Italiens expatriés s’est retourné contre Silvio Berlusconi, alors que le vote des Roumains de l’étranger a sauvé la majorité parlementaire de Traian Basescu en Roumanie. Articles liés : Le coup de théâtre de Basescu Un site web pour « décrocher » la citoyenneté hongroise Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ? Double citoyenneté : une loi plébiscitée dans le flou Double citoyenneté : le projet avance

Réforme des institutions : Orbán sur les pas de Sarkozy

18 novembre 2010 à 0 h 10 min 1 commentaire

En visite officielle à Paris à partir de jeudi, le premier ministre Viktor Orbán rencontrera le président Nicolas Sarkozy vendredi matin. Au vu de l’actualité politique, l’occasion de comparer la stratégie politique du chef du gouvernement hongrois et celle du président français est trop belle, en particulier sur le thème de la Constitution. Au centre de toutes les autres orientations du gouvernement hongrois, la révision constitutionnelle prévue pour le printemps 2011 intervient quelques mois après l’élection de M. Orbán, en avril dernier. Pour Viktor Orbán, ce n’est pas faute d’avoir prévenu : en campagne déjà, il fustigeait le pluralisme – portant à confusion selon lui – en annonçant vouloir mener une gouvernance permanente et à sens unique avec le parti conservateur Fidesz. Outre le plébiscite électoral dont il bénéficie au parlement, l’omnipotence que cette ambition nécessite devait aller de pair avec un changement de Constitution. Achever les contre pouvoirs de la vie publique pour gouverner seul Depuis la rentrée, on apprend que l’économie hongroise va subir une thérapie de choc pour respecter les engagements du gouvernement envers l’Union européenne sur le déficit (3,8% en 2010 et 3% du PIB en 2011) en réduisant drastiquement les dépenses publiques. Toutes les mesures ont pour l’instant été validées par la Cour constitutionnelle, y compris le gel des aides aux fonds de pension (une économie de 60 milliards HUF pour l’Etat par an) qui toucherait près de 3 millions de souscripteurs. Un seul point a, en outre, été jugé anticonstitutionnel : l’impôt à 98% sur les indemnités de départ empochées par les cadres (à partir d’un seuil de 2 millions HUF) et les employés (à partir de 3,5 millions HUF) ayant travaillé plus de 60 jours au sein d’entreprises et d’institutions publiques. Si cet impôt semble porter le costume de « Robin des Bois » comme les dernières taxes spéciales anti-crise sur le secteur des banques, de l’énergie et de la distribution, c’est sa rétroactivité jusqu’à 2005 qui fait scandale. La Fidesz n’attend même pas de changer la Constitution en bonne et due forme et pratique le passage en force, surtout lorsqu’il s’agit de régler ses comptes avec l’ancien gouvernement. L’opposition socialiste (MSzP) a beau gémir, l’extrême droite Jobbik peut gesticuler, LMP (« l’alternative de gauche » à la hongroise) peut en profiter pour se faire entendre, Viktor Orbán, György Matolcsy (ministre des finances) et János Lázár (président de l’écrasant groupe Fidesz au parlement) ont donc déjà eu la peau de la Cour Constitutionnelle sur la seule mesure économique qui posait problème parmi les 29 proposées. Mardi au parlement, la Cour a même subi l’humiliation de voir ses compétences réduites officiellement, surtout en matière budgétaire. Mardi soir, alors que Viktor Orbán venait de faire passer son paquet de mesures fiscales au Parlement, Nicolas Sarkozy dressait, avec l’aide de trois « commentateurs », un bilan positif de son hyper action à la télévision. Cet entretien d’une heure et demi intervenait après avoir fait adopter la réforme des retraites devant « son » Conseil Constitutionnel et après avoir remanié « son » gouvernement pour la dernière ligne droite avant 2012. Elu en mai 2007, le président français est lui aussi passé par la révision de la Constitution (en juillet 2008) après l’examen mené par un comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions, présidé par son mentor politique, Edouard Balladur. En France, en plus de museler un peu plus l’opposition, la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 a donné plus de responsabilités et de contrôle à l’exécutif et a revalorisé le rôle d’un Parlement élu un mois seulement après l’élection du Président de la République, tous les cinq ans. Pas besoin d’être politologue pour prédire qu’avec le quinquennat, les possibilités d’une cohabitation sont quasi nulles. La « revalorisation » du Parlement au service du Président, en quelque sorte. Tout comme Viktor Orban, souvenons-nous également que la réforme des médias publics avait été pour lui un des tous premiers chantiers. Articles liés : Pour Jobbik, il n’y a pas de démocratie en Hongrie actuellement La gauche se rebiffe en «Orbanie» ! Une manif anti-gouvernementale à la Budapest Sportaréna La commission électorale rejète le référendum proposé par les socialistes Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution Pal Schmitt, nouveau président « sur-mesure » Réforme des médias, acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses Education : c’est reparti comme en 40? La laïcité remise en question dans les écoles hongroises Orban, façon « Sarkozie » Biographie : la revanche de Viktor « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Les pleins pouvoirs pour Orbán? Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (2/5) – La Fidesz

