Aux côtés d’une opposition incapable, les détracteurs étrangers du Premier ministre hongrois ont compté parmi ses meilleurs alliés. Malgré eux…
A droite comme à gauche, les observateurs de la vie politique hongroise dressent le même constat : en critiquant le gouvernement hongrois de façon parfois brutale, l’Occident, d’une manière générale (les médias d’Europe de l’Ouest et américains, l’Union européenne et certain États) a contribué, malgré lui, à cliver la société et la vie politique hongroises et à renforcer le pouvoir de Viktor Orbán.
Bálint Ablonczy, chef du service politique de l’hebdomadaire de centre-droit « Héti Valasz », commente dans la « Libre Belgique » :
« C’est ironique, les meilleurs agents de la réélection d’Orbán ont été ses détracteurs européens qui, par leurs critiques caricaturales, notamment autour de la nouvelle Constitution, ont soudé l’électorat d’Orbán ».
Et de rappeler que les grandes manifestations de soutien au Gouvernement ont débuté au début de l’année 2012, au moment où la Hongrie se trouvait sous le feu de la presse d’Europe de l’Ouest et de l’Union européenne, pour la nouvelle constitution dont elle venait de se doter. Ce sont les fameuses « Marches de la paix » (Bekemenet), dont la dernière en date s’est déroulée une semaine avant les élections du 6 avril. Viktor Orbán a lui-même plusieurs fois affirmé avoir puisé sa volonté dans ces grands rassemblements.
Le politologue Péter Krekó, du think tank libéral « Political Capital » explique dans le journal l’Express :
« Ces critiques ont renforcé chez ses partisans l’image d’un chef au service de la liberté, prêt à combattre sans relâche pour la souveraineté nationale face aux empiétements de l’Occident, des multinationales, des banques… A chaque nouveau grief venu du dehors, il a pu développer à satiété son discours sur la nécessité de se battre pour préserver l’indépendance contre les ingérences extérieures.
Au cours d’une conférence à l’institut « Republikon » jeudi, le co-président du parti LMP, András Schiffer, a lui aussi considéré que les attaques depuis l’étranger contre le gouvernement hongrois n’avaient fait que galvaniser sont Premier ministre.
Lire l’article publié dans ce mois d’avril du « Monde Diplomatique » intitulé « Le national-conservatisme s’ancre dans la société hongroise« .
Bref, si je vous comprends, Monsieur Ablonczy, nous n’avons qu’a la fermer, et surtout rien dire face aux abus de pouvoir flagrants dans un pays qui, sauf erreur, appartient a notre communauté européenne.
Pour ne surtout pas contrarier les vues nationalistes et xénophobes de certains.
Caricature, notre critique de la Constitution (pardon.. Loi fondamentale)? C’est plutot en elle que je verrais une caricature…
Le mauvais résultat des élections (outre un encadrement de la campagne et une loi électorale grossierement favorables au Fidesz) est du au manque d »attractivité d’une gauche hongroise maladroite et non crédible, désunie, sans véritable programme. Et a la démagogie du gvt (cf. baisse des tarifs de régie, inaugurations bidon en cascade, etc.)
Rien a voir avec nos infames, viles et grossieres attaques, nous autres occidentaux décadents et corrompus, jaloux a en baver des immenses succes d’un V.Orbán qui… jobban teljesít…a la pointe de l’Europe…
Il peut dire merci a’ l`Ouest pour les fonds UE qui sont a’ la base du soi-disant miracle economique son gouvernement mais pour le reste il me semble que son parti ait perdu presque 1 M de voix par rapport a’ 2010 et que le taux d`abstension il a ete’ assez eleve’…sans parler du nouveau systeme electoral hongrois qui permet a’ une liste qui obtient 43% des preferences, donc meme pas la majortie` absolue, d`obtenir quand meme 2/3 des sieges disponible au parlement….
C’est vrai. Les critiques étaient déjá tellement malveillantes et débiles que beaucoup s’en sont fachés en Hongrie, y compris moi. La présentation de Bajnai come « l’homme providentiel » de la Hongrie, en méme temps les mensonges sur le manque de liberté de presse hongroise (dites dans toutes les médias ex-communistes librement et en abondance), les hurlements de D. Kohn-Bendit au parlement européen contre Orbán etc, etc, etc. Heuresement les électeurs hongrois ont prouvé qu’ils ne sont pas si bétes!
@Bulcsú
Arretez, vous me faites rire !
Médias ex communistes la FAZ (Frankfurter allgemeine Zeitung), La Croix et le Figaro????
Et gauchisante, