Société

Pompage de l'eau Crédit photo : MTI - Rosta Tibor

Intempéries : la Hongrie a encore les pieds dans l’eau

8 décembre 2010 à 18 h 37 min 2 commentaires

La Hongrie n’aura décidément pas eu de chance avec la météo en 2010. Après des inondations dévastatrices en juin, elle est à nouveau sous les eaux. D’un bout à l’autre du pays, près de 280 000 hectares sont inondés, dont plus de 150 000 hectares de terres agricoles. Les pompiers, à l’oeuvre dans les régions de Bács-Kiskun, Békés, Jász-Nagykun-Szolnok et Veszprém doivent évacuer chaque jour quelque 28 millions de mètres cubes d’eau, soit presque l’équivalent du lac Velence ! Les températures sont beaucoup trop clémentes pour un mois de décembre : un record de chaleur a été enregistré hier après-midi à Sellye, dans le département de Baranya (18,5°C). Combinées à des précipitations abondantes, elles créent des conditions particulièrement propices aux phénomènes d’inondations. Un grand nombre de communes sont sur le point d’être évacuées aux abords de la rivière Körös, affluent de la Tisza, dans le Békés à l’est de la Hongrie (photo). Les habitants des zones inondées s’inquiètent de la pluie attendue dans les prochains jours qui pourrait encore aggraver une situation déja catastrophique. Les pluies diluviennes et les inondations, qui avaient déjà causé plus de 100 milliards de forints de dégâts cet été, avaient aussi été invoquées par MAL comme une des causes de l’effondrement de la digue du réservoir de boues rouges de l’usine d’aluminium d’Ajka en octobre (voir notre photoreportage). Elles ont même eu pour résultat insolite l’apparition d’un nouveau lac, le troisième de Hongrie par sa superficie ! Source : hvg.hu Articles liés : Insolite : d’une flaque est né le 3e plus grand lac de Hongrie Inondations : les larmes de crocodile des assurances Un bilan financier très lourd pour la Hongrie Les inondations menacent encore Météo : la paralysie partielle continue La Hongrie sous les eaux Coup de vent sur la Hongrie

"Health at a glance -Europe 2010" (OCDE)

Santé : Les Hongrois, champions d’Europe du cancer du poumon

8 décembre 2010 à 13 h 46 min 1 commentaire

La Hongrie est le pays de l’Union Européenne le plus touché par le cancer du poumon, selon l’étude « Panorama de la santé 2010 », publiée mardi conjointement par l’OCDE et la Commission européenne. Le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer chez les hommes dans tous les pays de l’UE (hormis la Suède) et c’est en Hongrie qu’on meurt le plus de ce cancer. Le taux de mortalité dû aux cancers du poumon chez les hommes y est presque deux fois plus élevé que dans l’ensemble des pays de l’UE (115 contre 66 pour 100.000). La faute à quoi ? Au tabagisme bien sûr ! En Hongrie, comme dans les autres pays d’Europe centrale et orientale, le tabagisme, principal facteur de risque, est très élevé. Plus d’un quart des personnes hongroises de plus de 15 ans fument quotidiennement une ou plusieurs cigarettes (26%). Sans surprise, les hommes fument plus que les femmes, 31% contre 21%. Une lueur d’espoir tout de même dans ce tableau bien sombre : Le nombre de fumeurs a beaucoup diminué en Hongrie depuis une quinzaine d’années. Depuis 1995, les proportions de fumeurs adultes ont diminué de 29% pour les hommes et de 21% pour les femmes. De quoi faire réfléchir avant de mettre les pieds dans un « Kocsma » saturé de fumée… Article lié : La Hongrie mauvaise élève en matière de santé selon l’OMS Santé : la lutte anti-tabac pour des clopinettes

Le droit à l’IVG menacé par la future Constitution

Le droit à l’IVG menacé par la future Constitution

7 décembre 2010 à 14 h 03 min 7 commentaires

Le projet de nouvelle Constitution présenté jeudi dernier pourrait accoucher d’une législation beaucoup plus restrictive en matière d’interruption volontaire de grossesse, et même rendre l’IVG illégale en Hongrie. « Depuis sa conception, la vie mérite d’être protégée comme un droit humain fondamental. La vie et la dignité humaine sont inviolables », stipule le texte proposé par la coalition conservatrice au pouvoir. Si le texte est adopté en l’état, la législation hongroise actuelle, l’une des plus libérales en Europe, deviendrait anticonstitutionnelle et l’Etat hongrois serait obligé de déclarer l’IVG illégal. En 2000, sous la pression des défenseurs du « droit à la vie », le gouvernement « Orban Ier » avait modifié la législation hongroise pour restreindre légèrement l’accès à l’IVG, en soumettant la décision d’avorter à l’approbation d’un comité. Ce comité ne pouvant s’opposer à la volonté de la femme si la grossesse est inférieure à 12 semaines et s’il place la mère dans « une grave situation de crise » définit comme « pouvant entrainer des dommages physiques ou psychiatriques ou une situation sociale intolérable ». L’opposition socialiste considère que cette loi existante est adaptée et demande le statu-quo. Deux fois moins d’IVG depuis 20 ans En Hongrie, comme dans l’ensemble de l’ex-bloc socialiste où l’IVG était très important car la principale méthode de limitation des naissances, le recul du nombre d’avortements a très fortement diminué depuis le changement de régime, de pair avec la diffusion des méthodes contraceptives. L’année dernière, il y a eu 43.000 IVG, soit deux fois moins qu’en 1990 où l’on en comptait 90.000. La même année, près d’un tiers des conceptions se sont terminées par une interruption volontaire de grossesse (31%). En 1995,  plus de 4 conceptions sur 10 donnaient lieu à une IVG (41%). Un scénario à la polonaise ? La Hongrie pourrait donc devenir le second pays de l’Union Européenne, après la très catholique Pologne, à revenir sur ce droit des femmes au profit de la protection des embryons, ces « personnes humaines en devenir », selon leur statut en Droit médical. Une telle évolution était prévisible en Hongrie où l’Eglise catholique et les lobbies anti-IVG, comme c’est le cas en Pologne, ont une influence croissante sur la vie politique. En Hongrie, ces lobbies exploitent notamment l’argument fallacieux du déclin démographique pour justifier la nécessité de rendre illégal l’IVG. « Fallacieux », car dans les pays développés, la réglementation de l’avortement n’a qu’une influence minime sur la natalité. En clair, l’impact démographique d’une telle mesure serait, selon toute probabilité, très faible et en aucun cas de nature à enrayer le déclin démographique de la Hongrie. La Pologne, dans une situation démographique similaire à celle de la Hongrie, n’a tiré aucun bénéfice démographique de sa législation adoptée dans les années 1990 rendant l’avortement quasi-illégal, ses taux de natalité et de fécondité continuant de plonger à des taux dramatiquement bas. Au cours d’une conférence lundi, la député MSZP Agnes Kunhalmi aussi mis en garde sur le fait qu’un durcissement de la législation actuelle aurait surtout pour conséquence de pousser les femmes à avorter dans la clandestinité. En Pologne, plusieurs dizaines de milliers d’avortements clandestins ont lieu chaque année, entre 80 000 et 200 000, selon les estimations des associations féministes polonaises. Voilà peut-être ce qui attend les femmes hongroises. Articles liés : Constitution : « Retour en force de l’ordre moral » La Hongrie voudrait concurrencer la dévotion polonaise ! Nouvelle Constitution : un site web pour un simulacre de démocratie La laïcité remise en question dans les écoles hongroises

Aperçu du nouveau "lac". Crédit photo : nol.hu ; pestiside.hu

Insolite : d’une flaque est né le 3ème plus grand lac de Hongrie

7 décembre 2010 à 11 h 51 min 2 commentaires

Nous savions que la Hongrie est un pays très plat. Mais de là à ce que des inondations créent un lac… Courant octobre – novembre, la naissance d’un nouveau lac dans le département de Fejér a été occultée par l’accident industriel d’Ajka et la coulée de boue rouge toxique dans le département voisin de Veszprém. Selon Népszabadság fin novembre, les pluies diluviennes et les inondations de la fin du printemps cette année ont fini par donner naissance au « Velencei tó bis« , près du village de Csór. Aux premières mesures de sa surface, cela deviendrait le troisième plus grand lac de Hongrie. Les estimations les plus larges affirment que le lac occupe entre 2.300 et 2.400 hectares, tandis que les estimations à minima lui en donnent tout de même entre 1.500 et 1.700. Le quotidien Népszabadság n’a pas hésité à comparer cette « flaque » au lac voisin de Velence, deuxième plus grand lac de Hongrie, qui occupe une surface de 2.600 hectares. Jusqu’à la mi-mai, la région était couverte de pâturages et de champs. En quelques jours, elle a été inondée par 15 millions de mètres cubes d’eau. Du coup, les locaux se sont rapidement adaptés à cette nouvelle situation depuis : ils ont acheté des bateaux, ont commencé à organiser des petites croisières et même à prévoir l’aménagement d’une patinoire en hiver ! L’écosystème de circonstances a lui aussi entamé son installation : des nouvelles espèces d’oiseaux sont arrivées et les poissons n’ont pas tardé à apparaître. Mais que ces nouveaux habitants ne se sentent pas trop vite chez eux : tout cela pourrait s’évaporer avec de grosses chaleurs l’été prochain. Voir la vidéo d’Index.hu : Articles liés : En décembre, la Hongrie a encore les pieds dans l’eau 2010 : l’année du moustique en Hongrie Inondations : les larmes de crocodile des assurances Un bilan financier très lourd pour la Hongrie Les inondations menacent encore Météo : la paralysie partielle continue La Hongrie sous les eaux

Budapest Gay Pride 2009 (HULALA)

Gays : La Constitution est aussi la leur !

7 décembre 2010 à 0 h 37 min 13 commentaires

Dans un communiqué publié sur le site internet www.pride.hu, l’association hongroise des gays et lesbiennes, Magyar LMBT Szövetség, critique vertement le projet de Constitution présenté par la majorité parlementaire Fidesz-Kdnp qui prévoit de rendre anticonstitutionnel le mariage homosexuel en Hongrie.

Le congé maternité repasse à 3 ans

Le congé maternité repasse à 3 ans

5 décembre 2010 à 21 h 29 min 4 commentaires

Le populisme de la FIDESz n’a pas de limites. Il va même jusqu’à défier l’inexorable déclin démographique hongrois. Dans son soucis de revaloriser les « bonnes vieilles » valeurs familiales, le gouvernement FIDESz vient de rallonger la durée du congé parental à 3 ans, annulant ainsi la diminution à 2 ans, opérée par le gouvernement socialiste par souci d’économie.

Santé : « Premiers mots » sur le SIDA chez les hétéros hongrois !

Santé : « Premiers mots » sur le SIDA chez les hétéros hongrois !

3 décembre 2010 à 20 h 54 min 0 commentaire

En Hongrie depuis l’ère communiste, le SIDA n’est habituellement pas un sujet qui mobilise, ni tous les gouvernements confondus, ni les médias en général. Le 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA, certains rapports sont sortis timidement des bureaux des experts pour être publiés, notamment dans le quotidien Nepszava.

Greenpeace à Devcser le 12 octobre (Hulala)

A Kolontar, les risques sanitaires ont diminué selon Greenpeace

1 décembre 2010 à 9 h 22 min 0 commentaire

Selon les résultats d’une nouvelle série de vingt tests effectués par l’ONG écologiste Greenpeace et communiqués sur son site internet, les risques sanitaires ont diminué sur le site touché par la boue rouge par rapport aux semaines suivant la catastrophe du 4 octobre. Cependant les taux d’alcalinité et d’arsenic restent encore trop élevés.

Crédit photo : http://militarytabor.hu/

Aux armes et cætera…

29 novembre 2010 à 22 h 40 min 0 commentaire

Drôle de camp que celui qui a eu lieu dimanche à Mogyoród, dans la banlieue Nord-est de Budapest. On pouvait y voir des bambins crapahuter dès l’âge de 10 ans dans le froid et la neige fraîche, fusils-mitrailleur à la main (des répliques, fort heureusement !).

La répression anti bars recommence à Erzsébetváros

La répression anti bars recommence à Erzsébetváros

25 novembre 2010 à 17 h 01 min 5 commentaires

Au début de l’été, on pensait en avoir fini avec les mesures contre la vie nocturne dans le 7ème (Erzsébetváros) et le 6ème arrondissements de Budapest… C’était sans compter sur l’arrivée de la Fidesz au pouvoir dans la plupart des quartiers de la capitale en octobre dernier. Premier lieu à en faire les frais : le « kert » Mumus, situé à l’entrée de Dob utca. Vu qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, l’établissement « fête » sa fermeture ce week-end.

Les victimes de la boue obtiennent des promesses

Les victimes de la boue obtiennent des promesses

22 novembre 2010 à 11 h 47 min 1 commentaire

Toute la semaine dernière, les victimes des déchets toxiques issus de l’usine MAL ont menacé de manifester afin de presser les autorités hongroises de répondre à leurs demandes. Vendredi, le gouvernement leur a promis une « indemnisation totale ».

Devecser, le 12 octobre (Hulala)

Les victimes de la catastrophe industrielle se mobilisent

8 novembre 2010 à 1 h 29 min 2 commentaires

Alors qu’une dixième victime de l’accident de l’usine MAL, survenu le 4 octobre, a succombé à ses blessures, les habitants des communes touchées par la pollution ont créé une association de victimes pour obtenir des dédommagements et plus de transparence quant aux risques sanitaires qu’ils encourent.

Un colloque anticapitaliste pour disséquer la pauvreté en Europe centrale et orientale

Un colloque anticapitaliste pour disséquer la pauvreté en Europe centrale et orientale

4 novembre 2010 à 10 h 20 min 6 commentaires

Du jeudi 4 au samedi 6 novembre, des forces de la « gauche sociale anticapitaliste » européenne organisent un colloque intitulé « Comment sommes-nous devenus pauvres ? » (« Hogyan lettünk szegények ») pour tenter d’apporter des réponses au fléau de la pauvreté en Europe centrale et orientale. Il sera organisé conjointement par TIT Kossuth Klub Egyesület et les éditions hongroise et d’Europe du Centre et de l’Est du Monde diplomatique.

Pécs 2010 : L’heure du bilan approche (2/2)

Pécs 2010 : L’heure du bilan approche (2/2)

28 octobre 2010 à 13 h 05 min 0 commentaire

En Hongrie, culture rime désormais avec Pécs. C’est l’idée principale véhiculée par Pécs 2010 Capitale européenne de la culture : réinventer une ville qui était autrefois une scène culturelle importante. Csaba Ruzsa, le directeur de Pécs 2010, nous détaille son point de vue à ce sujet.

Pécs 2010 : L’heure du bilan approche (1/2)

Pécs 2010 : L’heure du bilan approche (1/2)

26 octobre 2010 à 11 h 11 min 1 commentaire

Lancée avec du retard, Pécs 2010, capitale européenne de la culture, est-elle un succès ? Sept mois après le début des événements et trois mois avant la fin, voici un bilan d’un point de vue économique, politique et culturel.

Devecser, le 12 octobre (Corentin Léotard/Hulala)

Boue toxique : l’autre vérité

24 octobre 2010 à 22 h 46 min 6 commentaires

A Devecser et Kolontar, dans la zone touchée par la pire catastrophe industrielle qu’ait connue la Hongrie, la colère des habitants commence à monter. Ils contestent la gestion gouvernementale de la crise et les mesures de dédommagements proposées aux victimes. Pour faire entendre leur voix jusqu’à Budapest malgré une communication gouvernementale bien rôdée, ils s’organisent en association.

Crédit photo : Hulala

L’eau et l’air de la région de Kolontar ne seraient pas trop contaminés

18 octobre 2010 à 16 h 26 min 0 commentaire

Selon les premières analyses effectuées dans la région touchée par l’accident industriel, l’eau serait potable et les taux de particules toxiques en suspension dans l’air seraient en dessous des seuils de dangerosité pour la santé, a déclaré l’agence hongroise de gestion des catastrophes à MTI, citant des experts hongrois et européens.

Tournage sur Rozsak tere

Angelina Jolie lance les hostilités à Budapest

18 octobre 2010 à 0 h 36 min 0 commentaire

Le tournage de son premier film a débuté la semaine précédente à Budapest, mais les autorités de Bosnie lui font des misères pour continuer le tournage comme prévu en novembre dans ce pays.

Inondations toxiques : photoreportage à Devecser

13 octobre 2010 à 16 h 17 min 3 commentaires

Un peu plus d’une semaine après la catastrophe industrielle qui a tué huit personnes, détruit de nombreuses habitations, pollué les cours d’eau de la région et ruiné les écosystèmes sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés, HULALA s’est rendu sur les lieux mardi pour rapporter des témoignages photos. [slideshow id=9] Crédit photos : Corentin Léotard-HULALA

Le Danube touché…de manière encore limitée

Le Danube touché…de manière encore limitée

8 octobre 2010 à 12 h 11 min 0 commentaire

Comme le craignaient les experts, la pollution issue de la rupture d’un réservoir de déchets d’une usine d’aluminium d’Ajka a atteint le Danube, il y a quelques heures. Mais Budapest, qui a demandé l’aide de l’Union européenne, écarte tout risque de pollution majeure du fleuve…qui reste placé sous haute surveillance. Le bilan humain de la catastrophe s’est alourdi.

Le Danube menacé par la «marée rouge»

Le Danube menacé par la «marée rouge»

7 octobre 2010 à 8 h 05 min 2 commentaires

L’accident industriel qui s’est produit lundi à moins de 150 km de Budapest -le réservoir d’une usine a cédé et laissé s’échapper des déchets toxiques – est responsable d’un drame humain doublé d’une catastrophe écologique. La pollution pourrait atteindre le Danube dans les prochains jours. Ironie du sort, la Hongrie avait fait de la gestion de l’eau l’une des priorités de son agenda européen….

L’inexorable déclin du peuple magyar

L’inexorable déclin du peuple magyar

5 octobre 2010 à 13 h 28 min 3 commentaires

La population hongroise est passée sous le seuil hautement symbolique des 10 millions d’habitants. L’évènement, même s’il était attendu, est vécu comme un petit traumatisme en Hongrie et place ce pays face à de grands défis comme l’immigration et l’intégration de sa minorité rom.

L’acteur américain d’origine hongroise Tony Curtis est décédé

L’acteur américain d’origine hongroise Tony Curtis est décédé

3 octobre 2010 à 21 h 48 min 0 commentaire

Parmi les nombreux Hongrois et descendants de Hongrois exilés qui ont connu la gloire, il était l’un des plus emblématiques. L’homme au regard bleu, aux six mariages et aux mille conquêtes féminines, Tony Curtis, s’est éteint mercredi, à l’âge de 85 ans. Tony Curtis a tourné dans plus d’une centaine de films mais c’est incontestablement pour son rôle dans le film de Billy Wilder « Some like it hot », où il jouait aux côtés de Marilyn Monroe et Jack Lemmon, que l’acteur restera dans la légende. Il a rencontré un grand succès à la fin des années 50 avec des rôles dans « Spartacus » de Stanley Kubrick et « La Chaîne », pour lequel il sera nominé aux Oscars. L’ensemble de la presse hongroise a rendu hommage à la carrière de ce fils d’un modeste tailleur juif hongrois, né Bernard Schwartz dans le Bronx à New York, en ne manquant pas de rappeler les liens qui l’unissaient à la Hongrie et son attachement pour la communauté juive hongroise. Tony Curtis a plusieurs fois tenté de renouer avec ses racines juives hongroises. Il s’est rendu à plusieurs reprises dans le pays de ses parents et a notamment participé au financement de la reconstruction de la grande synagogue de Budapest, détruite au cours de la seconde guerre mondiale. Il est aussi le fondateur de la « Emanuel Foundation for Hungarian Culture » qui travaille à la restauration des synagogues et de quelques 1300 cimetières juifs de Hongrie. On l’avait aussi vu faire une apparition dans un spot de promotion de la Hongrie.

Les Roms sont encore discriminés en Hongrie, indique le Conseil de l’Europe

Les Roms sont encore discriminés en Hongrie, indique le Conseil de l’Europe

23 septembre 2010 à 12 h 52 min 0 commentaire

Dans un rapport publié mercredi concernant la protection des minorités nationales, le Conseil de l’Europe (CoE) indique que la Hongrie, malgré ses « efforts considérables » consentis, continue de discriminer sa population minoritaire Rom.

Un petit Critical Mass pour fêter la « journée sans voitures »

Un petit Critical Mass pour fêter la « journée sans voitures »

21 septembre 2010 à 10 h 44 min 0 commentaire

Mercredi soir, tous les cyclistes de la capitale hongroise sont invités à un grand rassemblement pour clôturer la « Semaine européenne de la mobilité » et fêter dignement la « journée internationale sans voitures ». Un rassemblement comme on sait les faire à Budapest, car c’est Critical Mass qui assure l’organisation de l’évènement. On attend une nouvelle fois plusieurs milliers de participants, mercredi soir, pour la grand-messe des deux roues de Budapest : l’incritiquable Critical Mass ! Une voie du nagykörut sera fermée à la circulation pour permettre aux cyclistes de rallier Jaszai tér à Petöfi hid. Comme sport et politique font souvent ménage ensemble, bon ou mauvais, le Gödör Klub accueillera un « forum citoyen » où seront invités des représentants de chaque parti politique. Mais ce ne sera bien sûr qu’après la traditionnelle levée des vélos sur Erzsébet tér. Attention : Il s’agira pour les participants d’éviter, tout au long du Nagykörut, les chauffards sur leur droite et les trams sur leur gauche ! La police n’ayant pas fermé de rues à la circulation spécialement pour l’évènement. Nos amis les automobilistes seraient à ce propos bien inspirés d’emprunter exceptionnellement le Hungária körút et Dózsa György út. Il faut dire que, malgré son caractère international, cette édition ressemble un peu à un Critical Mass au rabais en comparaison des gigantesques rassemblements de ce printemps-été qui avaient attirées jusqu’à 35.000 personnes sur des circuits urbains magnifiques…et sans voitures. Tous à vos vélos quand même, car le beau temps sera de la partie ! 18h30-19h30 : Circuit sur le Nagykörut, de Jaszai tér à Petöfi hid 20h : Levée des vélos autour du Gödör Klub, sur Erzsébet tér, suivi d’un « forum citoyen » à l’intérieur du club Plus d’infos sur le site officiel de Critical Mass Articles liés : L’incritiquable Critical Mass Critical Mass, entre lobby cycliste et effet de mode Les pédales de Critical Mass sur le pont

Le dalaï-lama, une super-star en terre magyare

Le dalaï-lama, une super-star en terre magyare

20 septembre 2010 à 0 h 36 min 5 commentaires

Ils étaient plus de 12.000 pour l’acclamer dimanche au Papp Laszlo Stadion, pour un show retransmis en direct sur Internet. Pas de doutes, pour sa septième venue en Hongrie, le guide spirituel du peuple tibétain, sa Sainteté le 14è dalaï-lama, a été reçu comme une véritable star à Budapest, où il est venu délivrer ses voeux de dialogue, de paix et de tolérance. « Il faut travailler pour que le 21e siècle soit celui de la paix dans le monde, mais, pour cela, le dialogue est nécessaire. [...] Le dialogue est la méthode pacifique grâce à laquelle il est possible de faire face aux différences.« , a prêché un Tenzin Gyatso (son patronyme) tout sourire, après avoir été fait citoyen d’honneur de la ville de Budapest par son maire, Gabor Demszky, qui remettait certainement là sa dernière décoration à ce poste, puisqu’il ne se représente pas à sa succession aux municipales du 3 octobre. Après un programme chargé en conférences samedi et dimanche, sa Sainteté achèvera sa visite de trois jours aujourd’hui lundi par une rencontre avec plusieurs députés, membres de l’Association d’amitié hungaro-tibétaine, et par un entretien avec le célèbre pasteur Laszlo Tökés, le „tombeur de Ceausescu”, aujourd’hui député au parlement européen et militant infatigable de l’autonomie des Hongrois de Transylvanie. D’ici à tracer un parallèle entre la minorité tibétaine de Chine et la minorité hongroise de Roumanie…il n’y a qu’un pas, qui sera peut être franchi au cours de cette rencontre. La dernière visite en Hongrie du Dalaï lama remontait à l’année 2000. Dix longues années d’abstinence, cela valait bien un tel accueil. Article lié : Le Dalai Lama en visite à Budapest en septembre

La qualité de vie hongroise classée 33ème sur 100

La qualité de vie hongroise classée 33ème sur 100

9 septembre 2010 à 11 h 47 min 1 commentaire

Fin août, Newsweek a établi son classement annuel de la qualité de vie parmi une centaine de pays. Selon l’hebdomadaire américain, la Hongrie se classe 33ème dans cette étude menée d’un point de vue « made in USA ».