Manifestation Jobbik, le 23 octobre 2010 (Hulala)

Selon Jobbik, il n’y a pas de démocratie en Hongrie actuellement

17 novembre 2010 à 10 h 18 min 5 commentaires

Le parti d’extrême-droite Jobbik a rassemblé ses sympathisants sur Kossuth tér, devant le parlement, mardi soir, pour protester contre l’omnipotence de Viktor Orban et de son parti la Fidesz et contre sa volonté de réécrire la Constitution hongroise. Décidément, la politique de la Fidesz fait l’unanimité contre elle au sein des autres partis à sa gauche et à sa droite. Après la grande manifestation organisée par le parti socialiste (MSZP) il y a tout juste deux semaines, c’est l’extrême-droite qui est descendu dans la rue pour dénoncer la mainmise de la Fidesz sur le pouvoir et sa volonté de réécrire la Constitution de manière unilatérale. « Actuellement il n’y a pas de démocratie dans ce pays« , a déclaré le président du Jobbik, Gabor Vona, au cours du rassemblement, accusant aussi le parti du premier ministre, la Fidesz, de « s’emparer de la Constitution« . Le député européen Jobbik, Csanad Szegedi (connu pour avoir osé porter l’uniforme de la Magyar Garda dans l’enceinte du parlement européen) a quant à lui déclaré que les députés de Jobbik ne soutenaient pas une Constitution qui n’est pas en accord avec la Szent Korona (la Sainte-Couronne hongroise). Gabor Vona a aussi estimé qu’au lieu de traquer la Magyar Garda, Viktor Orban devrait plutôt mettre l’ancien premier ministre Ferenc Gyurcsany en prison. « Nous ne les laisserons pas faire de nous des Palestiniens dans notre propre pays« , a prévenu Gabor Vona. Le premier ministre hongrois avait demandé au parti d’extrême-droite de renoncer à cette manifestation, ce à quoi Gabor Vona a répliqué dans son discours : « La rue était à nous et elle le restera !« . N’oublions pas qu’il y a en jeu le titre de « meilleur parti d’opposition » qui se joue entre le MSZP et Jobbik, qui a d’ailleurs bâtit une partie de sa réputation à force de grands show urbains. Mihaly Karolyi Vs Miklos Horthy Prétextant de l’anniversaire de l’entrée de Miklos Horthy dans Budapest à la tête de l’armée nationale contre-révolutionnaire, le 16 novembre 1919, le parti d’extrême-droite a aussi exigé le retrait de la statue du « traître » Mihály Károlyi, érigée à côté du Parlement. Dans la conscience collective hongroise actuelle, Mihály Károlyi, président de la République démocratique hongroise de 1918 à 1919, est tenu pour responsable du traité de Trianon qui a entériné les pertes territoriales du Royaume de Hongrie après la première guerre mondiale. Jobbik a proposé d’ériger à la place une statue de Miklos Horthy, qui a mis fin à la République des Conseils du communiste Béla Kun, en instaurant un régime autoritaire très conservateur de 1920 à 1944. Articles liés : La gauche se rebiffe en «Orbanie» ! Une manif anti-gouvernementale à la Budapest Sportaréna

La gauche se rebiffe en «Orbanie» !

La gauche se rebiffe en «Orbanie» !

2 novembre 2010 à 23 h 57 min 9 commentaires

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à l’appel de la gauche hongroise devant le parlement, mardi soir, pour dénoncer le pouvoir sans partage de leur premier ministre Viktor Orbán et les « menaces qui pèsent sur la démocratie », selon les mots tenus par l’ancien premier ministre Gyurcsany. Laminée à tous les échelons du pouvoir, depuis les municipalités jusqu’au parlement, et toujours honnie par une large majorité de l’opinion publique, la gauche hongroise tente de reprendre un peu de poil de la bête dans un autre domaine dans lequel elle était aussi balayée ces dernières années : la rue ! C’était en effet la première fois que l’opposition manifestait contre la coalition gouvernementale de droite Fidesz-Kdnp, portée au pouvoir en avril dernier. Dans son discours, Ferenc Gyurcsany, à la tête de la contestation, a accusé le gouvernement « d’affaiblir la Constitution et la démocratie hongroise« , et d’avoir « trompé » et « volé » le peuple. Si ces accusations se confirment, alors « Viktor Orban n’est plus politiquement légitime à la tête constitutionnelle de la patrie« , a-t-il déclaré. L’ancien premier ministre a une nouvelle fois appelé à un referendum pour s’opposer au projet de nouvelle Constitution prévue par la Fidesz pour l’an prochain. Cette manifestation n’intervenait pas au hasard du calendrier mais quelques heures seulement après que le parlement ait adopté l’intégralité de la réforme des médias voulue par la Fidesz. Une réforme critiquée par de nombreuses organisations internationales  et qui selon l’OSCE « limitera la liberté de la presse et placera les médias sous contrôle politique ». Faisant allusion aux « taxes de crise » votées par le gouvernement pour contenir le déficit public mais jugées inconstitutionnelles, Ferenc Gyurcsany a déclaré que la volonté du gouvernement d’empêcher la Cour constitutionnelle de se prononcer sur les questions de finances de l’Etat constituait une atteinte grave à la démocratie en Hongrie. Gyurcsany, de l’arrosé… à l’arroseur… Comme il était étrange de voir mardi soir l’ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany haranguer la foule sur Kossuth tér, ce haut-lieu de la démocratie hongroise qu’il avait fait interdire d’accès au peuple quand il était au pouvoir. Lui qui  du 17 septembre 2006 au 14 avril 2009 – entre la diffusion de son fameux discours de Balatonőszöd  et sa démission au profit de Gordon Bajnai – a subi les plus violentes manifestations de l’ère démocratique en Hongrie, le désaveu de tout un peuple et les manifestations de haine quotidiennes. C’est d’ailleurs aux cris de « Orbán takarodj » (Dégage Orbán !), le slogan détourné de « Gyurcsany takarodj » qui a rythmé les manifestations de la droite pendant de longs mois, que la foule a donné de la voix. Articles liés : Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie Taxes « anti-crise » : Finances, Energie et Services en première ligne M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution Réforme des médias, acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses

Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ?

Le droit de vote aux Hongrois des pays voisins ?