Santé : les pots-de-vin des médecins

Santé : les pots-de-vin des médecins

8 septembre 2010 à 19 h 43 min 4 commentaires

Depuis longtemps en Hongrie, les patients versent des « dessous de tables » à leurs médecins pour se sentir bien soignés, et  ces petites pratiques de corruption, devenues des faits de vie, semblent bien naturelles à la majorité des praticiens. Selon une enquête d’AXA Santé (AXA Egészségpénztár) et de l’Institut de recherche sur la santé (GKI-EKI HealthCare Research Institute) citée par le portail d’informations Origo la semaine dernière, les Hongrois dépensent en moyenne 9600 HUF par an (soit environ 33 euros) en dessous de table payés à leur médecin. Au total, près de 32 milliards de forints, soit 112 millions d’euros, financent ainsi « au noir » le système de santé. 49% des sondés pensent qu’ils ne recevront pas de bons soins médicaux s’ils ne font pas ce petit « cadeau » à leur médecin. Selon une enquête de Szinapszis du mois d’août, 57% des médecins hongrois considèrent que ces rémunérations complémentaires sont nécessaires, étant donné leurs faibles revenus de base. Sur les 43% qui n’y sont pas favorables, seuls 17% s’y opposent fermement et seuls 10% des praticiens déclarent ne jamais accepter de pots-de-vin. Cette pratique fréquente dans le système de santé hongrois est connue et dénoncée depuis longtemps. Il faut cependant rappeler que, par soucis de comparaison, si les médecins français gagnent en moyenne deux fois et demi le salaire moyen français, les médecins hongrois, eux, ne gagnent qu’une fois et demi le salire moyen hongrois. Une autre étude citée par Origo avait montré l’an dernier que 70 milliards de forint étaient versés aux médecins sous forme de dessous de table. Pour un séjour à  l’hôpital, les patients versaient en moyenne 30 000 HUF pour être mieux pris en charge. C’est pourtant l’une des critiques récurrentes adressées par les organisations internationales à la Hongrie. Selon le rapport de l’OCDE sur la Hongrie en 2008, des réformes du système de santé seraient absolument nécessaires car « l’Etat de santé de la population hongroise est un des moins bons des pays de l’OCDE, même en tenant compte des différences de revenu par tête, et le rapport entre dépense publique de santé et produit intérieur brut(PIB) y est modeste en comparaison de ces mêmes pays. » La pratique des dessous de table, associée à des problèmes de gouvernance, d’offre de soins, de recrutement et de rémunération des personnels, serait l’un des obstacles à l’amélioration du système de santé hongrois. Sources : Évente 70 milliárd forint hálapénzt hagyunk az orvosoknál origo.hu Rapport de l’OCDE : Réforme du système de santé hongrois: amélioration de l’efficience et de la qualité des soins Articles liés : Education : la FIDESz snobe les profs La Hongrie mauvaise élève en matière de santé selon l’OMS En Hongrie, la corruption est à la maison La lutte anti-tabac « pour des clopinettes » Le Parlement paie sa tournée de « hazi »

La loi d’urbanisme qui rend les sans-abri insomniaques

La loi d’urbanisme qui rend les sans-abri insomniaques

8 septembre 2010 à 15 h 14 min 0 commentaire

En Hongrie, le gouvernement a décidé d’avoir les clochards à l’usure en les punissant de ne pas avoir de toit où dormir ! Le nouvel amendement qu’il propose à la loi sur les constructions en zones urbaines comprend l’interdiction de l’usage inapproprié des espaces publics, tel que dormir dans la rue, par exemple. Pour les nombreux sans-abri des villes hongroises, cet hiver risque d’être vraiment plus rude que les autres. On connaissait déja depuis quelques années, en France notamment, l’urbanisme anti-SDF (remplacement des bancs par des sièges individuels, installations de pics dans les renfoncements d’immeubles, etc). Il n’est pas encore massivement arrivé en Hongrie, mais on est sur la bonne voie. La proposition d’amendement, qui sera logiquement adoptée aux deux tiers du Parlement, dispose que les espaces tels que les rues ne peuvent être utilisés qu’à des fins publiques, comme les loisirs, les manifestations, l’inauguration de statues et  de monuments commémoratifs et l’installation de services publics. La loi sur l’urbanisation prévoit donc que la police pourra imposer une amende à quiconque qui vit ou dort dans la rue. En Hongrie, on estime qu’actuellement plus de 30 000 personnes vivent sans logement fixe. Les enquêtes montrent qu’un SDF sur trois préfère dormir à la belle étoile, plutôt que d’aller dormir en foyer. Pour plus d’infos sur l’amendement : voir le site officiel du Ministère de l’Intérieur

La débandade de l’Hétéro Pride à Budapest

La débandade de l’Hétéro Pride à Budapest

6 septembre 2010 à 1 h 07 min 1 commentaire

L’appel des hétéros n’a pas du tout été suivi au mot. La première « riposte » officielle des homophobes hongrois à la gay pride annuelle de Budapest a certes eu lieu samedi, mais le rassemblement n’a pas été à la hauteur des espérances de ses organisateurs. A peine 80 personnes – skinheads et couples de vieillards en tête – ont défilé à la queue leu-leu sur Andrassy ut, une avenue décidément bien large pour tel flop. Autorisée pour la première fois par la police, cette manifestation voulait protester contre l’utilisation de l’espace public par les homos. Le problème, c’est que les Budapest Prides de 2008 et de 2009 ont, en elles-mêmes, bien plus rassemblé les homophobes hongrois (à l’extérieur du cordon de sécurité) que l’événement officiel de ce week-end. Phénomène cocasse : parmi les extrémistes mâles, très représentés dans la petite centaine de manifestants, peu d’entre eux étaient accompagnés par une représentante de la gente féminine. L’événement n’avait donc rien de bien sérieux, ni de très représentatif du monde hétéro à proprement parler. Il y avait alors de quoi penser, en reprenant les propres termes des homophobes francophones, à une « manif de pédés ». Articles liés : Budapest : une « hétéro pride » pour laisser la gay pride en paix ? De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos Ce qu’il reste de la Budapest Pride Jobbik ne marche pas si droit Madonna huée à Bucarest pour avoir fait un plaidoyer antidiscrimination

Education : la FIDESz snobe les profs

Education : la FIDESz snobe les profs

6 septembre 2010 à 0 h 14 min 10 commentaires

Le MSzP s’efforce tant bien que mal de jouer un vrai rôle de parti d’opposition. Suite à la réponse de la secrétaire d’Etat à l’éducation aux revendications salariales des enseignants la semaine dernière, les socialistes s’approprient la cause éducative pour exister. Lors d’une conférence de presse dimanche, le porte-parole du parti socialiste, Zsolt Török, n’a rien demandé de moins que la démission de la secrétaire d’Etat à l’éducation, Rozsa Hoffmann (photo). Jeudi dernier, à la radio hongroise, cette dernière avait en effet traité de « fous » ou de « clowns » les syndicats d’enseignants qui cherchaient à obtenir une augmentation de salaire tandis que – selon l’expression à la mode – « les caisses de l’Etat sont vides ». Zsolt Török a estimé que les 164 000 enseignants hongrois ne pouvaient pas se laisser insulter, d’autant plus que les augmentations de salaire des personnels de l’éducation, de la santé et de la police étaient une promesse électorale de la Fidesz. Selon le MSzP, il ne s’agit que d’une partie du programme « 100 jours, 100 promesses non tenues » mis en oeuvre par le gouvernement FIDESz. Des enseignants moins bien payés que des hot-liners Il faut pourtant reconnaître que les salaires des enseignants en Hongrie ne sont guère attractifs : un enseignant à l’école primaire gagne en moyenne 162 000 HUF brut par mois et un autre dans le secondaire en gagne 175 000, alors que le salaire brut moyen en Hongrie est aujourd’hui estimé à 209 000 HUF. On observe alors que le salaire moyen de ces enseignants est de 170 000 HUF brut, soit environ 120 000 HUF net. Si on le compare à celui d’un étudiant (étranger ou non), maîtrisant simplement l’anglais et sa langue maternelle, et débutant pour un travail administratif dans une multinationale installée en Hongrie (chez IBM, Unisys…  par exemple), on se rend compte que les chiffres parlent d’eux-mêmes : le salaire mensuel du jeune travailleur serait de 280 000 à 300 000 HUF brut, soit au minimum 160 000 HUF net. Après 15 ans de carrière, même topo : les enseignants hongrois sont parmi les plus mal lotis des pays de l’OCDE (voir graphique ci-dessus, datant de septembre 2009). Si l’on ajoute à cela les 6500 postes d’enseignants supprimés en septembre 2009 (à l’époque du gouvernement de Gordon Bajnai), il semble que la reconnaissance de l’importance du travail des profs en Hongrie est très loin de s’améliorer. Sources : Salaire des enseignants hongrois : privatbankar.hu Articles liés : La laïcité dans les écoles hongroises remise en question Education : c’est reparti comme en 40 ? Le billet de Patochka : « Allons enfants ! » Des étudiants étrangers pour sauver les facs hongroises

Conso : l’eau Visegrádi déconseillée aux enfants

Conso : l’eau Visegrádi déconseillée aux enfants

29 août 2010 à 23 h 20 min 1 commentaire

En Hongrie, on ne rigole pas avec la consommation de l’eau minérale. Au début du mois, plusieurs distributeurs ont retiré de leurs rayons les bouteilles de Visegrádi en raison de tests pratiqués par le magazine de consommation Interpress, qui concluaient à une teneur en fluor supérieure au seuil imposé par la réglementation sanitaire. Quelques mois auparavant, cette étude sur les eaux minérales hongroises avait déjà soulevé le problème de la pollution à l’arsenic d’une eau commercialisée par Auchan (Auchan Super Aqua). L’été n’a pas été très bon pour la réputation de la société Visegrádi Ásványvíz Kft. qui produit l’eau minérale du même nom. Certains magasins, en particulier Auchan et CBA, ont en effet récemment retiré ces bouteilles de leurs rayons, suite aux résultats d’une analyse publiée par Interpress Magazin en mars 2010. Selon celle-ci, le taux de fluor contenu dans l’eau atteignait en effet 1,8mg/l, dépassant les normes sanitaires fixées à 1,5 mg/l. Si le fluor, à très faible dose, peut être bénéfique pour la prévention des caries dentaires, il représente à plus forte dose un danger pour la santé, en particulier pour les nourrissons et les jeunes enfants. Dans un premier temps, le tribunal de Budapest a confirmé fin juillet que l’étude des journalistes d’Interpress était précise et objective. En réponse à cette accusation, la société Visegrádi Ásványvíz Kft. considère, quant à elle, que son eau ne présente aucun risque pour la santé, et maintient que le taux de fluor ne dépasse pas les seuils réglementaires. Il n’y aurait donc pas lieu de donner l’alerte. Si les poursuites entamées contre Interpress Magazin n’ont pas tout de suite abouti, la société Visegrádi Ásványvíz Kft. a tout de même décidé de faire appel en s’appuyant sur de nouvelles analyses, effectuées par un laboratoire indépendant, qui confirment que le taux ne dépasse pas la norme sanitaire d’1,5 mg/L. Des antécédents à l’arsenic chez Auchan, mais aussi dans l’eau du robinet ! Cette affaire rappelle celle, en mars dernier, de la pollution à l’arsenic de l’eau minérale d’Auchan, « épinglée » dans la même étude par le magazine de consommation. La société française avait alors fait réaliser de nouveaux tests concluant à un taux d’arsenic inférieur à la limite autorisée, avant de retirer ses bouteilles suspectes de ses magasins au mois de mai. Une nouvelle eau minérale de marque Auchan, avec une étiquette à peine différente, est revenue dans les rayonnages depuis. Selon les nouveaux tests pratiqués par Interpress Magazin, la teneur en arsenic a été divisée par dix et se situe bien en dessous du seuil maximal autorisé. Après cette « guerre » menée par le magazine « pro-consommateurs » à l’encontre des producteurs d’eau minérale en Hongrie, il convient cependant de mentionner que dans d’autres pays d’Europe comme la France, les autorités sanitaires indiquent que certaines eaux librement commercialisées ne doivent pas non plus être consommées au quotidien. Beaucoup de Hongrois tiennent à boire de l’eau en bouteille, mais cette polémique pourrait leur faire penser que l’eau qui coule de leur robinet reste, le plus souvent, tout à fait potable et surtout bien moins chère. Néanmoins, si le taux d’arsenic dans son eau minérale a fait réagir Auchan assez vite, ce n’est malheureusement pas le cas du gouvernement hongrois pour 40 villes et villages de la plaine du sud du pays, comme le rappellait Népszava vendredi. Depuis son entrée dans l’Union Européenne en 2004, la Hongrie avait promis de réduire le taux d’arsenic dans l’eau du robinet de 50 microgrammes (en moyenne) à 10 microgrammes par litre, comme le prévoit la directive européenne. Au printemps de cette année, seulement très peu de localités étaient parvenues à régler le problème, la gestion des fonds européens ayant eu beaucoup de mal à se faire à bon escient entre les différentes branches de l’administration hongroise. Sources : Etude publiée par Interpress sur les eaux hongroises Analyses publiées par la société Visegrádi Ásványvíz Kft. Articles liés : « Affaire Auchan » : de l’arsenic dans l’eau (suite) Trop d’arsenic dans l’eau minérale d’Auchan!

Le placebo des chiffres du chômage

Le placebo des chiffres du chômage

27 août 2010 à 14 h 01 min 0 commentaire

Mercredi, le bureau central des statistiques a confirmé le recul du chômage chez les 15 – 64 ans en Hongrie, amorcé en mars dernier. Entre février et avril, le taux de chômage était de 11,8%. Entre mars et mai, il était de 11,4%. Entre avril et juin il était de 11,1%. Entre mai et juillet (dernières estimations), il est encore descendu à 11,0%. Par rapport à 2009 sur les mêmes périodes, il n’y a cependant pas de quoi fanfaronner, sans même parler des indicateurs de la pauvreté croissante en Hongrie.

Le seuil démographique des 10 millions est imminent

26 août 2010 à 21 h 40 min 9 commentaires

Comme l’an dernier à la même période, les statistiques démographiques de la nation hongroise sont bien tristes. Mardi, l’Institut Central de Statistique (KSH) rapportait que sur le premier semestre de cette année, la population de la Hongrie a décliné de 10 000 individus. Sans un solde migratoire positif, la baisse aurait été deux fois plus importante. La différence entre les naissances et les décès a en elle-même causé une baisse de 19 555 personnes de janvier à juin. Une baisse moins importante qu’en 2009 sur la même période, mais grâce à une immigration estimée à 9 600 individus, le déclin démographique est donc deux fois moindre. Avec près de 65 000 décès, la mortalité a baissé de 3,2% par rapport à la même période de l’année précédente, alors que la natalité est tombée  de 4,3%, avec un peu plus de 45 000 naissances. Dans ce pays, on continue donc de mourir plus qu’on ne naît (+20 000). Comme l’an passé, ces chiffres témoignent d’une structure de population en voie de vieillissement accéléré. La population a été évaluée en juillet à 10 004 000 personnes. Un redressement de la natalité tel que la Hongrie n’en a jamais connu -toujours aussi improbable alors que la crise perdure- ne suffirait même pas à inverser un déclin démographique amorcé au début des années 80. Sans apport migratoire massif, la population hongroise est condamnée à vieillir encore plus et à passer, dans les prochains mois, sous le seuil hautement symbolique des 10 millions d’âmes. Article lié : Bientôt moins de 10 millions d’habitants !

Les mésaventures d’ados français en Hongrie

19 août 2010 à 22 h 31 min 3 commentaires

Un groupe d’adolescents français s’est rendu coupable de dégradations de biens et de violences physiques au cours d’un séjour en Hongrie organisé par la Fédération unie des auberges de jeunesse (FUAJ). Il faut recouper les informations de plusieurs médias régionaux français et de l’agence de presse nationale hongroise pour arriver à reconstituer le fil de l’épopée misérable qui a conduit du lac Balaton à Budapest un groupe d’ados français en vacances en Europe centrale. Vingt-cinq jeunes gens du département du Nord, filles et garçons, âgés de 13 à 16 ans, posent leurs valises dans un centre de vacances à Zanka le 5 août, au bord du lac Balaton, où ils doivent séjourner deux semaines. Vendredi dernier, un petit groupe de quatre ou cinq d’entre eux, pour une raison indéterminée, effectuent des dégradations du bâtiment et du matériel dans le centre. Le groupe entier est alors expulsé et est contraint de trouver un logement de secours dans une auberge de jeunesse de Budapest. Dimanche soir, le groupe est à nouveau expulsé de leur logement : après une bagarre entre des membres du groupe et d’autres résidents de l’auberge, la police hongroise les met dehors. Les 25 ados passent alors la nuit à la belle étoile. Le lendemain, plusieurs d’entre eux agressent un de leurs accompagnateurs, dans le 1er arrondissement de la capitale hongroise, puis justifient ce geste auprès de la police en affirmant avoir trouvé des images à caractère pédopornographique dans le téléphone de la victime. Des images que la police n’a pas trouvé. « On partait en Hongrie, à l’étranger, on pensait que ce serait bien, mais finalement il n’y avait aucune activité d’organisée. C’est pour cela qu’il y’a eu une sorte de rébellion », déclarait l’un des jeunes voyageurs à la descente du bus à son arrivée en France. En France cette affaire a créé une polémique, relayée par tous les médias du pays. Leurs parents pointent tous l’incompétence de l’encadrement. Le directeur de la colonie a d’ores et déjà été démis de ses fonctions. Article lié : Des élèves français agressent leur professeur à Budapest

Le Sziget Fesztival en chiffres

Le Sziget Fesztival en chiffres

7 août 2010 à 13 h 03 min 2 commentaires

Personne ne l’ignore, le fameux festival Sziget, l’un des évènements européens de l’été, débutera dans quelques jours et tout est fait sur l’île d’Obuda pour préparer le terrain avant le lancement des hostilités, mercredi. Le quotidien économique Vilaggazdasag a profité de ces derniers moments de répits pour revenir sur le coût de ce mastodonte…commercial.

La solution au problème démographique selon le Jobbik

29 juillet 2010 à 17 h 17 min 3 commentaires

Le Jobbik a proposé mardi sa solution au problème du déclin démographique hongrois en réclamant l’exemption de certaines taxes pour les familles nombreuses. Petit rappel: selon les estimations de l’Institut Central de Statistiques (KSH), la population en Hongrie devrait passer sous la barre symbolique des 10 millions d’habitants cet été. Dans un pays où l’on meurt beaucoup plus que l’on ne naît (77.000 décès en 2008 pour seulement 21.000 naissances), l’extrême-droite est bien entendu plutôt en faveur d’une augmentation de la natalité, que du solde migratoire, pour pallier ce problème. Au lieu d’imposer les contribuables à titre individuel, le Jobbik propose de taxer les revenus par familles. Une famille de trois enfants ou plus serait exemptée de payer l’impôt sur le revenu, a expliqué aux journalistes le député Balazs Lenhardt. Une proposition qui ne fera très probablement pas l’objet d’une loi, mais qui au moins, a le mérite de parler du sérieux problème démographique en Hongrie. Article lié: Bientôt moins de 10 millions d’habitants !

Les Hongrois, moins « heureux » que des crève-la-faim

Les Hongrois, moins « heureux » que des crève-la-faim

28 juillet 2010 à 13 h 24 min 1 commentaire

Le magazine New-Yorkais Forbes a fait établir ce mois-ci une étude par l’institut de sondage Gallup, classant les pays les plus heureux du monde. Sur 155 pays, la Hongrie serait le 103ème pays le plus heureux, ex-aequo avec l’Albanie, le Kirghizistan et l’Azerbaïdjan. A titre d’exemple, le Bangladesh, connu pour ses problèmes matériels colossaux mais aussi pour sa grande spiritualité, se classe 91 ème pays le plus heureux au monde. Tout est relatif… En Europe, seuls les Bulgares, classés 137èmes, et les Lettons, 110èmes, se déclareraient plus malheureux que les Hongrois. En publiant son classement, Forbes reconnaît que « quantifier le bonheur n’est pas une tâche facile ». Aussi, l’extension d’une telle observation dans le temps est grande : le sondage de Gallup international a dû prendre 5 ans, entre 2005 et 2009, afin de pouvoir mesurer deux types de bien-être. Premièrement ils ont demandé aux interrogés de réfléchir sur leur satisfaction globale dans leur vie, puis ils ont inscrit leurs réponses sur une échelle de 1 à 10. Ils les ont ensuite questionné sur la façon dont ils avaient senti telle ou telle « chose de la vie » le jour qui avait précédé le questionnaire. Leurs réponses ont ainsi permis aux chercheurs d’observer leur «expérience quotidienne» de choses telles que : leur sérénité, le respect dont ils font l’objet, la douleur physique ou encore leur sentiment quant à leur niveau intellectuel. Pour les chercheurs, plus les sujets ont estimé qu’ils allaient « bien », plus cela signifiait que leur « bonheur » était en développement. Ce genre d’études peut toujours être remis en cause, mais il n’empêche qu’elles peuvent tout du moins donner une indication quant à la perception des gens au regard de leurs conditions de vie. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la remise en question et l’esprit critique n’ont pas été jugés à leur juste valeur danscette étude. La conception du bohneur par Gallup relève d’une façon bien commune de voir les choses, mais « c’est la vie », comme on dit. Voir le classement complet de Forbes Articles liés : La pauvreté en hausse en Europe et en Hongrie Eurostat: plus d’un tiers des Hongrois sont pauvres 20 ans après et toujours désabusés

Le premier août, le Parlement paie sa tournée de « házi »

Le premier août, le Parlement paie sa tournée de « házi »

27 juillet 2010 à 17 h 56 min 0 commentaire

C’était une des premières mesures, et l’une des plus populaires (-listes) que la FIDESz a dévoilé de son programme en février dernier. La possibilité pour les particuliers de distiller à nouveau chez soi  a fait l’objet d’une loi adoptée au Parlement la semaine dernière. Hier, le ministère du Développement rural révélait à l’agence de presse nationale que la taxe d’accise sur la fabrication de l’alcool depuis 2004, sera abolie dès le 1er août prochain. En Hongrie, la distillation maison ne concerne presqu’exclusivement l’eau de vie de fruits, plus connue sous le nom de « hazi pálinka ». Auparavant, les petits producteurs – nombreux dans les campagnes - d’alcools de fruits, devaient passer par une distillerie coopérative certifiée  qui collectait une petite somme d’argent (1.300 forints par 5 litres, soit 4 à 5 euros) auprès de chacun pour distiller leurs fruits. La mesure, soumise à l’assemblée par le gouvernement, fait partie des fameux 29 points du « plan d’action économique » promis par Orban. Censée les exonérer de cet impôt pour des quantités non commerciales, cet petit manque à gagner pour l’Etat (8 milliards de forints par an selon le bureau des douanes et des taxes) pourrait cependant s’avèrer être un choix de séduction électorale dangereux. Pendant ce temps, les réactions du Ministère de la Santé, elles, n’envahissent pas les médias. Le nouveau règlement autorise donc tout le monde à devenir bouilleur de cru, et à produire jusqu’à 50 litres sans avoir besoin de les déclarer, s’ils sont pour leur « propre compte ». Les producteurs n’auront plus besoin d’une licence d’exploitation pour un équipement de distillation d’une capacité de 100 litres non plus. Pour plus de 50 litres destinés à la vente au détail, c’est la réglementation fiscale actuelle qui s’appliquera. Toujours selon le Ministère, ce changement vise à ne pas handicaper, voire à développer la production de Palinka, tradition rurale ancestrale en Hongrie. En Hongrie, près de 1,5 à 2 millions de litres de Palinka sont produites chaque année pour la vente au détail. La consommation de Palinka achetées en magasin a augmenté de 10% chaque année ces dernières années. Articles liés : Touche pas à ma Palinka ! L’argument électoral du droit à la házi palinka

Budapest : une « hétéro pride » pour laisser la gay pride en paix?

Budapest : une « hétéro pride » pour laisser la gay pride en paix?

5 juillet 2010 à 17 h 07 min 2 commentaires

La 15ème édition de la Budapest Pride, festival gay, lesbien, bisexuel et transsexuel, organisé par la Fondation Rainbow, a débuté ce samedi par une soirée d’ouverture au Café gay Capella ( sur Belgrad rakpart) et prendra fin le 11 juillet prochain. Le point d’orgue du festival aura lieu samedi 10 juillet, avec la tenue du défilé annuel de la Gay Pride sur l’avenue Andrassy,  entre la place des Héros et Erzsébet tér. Un événement qui, comme lors des dernières éditions, rassemblera sans doute encore plus de contre-manifestants homophobes que de sympathisants. Manifestation officielle, et peut-être avec un effet pacificateur quant au problème de moeurs que cause  la mode de la Gay Pride en Hongrie, une « Hétéro Pride » est d’ores et déja autorisée le 4 septembre prochain, sur le même tracé. La Budapest Pride, festive et culturelle Les festivals gays sont souvent réputés pour leur ambiance joviale et la Budapest Pride 2010 ne devrait pas déroger à cette règle. En marge du défilé de la Gay Pride qui devrait accueillir environ 2000 personnes, auront lieu, cette semaine, plusieurs soirées « arc-en-ciel » au cours desquelles embrasser un partenaire du même sexe sera la norme. La plus importante de ces soirées, la « Rainbow Party » se produira à l’issue de la parade de samedi, au Mappa Club (ancien Traffo) à partir de 22 heures. La culture est également partie prenante du festival. A travers la Budapest Pride, la Fondation Rainbow entend supporter et populariser les activités culturelles inhérentes aux communautés dont elle défend les droits. Tout au long de la semaine, le cinéma indépendant Művész, sur le Nagy körut, retransmettra des films prônant la liberté et l’égalité pour toutes les orientations sexuelles. Des ateliers de discussions, ouvertes à tous, se tiendront conjointement à la Maison Balint et à l’ambassade Britannique sur des thèmes divers et variés en lien avec l’homosexualité. La Budapest Pride prendra fin sur une note émotive. Le 11 juillet, à 13 heures, les activistes gays iront se recueillir sur la tombe de Károly Kertbeny au cimetière de Kerepesi, dans le VIIIème arrondissement. L’écrivain hongrois est reconnu pour avoir inventé et démocratisé le terme « homosexuel » au XIXème siècle. Une Gay Pride sous haute surveillance Face au risque de débordements venus de contre-manifestations homophobes, désireuses de gâcher la fête comme ce fut gravement le cas en 2008, la parade de samedi, censée marquer l’apogée du festival, devrait se dérouler à l’abri des regards, sous haute protection policière. En 2009, du fait du grand dispositif de sécurité déployés par la police de Budapest, le défilé « arc-en-ciel » n’avait, au plus grand désarroi de la Fondation Rainbow,  pas réussi à faire mentir l’adage affirmant que « pour vivre heureux, il faut vivre caché ». Alors que le but d’une telle marche est de rendre visible la culture gay et de contribuer à augmenter le respect de la population hongroise à son encontre, la « marche des fiertés » de cette année devrait une nouvelle fois tourner à la fête privée, difficilement accessible, et invisible aux yeux des Budapestois. L’Hétéro pride, la revanche des homophobes au confin du ridicule Samedi prochain, les habituels contre-manifestants homophobes auront au moins autant de difficultés que les années précédentes pour « apprécier »  la Gay Pride de près. Ils vont donc devoir se tenir à bonne distance du cortège, mais ils seront, à n’en pas douter, les plus nombreux sur l’avenue Andrassy et ses alentours. Depuis quelques années, ils sont résolus, à l’instar de l’inter – Nationaliste Magyar Sziget qui s’est tenu l’an dernier une semaine avant le plus grand festival d’Europe, de prendre leur revanche et d’exprimer leur opinion de façon plus officielle. Ainsi, le 4 septembre prochain, se tiendra la première « Hétéro Pride » de Budapest, qui, selon les vœux de ses initiateurs, empruntera, le même chemin que celui de la parade Gay ce week-end. Plus que de revendiquer la fierté d’être hétérosexuel, le but de la manifestation sera de « protester contre la pratique ouverte et la promotion de l’homosexualité en Hongrie » a révélé Koletár Csaba, l’organisateur de l’événement, au journal de droite Magyar Nemzet. Après avoir essuyé un refus en 2009, Koletár Csaba a, cette année, reçu l’aval de la police de Budapest pour organiser cette grande marche homophobe. Le Vice-président de la commission des Droits de l’Homme du parlement hongrois, Gulyas Gergely, affilié à la Fidesz, s’est empressé de commenter positivement la décision de la police de Budapest en affirmant la légalité de la tenue d’un tel rassemblement en vertu des traités européens et du principe de la liberté d’expression. Consulter le programme du festival de la Budapest pride Articles liés : De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos Ce qu’il reste de la Budapest Pride Jobbik ne marche pas si droit Madonna huée à Bucarest pour avoir fait un plaidoyer antidiscrimination

Education : c’est reparti comme en 40?