20 octobre 2010 à 19 h 44 min 2 commentaires

La nouvelle Constitution hongroise en préparation par le Fidesz devrait lever la restriction  actuelle limitant le droit de vote aux citoyens qui habitent en Hongrie, a expliqué mardi soir le député Gergely Gulyás, vice-président de la Commission parlementaire en charge de rédiger le texte. Cela signifie que les citoyens hongrois des pays frontaliers pourront voter lors d’élections hongroises, notamment ceux ayant obtenus la citoyenneté grâce à la récente loi sur la double citoyenneté. En mai dernier, le Parlement fraîchement élu avait voté en faveur de la loi facilitant l’obtention de la citoyenneté hongroise par les magyars vivant en dehors des frontières de la Hongrie (environ 2,5 millions de personnes habitant principalement en Slovaquie, Roumanie et Serbie). Cette loi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2011, avait été l’une des premières votée symboliquement par la nouvelle Assemblée. La nouvelle Constitution, dont la validation était initialement prévue pour 2012 avant d’être rapprochée au début du printemps 2011, devrait donc permettre l’arrivée dès l’année prochaine dans le paysage électoral hongrois de plusieurs centaines de milliers de personnes, si ce n’est plus. Quel enjeu pour le Fidesz ? Ces électeurs potentiels, historiquement plus proche du Fidesz que des autres partis, peuvent donc représenter une importante source de nouveaux votes en faveur des candidats Fidesz. Ces derniers mois cependant, certains hongrois, surtout ceux de Roumanie et de Slovaquie ne sont pas si convaincus que ça par les actions du nouveau gouvernement. Ils réclamaient par exemple au moment de la loi sur la double citoyenneté, qui les concerne directement, plus de clarté et déploraient qu’on ne les ait pas consultés. Cela a conduit lors des récentes législatives slovaques à la défaite du SMK-MKP, parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie, soutenu par le Fidesz. Celui-ci, qui n’a pas obtenu assez de votes pour rentrer au Parlement, s’est vu infligé une sévère correction par l’autre parti « hongrois », pourtant créé il y a tout juste un an (et non affilié au Fidesz), Most-hid, qui a obtenu 14 députés avec 8,12% des voix. Bien que la nouvelle Constitution ainsi prévue, n’accorde pas directement le droit de vote aux citoyens ne résidant pas en Hongrie, mais en introduit la possibilité, il ne peut y avoir aucun doute sur la volonté du Fidesz de passer une loi leur accordant ce droit de vote, probablement dès le printemps prochain. Au dépit de certains hongrois de Roumanie, de Serbie et de Slovaquie, puisque ceux-ci déplorent ne pas être consultés à propos d’un sujet qui les concerne directement et considèrent que la manière de faire du Fidesz n’est pas la meilleure. Article lié : Nouvelle constitution : un site web pour un simulacre de démocratie

Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie

Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie

19 octobre 2010 à 15 h 25 min 0 commentaire

Depuis dimanche dernier, un site web est mis à disposition des citoyens hongrois, qui sont ainsi invités à soumettre leurs commentaires sur le contenu de la nouvelle Constitution de la Hongrie, dont la validation est prévue au début du printemps 2011. Les quelques ONG hongroises qui traitent du respect des libertés en Hongrie telles que TASZ , soulignent avec l’appui de juristes constitutionnalistes que rien dans la Constitution actuelle ne permet de souhaiter une réforme constitutionnelle. Ainsi, le souhait ardent du nouveau gouvernement d’en changer soulève, sinon des suspicions claires, de lourdes inquiétudes. Sur le site web en question, tout citoyen hongrois peut présenter des observations sur la future Constitution. C’est bien, mais pourquoi cette réforme ? Officiellement, selon Jozsef Szajer, «le Parlement vise à adopter une Constitution définitive qui mettra fin à la nature transitoire du texte actuel, même symboliquement« . Il a également ajouté que cette nouvelle Constitution devra être fondée sur l’histoire hongroise vieille de mille ans, ainsi que sur les principes modernes de constitutions européennes. Jozsef Szajer, à la tête de la commission des affaires sociales, a été désigné par le Premier ministre Orbán pour superviser ce qui sera publié sur le site. Les législatives d’avril dernier ont donné la majorité des deux tiers du Parlement au parti conservateur FIDESz. Désormais, les détracteurs d’une telle prise de pouvoir en Hongrie n’hésitent plus à dénommer le pays « l’Orbanie », tant Viktor Orbán et ses accolytes y sont omnipotents. Ainsi, personne n’est dupe, ce nouveau site web n’existe qu’à titre consultatif. Les ONG boycottent « par principe » L’organisation TASZ (Union pour les Libertés Civiles), avec des experts constitutionnalistes en son sein, a reçu une invitation officielle début septembre de la part de László Salamon, président de la Commission parlementaire, pour s’exprimer sur la réforme de la Constitution… avant fin septembre ! Autant dire que l’invitation était purement formelle. Outre l’aspect formel un tantinet cynique pour les intellectuels de cette organisation, l’empressement du gouvernement à vouloir réformer la Constitution s’avère dangereux. L’échéance de cette réforme a été étrangement rapprochée dans le temps – et non reportée comme la logique le voudrait – trois fois : de 2012 à juin 2011, puis au début du printemps 2011. Pour TASZ, le processus de législature est indigne à l’égard d’une entreprise aussi importante. En réalité, les décisions sur les changements que subira la Constitution semblent plutôt avoir déjà été prises depuis belle lurette. Dans un communiqué de refus à participer à un processus qu’elle juge « non ouvert » et « non transparent », TASZ rappelle qu’il y a déjà eu une tentative de réforme de la Constitution en Hongrie entre 1994 et 1998. Elle avait échoué car son adoption n’avait pas atteint la majorité des 4/5 au Parlement. Mais elle prévoyait au moins des règles formelles qui obligeaient le parti au pouvoir à obtenir le consentement d’une partie de l’opposition. A l’inverse, la conjoncture politique aidant, le processus de législature actuel ne propose pas réellement, ni à l’opposition, ni aux citoyens, de participer à son élaboration, mais semble plutôt essayer de trouver une légitimité démocratique dans ce qui tient purement de la volonté du pouvoir exécutif. Une organisation telle que TASZ n’aurait su faire plaisir au gouvernement en participant à cette mascarade démocratique. Un symbolisme à la fois inutile et dérangeant Le manque de symbolisme dans la Constitution de 1989 est aujourd’hui avancé comme l’un de ses échecs par le parti au pouvoir. Certaines formes d’attachement symbolique aux origines chrétiennes et au passé glorieux (la Sainte-Couronne, ici à droite) de la Hongrie ont déja été largement évoquées par le premier ministre et par le président Schmitt. Au deuxième millénaire, de tels symboles ont-ils une incidence sur le bien-fondé d’un tel document juridique ? A ce propos, TASZ rappelle à juste titre que l’écrasante majorité des pays européens se sont abstenus de faire référence à Dieu ou à leur passé glorieux dans leurs Constitutions. Enfin, la référence à la religion pose un véritable problème de représentation dans une société pluraliste et supposée tolérante. Eriger la domination d’une religion dans la Constitution ne saurait satisfaire tous les administrés. Selon TASZ, la Constitution doit servir les Hongrois pour des raisons et des principes que tout le monde peut accepter volontairement. Or, le texte que la FIDESz est en train de concocter semble bien être celui de la division de la société hongroise, en partie et d’abord sur une base religieuse. Articles liés : M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution Pal Schmitt, nouveau président « sur-mesure » Réforme des médias, acte II Médias : retours (non négociés) aux choses sérieuses Education : c’est reparti comme en 40? La laïcité remise en question dans les écoles hongroises Orban, façon « Sarkozie » Biographie : la revanche de Viktor « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Les pleins pouvoirs pour Orbán?

M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution

M. Gyurcsany appelle à un référendum contre la future Constitution

14 septembre 2010 à 18 h 48 min 9 commentaires

L’ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany a repris du poil de la bête depuis sa démission, au printemps 2009. Lors d’un discours samedi, il a proposé la tenue d’un référendum pour faire barrage au projet de nouvelle Constitution du gouvernement, prévue pour début 2011. « Nous devons nous préparer à défendre la Constitution de 1989 et, pour cela, nous devons créer un mouvement démocratique, social et politique, basé sur 1989. En d’autres termes, nous devons nous organiser en un mouvement d’opposition fort et responsable.« , a déclaré celui qui entend bien devenir le principal opposant à l’omnipotence du premier ministre Viktor Orban, et faire du parti socialiste un adversaire de taille à la Fidesz au pouvoir. La nouvelle constitution voulue par la FIDESZ et remplaçant celle de 1989 constitue, selon Gyurcsany, l’enjeu le plus important pour le pays depuis le changement de régime opéré en 1989-90.  Pour ces raisons, le peuple doit avoir le droit d’y donner son accord et la coalition gouvernementale serait « lâche » de s’opposer à cette consultation populaire, a estimé l’ancien premier ministre. Le porte-parole de Viktor Orban, Peter Szijjarto a tenu une analyse quelque peu différente, c’est un euphémisme, lors d’une conférence de presse suivant le discours de Ferenc Gyurcsany. Il a estimé que les régulations en vigueur s’opposeront à tout référendum sur cette question. De toute façon, le peuple a, selon lui, déjà tranché cette question en octroyant la majorité des deux-tiers à son parti lors des dernières élections législatives. Il a affirmé qu’en revanche une large consultation précéderait le vote au parlement, sans en préciser la forme. Selon le souhait du président hongrois Pal Schmitt, exprimé devant le Pape Benoît XVI lui-même cet été, la nouvelle Constitution devrait inclure des références au passé chrétien et à la Sainte Couronne de Hongrie.