Education : c’est reparti comme en 40?

28 juin 2010 à 15 h 28 min 3 commentaires

Au moment du retour en arrière amorcé dans les médias, le nouveau gouvernement conservateur hongrois a également donné, ce mois-ci, des indices quant à sa vision de l’Education à la rentrée… Et le style ne change pas.

Radar de l’Otan : Une issue de secours ?

Radar de l’Otan : Une issue de secours ?

24 juin 2010 à 14 h 48 min 0 commentaire

Le projet d’implantation, dans le Sud de la Hongrie, d’un radar militaire de l’OTAN qui piétine depuis maintenant près d’une décennie, faute de site approprié, pourrait finalement trouver une issue…en Slovénie ! C’est Népszava, dans son édition quotidienne de mardi, qui a vendu la mèche : L’option actuellement étudiée par Budapest pour remplir ses engagements vis-à-vis de l’OTAN serait de « refiler la patate chaude », moyennant compensation, à la petite Slovénie distante de seulement quelques dizaines de kilomètres des sites initialement prévus. En échange, la Hongrie fournirait aux Slovènes des avions pour patrouiller leur espace aérien. Interrogé sur M1 jeudi, le ministre hongrois de la défense, Csaba Hende, a confirmé les informations publiées par Népszava, précisant que transférer le projet en Slovénie était une alternative qui présentait des avantages et des inconvénients. A l’en croire, le gouvernement n’a pas encore arrêté de décision quant à un nouveau site pour le radar, mais Hende a promis que cela ne saurait tarder. Conscient que l’aspect environnemental doit être pris en considération pour ce choix, il a cependant prévenu que « La sécurité [militaire] du pays prévaudra sur tout le reste. » Selon Népszava, après que les deux sites précédemment proposés par le pouvoir central – les collines Zengö puis Tubes – aient été rejeté par la population locale, une autre option serait aussi envisagée : Implanter le radar sur la colline Harmashegy, dans les Monts Mecsek qui dominent Pécs. Le quotidien croit savoir que cette option aurait trouvé un consensus entre le gouvernement et les associations écologistes. Retour sur un feuilleton interminable Idéalement situé géographiquement, la Hongrie s’est engagée auprès de l’OTAN, au moment de son adhésion à cette organisation en 1999, à implanter un radar de surveillance de l’espace aérien du Sud-est de l’Europe. Les Monts Mecsek, proches de la frontière croate, semblaient l’endroit tout indiqué pour accueillir le projet militaire puisque culminant à quelques centaines de mètres et situés au Sud de la Hongrie, aux confins de l’Union européenne. Mais dans une démocratie, les grands enjeux géopolitiques se télescopent parfois aux intérêts locaux. C’est ce qui s’est passé à Pécs où la population locale, craignant des nuisances environnementales ainsi que pour sa santé – Certains spécialistes estiment qu’un tel radar pourrait engendrer de graves problèmes de santé publique – s’est organisée en associations pour s’opposer au projet. Avec succès une première fois sous le premier gouvernement de droite de Viktor Orban, puis une seconde fois sous le gouvernement socialiste de Ferenc Gyurcsany. Articles liés : Radar de l’Otan, nouvel act Pécs et ses irréductibles Hongrois refoulent l’OTAN

La pauvreté en hausse en Europe et en Hongrie

La pauvreté en hausse en Europe et en Hongrie

23 juin 2010 à 10 h 42 min 1 commentaire

Un sondage Eurobaromètre publié mardi indique que de plus en plus d’Européens ont du mal à joindre les deux bouts et qu’ils sont de plus en plus nombreux à craindre pour leur situation économique à l’avenir. Un tiers de la population hongroise est confrontée à de sérieux problèmes financiers et un tiers des ménages éprouve de grandes difficultés à boucler les fins de mois.

La laïcité dans les écoles hongroises remise en question

17 juin 2010 à 12 h 56 min 7 commentaires

Le syndicat enseignant PSZ a saisi en recours la Cour Constitutionnelle pour protester contre une loi votée le 8 juin dernier qui autorise les gouvernements locaux à céder l’administration de leurs écoles aux églises, a déclaré hier Piroska Gallo, la leader du syndicat. La loi a été proposée par le KDNP, allié chrétien-démocrate du Fidesz et membre de la supermajorité parlementaire. Piroska Gallo a expliqué que cette nouvelle loi empiète sur la liberté des parents et des élèves à choisir une école libre de tout engagement religieux. La situation est d’autant plus alarmante dans les petites villes et villages qui ne disposent que d’une école, puisque si cette école est léguée à une église, les parents n’auront pas d’autre choix possible que d’y envoyer leurs enfants, que cela leur plaise ou non. Encore plus alarmant, surtout en cette période de disette: selon la nouvelle loi, les églises seront chargées d’assurer le financement des écoles dont elles auront repris l’administration. La loi précédente prévoyait que les municipalités cédant l’administration de leurs écoles à des églises devaient financer les écoles pendant encore 5 ans. Piroska Gallo s’est également inquiétée du sort des enseignants de ces écoles. Selon elle, les enseignants des écoles qui changeraient d’administration pourraient perdre leur statut de fonctionnaire et voir leurs conditions de travail modifiées. Certains enseignants pourraient même perdre leurs emplois s’ils refusent de se conformer aux attentes de l’église gérant leur école, a-t-elle déclaré. Si le PSZ a saisi en recours la Cour Constitutionnelle c’est que le Président Laszlo Solyom a signé cette loi alors que le syndicat avait fait appel à lui, en vain, lui demandant de ne pas la valider.

Santé : la lutte anti-tabac pour des clopinettes

Santé : la lutte anti-tabac pour des clopinettes

15 juin 2010 à 2 h 50 min 5 commentaires

La semaine dernière, le conseil municipal de Budapest a fait un geste anecdotique contre le tabagisme. A partir du 17 juillet prochain, il sera interdit de fumer dans les souterrains de la ville. Cela ne va pas pour autant faire de la Hongrie un élève modèle en Europe en matière de prévention dans la santé publique, et en particulier dans la lutte anti-tabac. La dernière législation anti-tabac dans la capitale date d’il y a un an, lorsqu’il a été interdit de fumer dans les jardins d’enfants. Aujourd’hui, ce nouveau décret anti-tabac dans les milieux souterrains n’aura un effet particulièrement important que dans les passages situés au-dessus  des stations de métro, les espaces fermés les plus fréquentés par les voyageurs. Ces derniers n’auront qu’à attendre d’être à l’air frais pour s’en griller une. Au contraire, les vendeurs, les policiers en service, les contrôleurs BKV à la pause, les évangélistes prosélytes et autres habitués des lieux – sans-abris et vendeurs à la sauvette en tête –  seront les seuls à voir leur quotidien radicalement changer par cette décision. La loi ne concerne cependant pas encore les gares couvertes, Keleti, Déli et Nyugati, alors qu’elles pourrait s’étendre « bientôt » aux arrêt de bus et de tramways, en plein air. Jusqu’à la mise en place d’une véritable législation nationale « anti-tabac », quasi-inexistante en Hongrie pour l’instant, Budapest devrait donc demeurer, encore pour quelques temps, la « capitale des fumeurs » parmi ses homologues de l’Union Européenne. En Hongrie, politiques et médias avalent la fumée L’Irlande, en 2004, a été le premier pays de l’Union Européenne à voter une loi interdisant de fumer dans l’ensemble des établissements publics et sur les lieux de travail. Malgré l’absence de législation européenne contraignante à ce sujet, la quasi-totalité des autres pays de l’UE ont, depuis, suivi l’exemple irlandais en reléguant les fumeurs à l’extérieur des bâtiments publics ou en les « parquant » dans des zones limitées. La Hongrie n’a, pour l’instant, pas adhéré à ce mouvement anti-tabac. Bien au contraire, à l’exception de quelques localités comme Kaposvar, où la municipalité a doté le centre ville de « zones fumeurs et non fumeurs », la possibilité d’allumer sa cigarette à l’intérieur reste à l’appréciation de la direction dans l’ensemble des lieux publics du territoire hongrois. Seule atteinte à la « liberté » des fumeurs : un espace obligatoire non-fumeur doit être aménagé, depuis 2004, dans tous les restaurants du pays. Ce manque de prévention et de législation, selon l’expert international, Dr Tibor Szilágyi, est volontaire. Alors que plus d’un tiers de la population fume et que 28 000 personnes meurent tous les ans à cause de leur tabagisme, aucune campagne de répression, ni même de prévention, n’est sérieusement menée. Les gouvernements jouent la montre et les médias ne recrachent pas vraiment la fumée. Pour preuve, pour des raisons lobbyistes et budgétaires, l’Etat hongrois demande depuis 2002 des dérogations à Bruxelles sur le taux minimum de taxation sur le tabac qui devrait lui être imposé. L’OMS tire la sonnette d’alarme Du fait de ce « laisser-faire », les conséquences du tabagisme sur la santé publique en Hongrie semblent donc importantes. En avril dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé a dressé un tableau peu reluisant à ce sujet concernant la population du pays. La responsabilité du tabac dans la « mauvaise santé » de la société magyare n’est, certes, pas exclusive mais elle saute aux yeux. Selon ce dernier rapport de l’OMS, la Hongrie connaît la plus grosse mortalité européenne du cancer du poumon (135 morts pour 100 000 habitants), des lèvres, du larynx, de la trachée et des bronches. Prévalence de l’économie sur la santé Malgré ces statistiques inquiétantes en matière de santé publique, les gouvernements hongrois, depuis 1989, n’ont jamais réellement fait la « guerre à la cigarette ». Il faut dire que les compagnies de tabac représentent un lobby économique très important dans le pays. Les deux plus importantes d’entre elles, British American Tabacco (BAT) et Phillip Morris emploient plus de 2000 personnes en Hongrie et œuvrent énormément en matière de culture, d’action sociale et de… santé dans les villes où elles se sont implantées. Légiférer à l’encontre de tels pourvoyeurs d’emplois dans l’industrie est forcément une entreprise délicate pour le gouvernement. D’autant plus que les lobbyistes du tabac arpentent assidument les couloirs du parlement et bénéficient de nombreux soutiens en son sein. Malgré cette incapacité des politiciens à légiférer, la Hongrie devrait tôt ou tard, sous la pression de Bruxelles, « rentrer dans le rang ». La question des espaces non-fumeurs a pour l’instant fait l’objet de résolutions et recommandations non contraignantes, au niveau européen. Mais une norme pourrait vite voir le jour pour forcer les pays « en retard », comme la Hongrie, à s’aligner sur le modèle européen. La taxation : une solution à court terme et un cercle vicieux pour l’Etat Parmi les solutions immédiates, en temps de crise économique, les hausses régulières du prix du tabac pourraient bien devenir assez dissuasives pour démotiver ceux qui ne font que commencer de fumer. Cette solution pourrait aider le gouvernement à réduire à la fois le tabagisme et le déficit . C’est en tout cas ce que souhaitait, il y a maintenant 7 ans, Péter Félix, fondateur de Hungarian Association of Smokebuster : « Notre plus grand espoir est que le gouvernement soit tellement endetté qu’il soit contraint d’augmenter un peu le prix des cigarettes, pour combler le déficit budgétaire». Seul problème de taille : mis en rapport avec le déficit public actuel du pays, l’augmentation radicale du prix du tabac ne  représenterait que des clopinettes. Et pour l’Etat, un trop bon effet préventif reviendrait à se tirer une balle dans le pied, tant la taxation progressive est fixée sur les dépenses publiques. Sources : policy.hu , AP Article lié : La Hongrie mauvaise élève en matière de santé selon l’OMS

De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos

De Bratislava à Budapest, les extrémistes radicaux s’entendent sur les homos

26 mai 2010 à 4 h 34 min 5 commentaires

La Rainbow Pride Parade, première du genre en Slovaquie, s’est tenue tant bien que mal samedi dernier sur et aux abords de la place Hviezdoslavovo, à Bratislava. Une centaine d’individus radicalement homophobes attendaient le cortège « au tournant » et ont réussi leur contre manifestation. Du côté de l’organisation de cette gay pride slovaque, on accuse les autorités de n’avoir pas été préparées aux assauts en tous genre de leurs détracteurs. On se souvient alors qu’à Budapest, où l’on en sera à la quinzième marche des fiertés cette année, les éditions 2007 et 2008 s’étaient également très mal passées pour les manifestants, qui n’avaient pas bénéficié d’une protection adéquate par la police. Une première gay pride qui déménage A Bratislava ce samedi, en plus des provocations verbales, les quelques dizaines de participants de la Rainbow parade ont fait l’objet de jets de bombes à gaz lacrymogène, de pierres et d’œufs, qui ont quelque fois mené à des bousculades avec les policiers, et, au final, à huit arrestations. Les organisateurs déplorent bien sûr un grand manque de sécurité dans les rues que le cortège a emprunté dans la journée et le laisser-faire vis à vis du regroupement d’individus radicaux autour d’eux. Ils ont même dû prévoir un trajet autre que celui longeant le Danube pour aller faire leur After party discrètement. Avec un peu d’innocence, ils ont pour but non pas exclusivement de mettre la « cause » gay et lesbienne en évidence, mais aussi celle de tous ceux qui se retrouvent dans la notion de « droits de l’homme pour tous ». Lueur d’espoir pour les homosexuels « fiers de l’être » en Slovaquie, le dispositif policier à Budapest l’an dernier, pour la quatorzième, était tout juste à la hauteur pour que les débordements des années précédentes n’aient pas lieu. Extrémisme, politique et intolérance Chez les extrémistes de tous bords, la tolérance n’est pas la première qualité. C’est une évidence. Mais la présence de  dizaines de militants du parti Notre Slovaquie, petite faction politique du mouvement extrémiste slovaque Slovenska Pospolitost, permet de constater que les nationalistes les plus démonstratifs sont également les plus homophobes. En Hongrie, les sympathisants de Jobbik ne sont pas en reste non plus quand il s’agit de dénoncer les « buzi » (Sic!) hongrois. Articles liés : Ce qu’il reste de la Budapest Pride Jobbik ne marche pas si droit Madonna huée à Bucarest pour avoir fait un plaidoyer antidiscrimination

Starbucks pénètre en Hongrie

Starbucks pénètre en Hongrie

14 mai 2010 à 7 h 34 min 4 commentaires

La plus grande multinationale de cafés, Starbucks, ouvre sa première boutique en Hongrie, le 17 mai prochain au West End de Budapest. Après la République Tchèque en 2008, la Pologne en 2009, c’est un nouveau pays d’Europe centrale que le « géant » américain va tenter de « coloniser ».

Le procès de l’assassin d’Eva Rhodes

Le procès de l’assassin d’Eva Rhodes

6 mai 2010 à 23 h 15 min 2 commentaires

Le procès de l’assassin d’Eva Rhodes, ancien mannequin britannique d’origine hongroise et proche du couple Lennon-Ono, a lieu en ce moment devant la cour de justice du département de Györ-Moson-Sopron. La famille de la victime accuse les autorités hongroises de tenter d’étouffer l’affaire. Eva Rhodes, née Eva Majlath a été assassinée par son homme-à-tout-faire, Csaba Augusztinyi. Portée disparue depuis le 10 septembre 2008, son corps a été retrouvé dans un trou à la fin du mois d’avril suivant, après que l’ancien employé de son refuge ait avoué l’avoir tuée pour un motif crapuleux en l’assommant puis en la brulant, avant d’enterrer son corps. La sœur d’Eva Rhodes, Sophie Barta,  estime que les autorités hongroises tentent d’étouffer l’affaire et de permettre à des complices de Csaba Augusztinyi de ne pas être inquiétés par la justice. Son avocat, Laszlo Helmeczy a declaré que “Mon client a présenté une clause de non-confiance, car la Cour n’a pas contesté la validité des aveux de M. Augusztinyi. Mme Barta pense qu’il ya plusieurs circonstances qui rendent la validité et la véracité de la confession douteuse. » Le verdict du procès est attendu jeudi 13 mai. Une B.B. à la hongroise Elle avait quitté la Hongrie en 1956, se réfugiant d’abord en Autriche puis en Grande-Bretagne où elle fit une carrière de mannequin dans les années 60. Elle a surtout été l’égérie de John Lennon et Yoko Ono, et l’actrice principale de leur film ultraviolent Rape, sorti en 1969. A l’instar d’une certaine Brigitte Bardot, elle s’était reconvertie dans la défense des animaux de compagnie et avait ouvert un refuge pour chiens et chats proche de Györ, grâce notamment à un don de Yoko Ono. Baptisé « Puss In Boots », il abritait quelques 70 chiens et 50 chats. Figure locale bien-connue dans la région de Györ, ses activités de défense des animaux avaient plusieurs fois poussées Eva Rhodes à entrer en conflit avec les paysans et les autorités locales. En 2002 elle avait été passée à tabac par la police hongroise. Depuis le jour de sa disparition, le 10 septembre, sa famille n’avait cessé d’accuser la police hongroise de sous-estimer l’affaire ainsi que le Foreign Office (Rhodes était citoyenne britannique) de ne pas mettre tout en œuvre pour la retrouver, contrairement au Ministère des Affaires étrangères français pour retrouver Ophélie Bretnacher, disparue quelques semaines plus tard. Peu après la découverte du corps, il y a un an, sa sœur Judith avait déclaré que « L’enquête hongroise a été une plaisanterie. Ils ont tout d’abord refusé d’accepter qu’il y avait besoin d’enquêter et même quand des chiens renifleurs spécialisés dans la recherche de cadavres ont trouvé des indications que ma sœur avait été assassinée, ils ont toujours refusé d’agir. » Au début de l’année 2009, les familles d’Eva Rhodes et d’Ophélie Bretnacher avaient même  envisagé de déposer une plainte commune auprès de l’Union européenne. Articles liés : Découverte d’un cadavre proche de Györ Affaire Ophélie : une enquête ouverte en France Ophélie Bretnacher : Sa famille dépose une plainte pour meurtre Ophélie: un an après, l’enquête est au point mort Rebondissement dans l’affaire Ophélie

En Hongrie, la presse reste en liberté

En Hongrie, la presse reste en liberté

4 mai 2010 à 0 h 37 min 3 commentaires

A l’occasion de la journée de la liberté de la presse, lundi 3 mai, le think-tank américain Freedom House a publié son rapport sur l’état de la presse dans le monde en 2009. Selon cette étude, la liberté de la presse a très légèrement reculé en Hongrie l’année précédente. La Hongrie se classe au 40è rang mondial pour la liberté de sa presse, au même rang que… la France. Elle enregistre un très léger recul par rapport à l’année 2008 dû, explique Freedom House, à « des problèmes concernant l’attribution et l’enregistrement des fréquences radio. ». Effectivement, au début du mois de novembre 2009, l’ORTT, l’institution qui gère les ondes radiophoniques hongroises, a dessaisi de leur licence de radio nationale deux stations appartenant à des groupes étrangers (Danubius et Slager), pour les octroyer à deux entreprises locales (Advenio et Est média), après un appel d’offres très douteux. Malgré cela, la Hongrie reste dans le groupe des pays où la presse est considérée comme « libre » par le think-tank. L’ONG Reporters sans frontières, qui fête cette année ses vingt-cinq ans d’existence, fait le même constat, en qualifiant la liberté de la presse en Hongrie de « bonne » et positionne le pays à la 25è position sur 175, dans son dernier classement mondial. Ce rapport intervient à un moment charnière pour la Hongrie dont tout le paysage politique vient d’être redessiné. Fort de sa majorité parlementaire des deux-tiers, le nouveau gouvernement de droite du « bientôt premier ministre » Viktor Orban va pouvoir mener à bien son projet de modification des lois sur la presse afin de « rationaliser » le secteur. Un projet dénoncé par l’opposition qu’il considère être « une menace pour la liberté de la presse ». Dès lors, la question est posée de savoir si la relativement bonne liberté de la presse en Hongrie ne va pas pâtir de l’ère qui s’annonce. L’affaire Karman La dernière agression en date contre un journaliste remonte au 22 juin 2007. La journaliste d’investigation Iren Karman, enquêtant sur les affaires de mafia du pétrole et plus généralement sur la corruption en Hongrie au début des années 1990 a été violemment battue par deux inconnus avant d’être abandonnée sur les bords du Danube, inconsciente. Retrouvée par un pêcheur le lendemain matin, elle a été hospitalisée à Budapest, souffrant de sérieuses blessures à la tête. Magyar Demokrata Vs Imre Mecs Andras Bencsik est le premier journaliste depuis la chute du communisme à avoir été condamné à une peine de prison ferme pour un délit de presse. Rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’extrême-droite Magyar Demokrata, Bencsik a été condamné le 21 janvier 2004 à dix mois de prison pour diffamation envers Imre Mecs, député du Parti libéral démocrate SzDSz. Le collègue de Bencsik Laszlo Attila Bertok a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Dans des articles publiés le 15 novembre 2001, les deux journalistes avaient prétendu que sur la base d’une dénonciation d’Imre Mecs, quatre révolutionnaires de 1956 avaient été condamnés à mort puis pendus. Imre Mecs ayant lui-même activement participé à la révolution de 1956 contre Moscou avait été condamné à mort en 1957 pour conspiration contre l’Etat, avant d’être amnistié en 1963. Crédit photo : Reporters sans frontières Articles liés : Le capital étranger pris en grippe?

L’incritiquable Critical Mass

L’incritiquable Critical Mass

25 avril 2010 à 23 h 02 min 2 commentaires

Samedi 24 avril, plus de 35 000 amateurs estivaux de la pédale Budapestoise, certains par convictions écologiques, d’autres par intentions sportives et logistiques, et beaucoup pour simplement suivre le mouvement, se sont réunis avec leurs bicyclettes sur Roosevelt tér dans l’après-midi. Oxymore à l’échelle humaine, « Critical Mass » fait indéniablement consensus à Budapest en donnant le ton du deux roues écolo et sexy pour l’été. A l’origine, cet événement est prévu à Budapest le 22 avril pour la journée de la Terre et le 22 septembre pour la journée sans voitures. Devenu le plus gros rassemblement satellite de l’ONG créée à San Francisco en 92, le Critical Mass de Budapest aurait rassemblé 80 000 cyclistes il y a deux ans selon wikipedia. Au vu du succès régulier que rencontre ce happening consistant en une vague roulante parcourant Bélvaros (le centre ville), la municipalité donne son autorisation généralement un jour de week-end pour amadouer les automobilistes, qui, malgré les nombreux travaux routiers, restent bel et bien les maîtres de l’asphalte dans la capitale. Samedi, Critical Mass a fait un trajet habituel : un passage derrière le château de Buda en passant par Lánchíd et le tunnel Alagút, puis un retour à Pest par Erzsébet hid, pour longer le Danube jusqu’à Jaszai Mari tér. Les participants ont suivi le Nagy Körut jusqu’à Oktogon et Andrassy ut jusqu’à Varosliget, histoire de soulever les vélos tous ensemble pour la photo. [slideshow id=7] Photos diapo : Corentin Leotard Si l’intention et le bien fondé « démocratique moderne » de ce concept est difficilement critiquable, qu’en est-il de sa valeur et de son impact réel dans la population hongroise ? Les plus fervents défenseurs de la « masse critique », sont, à l’image d’un autre buzz cycliste, « cyclechic », « bobos », « jeunistes » et se veulent « alternatifs ». Ainsi, CycleChic est un blog de mode où il est bon de figurer, contenant de nombreuses photos de jeunes « trendy » avec l’accessoire à la mode du moment, leur vélo customisé et l’élégance vestimentaire qui va avec. Les deux mouvements sont assez proches l’un de l’autre puisqu’hier soir après Critical Mass, un défilé à vélo organisée par CycleChic avait lieu à West Balkan pour clôturer la journée (voir photo). Critiquer la « masse critique » est un exercice périlleux à Budapest, tant le mouvement a pris de l’ampleur. En plus de leurs bonnes intentions avec ce projet, il semble que les organisateurs ont très bien compris comment faire parler d’eux. A tel point qu’il paraît incongru aujourd’hui d’utiliser son vélo à Budapest sans pour autant partager les intérêts de ce groupe de pression. Articles liés : Critical Mass, entre lobby cycliste et effet de mode Les pédales de Critical Mass sur le pont

La Garda en garde à vue, pas de meilleure pub pour Jobbik ?

La Garda en garde à vue, pas de meilleure pub pour Jobbik ?