Les pleins pouvoirs pour Orbán?

Les pleins pouvoirs pour Orbán?

22 avril 2010 à 8 h 32 min 4 commentaires

En obtenant 52,8% des votes, la FIDESz a acquis la majorité absolue au Parlement dès le premier tour des élections législatives. Celle que vise désormais le parti de droite au second tour, dimanche prochain 25 avril, c’est la majorité des deux-tiers. Celle qui lui offrirait… les pleins pouvoirs. Le parti d’Orbán a déjà assuré 206 des 386 sièges que compte le Parlement hongrois. Il reste 121 sièges à attribuer. Un deuxième tour n’est nécessaire que dans 57 circonscriptions. La FIDESz doit en remporter au moins 48, ce qui est loin d’être « mission impossible », car le parti est largement en tête dans la majorité d’entre elles. La majorité des deux-tiers lui permettrait de faire passer toutes ses propositions de lois sans faire alliance avec aucun autre groupe parlementaire, que ce soit les socialistes du MSzP, l’extrême droite Jobbik, ou LMP. Elle lui permettrait aussi et surtout de modifier la Constitution et ainsi d’entreprendre unilatéralement de modifier la loi dans des domaines aussi sensibles pour une démocratie que la liberté de la presse et le droit de grève. La Fidesz serait en mesure de « réécrire les règles de base du fonctionnement de la République », comme l’a prévenu Tamas Lörincz, éditorialiste du quotidien de gauche Nepszava. Laszlo Köver – pressenti aux côtés de Zoltan Pokorni pour remplacer Orbán à la direction du parti, si toutefois ce dernier laisse sa place – a annoncé lundi que la FIDESz ferait amender, de manière certaine, quatre lois qui requièrent la majorité des deux-tiers, si elle l’obtenait : la loi sur les élections, sur les collectivités locales, sur les médias et sur la double nationalité des Hongrois d’outre-frontière. En plus de ces quatre lois, son parti envisage aussi de s’attaquer à des lois régissant la police et les services de sécurité. Les socialistes mettent en garde Modifier la loi sur les élections et sur les médias !? Des lois « sur-mesure » faciliteraient grandement le travail de la FIDESz lorsqu’il s’agira de se faire réélire, dans quatre ans… Les socialistes ne disent pas autre chose. Attila Mesterhazy, leur candidat défait, a averti hier que la majorité des deux-tiers pour la FIDESz mettrait la démocratie hongroise en danger. Selon lui, les projets de modifications de la législation ne sont pas destinés à servir les intérêts du pays mais à servir ceux du parti lors des prochaines campagnes électorales. Les plans de la droite, « préfigurent l’avènement d’un parti unique« , craint-il. Le jeune Mesterhazy, lui qui n’avait 15 ans lorsque le système communiste s’est effondré en Hongrie, ne saisit peut être pas toute l’ironie de la situation : il est le candidat d’un parti fondé sur les braises encore chaudes du Parti socialiste ouvrier hongrois MSzMP (Magyar Szocialista Munkáspárt)… le parti unique de la République populaire de Hongrie. Orbán en a rêvé, le peuple hongrois l’a (PRESQUE) fait Pour Viktor Orbán, c’est le but de toute une vie qui est en passe de se réaliser. Au mois de février dernier, il avait partagé son rêve d’un système au parti unique, et dont il serait le chef bien entendu, avec les lecteurs de l’hebdomadaire conservateur Nagyítás.  « La dualité du système politique semble tendre vers sa fin et être remplacée par un champ de forces politique central. A la place s’inscrira dans la durée un grand parti gouvernemental, en mesure d’articuler les intérêts nationaux. … Je m’engage personnellement pour que, au lieu d’avoir une politique marquée par des luttes permanentes, on privilégie une politique dont l’objectif est la gouvernance permanente. », estimait-il alors. Articles liés : Les vrais enjeux du scrutin Comment sont élus les parlementaires hongrois? « L’unité, l’ordre et la sécurité » : « V » comme Viktor Résultat des législatives : le retour de la Droite Les résultats des élections en cartes La Fidesz gouvernera seule : « Csak a Fidesz! » Législatives : Ce qui peut encore arriver…et ce qui ne peut plus

Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (2/5) – La FIDESz

Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (2/5) – La FIDESz

6 avril 2010 à 19 h 14 min 1 commentaire

Toujours à droite, mais plus modéré que Jobbik, la FIDESz  (Fiatal Demokraták Szövetsége, soit Alliance des jeunes démocrates), fondée en 1988 comme une association de jeunesse anti-communiste alors que le régime agonisait, est donnée largement en tête des suffrages pour le 11 avril prochain. Et si aujourd’hui son président Viktor Orban fustige les extrémistes de droite pour en récolter les votes, il n’en a pas toujours été de même. Petit-fils de paysans, ce libéral qui fut le plus jeune 1er ministre d’Europe, de 1998 à 2002, s’est peu à peu « droitisé » au cours de la décennie 90. Il est maintenant acquis au conservatisme et au nationalisme. Richesses nationales et investisseurs étrangers Au cœur des préoccupations du parti : la privatisation. La FIDESz entend « remettre la main » sur toutes les ressources stratégiques du pays, l’eau en premier lieu. De ce point de vue, l’affaire Suez à Pécs n’était pas anecdotique mais plutôt un aperçu de ce que pourrait être la politique du parti. Bien que le parti soit pro-européen – Il adhère au Parti Populaire Européen (PPE) -, il cultive la méfiance à l’égard de l’Union Européenne et de la mondialisation en général. Il prône au contraire un Etat fort et interventionniste, ainsi qu’un accès facilité aux services publics. Il est en cela assez proche de la gauche française (bien que sa composante nationaliste l’en démarque nettement). Les marchés d’hier ne semblant plus aussi fructueux aujourd’hui, il semblerait évident que la Fidesz veuille surveiller de plus près certains contrats de privatisation dans des secteurs stratégiques, aujourd’hui presqu’entièrement aux mains de capitaux étrangers. Un parti unique ? Orban confiait récemment à l’hebdomadaire conservateur « Nagyítás », son idée d’un parti unique gouvernemental qui mettrait fin au duel incessant entre socialistes et conservateurs et protègerait ainsi les intérêts nationaux. Le président de la Fidesz accuse fermement la pluralité politique de semer la confusion. Fier de ses propos anti-démocratiques, Orban rêve surtout d’omnipotence: « Je m’engage personnellement à ce que, au lieu d’avoir une politique marquée par des luttes incessantes, on privilégie une politique dont l’objectif est la gouvernance permanente. » Pour atteindre ce but, la Fidesz devrait changer la constitution, ce qu’elle serait en mesure de faire, si elle remportait une majorité de 2/3 au Parlement… Articles liés : Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (5/5) – LMP Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (4/5) – MSzP Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (3/5) – MDF Chronique politique : les partis hongrois « pour les nuls » (1/5) – Jobbik La Fidesz gouvernera seule : « Csak a Fidesz! » Comment sont élus les parlementaires hongrois? Législatives : Ce qui peut encore arriver…et ce qui ne peut plus Un 15 mars tout en douceur Viktor Orban joue « la force tranquille » Législatives : la bataille peut commencer MSzP – FIDESz: créancier mais pas arbitre Conjoncture difficile pour l’économie hongroise