21 avril 2010 à 5 h 43 min 0 commentaire

Mardi 20 avril 2010, MTI annonçait que la police et la justice hongroises ont commencé à engager des poursuites contre le chef de la Magyar Garda, milice d’extrême-droite proche de Jobbik, ainsi que deux de ses associés. Ils sont accusés d’entretenir l’organisation, pourtant interdite et dissoute par décision judiciaire depuis le 2 juillet 2009. Après cette annonce, les têtes de la Garda seront peut-être mises en garde à vue une nouvelle fois, mais de là à être condamnées, c’est une autre histoire. Quant à l’interdiction elle-même, si elle n’est pas effectivement appliquée partout en Hongrie, c’est à se demander si elle ne sert pas plutôt les intérêts du marketing politique de Jobbik. Depuis cette « interdiction », plusieurs rassemblements massifs de ces « gardes » en uniformes ont eu lieu en plein centre de Budapest. Pourquoi le centre de la capitale, alors que Jobbik et ses « gardistes » sont bien plus appréciés dans les campagnes paupérisées telles que le Nord-Est du pays, où la tension communautaire entre extrémistes et tsiganes est souvent à son comble ? Parce c’est là que les caméras des télés nationales se trouvent. Jobbik et la victimisation de la Garda Deux jours seulement après cette fameuse décision de justice, deux ou trois centaines de membres de la Garda remettaient l’uniforme par provocation lors d’un sitting pacifique sur la pelouse de Gödör à Erzsébet tér. Ils ont été délogés après plusieurs heures, dans les gaz lacrymogènes, bénéficiant ainsi d’une couverture médiatique hors du commun pour ce type d’événement. Cette opération avait attiré encore plus de policiers et de journalistes que d’extrémistes (voir photo). Ce jour-là, Gabor Vona lui-même avait été « embarqué au poste » devant les caméras de télévision pour avoir porté l’uniforme. Le jeu en valait bien sûr la chandelle pour le leader de Jobbik, puisque sa publicité faite par Budapest dans les campagnes hongroises valait largement ce léger désagrément. Quelques jours plus tard, encore un coup de pub, mais au niveau européen cette fois. Lors de la première session du Parlement Européen à Strasbourg après les élections européennes de juin, Csanád Szegedi (voir photo), l’un des trois eurodéputés Jobbik de l’hémicycle, portait le même uniforme en signe de protestation. « Le seul problème avec cela« , selon l’eurodéputé FIDESz Tamás Deutsch ce jour-là, « c’est que tout le monde le (prenait) pour un réparateur ou un technicien avec son accoutrement« . Le laisser-faire des autorités Le 23 octobre dernier, la Magyar Garda en avait également profité pour rassembler plusieurs milliers de membres en uniformes sous leurs bombers, cette-fois au « temple du retour » qui jouxte Szabadsag tér. L’idée était alors de rejoindre, après un garde à vous démonstratif devant les journalistes, le meeting de Jobbik se tenant quelques rues plus loin. Lors de cette marche qui fût encadrée par à peine une vingtaine de policiers, aucune arrestation, ni aucun heurt n’a été remarqué. Peut-être la Garda avait-elle eu l’autorisation légale, à cette occasion, de se réunir fièrement, tout de noir vêtue avec une attitude militaire… Mais dans ce cas, la loi peut-elle être vraiment prise au sérieux? Le 15 mars dernier, autre fête nationale hongroise qui commémore une révolution, le meeting préelectoral de Jobbik se tenait encore dans le même quartier, derrière la basilique Szent Istvan sur Bajcsi-Zsilinszki ut. Rebelote, les « gardistes » ont préféré porter leur uniforme paramilitaire dans sa version bombers et avec des pantalons de camouflage. L’extrême droite, un « bouc-émissaire » gênant en Hongrie ? Ironie du sort: la veille du 23 octobre 2009, le Comité Helsinki en Hongrie pour la surveillance du respect des droits de l’homme avait déclaré le port de cet uniforme paramilitaire illégal, jugeant que l’acte en soi devrait donner le droit à la police de dissoudre tout rassemblement de cette nature. A entendre Krisztina Morvai au Parlement européen (voir video ci-dessous à 1 min 30sec), la question du respect des droits de l’homme en Hongrie peut se retourner comme une crêpe, surtout depuis 2006 et les violences policières à l’encontre des émeutiers, mais également à l’encontre de plus d’un millier de manifestants pacifiques, pour la plupart sympathisants de la FIDESz à l’époque, le grand parti vainqueur des élections ce mois-ci. Depuis son mandat d’eurodéputée obtenu l’an dernier, la figure « sympa » de Jobbik, qui est justement juriste experte des droits de l’homme, s’est souvent illustrée en anglais à Bruxelles et à Strasbourg, fustigeant la situation démocratique très préoccupante de la Hongrie selon elle. En s’efforçant de museler son extrême-droite grandissante, la Hongrie pourrait bien en subir les effets pervers par son système policier et judiciaire qui laisse souvent à désirer. (Lire aussi pour mieux comprendre : le ministre de la Justice jète l’éponge) Forgacs VS Vona, une Justice impuissante Le site Internet de la police hongroise indiquait hier que plus de cent témoins ont été interrogés au cours d’une enquête concernant l’entretien de l’organisation d’extrême droite, parmi lesquels des membres fondateurs de la Garda ainsi que d’anciens membres. Quoique dise cette « enquête », la Garde Hongroise continue de faire l’innocente et de se revendiquer comme un « mouvement » regroupant des individus souhaitant recevoir une éducation traditionelle hongroise… Autant dire une association, et donc pas une organisation de miliciens… Une manière comme une autre, plutôt subtile, de ne pas se sentir concernée plus que ça par la condamnation dont elle fait l’objet. Bien que l’enquête ait révélé plusieurs caractéristiques qui font penser à une organisation paramilitaire, dotée d’une hiérarchie quasi-militaire, la Justice hongroise semble justement bien désarmée pour l’interdire de fait. Condamner sérieusement ses animateurs, qui bénéficieront de surcroît de la légitimité démocratique importante de Jobbik au Parlement dès la semaine prochaine (vraisemblablement aux alentours de 17% des voix dimanche) semble bien difficile et l’effet d’annonce de la police paraît du même coup assez anecdotique. Le soutien publiquement apporté à la Magyar Garda par Jobbik et son leader, Gabor Vona, est d’ailleurs sans failles. Vona a donc compris qu’il avait tout à y gagner. Lorsqu’au début de ce mois-ci, le nouvel intérimaire à la Justice, Imre Forgacs, l’a menacé de poursuites pour avoir affirmé qu’il portera l’uniforme à son entrée au Parlement, Vona, parLire la suite

Le billet de Patochka : « Allons enfants ! »

Le billet de Patochka : « Allons enfants ! »

19 avril 2010 à 16 h 47 min 11 commentaires

A l’heure où les chères « têtes blondes » se préparent pour les nombreuses fêtes de fin d’année dans leurs écoles, récitent leurs poésies et égrennent les chansonettes apprises par coeur et en choeur, il arrive qu’en Hongrie, entre les jolies coccinelles et les petits lapins, on puisse entendre des comptines aux paroles plus que surprenantes : « Coccinelle, envole-toi. Les Turcs arrivent! Ils te mettront dans le puits de sel. Ils t’en retireront. Ils te mettront sous la roue. Ils t’en retireront. Ils te mettront dans un four, ils t’en retireront. Voilà les Turcs qui arrivent, ils vont bientôt venir te tuer. » Les enfants, le sourire aux lèvres, les parents, camescope en main : c’est une chanson qui appartient au patrimoine national et fait partie de la liste des programmes obligatoires de l’Éducation nationale hongroise et, curieusement, tout le monde trouve cela tout à fait normal, car des générations d’écoliers l’ont apprise. Bien sûr, en remettant ces paroles dans le contexte historique de l’occupation ottomane qui a duré plus de 150 ans en Hongrie, on pourrait arguer sur le bien fondé de l’apprentissage de l’Histoire, du patrimoine folklorique et de l’héritage culturel. Mais, peut-on raisonablement  trouver ce choix de texte (pédagogiquement) justifié… ? Et quand bien même, les Turcs aient été les ennemis numéro un des Magyars voilà plus de 500 ans,  les petits lapins et les coccinelles des maternelles comprennent-ils le contexte (encore faut-il qu’il leur soit expliqué …) avec l’emploi du futur simple et du futur immédiat dans le texte hongrois « mindjàrt jönnek », n ‘y a-t-il pas un risque de confusion ? Les détracteurs de ce papier avanceront alors les paroles sanguinaires de la Marseillaise, qui entendent mugir « ces féroces soldats, qui viennent jusque dans nos bras, égorger nos fils et nos compagnes », et qui propose aux enfants de la patrie de marcher ensemble pour qu’ « un sang impur abreuve nos sillons ».Que néni! Outre les maintes tentatives avortées pour la révision du texte de l’hymne français, pour en adoucir la teneur, la différence avec le sujet du jour reste de taille, puisque la Marseillaise ne désigne aucun « ennemi » explicitement et qu’elle n’est pas une comptine. Voilà donc en quels termes la problématique se pose : à l’heure où « l’amitié économique » entre les peuples (pour ne pas dire Nations) cimente les bases mêmes de l’idée européenne, au moment même où la Turquie frappe légitimement aux portes de l’UE, et dans une société de plus en plus sensible aux valeurs de l’extrême droite, il semblerait que ce choix pédagogique ne soit pas des plus adéquats, ni des plus pertinents. Yann Patochka

Un oléoduc hongrois bien siphonné

Un oléoduc hongrois bien siphonné

19 avril 2010 à 14 h 30 min 0 commentaire

Un individu soupçonné d’avoir récemment siphonné un pipeline dans le Nord-Est de la Hongrie, a été interpellé par la police locale vendredi dernier. Fait courant dans des zones frontalières, paupérisées et traversées par des canalisations d’hydrocarbures, le vol est cette fois estimé à 17.000 litres de diesel. Un trafic classique L’homme aujourd’hui en détention préventive, un Hongrois de 37 ans, aurait un complice ukrainien, sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Tous deux sont suspectés d’avoir exploité du carburant pour une valeur de 20.000 euros, provenant d’un oléoduc à haute pression du plus gros pompiste de Hongrie, la compagnie pétrolière MOL. Ils l’auraient alors transvasé dans un réservoir souterrain proche de la frontière ukrainienne, à partir duquel les véhicules pouvaient se servir. Pour la police, il semblerait que ces deux-là n’en sont pas à leur premier coup d’essai…

Ouverture du procès Taton à Belgrade

Ouverture du procès Taton à Belgrade

14 avril 2010 à 13 h 13 min 1 commentaire

Le procès des 15 personnes poursuivies pour le meurtre de Brice Taton, le jeune supporter toulousain battu à mort  par des hooligans au centre de Belgrade, en septembre dernier lors du match Partizan Belgrade – TFC en Europa league, se déroulera du 21 au 30 avril prochain dans la capitale serbe. Un temps annoncée à huis-clos, l’audience sera finalement ouverte au public. Des 15 personnes suspectées d’avoir participé à l’assassinat du français, deux d’entre eux, toujours en cavale, manqueront à l’appel. Les accusés encourent une peine allant de 20 à 40 ans de prison. L’avocat de la famille a, dernièrement, fait part à la presse de ses inquiétudes à quelques jours de l’ouverture de l’audience. Me Guy Debuisson craint un procès incomplet dans lequel les 13 accusés pourraient décharger une grande partie des tords sur le dos des deux suspects en fuite et s’en sortir à moindre mal. Selon l’enquête, les deux fuyards auraient d’ailleurs été des meneurs dans cette affaire. Quoiqu’il en soit, on ne pourra pas reprocher à la justice serbe sa lenteur. Le procès s’ouvre tout juste 7 mois après le passage à tabac de Brice. Pour rappel, la justice française avait mis 3 ans pour juger le hooligan allemand, Markus Warnecke, coupable d’avoir agressé le gendarme David Nivel, en 1998 en marge de la Coupe du Monde de football. Article lié : Hooligans : souriez, vous êtes filmés! Hooliganisme : un fléau le long du Danube La Hongrie: terre bénie des hooligans? Hooliganisme: du rififi à Ferencvaros

La Hongrie, mauvaise élève en matière de santé selon l’OMS

La Hongrie, mauvaise élève en matière de santé selon l’OMS

8 avril 2010 à 22 h 02 min 2 commentaires

A l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé, le 7 avril, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dressé un tableau bien peu reluisant des conditions sanitaires et de l’état de santé général de la population hongroise. Alcool, tabac, nourriture grasse et manque d’activité physique, sont les premiers responsables de cet état de fait. Autant dire qu’en Hongrie, cette journée mondiale est passée totalement inaperçue… « En Hongrie, 5 millions de gens sont en surpoids, 3 millions sont dépressifs et 1 million est diabétique« , s’est inquiétée mercredi sur les ondes de Voice of America la responsable de l’OMS en Hongrie, Dr Zsofia Pusztai. Selon elle, les modes de vie, notamment les consommations excessives d’alcool et de tabac, conjuguées au manque d’exercice physique, sont responsables de cette situation sanitaire. « L’état de santé de la population est bien loin de ce qu’on peut attendre d’un pays avec un tel développement socioéconomique, que l’on se place à l’échelle européenne ou même internationale« , a-t-elle ajouté.  Au niveau européen, seules la Bulgarie et la Roumanie connaissent une situation aussi mauvaise que la Hongrie. Au programme : Tabac et Palinka ! La capitale hongroise n’a pas pris part à cette Journée Mondiale de la Santé, qui cette année s’organisait autour de thème « 1000 Villes – 1000 Vies ». A sa décharge, il faut bien avouer que cet évènement n’a pas grande visibilité dans les autres pays européens non plus. Le Dr Zsofia Pusztai explique le désintérêt de Budapest pour cet évènement par le fait que ses 23 arrondissements ont chacun leur propre fonctionnement autonome. Dans les nombreux « kocsmak » de la capitale hongroise, le message n’est semble-t-il pas passé non plus. Leurs habitués ont fait… comme d’habitude : consommation de bière et autres spiritueux, enveloppés d’un épais nuage de fumée, dans une senteur de tabac froid. La voiture, symbole de prestige On l’aura compris, les citadins et leur mode de vie étaient au centre de cette Journée Mondiale de la Santé. Mis en cause aussi par l’OMS, le tout-automobile, qui engendre pollution et manque d’activité physique. La voiture apparaît comme le moyen le plus facile et confortable de se déplacer mais c’est aussi un signe de prestige indéniable dans la société post-communiste hongroise. Pal Szemes, 41 ans, n’aime pas utiliser les transports en commun. Toujours sur Voice of America, il déclare que ce n’est qu’à contrecœur qu’il le fait car « Les gens sentent mauvais et ne sont pas propres. » Il n’est pas non plus question pour lui de se déplacer en vélo, selon lui « très, très dangereux. » Un autre auditeur, Szabo Zombor, un téméraire cycliste de 31 ans, ouvrier dans le bâtiment de son état, considère carrément qu’il est moins dangereux de travailler sur un chantier que de se déplacer à vélo à Budapest. Jamais à l’abri d’un conducteur insouciant qui ouvre une portière sans regarder avant dans son rétroviseur… Crédit photo : MUCSÁNYI ÁRON Legjobbkocsma Article lié : L’argument électoral du droit à la házi palinka

Dossier : La Hongrie et le trafic d’êtres humains (3/3)

Dossier : La Hongrie et le trafic d’êtres humains (3/3)

2 avril 2010 à 6 h 10 min 1 commentaire

Interview avec Bálint Dóra, « Regional Programme Assistant » pour l’organisation inter-gouvernementale International Organization for Migration (IOM), en charge notamment de la question des nouvelles formes d’esclavage. Qu’en est-il du trafic d’êtres humains en Hongrie ? Bálint Dóra : Le nombre de personnes concernées par le trafic d’être humains, les trafiquants et leurs victimes, est très difficile à estimer. L’une des raisons pour lesquelles cela est si dur à estimer est que IOM n’entre en contact qu’avec une partie de ses victimes. Le bureau de Budapest ne s’occupe pas de l’assistance directe aux victimes mais adresse ces victimes à d’autres services. Grâce à notre réseau international, certaines des victimes peuvent revenir en Hongrie, après avoir été identifiées par une ONG, la police, ou quelqu’acteur que ce soit dans le pays de destination, au travers du « Projet de retour volontaire » que nous développons. Nous avons beaucoup de contacts et de partenaires extérieurs et nous avons appris récemment que, et c’est une affaire très importante pour nous, des jeunes femmes hongroises sont exploitées grand nombre dans le commerce du sexe en Hollande. Elles sont originaires de régions de Hongrie très spécifiques, du Nord-est du pays et sont acheminées via des réseaux criminels dans le quartier rouge d’Amsterdam. Pourquoi du Nord-est ? Car, de manière évidente, c’est la partie la plus pauvre du pays. Ce flux d’êtres humains pour l’exploitation sexuelle du Nord-est de la Hongrie vers Amsterdam continue-t-il ? Bálint Dóra : Nous ne savons pas car bien entendu nous ne sommes informés d’un trafic que lorsque celui-ci a cessé. Mais je pense que oui, car je ne vois pas pour quelles raisons cela aurait cessé. Peut être est-ce en déclin du fait que le phénomène est maintenant connu et que la police travaille dessus. Qui sont les trafiquants ? Bálint Dóra : Ce peut être n’importe qui. Nous savons de par les victimes que nous rencontrons, que les trafiquants sont parfois de simples voisins de la victime, lui proposant une offre d’emploi. D’autres fois, ce sont des membres même de sa famille. Concernant l’affaire de Hamilton au Canada ? Bálint Dóra : L’attention doit se porter de plus en plus vers ces autres formes de trafic d’êtres humains, car nous nous attendons à ce qu’elles prennent de l’ampleur à l’avenir. Beaucoup de ces trafics sont internes à la Hongrie et les personnes exploitées ne quittent jamais le pays. Cela fonctionne exactement de la même manière que le trafic international : Des personnes vulnérables de régions pauvres sont attirées par des offres d’emplois vers d’autres régions où ils sont forcés à travailler. Je pense que ce trafic vers le Canada mis en lumière récemment indique que le travail forcé est un phénomène qui prend également de l’ampleur. Le trafic d’êtres humains en provenance de la Hongrie est-il en augmentation ? Bálint Dóra : Encore une fois, c’est un phénomène difficilement mesurable mais mon sentiment est qu’il est en augmentation. Je base cette impression sur le nombre plus élevé de victimes secourues et sur les travaux de nos nombreux partenaires dans la lutte contre le trafic d’êtres humains. Dana Graber Ladek (« Head of regional support unit ») : Il y a des spéculations sur le fait que la crise économique et l’augmentation du chômage en Hongrie contribuent à renforcer le phénomène. Mais il est encore trop tôt pour le dire avec certitude et peut-être ne le saurons-nous jamais car il s’agit de quelque chose de vraiment caché. Bálint Dora : Combien de temps cela va-t-il augmenter, personne ne peut le dire, mais il me semble évident que les causes sont purement économiques, l’augmentation du travail forcé le montre. Il y a encore quelques années, la Hongrie était considérée, comme beaucoup de pays, comme un pays de destination et d’origine pour les trafiquants, mais surtout comme un pays de transit vers l’Europe de l’Ouest. Désormais je ne suis pas sûr qu’on puisse encore le considérer comme tel. Je pense que la Hongrie est devenue, avant-tout, un pays d’origine pour les êtres humains trafiqués. Pour plus d’informations : International Organization for Migration http://www.iom.hu/ Articles liés : Profession : trafiquants d’êtres humains Travailler comme esclave sur des chantiers au Canada

Dossier: La Hongrie et le trafic d’êtres humains (2/3)

Dossier: La Hongrie et le trafic d’êtres humains (2/3)

2 avril 2010 à 5 h 58 min 1 commentaire

Travailler comme esclave sur des chantiers au Canada La police fédérale du Canada et les services de l’immigration conduisent une enquête en coopération avec la police hongroise pour démanteler un trafic d’être humains présumé, dont certaines des victimes sont hongroises, rapporte le Hamilton Spectator. « On m’a dit que je pourrais venir ici pour commencer une nouvelle vie, et j’ai été vendu en esclavage« . Voici ce qu’affirme, sous couvert d’anonymat, l’une des victimes hongroises d’un trafic d’êtres humains présumé. C’est un long voyage qu’elle a entrepris de Pápa, dans le nord-ouest de la Hongrie, jusqu’à Hamilton, en Ontario, proche de la frontière états-unienne. Comme plus d’une dizaine d’autres (combien exactement, on ne le sait pas), cet homme s’est fait berner selon un schéma classique : il a   été approché par « l’ami d’un ami » qui lui a fait miroiter un salaire « d’au moins 500$ par semaine en cash ». La seule chose à faire pour lui : acheter un billet d’avion direction le Canada et obtenir le statut de réfugié en se présentant comme menacé dans son pays en raison de son origine rom. Car beaucoup des victimes, mais pas toutes, sont roms. « Ils m’ont dit de dire que j’étais opprimé par “Hungarian guard” [ndlr : sans doute signifie-t-il la Magyar Garda] et d’amplifier le racisme en Hongrie« . « Quand je suis arrivé là-bas, ce n’était pas la même histoire. […] Nous n’avons jamais vu un penny« , continue-t-il. Il est dépossédé de ses documents d’identité et menacé de représailles sur sa famille s’il parle aux autorités. « J’ai peur pour ma famille qui est restée… Ils n’arrêtaient pas de me répéter que je ferais mieux de continuer le travail, pour la sécurité de ma famille. J’ai peur qu’il ne leur arrive quelque chose si je parle« . Trois hommes ont été inculpés en vertu de l’Immigration and Refugee Protection Act pour avoir incité leurs victimes à mentir aux agents canadiens de l’Immigration : Attila Kolompar, Ferenc Karadi et Ferenc Domotor. Ce dernier a été décrit par la Cour comme « le chef d’un groupe de Roms hongrois qui composent les membres de sa famille immédiate et élargie ». Quelle est l’ampleur du phénomène ? Rien n’a encore été prouvé par la justice, nous n’en sommes qu’au stade de l’enquête, mais la police fédérale canadienne est formelle, il y a des « esclaves » à Hamilton. Selon elle, 600 à 800 personnes travailleraient comme esclaves chaque année au Canada, mais c’est une estimation très sous-évaluée, estime le coordinateur de la police fédérale pour le trafic d’êtres humains en Ontario, Marty Van Doren. Selon lui, « C’est un crime si bien caché que personne ne peut dire à quel point c’est gros. Il n’y a encore jamais eu de condamnation pour trafic d’êtres humains à Hamilton, mais cela existe sans conteste« . On les trouve partout où il ya besoin de main d’œuvre bon marché et docile : sur les chantiers et dans les restaurants notamment, sans même parler du marché de la prostitution. Articles liés : Profession : trafiquants d’êtres humains Heureux comme un Hongrois au Canada

Dossier : la Hongrie et le trafic d’êtres humains (1/3)

Dossier : la Hongrie et le trafic d’êtres humains (1/3)

31 mars 2010 à 23 h 09 min 1 commentaire

Profession : trafiquants d’êtres humains Elle a 20 ans et lui 24. Andrea Novak et Joszef Budai étaient installés à Londres, où ils esclavageaient des jeunes filles de leur pays, la Hongrie. La semaine passée, ils ont été condamnés à huit années d’emprisonnement chacun, pour « exploitation sexuelle ». Au moment de prononcer son verdict, le juge Simon Pratt de la Cour de Croydon a qualifié l’affaire de “The closest to human slavery as you could possibly get. » « Betty », le pseudonyme d’Andrea Novak, recrutait des jeunes filles vulnérables en leur faisant miroiter un salaire de plus de mille pounds par semaine. Certaines d’entre elles savaient qu’elles allaient travailler dans l’industrie du sexe. D’autres l’ignoraient. Pour s’octroyer les services de ces jeunes hongroises, mises à leur disponibilité de 9h du matin jusqu’à deux heures le jour suivant, les clients déboursaient 140 £ de l’heure. Elles n’en voyaient jamais la couleur, sinon quelques miettes. C’est grâce au témoignage de Julianna notamment, une étudiante de 19 ans, que « le couple terrible » a été condamné. Durant les quelques jours qu’ont duré sa captivité et le travail forcé, elle a tenu régulièrement un journal intime qu’elle dissimulait à ses bourreaux. En voici quelques courts extraits, diffusés par la presse britannique et reproduit intégralement par The Independent, le weekend dernier. « Tout s’est passé si vite. Dès que j’ai répondu à son annonce Betty m’a contacté. Sans me prévenir, elle m’a acheté un billet d’avion et c’était joué. Je savais que c’était un travail érotique, qu’il s’agissait de donner des services sexuels aux hommes, et je pensais que je serais capable de le faire. Mais je n’avais aucune idée de ce que cela serait. Je n’avais jamais fait ce genre de travail avant. J’ai pensé qu’il allait me permettre de réaliser mon rêve et que je serais en mesure de faire face. Je me trompais. […] Lorsque le téléphone sonne, c’est qu’un client arrive. A ce moment je vieillis vite et mes cheveux deviennent plus gris. Les clients vont et viennent. Je suis totalement bourré en permanence. Je ne mange pas, mais je bois, ça oui! Je ne peux pas dormir. » Source : The Independent : Diary of a call girl Article lié : Des péripatéticiennes pas si soumises

Le paradoxe BKV

Le paradoxe BKV

30 mars 2010 à 19 h 46 min 3 commentaires

« La » BKV passe décidément un début d’année difficile. Vivement critiquée pour la lenteur et la médiocrité de ses services, théâtre d’une vaste affaire de corruption, la société des transports publics de Budapest vient, cette fois, de se faire pointer du doigt avec la publication d’une récente étude universitaire européenne. Des chercheurs à l’université de Stuttgart ont démontré que Budapest est la troisième capitale européenne la plus chère dans le rapport qualité-prix de ses transports publics. Un constat qui pourrait surprendre, puisqu’en contrepartie, l’endettement abyssal de BKV est désormais de notoriété publique. Le prix d’un ticket de transport à Budapest (320 HUF, soit 1 euro et 20 cents) serait donc cher pour la qualité du service. Les universitaires de Stuttgart n’ont fait que révéler une statistique que les Budapestois, en pratique, connaissent depuis longtemps. Selon l’étude, seuls les transports de Zagreb et de Londres ont un rapport qualité-prix plus onéreux que la capitale hongroise. Pourtant, la BKV cumule chaque année une dette de plus de 10 millions de forints. Le paradoxe est saisissant, mais peut-être pas pour les experts, tant la gestion de la société publique hongroise s’avère catastrophique. Il convient tout de même de rappeler, à la décharge de cette compagnie, que les entreprises publiques, surtout dans le domaine des transports, génèrent rarement des bénéfices. Un service public pire que les autres? Avec la publication de cette enquête, les chercheurs allemands ont donné du grain à moudre aux nombreux pratiquants d’un « sport » local à Budapest : « la critique de la BKV ». Il faut dire que la société hongroise y met du sien pour ne pas faillir à sa réputation : la petitesse du réseau du métro, sa fermeture à 23h, la fréquence, tous les quarts d’heure, de ces derniers en début de soirée, le non-respect des horaires, « l’amabilité » légendaire du personnel (notamment les contrôleurs) et son incapacité à parler une langue étrangère et à communiquer avec les touristes. La vétusté de certains véhicules, l’entretien qui laisse à désirer après le passage de certains sans-abris et autres ivrognes qui « s’oublient » sur leurs sièges, viennent également s’ajouter à ce triste constat.  Nombre de détails, donc, qui font que le prix du ticket et de l’abonnement (en perpétuelle augmentation) est abusivement élevé. Un déséquilibre entre fraudeurs magyarophones et étrangers? Selon le jeune webjournal hongrois et anglophone Budapest Report, le prix d’un ticket de métro serait passé de 1 forint en 1982 à 320 aujourd’hui! Phénomène révélateur d’une ville en pleine mutation sociale, de moins en moins de Hongrois peuvent se payer le « luxe » des transports publics dans la capitale. Pas étonnant alors, que la fraude soit monnaie courante. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, ce sont quelque fois les touristes et les expatriés qui s’en sortent le mieux avec les agents de contrôle des billets, inévitables à l’entrée du métro, et parfois à sa sortie. A ce propos, chose étrange, BKV annonce la présence de contrôleurs en haut de l’escalier roulant, histoire de ne pas contrôler inopinément. Les étrangers, qui ne sont alors pas toujours favorisés par le problème de communication, peuvent toutefois se servir de l’incompréhension pour faire ressortir la complexité de la procédure. Souvent, le contentieux peut d’ailleurs se règler rapidement avec un billet de 500 forints et un paquet de cigarettes à moitié vide. Pour les Hongrois, au contraire, les relations avec les contrôleurs du métro sont vite clarifiées, et elles le sont parfois à leur désavantage. En guise de consolation, BKV peut aussi se dire qu’en dehors de ses bouches de métro (les plus profondes d’Europe), elle satisfait des milliers d’usagers fraudeurs. Profitant des contrôles rares et affichés à l’aide d’un gilet fluorescent de ses agents « discrets », les « petits malins » se déplacent tranquillement en tramways et en bus. Pour eux, cela ne fait aucun doute, Budapest est la ville d’Europe où le prix du ticket est le moins cher. Articles liés: Escalade des responsabilités dans l’affaire BKV La grève de la décennie BKV, les contrôleurs préférés des fraudeurs

MÁV : un procès historique à Chicago

MÁV : un procès historique à Chicago

29 mars 2010 à 17 h 36 min 0 commentaire

La compagnie nationale des chemins de fer hongrois MÁV, n’avait certes pas besoin de cette énième casserole. Le 9 février dernier, un collectif de 95 héritiers de victimes du génocide juif en Hongrie a porté plainte à Chicago contre la MÁV pour son rôle dans la déportation de 437000 juifs vers Auschwitz, entre mars et octobre 1944. Depuis la fin de semaine dernière, le procès est fixé dans l’Illinois au 22 avril prochain. Avec ses grèves à répétition, son service qui laisse souvent à désirer, et sa gestion catastrophique depuis des années, la réputation de la MÁV est pourtant très loin d’arborer un slogan du type « le travail rend libre ». Bien que cette plainte, déposée 66 ans après les faits, soit jugée abusive par de nombreuses personnalités juives hongroises,  le procès aura bel et bien lieu, et ce ne sont pas moins de 250 milliards de forints qui sont aujourd’hui réclamés en dommages et intérêts à la compagnie nationale qui croule sous un deficit lui aussi historique. MAV, performante dans les années 40 Pour un habitué des Trains à Grande Vitesse français, il est clair que les trains hongrois ne sont pas très rapides, c’est le moins que l’on puisse dire… Pourtant, à l’époque, lorsqu’il s’agissait de déporter plus de 400 000 personnes dans les derniers mois de la guerre, la MÁV a fait très vite… le record en la matière dans l’histoire de l’holocauste (147 trains affrétés en 56 jours), rien que ça! Pour les plaignants américains et israéliens d’aujourd’hui, amener cette affaire dans un tribunal est le résultat d’un travail de longue haleine… 9 ans d’enquête pour constituer ce dossier, dont l’issue judiciaire aux Etats-Unis sera sans aucun doute suivie de très près en Hongrie. Articles liés: Le TGV à Keleti en 2020? Escalade des responsabilités dans l’affaire BKV Grève des cheminots de la MAV

« Ne craignez rien Hongrois, les Tsiganes sont là! »

« Ne craignez rien Hongrois, les Tsiganes sont là! »

29 mars 2010 à 0 h 10 min 4 commentaires

C’est une information qui n’est pas de première fraîcheur, mais qui mérite tout de même d’être diffusée par un média non-hongrois, car ce n’est pas tous les jours que des Roms sont récompensés en Hongrie pour leur patriotisme.

Hooligans : Souriez… vous êtes filmés !

Hooligans : Souriez… vous êtes filmés !

22 mars 2010 à 18 h 00 min 0 commentaire

La deuxième partie de saison de la Soproni Liga a repris sous le signe de la sécurité et de la lutte contre le hooliganisme. Afin d’éviter les débordements de fans en furie, comme ce fut le cas ces derniers mois, les autorités sportives hongroises avaient demandé, cet hiver, aux clubs les plus touchés par le hooliganisme, d’agir au plus vite pour lutter contre ce fléau. C’est Ferencvaros qui s’y est collé le premier et qui, depuis la fin de la trêve hivernal, a renforcé sa politique sécuritaire. Le club aux couleurs verte et blanche devrait bientôt être imité, ces prochains mois, par son meilleur ennemi, le FC Ujpest. Il est vrai que ces deux clubs historiques de Budapest se sont davantage fait remarquer, ces derniers temps, par les frasques de leurs supporters que par leurs exploits sportifs.

Pas assez de Hongrois travaillent selon Eurostat

Pas assez de Hongrois travaillent selon Eurostat

16 mars 2010 à 17 h 40 min 4 commentaires

La Hongrie est l’un des pays où le taux d’emploi est le plus faible de l’Union Européenne, a rapporté hier le Bureau Central des Statistiques. Le taux d’emploi pour la classe d’âge des 15-64 ans était de 55,4% l’année dernière en Hongrie. Un taux très bas par rapport à une moyenne européenne de 64,8%. Seul Malte a réussi a faire pire que la Hongrie avec un taux d’emploi de 54,9% pour la même classe d’âge. Le taux hongrois reste très stable par rapport aux dix dernières années, alors que la moyenne européenne a légèrement augmenté pendant la même période. Le nombre de personnes possédant un emploi en 2009 était de 3,78 millions. 98 000 emplois de moins qu’en 2008; alors qu’en Europe la tendance est à la hausse (légère hausse mais hausse tout de même). En 2008, Malte était déjà le pays de l’Union Européenne avec le plus faible taux d’emploi pour la classe d’âge des 15-64 ans avec un taux nettement plus faible qu’en 2009: 55,3%. La Hongrie était déjà en avant dernière position des pays européens de ce classement avec un taux de 56,7%. La moyenne des pays de l’UE était de 65,9% en 2009. En 2009, 61% des hommes et 50% des femmes âgés de 15 à 64 ans avaient un emploi. Le taux d’emploi des 25-54 ans, groupe considéré comme le meilleur âge de travail, était de 72,9%. Taux qui reste inchangé depuis 2008, et 5,4 points en dessous de la moyenne européenne. La Hongrie reste au niveau de l’emploi l’un des plus mauvais élèves de l’Union Européenne. Tandis que le taux d’emploi dans l’Union Européenne, en moyenne, augmente, la Hongrie, déjà dans une situation difficile (en avant dernière position), n’arrive pas à augmenter le sien. Un véritable challenge pour le gouvernement à venir… A noter : Le taux d’emploi est obtenu en divisant le nombre de personnes occupées âgées de 15 à 64 ans par la population totale de la même tranche d’âge. La population occupée comprend les personnes qui, durant la semaine de référence et pendant une heure au moins, ont accompli un travail pour une rémunération ou un profit ou qui, n’ayant pas travaillé, avaient néanmoins un emploi dont elles étaient temporairement absentes. (Eurostat)

Nier l’holocauste est désormais illégal en Hongrie

Nier l’holocauste est désormais illégal en Hongrie

11 mars 2010 à 9 h 19 min 6 commentaires

Hier mercredi, le Président de la République de Hongrie Laszlo Solyom a signé une loi faisant de la négation et de la minimisation de l’holocauste un délit passible de trois années d’emprisonnement. Le parti socialiste au pouvoir à l’origine du texte de loi, la communauté juive de Hongrie et l’Association hongroise antifasciste (MEASZ) ont accueilli avec satisfaction la signature du président Solyom. La Fédération des communautés juives de Hongrie (Mazsihisz) a estimé que cette loi serait un outil déterminant pour combattre un antisémitisme en hausse. Après un parcours un peu chaotique, le texte de loi avait été approuvé par le Parlement en février, avec 197 voix contre 142 abstentions. Il avait été rejeté une première fois par des tribunaux jugeant qu’il portait atteinte à la liberté d’expression. Puis l’opposition de droite, la FIDESz, avait tenté, mais sans succès, de faire amender le texte en ajoutant à l’holocauste des crimes perpétrés par le régime pro-nazi des Croix-fléchées (les Nazis hongrois) ET le régime communiste. Elle s’était donc abstenu lors du vote. « Qui ne connaît pas l’Histoire se condamne à la revivre. », a dit Karl Marx. Il va donc falloir que ceux qui ignorent ou contestent l’Histoire apprennent au moins l’histoire officielle de l’holocauste. Légiférer de la sorte, c’est reconnaître l’existence d’une histoire officielle et c’est là que le bât blesse, car pour beaucoup, cela constitue une entorse à la liberté d’expression, au nom de l’historiquement correct. Entre devoir de mémoire et liberté d’expression une telle loi était-elle indispensable ? Ne risque-t-elle pas d’être contre-productive en donnant trop d’importance aux délires négationnistes et en faisant de leurs auteurs des martyrs ? Ce sont les arguments avancés par les détracteurs de cette loi. Ainsi soit-il ! En visite en Hongrie au mois de décembre dernier, l’écrivain francophone Elie Wiesel, prix Nobel de la paix en 1986, avait dressé le constat d’une recrudescence de l’antisémitisme en Hongrie et plaidé pour une législation rendant illégale toute négation de l’holocauste. « Où que j’aille dans le monde et que la Hongrie est mentionnée, le mot qui suit est antisémitisme. », avait-t-il affirmé. « Je vous presse de faire plus que de dénoncer les éléments antisémites et les expressions racistes dans la vie politique et dans certaines publications hongroises. Je pense qu’ils font honte à votre nation et engendrent la peur de la communauté juive et des autres minorités, comme les Roms. [...] Je vous demande, pourquoi ne suivez-vous pas l’exemple de la France et de l’Allemagne en déclarant que le négationnisme n’est pas seulement indécent, mais aussi illégal ? Dans ces deux pays, les négationnistes vont en prison. » Les vœux de M. Wiesel ont été exaucés. Articles liés Wiesel: « La honte de votre nation » Vers une criminalisation du négationnisme?

Pour la journée de la femme, 5 policiers acquittés dans une affaire de viol collectif

Pour la journée de la femme, 5 policiers acquittés dans une affaire de viol collectif

9 mars 2010 à 17 h 07 min 0 commentaire

Hier, lundi 8 mars, avait lieu la 100ème « journée internationale de la femme » . Les femmes du monde entier étaient censées être à l’honneur, sauf une, dans un tribunal de Budapest. Après trois ans, le procès qui opposait cette plaignante à des policiers dans une affaire de viol s’est soldé par l’acquittement des « gardiens de la paix ». Une cerise de plus sur le gâteau de la police en 2007 En mai 2007, Zsanett E. avait porté plainte contre 5 policiers âgés de 24 à 34 ans, pour l’avoir violée et l’avoir laissée se faire violer en plein centre ville de la capitale. A l’époque, ce scandale tombait très mal pour la police de Budapest, qui s’était illustrée quelques semaines plus tôt par le détournement d’une partie du butin d’un hold-up avorté à Széna tér, et avait commis de nombreuses violences sur des innocents, mêlés malgré eux aux émeutes des commémorations du 23 octobre, sept mois plus tôt. Avec ce nouveau dérapage, qui n’éclata dans les journaux que des semaines après les faits, toute la hiérarchie de la Police en avait pris pour son grade. Aux soupçons de pots de vin dont elle faisait l’objet depuis longtemps, la gestion désastreuse des émeutes et les nombreuses plaintes portées contre elle pour violences injustifiées avaient certainement décidé les enquêteurs à étouffer l’affaire. Mais lorsque la presse s’en est nourrie, la parole de la jeune femme de 21 ans s’est très vite opposée à celle de ses bourreaux présumés. Les policiers accusés ont toujours nié les faits, et les enquêtes réalisées auprès de leurs proches, quant à leurs personnalités, ont toutes révélé qu’aucun d’eux ne serait capable de commettre un crime sexuel. Après la « Balkanisation » de la Mairie de Levallois-Perret, celle de la police de Budapest Les articles de presse de l’époque s’en donnaient à coeur joie sur les détails donnés par Zsanett E. dans sa version des faits. En bref, elle avait raconté que des policiers en uniforme l’avaient brusquement sortie de sa voiture alors qu’elle circulait sur Muzeum körut dans la nuit. Interpellée pour non port de la ceinture de sécurité, elle a également expliqué aux journalistes qu’étant la petite amie de Zsolt Késmárki, guitariste-chanteur des Hooligans, groupe de rock connu en Hongrie, ils avaient d’abord tenté de la racketter. Ils l’ont ensuite conduit en voiture à deux pas de là, dans une ruelle sombre où elle aurait été violée et forcée de pratiquer des fellations par trois d’entre eux, les deux autres étant restés en retrait à la fois pour guetter et contempler le spectacle. Une enquête « bâclée » par la victime Dans l’heure qui a suivi son agression, Zsanett s’est rendue à un commissariat de quartier, mais a refusé d’y décliner sa véritable identité par peur des représailles. Elle a décidé d’en référer plus tard au Ministère, mais bien trop tard pour effectuer des tests vaginaux. Des tests ADN ont été effectués depuis sur les cheveux retrouvés dans la voiture de police, mais aucun des cheveux de Zsanett, qui portait d’ailleurs des rajouts, n’a été confondu. Ses accusations ont alors rapidement été mises en doute par les enquêteurs, et c’est vers le passé récent de la jeune femme qu’ils se sont tournés. Ils y ont découvert que Zsanett s’était rendue coupable d’un vol d’un demi-million de forints chez le bijoutier où elle travaillait des mois plus tôt. Ce dernier avait décidé de ne pas la poursuivre et de lui donner le temps de rembourser, mais commençait à s’impatienter. Les rouages du système judiciaire comme couverture Avec leur parole contre la sienne, les policiers ont eu, à ce moment-là, la défense typique d’agresseurs sexuels, selon l’avocat de Zsanett, en niant les faits et en prétextant qu’il était « trop facile » d’accuser après que l’on ne puisse plus récolter de preuve. La victime présumée, qui ne pouvait alors effectivement plus rien prouver, sinon son mal-être, n’a cependant pas laissé tomber face à la Police et aux méandres de la Justice hongroise, et a continué les poursuites. Une véritable attitude de victime, malgré sa version jugée « incohérente », et son profil quelque peu « suspect ». Mais c’était sans compter sur le temps, qui allait forcément jouer en sa défaveur. Pour jouer la montre et noyer le poisson, les institutions judiciaires et policières sont aussi assez fortes en Hongrie, comme a pu le prouver de nombreuses affaires criminelles qui ont fini par pourrir (l’affaire la Razia de Novi Sad du nazi Sandor Képiro ou l’affaire Irén Kálmán, une journaliste sauvagement violentée en juin 2007 , pour ne citer que les affaires les plus médiatiques). Cela ne veut cependant pas dire que les policiers sont coupables pour autant, la présomption d’innocence étant aussi en vigueur en Hongrie, et surtout pour eux! Un peu moins de trois ans après, la Justice a donc rendu son verdict. Sans grande surprise, les « gardiens de la paix » sont innocentés. Un verdict qui n’est cependant pas encore totalement définitif, puisqu’un appel en Cour supérieure est encore possible.

Aveux d’un suspect dans l’affaire des attaques anti-rom

5 mars 2010 à 13 h 25 min 0 commentaire

L’affaire des attaques anti-Roms, « oubliée » par les médias depuis plusieurs mois, semble se réveiller. La police vient d’annoncer que le suspect principal de l’enquête ouverte en juillet 2008, Árpád K, a avoué avoir ouvert le feu sur plusieurs maisons qu’il savait habitées par des familles roms.

Heureux comme un Hongrois au Canada

Heureux comme un Hongrois au Canada

4 mars 2010 à 12 h 24 min 3 commentaires

Quatre Hongrois, deux Japonais et un Russe sont au Canada. Que font-ils ? Ils assistent en touristes aux J.O de Vancouver… puis déposent une demande d’asile. L’information communiquée mardi par la chaîne canadienne CTV sonne comme une blague, mais ce n’en est pourtant pas une, à en croire les infos émanant des autorités canadiennes. Au pays des trappeurs, la Hongrie serait devenue numéro un dans le secteur des demandeurs d’asile. Hier, l’Immigration canadienne a même évoqué la révision de l’exemption de visas pour les touristes hongrois, qui semblent souvent prendre racine outre-atlantique. Les athlètes hongrois n’ayant pas particulièrement brillés aux jeux olympiques d’hiver de Vancouver – ils sont rentrés bredouilles – ce sont leurs supporters qui ont entrepris de se distinguer. La demande d’asile des Japonais n’a pas fait un pli, sèchement balayée par le ministre canadien de l’Immigration, Jason Kenney, qui les a qualifiées de  « ridicules », justifiant que « Le Japon est une démocratie libérale où les droits de l’homme sont protégés ». La Hongrie n’a, elle, pas eu l’honneur de se voir qualifier par le ministre canadien de « démocratie libérale où les droits de l’homme sont protégés ». Un peu plus nuancé dans son propos qu’en ce qui concerne les deux réfugiés nippons, il a avoué comprendre difficilement comment de « vrais » réfugiés pouvaient provenir de Hongrie, quand bien même il s’agit de citoyens d’origine Rom. « Bien que les gens aient différents défis à relever là-bas, il n’y a aucune preuve de persécution », a-t-il estimé. Plus qu’une anecdote, une tendance de fond Le nombre de demandes de réfugiés hongrois au Canada est passé à plus de 1350, près de cinq fois plus qu’en 2008, date à partir de laquelle Hongrois et Canadiens n’ont plus eu besoin de visas pour se rendre visite. Selon Richard Kurland, avocat au bureau de l’immigration de Vancouver, la demande d’asile des Roms est symptomatique de « l’abus du système d’accueil des réfugiés du Canada. […] Ils donnent une mauvaise réputation aux véritables réfugiés. » L’an dernier le bureau de l’immigration a accepté 3 demandes d’asile en provenance de Hongrie, en a rejeté 5 autres et 250 ont été abandonnées avant le terme de la procédure. Selon Kurland, les demandeurs d’asile en provenance de Hongrie arrivent actuellement au Canada, au nombre de 200 par mois. A l’image de leurs athlètes, il y a donc peu de chance pour que les quatre compères Hongrois se voient récompensés de leur long voyage transatlantique. La Hongrie n’est pas le seul pays où les Roms ont des envies de départ. Après une arrivée massive l’an passé de demandeurs d’asile de citoyenneté tchèque appartenant à la minorité rom, le Canada a rétablit l’obligation de visa pour les citoyens de la République tchèque. On peut comprendre leur démarche. Même si la réalité canadienne n’est pas l’eldorado espéré par les milliers de réfugiés qui s’y bousculent chaque année, sur le papier, le Canada a de quoi motiver à l’émigration même un citoyen d’un pays de l’Union Européenne comme la Hongrie. Avec 0.966, son Indice de développement humain (l’IDH, le meilleur indicateur de développement construit à ce jour) est le 4è plus élevé au monde, contre le 44è pour la Hongrie, avec 0.879. Son PIB par tête est exactement deux fois plus élevé, 38.000 US$ contre 19.000US$ (en parité de pouvoir d’achat). Le précédent strasbourgeois Il reste maintenant à savoir quelle attention va porter la presse et l’opinion publique hongroise à cette anecdote et comment elles vont l’interpréter. Car on se souvient du tohu bohu médiatique déchaîné en 2000 par la demande d’asile politique en France et de condamnation de la Hongrie devant la Cour européenne des droits de l’homme de la part de citoyens hongrois d’origine rom. En France, les Verts, le Parti Communiste, la Ligue Communiste Révolutionnaire, la Ligue des Droits de l’Homme, le MRAP, les Confédérations CGT et SUD, s’étaient organisés en Comité de soutien aux demandeurs d’asile. Un soutien qui avait soulevé l’indignation en Hongrie où s’étaient multipliées les déclarations incendiaires d’hommes politiques et les articles de presse qualifiant même parfois leurs compatriotes exilés de « traîtres au pays ». Articles liés : Discrimination à l’école: Strasbourg surveille la Hongrie En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus L’OPAC slovaque paie des Roms pour s’expatrier Tensions communautaires en vue Tony Gatlif : la voix des Roms

Les néo-nazis se défilent à Budapest?

Les néo-nazis se défilent à Budapest?

1 mars 2010 à 22 h 42 min 0 commentaire

Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de néo-nazis hongrois, allemands et des pays voisins avaient prévu de défiler samedi 6 mars sur la place des héros de Budapest pour commémorer le « Jour de l’honneur ». Mais malgré l’accord officiel des autorités hongroises, les organisateurs ont finalement annulé le rassemblement. La police hongroise avait tout d’abord interdit son déroulement, officiellement pour des raisons logistiques, comme il est coutume de procéder pour empêcher les mouvements néo-nazis. Mais, par un tour de passe-passe, le Front National-socialiste hongrois (NS Front) a pu obtenir l’autorisation de la cour de justice hongroise pour sa manifestation, maquillée en ralliement de campagne électorale. Il s’est en effet enregistré en parti politique sous le doux nom de Parti Révolutionnaire National (Nemzeti Forradalmi Párt) afin de bénéficier d’une législation plus souple en matière de regroupement en période électorale. Le NFP a depuis annulé sa parade, communiquant jeudi dernier via son site internet que « L’évènement ne pourra se dérouler de façon normale. Après avoir examiné les circonstances, la direction du parti a décidé son annulation ». Plusieurs groupes anti-fascistes avaient annoncés qu’ils organiseraient des contre-manifestations. Aucune explication plus claire n’a été apportée à ce jour par le parti pour justifier ce revirement. Parmi les hypothèses plus sérieuses, on peut imaginer, comme cela a été déclaré par le NFP, que le gouvernement de Bajnai a émis des pressions sur le parti afin de ne pas ternir la réputation du pays à l’étranger, car il est certain qu’un tel rassemblement ne serait pas passé inaperçu dans le reste de l’Europe. Il est aussi plausible que le Jobbik, la principale force d’extrême-droite, ait joué un rôle dans cette affaire, en intervenant auprès du groupuscule afin de ne pas se retrouver dans la situation inconfortable de devoir condamner cette action. En ce fameux « Jour de l’honneur », des soldats hongrois et leurs alliés nazis encerclés dans le château de Buda par l’armée rouge ont tenté un ultime baroud d’honneur, dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale, en février 1945. La journée de samedi devrait donc être calme à Budapest, à moins que les néo-nazis européens ne renoncent pas à leur pèlerinage et profitent de leurs billets d’avion low-coast pour venir faire un peu de tourisme dans la capitale hongroise… Articles liés : « Tomcat » et le subterfuge Rudolf Hess Le nazi n°1 vit libre à Budapest

Prévenir les futurs « tueurs nés » hongrois

Prévenir les futurs « tueurs nés » hongrois

25 février 2010 à 0 h 15 min 0 commentaire

A la demande du Premier ministre Gordon Bajnai, le ministre intérimaire à la Justice Imre Forgács doit rendre, d’ici quelques jours, un décret sur le renforcement du contrôle de la détention d’armes à feu en Hongrie. Loin de vouloir, dans un style très français, attirer l’attention sur une montée particulière de l’insécurité avant les éléctions, le gouvernement a simplement pris conscience de certaines aliénations contemporaines qui commencent à s’avérer dangereuses. Après la récente fusillade à l’université de Pécs en novembre dernier, l’arrestation à Budapest, il y a deux semaines, d’un jeune déséquilibré s’apprêtant à tirer sur tout ce qui bouge dans sa fac, a alerté les autorités quant à la possible propagation d’un effet de mode. Le prototype : un jeune dépressif, souvent frustré et accro à la consommation comme mode d’approche du monde qui l’entoure, et bien entendu fasciné par les armes à feu comme moyen de palier à un complexe d’infériorité.  A partir de là, le gouvernement hongrois pense avoir affaire à assez de « potentiels » comme celui-là en Hongrie pour que la question d’un raffermissement catégorique de la législation sur la vente et le port d’armes se pose actuellement. « Nous ne pouvons pas permettre le port d’arme à des malades, représentant une menace pour la société, sous le simple prétexte d’en avoir un usage sportif » a sermonné Bajnai… Le jeune budapestois, mentionné plus haut, qui prévoyait d’abattre 22 personnes pour « fêter » ses 22 ans, avait un permis et une licence dans un club de tir. Pour Forgács, les dispositions psychologiques et la détention d’armes doivent aller de pair. L’inverse nous aurait surpris. A propos de trafic d’armes, la police a d’ailleurs découvert le plus gros stock d’armes illégal jamais vu en Hongrie, dans l’est du pays il y a seulement quelques jours. József Bencze, aux commandes de la Police nationale, a également récemment rappelé que l’année dernière avait déja été un bon cru dans la lutte contre la criminalité. En haut des réussites de la police en 2009, il y a principalement l’arrestation des « tueurs de Roms en séries », fruit d’une enquête de douze mois qui compte 11 victimes, dont 6 morts et 5 blessés graves dans différents villages.  Bencze s’est aussi adressé à la société hongroise dans son ensemble, pour qu’elle soit unie dans la défense de ses personnes âgées, naturellement plus vulnérables à la criminalité. Ne faudrait-il cependant pas prévenir la criminalité elle-même plutôt que de se satisfaire de l’arrêter partiellement? Un premier pas a été franchi par Forgács dans ce sens. Il a reconnu par exemple que la dégradation du sentiment de sécurité, pourtant fort chez les Hongrois, ne s’était pas interrompue, surtout dans les petits villages. D’abord en raison de la crise financière, qui cause la multiplication des petits délits, mais surtout par la popularité grandissante de l’extrémisme politique. Rappelons enfin que certains tueurs hongrois sont devenus célèbres dans le monde entier. Et qu’ils soient bien réels, comme la Comtesse Erzsébet Bathory, ou légendaires, comme le diabolique Keyser Söze du film Usual Suspects, l’ »intelligence » qui découle de leur « déséquilibre » a réussi à susciter la fascination. Articles liés : « Bowling for Budapest »? Tensions communautaires en vue Fusillade à l’université de Pécs Premières arrestations dans l’affaire des meutres anti-Roms Munitions de Kalashnikov dérobées à Ferencvaros

Des étudiants hongrois revendiquent leurs droits en Slovaquie

24 février 2010 à 19 h 22 min 0 commentaire

500 étudiants magyars de Slovaquie ont manifesté hier à Komarno pour revendiquer leur droit à utiliser le hongrois, leur langue maternelle. Les étudiants ont annoncé publiquement dans la ville majoritairement magyare, qu’ils étaient en faveur des principes de tolérance et de coopération. Cependant ils considèrent que la récente loi linguistique slovaque limitant le droit des minorités à utiliser leur langue maternelle, était inacceptable. La ville de Komarno (Komarom en hongrois) est le centre culturel des magyars slovaques, et depuis peu, fer de lance des revendications hongroises face au gouvernement Slovaque. C’était là qu’en août dernier, le Président hongrois s’était vu refuser l’accès au territoire slovaque. Articles liés : « Dialogue de sourds » sur la loi linguistique slovaque Bratislava redoute l’arrivée de la FIDESz au pouvoir Les fantasmes magyarophobes de Jan Slota atteignent des sommets Les Slovaques persistent et signent En Slovaquie, le feuilleton magyarophobe continue Bruxelles plutôt favorable aux Hongrois La Hongrie se plaint de la Slovaquie à Washington Le Président hongrois refoulé de Slovaquie La Slovaquie veut faire taire sa minorité hongroise

Discrimination à l’école: Strasbourg surveille la Hongrie

Discrimination à l’école: Strasbourg surveille la Hongrie

15 février 2010 à 16 h 18 min 0 commentaire

MTI rapportait vendredi que la Cour européenne des Droits de l’Homme, à Strasbourg, demande des comptes au gouvernement hongrois quant à de possibles discriminations et ségrégations des Roms dans son système éducatif. Deux Roms hongrois de 23 ans, habitant le village de Kesznyeten (au nord est du pays), se sont tournés vers Strasbourg après que plusieurs tribunaux hongrois aient sous-estimé le bien-fondé de leurs plaintes. Une association avait déja porté plainte pour discrimination à l’école contre l’Etat hongrois en septembre dernier. Au cours de leur scolarité, les deux hommes ont été placés dans une classe spéciale de l’école municipale, entre 1994 et 2002, sous prétexte qu’ils avaient des troubles de l’apprentissage. Le diagnostic avait été reconfirmé plus tard, et même surévalué en 2000. L’avocat des deux « cancres » a fait valoir que l’inscription de ses clients dans la classe spéciale relevait de la ségrégation et de la discrimination en raison de leur origine Rom. L’avocat a demandé une expertise pédagogique et psychologique indépendante, qui a établi que leur degré de difficulté d’assimilation ne justifiait pas un placement dans une telle classe. La section en question consiste en un programme d’études raccourci, sans apprentissage des sciences, ni des langues étrangères, avec des enseignants qui n’auraient aucune formation pédagogique particulière. L’enquête de la Cour européenne des Droits de l’Homme se penchera sur les procédures pénales hongroises et vérifiera si ce genre de dossiers est traité en vertu d’un cadre juridique approprié. Il y a un peu plus de deux mois, l’Etat hongrois a déja eu affaire à cette même Cour, et a été condamné pour atteinte à la liberté d’expression. L’affaire en question concernait la condamnation, à tort par un tribunal hongrois,  de l’historien Laszlo Karsai qui avait qualifié un article du Magyar Nemzet d’antisémite des années plus tôt. Articles liés: La « question Rom » selon Bajnai En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus La Hongrie condamnée pour atteinte à la liberté d’expression Tensions communautaires en vue L’OPAC slovaque paie des Roms pour s’expatrier Discrimination scolaire: l’Etat hongrois mis en cause Emprisonnés pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants!

Des péripatéticiennes pas si soumises

Des péripatéticiennes pas si soumises

11 février 2010 à 22 h 24 min 0 commentaire

Encore une belle trouvaille de nos confrères de pestiside.hu cette semaine. Le site d’info-tainment anglophone a titré il y a deux jours: « Nos putes sont mieux éduquées que les votres », en référence à une étude ethnique récemment établie dans le milieu de la prostitution en Italie. Cette info tombe à pic puisqu’elle nous rappelle que LA soirée carnavalesque à ne pas manquer, « Kamionosok és Kurvák » (camionneurs et putains), a lieu ce week-end à Budapest. Le club West Balkan sera t-il, samedi, le lieu d’un grand casting pour jobs d’été en Italie?

La mauvaise herbe du Mékong en banlieue de Budapest

La mauvaise herbe du Mékong en banlieue de Budapest

9 février 2010 à 13 h 43 min 0 commentaire

Il y a quelques jours, le portail d’informations hongrois Index.hu proposait un petit « topo » sur les narco-trafiquants Vietnamiens en Hongrie. En 2009, la police hongroise a débusqué 32 plantations de cannabis, rien qu’à Budapest. Les appartements, équipés pour la culture intensive, étaient occupés exclusivement par des Vietnamiens. La police estime qu’il en existe encore beaucoup d’autres, à Budapest et ailleurs en Hongrie. Ce coup de pied dans la fourmilière a d’ailleurs provoqué un phénomène migratoire de ces clandestins asiatiques vers l’Est du pays. D’après Norbert Rodler, de la BRFK, spécialisé dans la lutte anti-drogue, « les Vietnamiens » ont la main mise sur le marché de l’herbe en Hongrie. Les pionniers du trafic avaient commencé très fort, en vendant de l’héroïne dans la rue, mais ils se sont vite aperçus que l’herbe allait vite devenir une valeur sûre et beaucoup plus lucrative sur ce terrain, assez novice en la matière. A partir de là, « l’herbe vietnamienne » s’est produite de façon industrielle, tout en obtenant une qualité rivalisant avec les espèces hollandaises de base. Un trafic de drogue qui repose sur un trafic d’êtres humains… « Cela fait déjà cinq, dix ans que les Vietnamiens ont commencé à produire de la marijuana en Angleterre. Ce n’est qu’après la grande vague en 2007, 2008 en Tchéquie, qu’ils se sont également installés en Hongrie fin 2008. » – précise Rodler. On parle ainsi d’un réseau international de la drogue, avec des liens rapprochés en Europe centrale. A la tête de l’organisation, Index révèle que l’on trouve des hommes d’affaires, qui résident et travaillent légalement en Europe depuis plusieurs années. Ils investissent de l’argent dans le milieu lequel s’occupe de la distribution de la drogue et du trafic de la main d’oeuvre clandestine pour les cultures. Cependant, ces immigrés viendraient travailler en Europe de leur plein gré, de jeunes hommes la plupart du temps, envoyés par leurs familles pour 4000 euros en moyenne afin de renvoyer une bonne partie de ce qu’ils gagnent au Viêt Nam. Malheureusement, peu de ces jeunes clandestins trouvent un vrai job à leur arrivée, l’organisation de passeurs ne leur fournissant que des faux papiers, et rien d’autre. Souvent confrontés à la barrière de la langue, ils se retrouvent rapidement entre eux pour s’entre aider, alimentent le réseau et finissent par travailler dans un espace réduit, fermé, parfois mal ventilé et au milieu des substances illicites. … et sur un marché de l’immobilier très propice Les logements où sont installées leurs cultures sont toujours dans les arrondissements de la périphérie de Budapest. L’organisation loue des grandes demeures familiales (au moins 150 m2), à un prix souvent très avantageux. Ils profitent ainsi du plancher, assez stable, du marché de l’immobilier en banlieue, et en Hongrie en général. Les propriétaires hongrois, eux, se frottent d’ailleurs les mains de trouver des locataires quels qu’ils soient, et acceptent de ne jamais venir contrôler ce qui se passe dans leur propriété. Index raconte qu’après avoir pris leurs quartiers, les Vietnamiens transforment les lieux très vite. Ils vident la maison de tout ce qui encombre, et parviennent  à détourner l’électricité, en quantité industrielle, prétextant utiliser des machines à coudre. Le système d’aspiration et d’éclairage fonctionne donc, lui aussi illégalement.  L’odeur, très forte, de la marie-jeanne fraîche est alors aspirée et ne peut se répandre autour de la maison. Pour encore plus de discrétion, les occupants placent un voile sur les fenêtres, une cloison de bois juste devant, et des lampes programmées pour s’allumer et s’éteindre entre les plaques et les fenêtres. Ils donnent ainsi l’impression aux voisins de vivre là comme les autres. Douze tonnes pour douze milliards par an L’investissement est évidemment très rentable. «  L’année dernière deux tonnes d’herbe ont été saisies, laquelle arrive à maturité en deux mois. La récolte peut se faire six fois par an, elle atteint donc les douze tonnes. Et même si les Vietnamiens cassent les prix (disons mille forint par gramme), leur chiffre d’affaires est de 12 milliards HUF par an. » – explique Mr. Rodler. Tout en bas de l’échelle commerciale, le consommateur retrouve moins d’un gramme d’herbe à 2000 – 2500 HUF. Lorsque la chasse aux narco trafiquants vietnamiens a commencé en Tchéquie, ceux-ci se sont réorientés au centre de l’Est européen, à Budapest. Désormais en proie à des coups de filets hongrois, il se déplacent toujours vers l’Est, dans les campagnes de Borsod, Szabolcs et Csongrad. Malgré les rumeurs, il n’y pas de production d’herbe à Józsefváros (le 8ème arrondissement), mais c’est en partie là, selon la police, où ils stockent le matériel nécessaire à l’ouverture de nouveaux « jardins d’hiver ». Sur les lieux d’une culture, il y a toujours eu des informations sur un autre endroit de production. C’est comme ça que la police a pu faire le lien entre les différentes cultures et observer les livraisons. Parfois, il arrive aussi que ce soit les proprietaires qui préviennent la police après avoir vu l’état de leur maison. „ À chaque fois que nous sommes entrés dans une de ces maisons, la réaction des occupants était spéciale. Les „esclaves”, conscients d’encourir 10 ans de prison en cas d’arrestation (les dirigeants reçoivent en général une condamnation à perpétuité), tentent de s’échapper, même „en tongs”. En tout cas ils s’enfuient toujours et ne réagissent jamais avec violence.” conclue Rodler. Juli Sandor source: index.hu Articles liés: Le retour du champion par la case prison Péter Farkas, bouc-émissaire de la lutte anti-drogue? Toujours plus de coke à Budapest Drogue: nouvelle saisie des stups Saisie massive de marijuana à Budapest

Le retour du champion par la case prison

Le retour du champion par la case prison

6 février 2010 à 13 h 05 min 0 commentaire

La Hongrie a obtenu l’extradition de Péter Farkas cette semaine par la Principauté d’Andorre. L’ex champion olympique de lutte gréco-romaine à Barcelone reviendra donc de force au pays pour purger sa peine de 7 ans de prison ferme, à laquelle il a été condamné en novembre 2008, puis par contumace en décembre dernier. Les deux frères Farkas avaient été arrêtés par la police en 2004, parce qu’ils cultivaient des milliers de pieds de cannabis chez leur mère, dans le 18ème arrondissement de Budapest. Ensemble, ils s’étaient enfuis pendant les délibérations du tribunal lors de leur premier jugement. Arrêté le 26 décembre en Andorre, le retour de l’ancien lutteur devra se faire dans un délai légal de 30 jours. En attendant, beaucoup soulignent que l’affaire a été particulièrement montée en épingle du fait de l’accumulation des éléments médiatiques. Un ancien champion olympique, reconverti en botaniste en herbe trafiquant, qui se fait la belle pendant son jugement et entame une cavale de deux ans… Il est vrai que le scénario inspire et peut faire vendre du papier. Cependant, la couverture médiatique et la lourde peine, exemplaire, dont les péripéties de Péter Farkas ont fait l’objet, ne démontrent t-elles pas, au contraire, une certaine immaturité en Hongrie dans l’appréhension de ce type de phénomène? Si l’intérêt des médias n’est pas surprenant, on a toutefois du mal à imaginer que dans l’Ouest de l’Europe par exemple, un sportif de haut niveau ayant basculé dans le « star system » se fasse pincer et juger à 7 ans de prison ferme pour traffic de cocaïne à son premier essai. L’affaire Farkas semble alors être, en Hongrie, un bon moyen de communiquer sur la lutte anti-drogues. Dommage pour le champion qui en fait les frais, et pour ses futurs co détenus qui devront certainement le laisser tranquille, sous peine de faire l’expérience douloureuse d’une ceinture arrière. Articles liés: Péter Farkas, bouc-émissaire de la lutte anti-drogue? Fin de cavale pour Farkas le lutteur Cavale d’un botaniste olympique

Quand le porno amateur dérape à Budapest

Quand le porno amateur dérape à Budapest

2 février 2010 à 17 h 46 min 0 commentaire

La semaine dernière, accompagnée d’une équipe de télévision, la police a effectué une perquisition dans un studio pornographique clandestin, aménagé dans un appartement à Újpest. La petite entreprise reposait en réalité sur un simple traquenard qui consistait à rabattre des femmes crédules et leur faire tourner des séquences « sado-masos » contre leur gré. Budapest, autrefois surnommée « capitale du porno », est elle aussi en proie à toutes les dérives du porno amateur numérique. Quatorze individus ont été interpellés et trois d’entre eux sont aujourd’hui inculpés pour abus de confiance et traitement dégradant sur des personnes ignorant qu’elles allaient participer à des films sado-masochistes. La police a eu la puce à l’oreille après avoir reçu une lettre anonyme de la part d’une femme disant avoir répondu à une annonce pour faire des photos de charme. A aucun moment elle ne pensait qu’on allait l’obliger à des pratiques sexuelles devant une caméra. La lettre mentionnait un numéro de téléphone cellulaire. La police s’est rendue compte plus tard qu’une mère de sept enfants avait été ligotée et fouettée contre sa volonté, et c’est à ce moment-là qu’elle a décidé d’intervenir. Les lieux de tournage ayant été vidés, la police a retrouvé des installations, des chaînes, des fouets et toutes sortes d’accessoires sado-masochistes dans le studio improvisé. Même un poste de secours dans l’appartement d’à côté avait été prévu, avec un ambulancier professionnel assurant des permanences. L’infirmier a bien sûr été interrogé lui aussi, et il encoure des poursuites si sa complicicité avec les pornographes est avérée. Tous les enregistrements (numériques bien entendu) ont été placés sous scellés. Les films étaient proposés à la vente par Internet, où, pour des sommes rondelettes, les internautes lubriques pouvaient regarder le tournage en ligne en temps réel. Le chef de la police du 4ème arrondissement, Jozsef Baranyi, a trouvé bon de déclarer que les actes sexuels auxquels les victimes ont été forcées étaient « horribles ». Derrière les barreaux, nul doute qu’en retour, leurs instigateurs goûteront eux aussi aux joies du sexe obligatoire… Ce genre de business clandestin constitue non seulement une concurrence déloyale dans le secteur du porno, mais profite de la détresse des femmes qui sont les premières victimes de la morosité économique. A l’amoralité de l’entreprise et au viol de ces femmes, s’ajoute la mise en danger délibérée de leur intégrité physique. A l’heure où l’industrie traditionnelle de la pornographie traverse une grave crise partout où elle a réussi à améliorer sa réputation, les studios clandestins qui pratiquent le porno numérique se multiplient encore plus vite à Budapest qu’ailleurs dans l’Union européenne. Certains pays du tiers-monde en Amérique du sud et en Asie du sud-est, ainsi que la Californie bien sûr, restent cependant les leaders en la matière. Un reportage vidéo de la descente de police dans le « studio », digne des plus grandes oeuvres du droit de savoir de Charles Villeneuve, est diffusé sur Pestiside.hu Articles liés: Les slips hongrois gonflés à bloc Les pigeons plumés des nights-clubs

La « question Rom » selon Bajnai

La « question Rom » selon Bajnai

29 janvier 2010 à 14 h 27 min 0 commentaire

Dans une interview accordée jeudi au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, le premier ministre hongrois Gordon Bajnai s’est exprimé sur ce qu’il est convenu d’appeler en Hongrie, comme dans le reste de l’Europe, « la question Rom ». Selon lui, plus que le rattrapage économique du pays, plus que la digestion de l’histoire récente du pays qui divise encore profondément la société hongroise, la question de l’intégration des Roms dans la société « demeurera le thème le plus important de la politique hongroise pour les 15 à 20 prochaines années. [...]Si on ne réussit pas leur intégration, la Hongrie ne pourra avoir un développement durable sur le long terme« . C’est une bien lourde tâche à assumer pour les Roms du pays… Si l’intention est louable, la forme est assez indélicate car elle soulève la question en des termes ethniques. Or, répondre à un défi qui est avant tout social et économique en des termes ethniques est souvent peu productif, voire franchement contre-productif. Ces déclarations dans les colonnes d’un quotidien étranger sont aussi un peu surprenantes car le parti socialiste auquel il est affilié –à défaut d’y être encarté- est d’habitude relativement frileux sur ce sujet. Il s’est même souvent opposé au cours de ces derniers mois au racisme, présumé ou avéré, d’une partie de la droite hongroise et l’a dénoncé chaque fois qu’elle est allé dans le sens d’une marginalisation de la population rom de Hongrie. Articles liés: En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus Tensions communautaires en vue L’OPAC slovaque paie des Roms pour s’expatrier Discrimination scolaire: l’Etat hongrois mis en cause Emprisonnés pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants Le festival des blancs sème la terreur Roms, le jour le plus long

Le sort de deux détenus inquiète la presse britannique

Le sort de deux détenus inquiète la presse britannique

25 janvier 2010 à 7 h 15 min 0 commentaire

Les deux hommes d’affaires britanniques, Michael Turner, 27 ans, et Jason McGoldrick, 37 ans, sont accusés d’avoir escroqué 134 clients, il y a six ans à Budapest. La justice hongroise a émis des mandats d’arrêts européens à leur encontre au mois d’août dernier. Les deux compères se sont rendu aux autorités hongroises le 2 novembre espérant, un peu « innocemment », être amenés à comparaître devant le tribunal. Au lieu de cela, ils ont été menottés et jetés directement en prison. Ce qui est en cause ici, c’est l’utilisation abusive du Mandat d’Arrêt Européen (MAE). Il a été conçu dans le cadre des mesures anti-terroristes, dans l’atmosphère ultra-sécuritaire post-11/09/2001, avec pour objectif d’accélérer et de simplifier les mesures d’extradition d’individus suspectés de crimes graves et de terrorisme. 9000 ont été émis en Europe au cours de l’année 2007. Il parait donc évident que cette mesure est largement détournée pour traiter des cas mineurs, comme il paraît être le cas avec ces deux britanniques dont la fraude portant sur un montant de £ 18.000 « seulement » ne les place, à priori, pas dans la position de dangereux terroristes. « Ce mandat d’arrêt est inapproprié et doit être ré-examiné », a déclaré Lord Dartmouth, un membre du Parlement européen. « J’ai été traité avec une courtoisie exemplaire … mais ce n’est pas le sujet. Ils ont été extradés sur la base qu’ils allaient être poursuivis en justice, et en fait ce qui se passe c’est que les autorités sont seulement en train de rassembler les preuves », a-t-il déclaré à l’issue d’une visite à Budapest la semaine dernière. « La loi hongroise est en complète harmonie avec la proposition cadre de la Commission européenne régissant la délivrance du mandat d’arrêt européen« , lui a rétorqué Gabriella Skoda, porte-parole du parquet à Budapest. « En Hongrie, vous pouvez émettre un mandat d’arrêt européen à l’étape de l’enquête, sans que la procédure ne conduise à une accusation. » Un système « difficile, bureaucratique et notoirement lent » Le quotidien anglais The Guardian, qui suit l’affaire de près, a qualifié le système pénal hongrois de « difficile, bureaucratique et notoirement lent. » Et pour cause, Turner et McGoldrick pourraient rester emprisonnés jusqu’à deux années sans être inculpés. The Guardian met aussi en cause leurs conditions de détention jugées « difficiles » : Après plus de 80 jours de détention, ils n’ont été interrogés qu’une seule fois par la police, n’ont droit qu’à une heure d’exercice par jour, à une douche par semaine, et à une visite par mois.

Les Afghans au top des immigrants clandestins

Les Afghans au top des immigrants clandestins

25 janvier 2010 à 0 h 17 min 0 commentaire

MTI rapportait hier les nouvelles données de la police des frontières de la région de  Mosonmagyaróvár, Sopron et Györ. Selon elles, les origines géographiques de l’immigration clandestine en Hongrie ont récemment changé, avec, en haut de la liste, l’Afghanistan et non plus le Kosovo. Hegyeshalom, à la frontière du nord-ouest de la Hongrie avec l’Autriche, reste le point de passage privilégié des clandestins, devant Sopron. Fait nouveau dans la méthode cependant, ils sont de plus en plus nombreux à voyager vers l’ouest par voie ferroviaire. Ils se cachent moins souvent dans les camions. La police de la région a appréhendé 494 clandestins l’an dernier, soit deux fois plus qu’en 2008, et la quantité croissante de procédures engagées contre les passeurs (52) a presque triplé. Quelques raisons des changements migratoires Les Ukrainiens et les Moldaves qui fournissent la main d’oeuvre illégale d’Italie, d’Espagne ou du Portugal auraient  tendance à passer par la Slovénie, et non plus par la Hongrie. La fin récente de l’obligation d’obtenir un visa de l’Union européenne pour les ressortissants de plusieurs pays des Balkans n’a pas encore affecté les statistiques jusqu’à maintenant. Il y a une route migratoire spéciale pour les Afghans, à travers la Grèce, où on estime que 200.000 d’entre eux projettent de rejoindre l’Europe de l’ouest. Le tarif des passeurs pour un Afghan est généralement de 7,000 à 8,500 euros. Ceux-ci voyagent habituellement seuls. Selon la police, ils se différencient en cela des Kosovars, qui sont souvent en famille. Par contre, le tarif s’adapterait à leur situation en chutant à 4000-5000 euros par personne. Rappelons toutefois que l’immigration clandestine tourne souvent mal, avec de nombreux accidents de personnes, comme lors du naufrage d’une quinzaine d’Albanais du Kosovo il y a 3 mois dans la Tisza. L’an dernier, des ressortissants de 52 pays différents ont été convaincus d’immigration clandestine dans la région de Mosonmagyarovar. Articles liés: En France, tous les Hongrois ne sont pas les bienvenus Noyés de la Tisza: 7 passeurs arretés Des immigrants kosovars noyés dans la Tisza

H1N1 : la Hongrie bien inspirée avec son vaccin

H1N1 : la Hongrie bien inspirée avec son vaccin

22 janvier 2010 à 15 h 24 min 0 commentaire

Les centres de vaccinations contre le virus H1N1 sont désertés depuis pas mal de temps, en Hongrie comme un peu partout en Europe.  Le cabinet du ministère de la Santé hongrois a donc décrété mercredi leur fermeture à partir du 4 février prochain. Avec 94 morts au compteur et une gestion maîtrisée des outils parant la propagation du virus, la Hongrie se félicite d’avoir elle-même produit son vaccin. En Hongrie, le scandale des commandes disproportionnées de vaccins (94 millions de doses pour seulement 5 millions de personnes vaccinées) et de produits dérivés pour lutter contre la grippe A par l’Etat français pourrait faire sourire aujourd’hui. Avec son passé brillant dans l’industrie pharmaceutique, le ministre de la Santé français Roselyne Bachelot est aujourd’hui dans le pétrin et laisse passer, dans une certaine discrétion, la tempête médiatique qui s’est abattue sur elle il y a deux semaines. L’Organisation Mondiale de la Santé a elle aussi sa part de scandale. Elle est accusée d’avoir largement exagéré les risques pandémiques du virus et d’avoir influencé les gouvernements qui ont, à leur tour, matraqué les populations de communication institutionnelle. L’OMS sera prochainement sous le coup d’une enquête du Parlement européen pour mettre à jour ses liens avec le lobby pharmaceutique dans cette affaire. La Hongrie se félicite… En effet, en Hongrie, H1N1 ne suscite aucun scandale, bien au contraire. C’est l’auto-satisfaction qui prime à Budapest. Le pays a l’avantage d’avoir développé son propre vaccin, produit localement par les laboratoires d’Omninvest. Le ministre de la Santé Tamás Székely a annoncé que « seulement » 94 morts en Hongrie sont liés au virus. La semaine dernière,14 200 personnes présentant des symptômes de la grippe saisonnière sont allés chez le médecin. Une baisse de 9% par rapport à la semaine précédente. Le chiffre pour déclarer une épidémie doit être au moins de 20.000 patients par semaine. « S’il y avait des compétitions internationales de défense contre la grippe, la Hongrie obtiendrait certainement la médaille d’Or« . C’est ce qu’a déclaré mercredi le Premier ministre Gordon Bajnai lors d’une réunion au Centre national d’épidémiologie. Bajnai a bien sûr félicité toutes les équipes médicales pour leur travail. …mais reste vigilante Le même jour, bien qu’une grande part des décès liés à la grippe A ne concerne que le troisième âge, un homme de 33 ans infecté par H1N1 est décédé à Debrecen alors qu’il était sous assistance respiratoire. Il n’avait pas été vacciné contre le virus. Deux adultes et un enfant restent sous aide respiratoire  aux soins intensifs du même établissement. Une nouvelle vague de grippe saisonnière et de grippe A peut toujours frapper et durer jusqu’en mars selon le médecin chef Ferenc Falus. De son côté, l’OMS n’exclue pas non plus la résurgence du virus en Europe, notamment en Serbie, en Roumanie, en Moldavie et en Ukraine pendant les semaines à venir. Articles liés: Dr Falus et l’érection de la grippe A H1N1, panique à l’Est! H1N1 pointe son groin Les festivals ne seront pas pris en grippe Grippe porcine, le bilan

Eurostat: plus d’un tiers des Hongrois sont pauvres

Eurostat: plus d’un tiers des Hongrois sont pauvres

21 janvier 2010 à 2 h 45 min 2 commentaires

L’office européen des statistiques Eurostat a publié, lundi 18 janvier, les résultats d’une grande enquête mesurant la pauvreté et l’exclusion sociale au sein des différents pays de l’Union européenne. Il apparaît que la Hongrie est le pays où la pauvreté matérielle est la plus grande, juste après la Bulgarie et la Roumanie. Selon cette enquête, basée sur des données de 2008, « seulement » 12% des Hongrois seraient menacés de pauvreté, un « score » pour le moins très honorable puisqu’il situe la Hongrie au niveau des pays européens les mieux lottis en la matière : l’Autriche, le Danemark ou encore la Suède ! Les personnes âgées hongroises, de 65 ans ou plus, seront aussi certainement soulagées d’apprendre que, de tous les pays de l’Union, ce sont elles les moins exposées au risque de pauvreté, seulement 4% d’entre elles ! On l’aura compris, les résultats de cette étude ne sont pas très représentatifs des réalités sociales et doivent être pris « avec des pincettes ». Et pour cause, ils sont fondés sur les seuils de pauvreté relatifs à chaque Etat et ces seuils varient énormément d’un Etat à l’autre. Par exemple, en unité monétaire fictive SPA (pour standard de pouvoir d’achat), il est fixé à 4000 en Hongrie, contre 9700 en France. En fait, la Hongrie fait grise mine… Pour se faire une idée malheureusement plus juste de la réalité hongroise, il faut se pencher sur la deuxième partie de l’enquête d’Eurostat, celle qui mesure en des termes plus absolus et plus concrets la pauvreté matérielle de chaque pays. Avec la moitié de la population en situation de privation matérielle, la Bulgarie (51%) et la Roumanie (50%), qui n’ont intégré l’Union qu’en 2007, sont dans la plus mauvaise situation. Selon Eurostat, plus d’un tiers des Hongrois (37%) est en situation de pauvreté matérielle, à la troisième plus mauvaise place. Le taux moyen de l’Union est estimé à 17%. On distingue clairement les pays d’Europe centrale et orientale, beaucoup plus pauvres matériellement que ceux de l’Ouest de l’Europe : 5% des Néérlandais et des Suédois, 11% des britanniques et 13% des Français et des Allemands. L’enquête Eurostat nous apprend aussi très concrètement que les deux-tiers des Hongrois ne peuvent pas s’offrirent une semaine par an de vacances hors de leur domicile, une part deux fois plus importante que pour les Français (67% et 32% respectivement). Un dizième de la population hongroise n’arrive pas à se chauffer correctement, une proportion deux fois plus importante que pour la population française, ici encore. Pour ce qui est de l’alimentation, un quart des Hongrois ne peut consommer de la viande tous les deux jours, contre moins d’un dizième en France. Quant à acquérir un véhicule, un cinquième des Hongrois en est incapable alors qu’ils ne sont que 4% en France. La date de publication des résultats de l’enquête EU-SILC (pour European Union – Statistics on Income and Living Conditions) ne doit rien au hasard puisque c’est aujourd’hui même que la Commission et la présidence espagnole de l’Union européenne inaugurent l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, à Madrid. Selon les chiffres diffusés par Eurostat, 17% de la population de l’UE est directement « menacée de pauvreté ». Sans surprise, ce sont les enfants et les personnes âgées qui sont les plus vulnérables, un cinquième d’entre eux. Souhaitons donc bonne chance à la présidence espagnole… *Le taux de privation matérielle définit la part de la population qui déclare ne pas être en mesure d’accéder à quatre biens ou services parmi les neuf retenus pour l’enquête : la capacité à faire face à une dépense imprévue, la capacité à s’offrir chaque année une semaine de vacances hors de son domicile, l’existence d’arriérés de paiements, la capacité à s’offrir un repas composé de viande tous les deux jours, la capacité à chauffer convenablement son domicile, la possession d’un lave-linge, d’un téléviseur couleur, d’un téléphone et d’une voiture personnelle. Article lié: 20ans après et toujours aussi désabusés

« La grève de la décennie »

« La grève de la décennie »

15 janvier 2010 à 19 h 11 min 0 commentaire

Seulement quelques bus et quelques tramways étaient en service aujourd’hui, pour le quatrième jour de grève des transports publics de Budapest (BKV). 42 bus roulent dans la capitale, dont certains ont réduit ou modifié leurs itinéraires Les trams circulent désormais sur 6 grands axes, mais toujours au ralenti.Le métro, les trolleys et le HEV quant à eux, fonctionnent normalement depuis ce matin. Entre les 14 syndicats grévistes et la direction de la BKV, les pourparlers sont restés au point mort depuis lundi, et aucune des deux parties n’a montré un signe de rapprochement. Elles se sont pourtant réunies une nouvelle fois tôt cet après-midi, et toujours pas d’issue en vue ce soir. Dans tous les médias hongrois, même la tragédie haïtienne, pourtant incoutournable, passe après cette grève considérée comme la plus longue depuis 10 ans. Une bombe pour bousculer les négociations… Dans la nuit de mercredi à jeudi, BKV a même reçu une alerte à la bombe, disant que plusieurs stations de métro de Budapest allaient être frappées entre 6h30 et 8h30. On ne sait s’il s’agit de l’initiative d’un gréviste, ou d’un usager exaspéré ou simplement d’un mauvais plaisantin, puisque les équipes de déminage n’ont rien trouvé après avoir passé toutes les lignes au peigne fin. …mais chacun campe sur ses positions Les syndicats réclament le renouvellement de la convention collective qui vient d’expirer et n’acceptent pas l’arrêt ni la réduction prévues des prestations sociales (santé – retraites). Ils demandent également à ce que leur primes de fin d’année habituelles leur soit rétribuées. Istvan Kocsis, PDG de l’entreprise qui croule sous une dette gigantesque (78 milliards HUF) et sous les scandales de corruption de sa direction, rétorque que l’entreprise n’est pas en mesure « d’offrir plus d’avantages » . « C’est en faisant des économies , que l’on pourra offrir de meilleures prestations » répète t-il. Sans blagues… Et du côté du comité de grève, on cherche encore les preuves selon lesquelles la société a les moyens de répondre à leurs demandes. A l’image de son site Internet, la BKV semble être dans l’impasse. Ce dernier présente la grève en première page avec l’anglicisme magyarisé « Sztrajk » mis en exergue. Article lié : BKV: la grève et la galère continuent

Péter Farkas, bouc-émissaire de la lutte anti-drogue?

Péter Farkas, bouc-émissaire de la lutte anti-drogue?

14 janvier 2010 à 6 h 09 min 1 commentaire

La Hongrie vient de demander à la principauté d’Andorre l’extradition de son champion olympique de lutte greco-romaine, Péter Farkas. La médiatisation de l’affaire et le verdict provoquent une remise en question de la politique anti-drogue en Hongrie et de son efficacité. Il avait fui son pays lors de son premier jugement, en novembre 2008 pour culture de cannabis en grande quantité. Sous le coup d’un nouveau jugement par contumace à sept ans de prison fermes le 10 décembre dernier, il a été repéré et arrêté en Andorre, puis mis en détention depuis le 26 décembre. Le droit international stipule que la durée maximale de détention avant extradition est de 40 jours. Avec les 7 ans fermes qui l’attendent en Hongrie, on comprend que le lutteur reconverti en trafiquant en herbe se sente mieux en compagnie des loups des Pyrénées. Peut-être sa cavale a t-elle alourdi sa peine, déja conséquente du fait de la quantité industrielle des plants retrouvés chez sa mère en 2004. Avec ce dernier verdict, à la hauteur de la médiatisation de l’affaire, le cas Farkas soulève le débat de la pénalisation des drogues en Hongrie. Bien qu’il soit logique que la loi prévienne la diffusion à grande échelle de la drogue dans la jeunesse, il semble que la Hongrie ait un système pénal assez inadapté dans ce domaine. Loin de faire face à la réalité d’un pays de plus en plus traversé et pénétré par des drogues réputées plus « dures », donnant lieu à une économie parallèle bien plus juteuse, les autorités hongroises sont « à l’ouest », sans pour autant avoir les moyens de ses partenaires occidentaux pour lutter, notamment contre les puissants réseaux albanais. Géographiquement, la Hongrie se retrouve coincée entre une demande et une offre sans cesse croissantes dans le traffic d’héroïne. A titre d’exemple, en 2009, sept ans de prison fermes ont été recquis contre un sans-abri pour avoir immolé sa compagne à la gare routière de Népliget. A Kisvarda, un homme qui a sauvagement violé une femme a écopé de la même peine. Idem pour un autre qui a tenté de tuer sa mère à Veszprém… En 2010, la Hongrie prévoit de renforcer son Code pénal au chapitre drogues, précisément en ce qui concerne les cultivateurs de grosses quantités de cannabis, qui risqueront de se retrouver derrière les barreaux, non pour 7, mais pour 10 ans. Articles liés: Le retour du champion par la case prison Fin de cavale pour Farkas le lutteur Cavale d’un botaniste olympique

BKV: La grève et la galère continuent

BKV: La grève et la galère continuent

14 janvier 2010 à 0 h 04 min 0 commentaire

Protestant contre la réduction de leurs primes et n’ayant pas obtenu satisfaction de la part de leur direction, les employés de la BKV entament aujourd’hui jeudi leur troisième jour de grève consécutif. C’est donc une nouvelle journée de galère qui s’annonce pour les usagers des transports en communs et les automobilistes de Budapest. Une partie du personnel de la compagnie des transports publics de Budapest, la Budapesti Közlekedési Vállalat (BKV), est entrée en grève mardi matin, pour protester contre la réduction de leurs primes et réclamer un accord sur une nouvelle convention collective. Pour autant, tout dialogue n’est pas rompu. Mercredi matin, représentants des grévistes et direction se sont assis à la table des négociations, sans toutefois parvenir à trouver une issue à la crise. Ils se rencontreront pour de nouveaux pourparlers ce matin même, à 10h. Les premiers pour tenter de faire plier la direction sur ses revendications, et les seconds pour désamorcer un conflit qui s’avère très couteux pour la société. Fort du soutien d’une partie importante de la population hongroise, malgré les perturbations occasionnées, la grève pourrait être reconduite dans les jours prochains, en cas de nouvel échec des négociations ce matin. Un gentil chaos urbain pour le troisième jour consécutif Les scènes habituelles liées à ce type de situation qui se sont déroulées tout au long des deux premièr jours du mouvement dans la capitale hongroise, se dérouleront à nouveau  immanquablement ce jeudi matin et probablement toute la journée : tramway bondés, cyclistes de sortie malgré le froid, usagers nerveux et surtout embouteillages monstres dans toute l’agglomération budapestoise, qui compte plus de deux millions d’habitants. Mardi et Mercredi, la grève a immobilisé quelques 900 des 1100 bus urbains de Budapest et ce n’est pas le sous-traitant privé VOLAN auquel a fait appel la BKV pour remplacer son personnel en grève qui a pu rétablir le trafic et enrayer le mouvement. De leur côté, les trams aussi ont connus de nombreuses perturbations, à l’exception des numéros 2 et 6. En revanche, les métros, les deux Hév et les trolley- bus n’ont pas été touchés et fonctionnent normalement. Les cheminots menacent à leur tour… A l’appel du plus important syndicat de cheminots hongrois, le Syndicat libre des employés des chemins de fer (le VDSZSZ), une partie du personnel de la compagnie des chemins de fer, la MAV, a effectuée une grève de quatres heures ce matin même, entre 4h et 8h, afin de témoigner de leur solidarité avec les grévistes de la BKV. Le syndicat a annoncé qu’il pourrait reconduire la grève ce weekend si la situation n’avait pas évoluée d’ici là, laissant planer l’ombre de perturbations majeures, voire d’une paralysie du réseau ferroviaire. Depuis deux ans maintenant, ce syndicat proche de l’opposition de droite FIDESz, multiplie les grèves et les coups de force pour contrer la politique gouvernementale de réductions des coûts -par la fermeture de lignes notamment- et exigeant des augmentations de salaires de 10% et une prime unique de 250.000 HUF pour tous les cheminots (à peu près 1.000 euros), équivalant à deux mois et demi de leur salaire. …et la MALEV passe à l’action De son côté, la compagnie aérienne hongroise MALEV n’est pas en reste puisque 20% de son personnel au sol est en grève depuis lundi matin, entraînant des retards mais pas d’annulation de vols. Eux aussi réclament des augmentations salariales et la signatures d’une convention collective qui garantissent les emplois à le long terme. Articles liés : La BKV encombre le centre-ville Grève des transports et des professeurs BKV : Les contrôleurs préférés des fraudeurs

Des étudiants étrangers pour sauver les facs hongroises

Des étudiants étrangers pour sauver les facs hongroises

6 janvier 2010 à 23 h 59 min 2 commentaires

En Hongrie, les universités de province se préparent à une forte baisse du nombre d’étudiants hongrois dans les prochaines années. Leur meilleur espoir de survie est de mettre en valeur la qualité de leurs enseignements et d’attirer davantage d’étudiants venus d’ailleurs, a annoncé Népszabadsag lundi. Décryptage d’un système éducatif public qui se heurte aujourd’hui à la compétitivité mondialisée. Le quotidien « Népszabi » revient sur le problème, notoire, de la surabondance d’étudiants dans les établissements supérieurs en Hongrie. Nombre de ces jeunes gens bénéficient d’aides sociales pour suivre leurs études. Le passage à une éducation supérieure compétitive sera sans doute douloureux pour beaucoup d’universités, à moins d’attirer les étudiants fortunés du monde entier. Des politiciens socialistes tels que Lajos Bokros, éminent ancien ministre des Finances, ont appelé à des réductions d’effectifs radicales. En faisant valoir que les meilleures recrues doivent fournir prioritairement les grandes universités, ils estiment que le reste de la jeunesse estudiantine hongroise devrait, soit s’orienter vers des établissements plus modestes, soit se mettre au travail, au vrai. Jusqu’à maintenant, les politiques d’éducation des gouvernements successifs ont révélé une toute autre réalité. Selon le journal, depuis le changement de régime en Hongrie, on a toujours préféré éviter de mettre l’éducation au diapason des lois du marché, histoire d’épargner la population d’un choc massif. Pas de compression d’effectif radicale, un financement dans un rayon toujours plus large, sans mettre le paquet sur les universités les plus réputées et les plus performantes. Les universités et les collèges dans des villes comme Szeged, Miskolc, Nyiregyhaza et Eger parviennent à pourvoir une sécurité de l’emploi à des milliers de résidents locaux, en grande partie grâce à la consommation des étudiants. Si leur nombre décroît trop vite, les universités seront contraintes de fermer, entraînant l’ébranlement des économies locales. L’arrivée d’étudiants étrangers serait alors une aubaine : lorsque dix étudiants payent leur inscription, deux emplois à l’université sont indirectement financés. Les dépenses de nourriture et d’aménagement d’un établissement supérieur est également significatif. Un étudiant hongrois de Debrecen ou Szeged, par exemple, verserait 40000 HUF (150 euros) par mois pour vivre, quand un étudiant étranger dépenserait entre 140.000 et 180.000 HUF par mois. Toutefois, afin d’attirer davantage d’étudiants étrangers, les universités hongroises doivent irrémédiablement s’adapter : en premier lieu, dispenser beaucoup plus de cours en langue anglaise bien sûr et se doter de plus de logements universitaires. La politique d’obtention de visas pour étudier en Hongrie devra elle aussi être révisée, notamment pour les étudiants asiatiques. Depuis que ceux-ci choisissent de faire leurs études en Europe centrale, ils se dirigent en masse vers la République tchèque, la Roumanie et la Slovénie plutôt qu’en Hongrie, en raison des procédures de demande de visa plus simples, a indiqué Népszabadsag.

Le nazi n°1 vit libre à Budapest

Le nazi n°1 vit libre à Budapest

27 décembre 2009 à 16 h 53 min 4 commentaires

Depuis le début du procès d’Ivan Demjanjuk à Munich ce mois-ci, le prochain sur la liste des traqueurs de nazis n’est autre que Sandor Képiro, ancien capitaine de la gendarmerie hongroise. Il est accusé d’avoir dirigé la razzia de Novi Sad de son propre chef, trois jours durant en janvier 1942. Ironie du sort, après 50 ans d’exil en Argentine, Képiro, 95 ans, vit depuis 1996 dans la quiétude du 2ème arrondissement de Budapest, juste en face de la synagogue Léo Frankel. La razzia de Novi sad Juste avant l’Holocauste, la capitale de Voïvodine traversée par le Danube comptait 4000 juifs parmi ses 80000 habitants. Le 21 janvier 1942, l’administration d’Hitler n’a même pas eu besoin de faire pression sur les autorités hongroises ou serbes pour que l’extermination des juifs, des tziganes et de certains autres serbes commence à Novi Sad. Au contraire, c’est Budapest qui va mettre un terme au massacre deux jours plus tard et condamner les responsables en 44, dont le plus gradé d’entre eux, Sandor Képiro. C’est une petite rébellion de la communauté juive de Novi Sad qui a servi de prétexte à la vague d’arrestations individuelles, de tortures et d’exécutions menées par la gendarmerie hongroise et un régiment de l’armée serbe. Pendant trois jours, la répression a gagné les rues de la ville, mais elle s’est rapidement concentrée sur les bords du Danube gelé, où ont été jetés les corps de plus de 1200 victimes. Les premiers procès Lors de son premier jugement Képiro affirme avoir demandé une preuve écrite de l’ordre donné par son commandant. Aujourd’hui encore, c’est sa seule ligne de défense face à l’accusation d’avoir pris l’initiative isolée d’organiser des rafles meurtrières massives. En 1944, le tribunal militaire le dégrade et le condamne à dix ans de prison, mais il va échapper à sa peine. Quelques semaines après son procès, les allemands envahissent la Hongrie, cassent le verdict et réhabilitent Sandor Képiro. En 1946, alors qu’il est exilé à Buenos Aires depuis la fin de la guerre, la justice hongroise, sous le régime communiste, le condamne à 14 ans de prison. Ce n’est qu’à la chute du bloc soviétique qu’il reviendra au pays. Un dernier procès embarrassant Lorsqu’il lui arrive d’être à nouveau interrogé, Képiro continue à nier en bloc sa responsabilité, en affirmant qu’il n’a fait qu’obéir aux ordres de sa hiérarchie. Il n’a cependant jamais nié avoir participé au massacre, au contraire, des témoins auraient rapporté qu’il s’en vante. Depuis septembre dernier, la Serbie a réclamé son extradition. Il a été entendu par la justice hongroise le 14 septembre dernier, mais aucune procédure n’a encore été lancée, comme si ses deux premiers jugements n’avaient aucune valeur. La justice hongroise prend ostensiblement son temps pour étudier le dossier: deux ans pour décider si Képiro doit être jugé. Avec un peu de « chance » , Képiro sera peut-être mort d’ici-là et la Hongrie évitera de remettre son antisémitisme vicéral sur le devant de la scène. La collaboration hongroise est d’autant plus difficile à assumer que les arrestations et les déportations ont bien plus souvent été l’oeuvre de la gendarmerie hongroise que de la Gestapo elle-même. Le protégé du quartier Pour un chasseur de nazis chevronné comme Efraïm Zuroff, le directeur du centre Simon Wiesenthal, Sandor Képiro est le dernier gros poisson à capturer. Pourtant, bien que celui-ci habite tranquillement à Budapest depuis 13 ans maintenant, il ne l’a découvert qu’il y a trois ans. Comment le vieil homme a t-il fait pour rester aussi discret? Dans son quartier, beaucoup d’habitants le connaissent. Nombre d’entre eux estiment qu’il aurait fallu agir plus tôt et qu’il faut désormais laisser le vieillard tranquille. Tenter d’approcher Képiro n’est également pas chose facile… il est protégé par ses voisins, qui n’hésitent pas à proférer des menaces à l’encontre des étrangers qui viennent frapper à sa porte. La est certainement le secret de la discrétion du nazi hongrois: un retour aux sources pour mieux se fondre dans un milieu où, 67 ans plus tard, les pratiques résistantes sont inversées. Articles liés : Tensions communautaires en vue La Hongrie condamnée pour atteinte à la liberté d’expression Le retour en Hongrie d’un ancien nazi Wiesel: « la honte de votre nation »

Wiesel: "La honte de votre nation"

Wiesel: "La honte de votre nation"

10 décembre 2009 à 23 h 45 min 3 commentaires

En visite en Hongrie mercredi, Elie Wiesel, survivant de l’holocauste devenu écrivain, et prix Nobel de la paix, a fustigé par des mots très durs l’extrémisme en Hongrie. Lors d’une conférence au Parlement dans le cadre du « Jewish Hungarian Solidarity Symposium » , il a aussi suggéré qu’une loi interdise le négationnisme. Cela faisait plus de soixante ans qu’Elie Wiesel, déporté au camp d’Auschwitz depuis un village roumain sous contrôle hongrois et dont le père était lui-même hongrois, n’était pas retourné en Hongrie. C’est dans un pays en récession économique, frappé de plein fouet par la crise et où l’extrême-droite antisémite est de plus en plus puissante, que cet homme âgé de 81 ans a débarqué. « Où que j’aille dans le monde et que la Hongrie est mentionnée, le mot qui suit est antisémitisme. », a-t-il lancé lors de cette conférence. S’adressant à son auditoire et symboliquement à l’ensemble de la nation hongroise, il a plaidé : « Je vous presse de faire plus que de dénoncer les éléments anti-sémites et les expressions racistes dans la vie politique et dans certaines publications hongroises. Je pense qu’ils font honte à votre nation et engendrent la peur de la communauté juive et des autres minorités, comme les Roms. [...] « Je vous demande, pourquoi ne suivez-vous pas l’exemple de la France et de l’Allemagne en déclarant que le négationnisme n’est pas seulement indécent, mais aussi illégal ? Dans ces deux pays, les négationnistes vont en prison. » Pointant du doigt la Magyar Garda affiliée au parti Jobbik, Elie Wiesel a aussi appelé les Hongrois à rejeter les mouvement extrémistes qui se sont développés ces dernières années, mettant en garde contre ce qu’il a nommé « les périls de l’indifférence. » Le parti d’extrême-droite Jobbik a remporté presque 15% des votes aux élections européennes en Juin dernier et, si les sondages se voyaient confirmés, il gagnera des sièges au Parlement hongrois aux élections de 2010. Encouragé par la crise économique et sociale que traverse le pays, sa réthorique agressive vis à vis des minorité juive et rom a ravivé des lignes de fractures profondes et anciennes dans la société hongroise. Elie Wiesel est un écrivain américain francophone, né en Roumanie le 30 septembre 1928. Pour son oeuvre consacré en bonne partie à l’étude de la Shoah, il a été récompensée par le prix Nobel de la paix en 1986. Articles liés : Des commémorations à l’avant goût électoral Le sondage déconcertant de la semaine La rébellion de la Magyar Garda Vers une criminalisation du négationnisme?

La Hongrie condamnée pour atteinte à la liberté d'expression

La Hongrie condamnée pour atteinte à la liberté d'expression

2 décembre 2009 à 12 h 38 min 0 commentaire

La Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg a délibéré mardi sur l’affaire opposant l’historien Laszlo Karsai et la justice hongroise. En 2006, cette dernière avait condamné l’historien pour diffamation à l’encontre d’un certain « B.T » et de la presse de droite, qui avaient soutenu le projet controversé de l’installation d’une statue célébrant la mémoire de Pal Teleki, ancien premier ministre hongrois et collaborateur de l’Allemagne nazie. Cette semaine, la justice européenne, saisie par Karsai depuis, a tranché en faveur de ce dernier. Rappel des faits En 2004, Laszlo Karsai, 59 ans, avait fustigé par voie de presse interposée, un article signé par « B.T ».  Par la même occasion, l’historien s’en était pris à la presse proche de la droite, qui avait lancé une campagne en faveur de l’installation d’une statue de l’ancien premier ministre Pal Teleki. Ce projet pouvait être facilement critiqué, du fait que Pal Teleki avait collaboré ouvertement avec l’Allemagne nazie, et avait participé à la promulgation des lois antisémites en Hongrie. Suite à la publication de l’article de Karsai, qui qualifiait les propos de « B.T. » d’antisémites, ce dernier l’avait alors traîné devant la justice hongroise pour diffamation. L’historien fut alors condamné en 2006 par la Cour suprême, qui l’a obligé à publier un rectificatif de ses propos, ainsi qu’à payer les frais de justice. Un rebondissement attendu Saisie par Laszlo Karsai, la Cour européenne des Droits de l’Homme a finalement condamné la Hongrie pour atteinte à la liberté d’expression. Les juges ont notamment relevé que le plaignant avait publié son article dans l’espace du débat qui porte sur l’acceptation de son passé par la Hongrie. Selon les mêmes juges, le fameux « B.T » s’était lui-même ouvert à la critique en publiant également son opinion. L’article 10 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, relatif à la liberté d’expression, s’est alors vu appliqué sans caution. En conséquence, 4.000 euros (1 million de Forints) devront être alloués à l’historien Laszlo Karsai pour dommage moral. Entre liberté d’expression et intolérance, la possibilité d’une utopie européenne? On ne sait ce qu’auraient décidé les juges dans le cas contraire, c’est-à-dire dans le cas de propos teintés d’antisémitisme tolérés au nom de la liberté d’expression… L’Europe se construit et c’est un bien, mais sur quel modèle? La question de la place de la critique dans la société se pose donc aujourd’hui, en tout cas en Hongrie. Censure ou tolérance, tolérance et censure, chacune de ces deux occurrences ont deux bords extrêmes, et leur point d’équilibre varie : l’intolérance constructive constituerait alors, peut-être, la possibilité d’une utopie. Franck Fontaine, 01/12/09 Article lié: Tensions communautaires en vue

Tensions communautaires en vue

Tensions communautaires en vue

29 novembre 2009 à 20 h 44 min 0 commentaire

Un sondage de l’institut Szonda Ipsos, publié vendredi dernier sur le site fn.hu, révèle que la moitié de la population hongroise s’attend à une détérioration des relations entre Roms et non-Roms. Cette étude intervient quelques jours après une sérieuse altercation entre membres du groupe paramilitaire « Magyar Garda » et de la communauté Rom. 51% des 800 personnes sondées estiment que les relations communautaires entre la majorité hongroise et la minorité Rom vont empirer dans un futur proche. 30% d’entre elles ne  s’attendent pas à une évolution significative, tandis que 7% font preuve d’optimisme, estimant que les liens entre les deux communautés vont se resserrer. Un peu plus de la moitié des sympathisants du parti de droite FIDESz (52%) et 43% de ceux du parti socialiste MSzP s’attendent à une détérioration des relations communautaires. Sans surprise, ce sont les sympathisants du parti d’extrême-droite Jobbik qui sont les plus enclins à prévoir une escalade dans le conflit (76%) entre Roms et non-Roms. La stratégie de provocation du Jobbik, un parti anti-Roms qui alimente la peur et les ressentiments vis-à vis de cette communauté, fonctionne, semble-t-il, parfaitement. Ce sont les moins de trente ans, les étudiants et les chômeurs qui apparaissent les plus pessimistes. La moitié des répondants a déclaré ne pas savoir quel parti politique serait le plus à même de gérer les tensions actuelles. Parmi les partis cités, la FIDESz recueille la confiance de 20% des personnes interrogées, contre 8% pour le parti socialiste et le Jobbik. Un incident qui aurait pu « tourner à la tragédie » Quelques jours avant ce sondage, le 15 novembre, la tension est dangereusement montée entre Roms et sympathisants de l’extrême-droite, à Sajóbábony, un bourg de 3000 habitants situé dans le Nord-est de la Hongrie, près de Miskolc. Des membres de la communauté Rom locale ont tenté de perturber -sans succès en raison de l’intervention de la police locale- la tenue d’un meeting du  Jobbik, un parti qui prospère en attisant les sentiments anti-Roms qu’ils désignent comme des ennemis du peuple hongrois. Le lendemain, apprenant que des membres de la Magyar Garda -sorte de milice créé par le Jobbik dans le but de « protéger le peuple hongrois et ses valeurs » et par ailleurs jugée illégale par la justice hongroise- se dirigeait vers le village, des Roms se sont armés pour leur faire face. Seule une réaction rapide de la police a permis d’éviter un affrontement direct entre les deux groupes. Mais, comme l’a constaté le porte-parole de la police locale, Bertalan Gaskó, « L’incident aurait pu facilement tourner à la tragédie si nous étions arrivé un peu plus tard« . Le porte-parole du gouvernement hongrois, Domokos Szollár, a estimé que l’action de la Magyar Garda était « inacceptable » et constituait une provocation à l’encontre de la population Rom locale. Le leader de l’opposition de droite, Viktor Orban, s’est habilement démarqué des positions du gouvernement qui a, selon lui, échoué à protéger tous ses citoyens et de l’extrême-droite qui tente de se substituer à l’Etat. « Chacun devrait se sentir en sécurité, indépendemment de son origine et de sa condition, et c’est le devoir de l’Etat d’assurer cette sécurité.« , a-t-il réagit aux évènements de Sajóbábony. Le « péril démographique » en cause C’est par le facteur démographique que beaucoup de Hongrois justifient leurs craintes d’une évolution négative des relations avec la minorité Rom. Les cris d’alarme qui dénoncent régulièrement la vitalité de la natalité de la population Rom, en comparaison de la démographie déclinante du reste de la population, entretiennent le pessimisme quant à l’amélioration de la situation économique et sociale du pays, ainsi que la peur d’une dilution de l’identité hongroise dans une société multi-ethnique. Il est de ce point de vue surprenant de constater que, dans sa dépêche rapportant les résultats de ce sondage, l’agence de presse hongroise MTI avance le chiffre de « presque un million », concernant le nombre de Hongrois d’origine Rom. Ce chiffre marque une rupture avec les « usages » précédents qui faisaient généralement état soit de « 400.000 à 600.000″ soit d’ »un demi-million » d’individus. Au dernier recensement général de la population, en 2001, un peu plus de 200.000 personnes ont déclaré leur appartenance à cette minorité.

Fusillade à l’Université de Pécs

Fusillade à l’Université de Pécs

27 novembre 2009 à 19 h 19 min 1 commentaire

Un étudiant en pharmacologie de 23 ans s’est introduit dans l’Université de Pécs, jeudi en fin de matinée, et a ouvert le feu sur ses camarades et sur le personnel de l’université, tuant une personne et en blessant trois autres. Le drame s’est déroulé à 11h30 dans les locaux de l’Institut de biophysique de l’Université de Pécs, situé dans le Sud du pays, proche de la frontière croate. Un étudiant en première année de pharmacologie, atteint par trois balles en pleine poitrine, est décédé sur le coup. Deux personnes ont été légèrement blessées, un professeur et une femme du personnel d’entretien, mais on pu quitter l’hôpital aujourd’hui. Une troisième personne, un étudiant, a été hospitalisée dans un état grave, mais semble maintenant hors de danger après avoir subie une opération de plusieurs heures, pour lui extraire cinq balles du corps. Le tueur a été arrêté par la police une vingtaine de minutes après leur avoir annoncé par téléphone sa rédition, depuis un bâtiment hospitalier voisin où il s’était réfugié. Le tueur en question A l’heure qu’il est, on ne connaît toujours pas les motivation exactes de l’agresseur, un jeune homme de 23 ans, étudiant à l’Université technique de Pécs. Des étudiants et des professeurs qui le côtoyaient à l’Université ont qualifié l’auteur de la fusillade d’ « introverti » et d’ « instable ». Selon ces sources, qui ont désiré conserver l’anonymat, il souffrait aussi de problèmes d’alcool et ses relations avec les autres étudiants étaient conflictuelles. Des psychiatres estiment qu’il pourrait être sujet à une schizophrénie non-diagnostiquée. Après avoir fait part de son soutien aux familles des victimes dans un communiqué officiel, le premier ministre hongrois Gordon Bajnai a déclaré : « Nous ne connaissons pas encore les raisons de cet acte monstrueux, personne ne peut se préparer à cela, mais pour essayer d’éviter des tragédies pareilles dans l’avenir, il faudra examiner calmement les motifs« . Le ministre de l’Education Istvan Hiller, qui s’est immédiatement rendu à Pécs sur les lieux du drame, a soulevé la question de l’acquisition du permis de port d’armes en Hongrie. Effectivement, l’agresseur était membre d’un club de tir et c’est avec un revolver de calibre 9 mm, de fabrication tchécoslovaque, et pour lequel il possédait un permis, qu’il a fait feu. Peut-être est-ce une piste à suivre pour éviter que ne se renouvelle ce type de scénario « à l’américaine ».

20 ans après et toujours désabusés

20 ans après et toujours désabusés

19 octobre 2009 à 21 h 39 min 0 commentaire

Pour « fêter » les vingt ans de la transition politique de 1989-1990, l’institut Szonda-Ipsos a réalisé un sondage dont les résultats dressent le constat d’une désillusion de la population hongroise vis-à-vis du changement de système. Si une majorité des sondés considère que ce changement -la transition d’une économie planifiée au libéralisme économique et du parti unique au multipartisme- était inévitable, la moitié d’entre eux estime aussi en avoir souffert. Plus de la moitié des sondés, 56%,  estime que le pays dans son ensemble a perdu plus qu’il n’a gagné au cours des vingt dernières années. Ils sont moins de 1 sur 5 à penser l’inverse (19%). Les résultats de cette enquête indiquent aussi l’influence de plusieurs facteurs sur la perception qu’ont les Hongrois de ces deux dernières décennies: les femmes sont plus pessimistes que les hommes, les habitants du Nord du pays plus que le reste de la population et la catégorie des 46-55 ans est celle qui juge le plus sévèrement les effets de la transition sur le pays et sur leur situation personnelle. Une femme, âgée entre 46 et 55 ans habitant dans le Nord du pays, a donc très peu de chance de se satisfaire de sa situation et de celle du pays. L’enquête a été conduite au mois d’août auprès un échantillon de 800 personnes.

Double peine pour les malades hongrois?

8 octobre 2009 à 20 h 34 min 0 commentaire

Nouvelle étude européenne, et encore une fois, la Hongrie se retrouve au rang des mauvais élèves. Il s’agit aujourd’hui d’une enquête réalisée par le groupe de réflexion « Health Consumer Powerhouse » comparant les systèmes de santé des différents pays européens. Au classement, la Hongrie se place au vingtième rang sur les 31 nations jugées, loin derrière la Grande Bretagne (13ème), symbole d’un système de santé « antisocial ». Les Hongrois souffrants subiraient ainsi la règle de la double peine : en plus d’être malade, ils auraient la déveine de ne pas être bien soignés.

Le Hongrois ne parlerait que le hongrois

2 octobre 2009 à 17 h 20 min 2 commentaires

L’Office Statistique des Communautés Européennes communément appelé Eurostat a publié cette semaine une enquête concernant la pratique des langues étrangères au sein des pays de l’Union Européenne. Sans surprise, on apprend, au sein de cette étude, que l’anglais est la langue étrangère la plus usitée et enseignée dans l’ensemble des Etats membres (excepté en Pologne, en Bulgarie et dans les pays Baltes où le russe supplante la langue de Shakespeare). D’autres statistiques mis en avant par Eurostat ont, toutefois, de quoi laisser le lecteur pantois. On découvre par exemple que 74,8 % des hongrois seraient incapables de communiquer dans une autre langue que le magyar. Ce qui fait des hongrois le peuple le moins doué au sein de l’UE concernant l’assimilation des langues étrangères. Ces chiffres sont tout de même à prendre avec des pincettes. Tout étranger, expatrié ayant voyagé, vécu en Hongrie, particulièrement à Budapest, ou tout du moins ceux qui se sont intéressés de près ou de loin à la population hongroise, pourraient sans doute le certifier : les hongrois n’ont certes pas, en moyenne, une maîtrise exceptionnelle des langues étrangères mais il est toujours possible de communiquer avec eux en anglais, en allemand ou même en français. Certes, il semble plus aisé pour un anglophone de se faire comprendre à Stockholm, Oslo ou Berlin plutôt qu’à Budapest. De là à affirmer que les hongrois sont les européens qui maîtrisent le moins les langues étrangères, l’écart semble conséquent. Les résultats surprenants de cette étude peuvent toutefois s’expliquer, notamment par la façon dont cette enquête a été menée. Ainsi, l’étude d’Eurostat, auprès de personnes de 25 à 64 ans, ne prend en compte que la perception des individus interrogés et non pas leur qualification. En clair, Eurostat ne cherche pas à savoir si les personnes questionnées connaissent réellement une langue étrangère mais demandent simplement aux sondés s’ils se sentent aptes à parler une autre langue que la leur. Certains chiffres issus de cette étude apparaissent donc plus que contestables. Par exemple, l’étude révèle que 65% des anglais se déclarent bilingues alors que plus de 50 % d’entre eux n’étudient plus de langues étrangères dès l’âge de 14 ans. Les Britanniques, manifestement très sûrs d’eux, seraient-ils autodidactes? A la lecture de ces statistiques, il semble donc vain de tomber dans une euphorie débordante comme ce fut le cas par exemple dans la presse slovène (STA titrant : « les Slovènes sont parmi les peuples d’Europe les plus éduqués »). Au contraire, dans un spleen propre à la Hongrie, les journaux de Budapest ont un point de vue très auto-critique ( origo.hu s’est notamment alarmé sur le fait que « même les britanniques parlent plus de langues que les hongrois »). Ce sentiment d’échec « très hongrois » est également nuancé par une autre statistique issue de l’étude : 99 % des étudiants hongrois étudient au moins une langue étrangère. A défaut d’être tous parfaitement bilingues, les Hongrois ont au moins à leur crédit de ne pas fanfaronner sans raisons.

L’enseignement prend cher

29 septembre 2009 à 9 h 31 min 0 commentaire

Depuis la rentrée, ce sont 6576 postes d’enseignants qui ont été supprimés en Hongrie, selon le Ministère de l’Education Nationale. Ce chiffre inclue 600 départs à la retraite, dont ceux qui ont cessé d’enseigner volontairement. Le nombre de licenciements purs et simples n’a cependant pas été transmis.

Critical Mass, entre lobby cycliste et effet de mode

Critical Mass, entre lobby cycliste et effet de mode

28 septembre 2009 à 12 h 00 min 0 commentaire

Le rassemblement de mardi soir dernier à l’Hôtel de Ville de Budapest a réuni environ 20 000 manifestants. Au vu du nombre croissant de cyclistes dans la capitale hongroise, le groupe de pression Critical Mass renforce ses revendications et cible de plus en plus ses actions. Le 22 septembre, journée mondiale sans voitures, était bien sûr un bon prétexte pour se montrer, mais cette année, l’impact politique devait être beaucoup plus important. Les milliers de cyclistes étaient mardi en centre ville pour protester à nouveau contre le rejet, par la mairie, de l’aménagement d’une seconde piste cyclable sur le pont Margit, actuellement en cours de rénovation. « Le plus gros Critical Mass au monde » « Le Critical Mass de Budapest est devenu le plus gros du monde » avance Gabor Bihari, organisateur. En 2008, l’autre grande occasion, le « jour de la Terre », le 20 avril, avait déja rassemblé quelques 80 000 personnes à vélo. Des personalités politiques aussi reconnues que le Président de la République de Hongrie Laszlo Solyom, ou le maire de Budapest Gabor Demszki, participent régulièrement aux événements Critical Mass. Dans le contexte de la semaine dernière, ce dernier s’est cependant bien gardé de sortir de l’Hôtel de Ville en bicyclette. 5 ans de lobbying La force électorale de ce mouvement a fini par ne pas échapper à l’attention des politiques. Mardi dernier, le ministre de l’Economie Csaba Molnar et le porte-parole du gouvernement Domokos Szollar sont allés symboliquement du Parlement à Gödör Klub sur Déak tér (1km) à vélo, pour annoncer la mise en place du petit-frère hongrois du Vélov’ lyonnais et du Vélib’ parisien à Budapest. Le coût du programme est estimé à 1,3 milliards HUF( 4,8 millions €), dont 900 millions (3,4 millions €) proviendront conjointement de l’Etat et de l’UE. Un système de 73 bornes dispatchées dans tout le centre de la capitale accueillera 1000 bicyclettes, dont l’usage sera gratuit pour une première demi-heure par jour. La seconde demi-heure sera facturée 300HUF, coût actuel d’un ticket de transport. Au-delà d’une heure d’utilisation, les Budapestois devront payer 600HUF supplémentaires par demi-heure.  Pour l’instant, peu importe leurs noms ; côté cyclistes, on ose espérer que ce millier de vélos municipaux seront disponibles prochainement. En amont de cette annonce, 5 années de lobbying intensif permettent aux organisateurs de Critical Mass de la prendre au sérieux. Margit hid et Nagy Körut au centre des préoccupations Le contentieux majeur entre la ville et l’ONG se trouve sur le trottoir sud du pont Margit. Pour relier Buda et Pest dans les deux sens correctement, la rénovation du pont prévoit une piste à double sens sur le trottoir nord, mais le projet de la piste d’en face a été récemment annulé. D’où le contentieux actuel : si Critical Mass argumente que certains cyclistes de Buda retourneront à leur voitures, découragés de devoir porter leur vélo jusqu’en haut des escaliers pour accéder au trottoir nord du pont, la municipalité rétorque que les 22 millions d’euros servant à la rénovation du pont ne doivent pas être gaspillés inutilement. En d’autres termes, une seule piste cyclable suffit. L’organisation de Critical Mass a un autre cheval de bataille à Budapest : le Nagy körut, boulevard périphérique intérieur de Pest, sur lequel l’installation d’une piste cyclable ne coûterait pas plus cher selon Critical Mass. L’investissement serait d’autant plus fructueux qu’un espace réservé aux cyclistes sur le körut rendrait le comportement des automobilistes moins sauvage et leur prouverait qu’utiliser le vélo a des vertus plus nombreuses et diverses qu’ils ne se l’imaginent. De l’effet de mode à l’appartenance à une classe Pour les jeunes budapestois, faire du vélo c’est non seulement plus propre pour l’environnement, en améliorant la circulation urbaine, mais aussi cela concourt à garder la forme tout en étant chic. « Tout le monde s’y met dans nombre de villes européennes » argumente enfin Gabor Bihari. A Budapest, l’engouement chez les garçons de 20-35 ans pour les vélos de course va jusqu’à porter des casquettes « vintage » de coureurs des années 80 et les maillots publicitaires qui vont avec. Chez les filles, le vélo style rétro est devenu un accessoire indispensable d’avril à octobre, comme en témoigne un blog devenu rapidement très populaire. Y apparaître est un gage de démarcation sociale : on y est cool, raffinée et intelligente, on arrive enfin à constituer la classe « bobos » manquante jusqu’alors à Budapest. On peut aussi y voir la réalisation d’une certaine intégration européenne, en reliant le style budapestois à celui de Copenhague, d’Amsterdam, de Paris ou de Berlin, entre autres. Article lié : Les pédales de Critical Mass sur le pont

Diaporama : La Trabi trahie

Diaporama : La Trabi trahie

27 septembre 2009 à 21 h 33 min 0 commentaire

La présentation d’un prototype de nouvelle Trabant « nT » a fait sensation au salon de l’automobile de Francfort qui s’est clôturé hier, samedi 27 septembre. Vingt ans exactement après la chute du mur de Berlin, la presse allemande s’enthousiasme du grand retour de ce symbole de la RDA. Un symbole dénaturé.

Bientôt moins de 10 millions d’habitants !

Bientôt moins de 10 millions d’habitants !

22 septembre 2009 à 10 h 21 min 0 commentaire

Sur le premier semestre de cette année, la population de la Hongrie a décliné de 11 000 individus, a rapporté mardi l’Institut Central de Statistique (KSH). Sans un solde migratoire positif, la baisse aurait été deux fois plus importante. Avec 77 000 décès, la mortalité a augmenté de 0,6% par rapport à la même période de l’année précédente, alors que la natalité a décliné de 2,6%, avec 56 000 naissances. Dans ce pays, on meurt donc beaucoup plus qu’on ne naît (+21 000). Ces chiffres témoignent d’une structure de population en voie de vieillissement accéléré. La population a été évaluée en juillet à 10 020 000 personnes. Un redressement de la natalité tel que la Hongrie n’en a jamais connu -hautement improbable en temps de crise- ne suffirait même pas à inverser un déclin démographique amorcé au début des années 80. Sans apport migratoire, la population hongroise est condamnée à vieillir encore plus et à passer, dans les toutes prochaines années, sous le seuil hautement symbolique des 10 000 000 d’âmes.

Discrimination scolaire : L’Etat hongrois mis en cause

Discrimination scolaire : L’Etat hongrois mis en cause

20 septembre 2009 à 20 h 01 min 1 commentaire

Quelques jours seulement après une lourde condamnation à l’encontre des deux parents d’écoliers absentéistes, une association militant en faveur des enfants défavorisés a annoncé poursuivre en justice l’Etat hongrois pour discrimination à l’école, a rapporté Népszabadság, jeudi dernier. Scandalisée de voir les écoles violer la loi relative à l’égalité des chances et continuer à discriminer les enfants Roms en toute impunité, la fondation »Chance for Disadvantaged Children » a déclaré déplacer son combat sur le terrain juridique et attaquer l’Etat hongrois en justice. La directrice de la fondation, Erzsebet Mohacsi, a justifié cette initiative par le fait que les employés des ministères concernés restent passifs malgré les nombreux rapports et études sociologiques les alertant sur cette question. Selon elle, depuis plusieurs années aucune mesure n’a été prise à l’encontre des écoles pratiquant la discrimination, et les enfants Roms continuent d’être systématiquement séparés pour recevoir une éducation « au rabais ». Les lourds investissements de l’Etat hongrois dans le cadre de son « Programme d’intégration » pour combattre les discriminations à l’école se heurtent au fait que la société hongroise supporte, ou tout au moins s’accommode, de ces discriminations. Selon les sociologues, les aides financières accordées à certaines écoles envoient un signal négatif aux parents d’élèves de la classe moyenne qui préfèrent inscrire leurs enfants dans des écoles bénéficiant d’une meilleure réputation. Vendredi 11 septembre, le quotidien Népszabadság rapportait la condamnation, inédite dans l’histoire de la justice hongroise, de deux parents d’élèves absentéistes à 16 mois de prison ferme. Article lié : Emprisonnés pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants

Emprisonnés pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants !

Emprisonnés pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants !

14 septembre 2009 à 14 h 16 min 0 commentaire

Les parents de deux écoliers Roms ont été condamnés chacun à 16 mois de prison ferme pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants, a rapporté le quotidien Népszabadsag dans son édition de vendredi. Jamais auparavant en Hongrie deux parents n’avaient été condamnés à de la prison ferme simultanément pour une telle raison. Les deux condamnés sont parents de six enfants dont un nourrisson de trois mois. Deux d’entre eux, scolarisés à Sajókaza, dans le nord-Est de la Hongrie, ne se rendaient plus à l’école. L’association pour les libertés civiques « Társaság a Szabadságjogokért » (TASZ) a fait parvenir au président hongrois Laszlo Solyom une pétition dans laquelle il lui demandent d’intervenir en faveur des parents condamnés. Selon cette association, c’est l’école, où les enfants se sentaient mal, qui est à blâmer. « Sans doute en raison de leur origine Rom, ils [les deux enfants] étaient dévalorisés et ont été victimes de violences à plusieurs reprises. », argumente-t-elle. Cette affaire relance un vif débat sur la difficile intégration des enfants Roms dans le système scolaire hongrois. Certains pointant l’incapacité du système hongrois à les accepter quand d’autres dénoncent l’irresponsabilité parentale et une absence de volonté d’intégration de la part de la minorité Rom dans la société hongroise. Sajókaza est un bourg de 3000 habitants situé à 30km au Nord-Est de Miskolc. Cet ancien centre minier qui n’a pas résisté aux restructurations économiques est aujourd’hui frappé par le chomage. Un tiers de sa population est Rom et vit en périphérie du village dans des conditions misérables : leurs maisons sont délabrées, privées d’eau courante et d’installations sanitaires. Presque la totalité d’entre eux est sans-emploi et et survit avec les aides de l’Etat. Les parents de deux écoliers Roms ont été condamnés chacun à 16 mois de prison ferme pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants, a rapporté le quotidien Népszabadsag dans son édition de vendredi. Les parents de deux écoliers Roms ont été condamnés chacun à 16 mois de prison ferme pour l’absentéisme scolaire de leurs enfants, a rapporté le quotidien Népszabadsag dans son édition de vendredi. Jamais auparavant en Hongrie deux parents n’avaient été condamnés à de la prison ferme simultanément pour une telle raison. Les deux condamnés sont parents de six enfants dont un nourrisson de trois mois. Deux d’entre eux, scolarisés à Sajókaza, dans le nord-Est de la Hongrie, ne se rendaient plus à l’école. L’association pour les libertés civiques « Társaság a Szabadságjogokért » (TASZ) a fait parvenir au président hongrois Laszlo Solyom une pétition dans laquelle il lui demandent d’intervenir en faveur des parents condamnés. Selon cette association, c’est l’école, où les enfants se sentaient mal, qui est à blâmer. « Sans doute en raison de leur origine Rom, ils [les deux enfants] étaient dévalorisés et ont été victimes de violences à plusieurs reprises. », argumente-t-elle. Cette affaire relance un vif débat sur la difficile intégration des enfants Roms dans le système scolaire hongrois. Certains pointant l’incapacité du système hongrois à les accepter quand d’autres dénoncent l’irresponsabilité parentale et une absence de volonté d’intégration de la part de la minorité Rom dans la société hongroise. Sajókaza est un bourg de 3000 habitants situé à 30km au Nord-Est de Miskolc. Cet ancien centre minier qui n’a pas résisté aux restructurations économiques est aujourd’hui frappé par le chomage. Un tiers de sa population est Rom et vit en périphérie du village dans des conditions misérables : leurs maisons sont délabrées, privées d’eau courante et d’installations sanitaires. Presque la totalité d’entre eux est sans-emploi et survit avec les aides de l’Etat.

Ce qu’il reste de la Budapest Pride

Ce qu’il reste de la Budapest Pride

7 septembre 2009 à 14 h 43 min 3 commentaires

Samedi, la quatorzième Gay Pride de Budapest a rassemblé environ deux mille personnes, qui ont défilé dans la capitale hongroise sous très haute protection policière. Si les contre-manifestants d’extrême-droite n’ont pas réussi à perturber le défilé, des incidents ont éclatés en marge de la parade. Le diaporama, à la fin de l’article, retrace en images cet après-midi quelque peu antagoniste, où la fierté d’être gay fut revendiquée, mais pas vraiment vue, ni entendue. Rassemblés sur la place des héros (Hosök tere) à 14h, les manifestants pour la « dignité homosexuelle » ont ensuite marché sur toute la longueur de l’avenue Andrassy, jusqu’à Erzsébet ter, protégés par un dispositif de sécurité fort de plusieurs centaines de policiers, de kilomètres de barrières et d’un hélicoptère, pour prévenir les troubles que plusieurs groupes de l’extrême-droite hongroise avaient promis de fomenter. Une parade qui a tourné à la fête privée Les Gays avaient le choix entre défiler « au grand jour » mais s’exposer à la violence de groupes de jeunes skinheads, et parader en sécurité, mais loin des regards. Hormis les habitants de l’Avenue Andrassy et quelques badauds tenus à bonne distance derrière des barrières de sécurité, personne n’a effectivement pu profiter de la parade. Les organisateurs ont tenu un court discours dans lequel ils ont exprimé leurs inquiétudes pour la sécurité de la communauté gay et ont dressé le constat d’une montée de la violence et de l’intolérance en Europe centrale. Sur fond de musique techno diffusée depuis un camion qui ouvre la marche, l’ambiance était à la retenue dans le cortège, très loin de l’extravagance des parades de Berlin, Londres ou Paris. La baisse de la fréquentation est évidente par rapport à l’édition 2008, où les quatre mille manifestants avaient subis de violentes attaques à coups de jets d’œufs, de bouteilles, de pierres et même de cocktails Molotov. 400 extrémistes VS 700 policiers à l’arrivée A défaut d’avoir pu atteindre leurs cibles – les homosexuels – c’est aux forces de l’ordre que s’en sont pris quelques centaines de contre-manifestants de la droite radicale, sur Erzsébet ter, après le défilé. Des scènes de violences qui n’ont désormais plus rien d’inhabituel dans le paysage budapestois, tant elles se sont multipliées ces derniers mois. Cette ambiance délétère s’est déplacée plus tard dans la soirée aux abords de la place Blaha Lujza et au pied du club Corvin Tetö où était programmée l’After Party de la Gay Pride. Quarante-deux d’entre eux ont été interpellés et dix-sept vont être poursuivi en justice, a indiqué dimanche le commissariat central de la police de Budapest. La cause gay en Europe de l’Est, un écho international exclusif? Pour la petite histoire, l’ancien Premier Ministre Ferenc Gyurcsany et plusieurs personnalités de la vie publique hongroise, notamment l’écrivain Peter Kende, se sont joints au cortège haut en couleurs. 12 ambassadeurs de pays occidentaux (dont la France) ont apporté publiquement leur soutien au festival gay, lesbien, « bi » et transgenres de Budapest. L’actrice Whoopi Goldberg, qui se dit amoureuse de la Hongrie, a transmis un message video (en anglais bien sûr) contre la violence homophobe dans le pays. Faisons enfin un bref parallèle avec la gay pride de Bucarest, en Roumanie, qui, tous les ans depuis mai 2005, ne rassemble pas plus de 200 personnes très protégées, elles aussi, par un impressionnant dispositif de police. A l’instar de Goldberg, Madonna aurait pu peut-être, elle aussi, apporter son grain de sel, si elle n’avait pas retenu la leçon des huées dont elle a été l’objet lors de son récent concert à Bucarest, le 26 août dernier. Sa parenthèse sur la situation des Roms en Europe de l’Est n’avait manifestement pas été appréciée.  Même aux yeux du public le plus « occidentalisé », la valeur d’une cause peut quelquefois varier selon la communauté qu’elle concerne. Photos : coriander Articles liés : La rébellion de la Magyar Garda Madonna huée à Bucarest pour avoir fait un plaidoyer antidiscrimination (tiré de La Presse Canadienne)

Premières arrestations dans l’enquête des meurtres anti-Roms

24 août 2009 à 12 h 55 min 2 commentaires

Samedi dernier, à 2 heures du matin, dans un bar du centre de Debrecen, six Hongrois ont été arrêtés par la police dans le cadre de l’enquête des meurtres anti-Roms, ouverte depuis juillet 2008. Quatre d’entre-eux ont été placés en détention provisoire dès dimanche. La police a retrouvé des preuves accablantes contre ces individus, âgés de 28 à 42 ans, qui les accusent d’avoir participé aux attaques des 12 derniers mois, ayant fait six morts et cinq blessés graves. Cependant, les accusés nient toujours les faits.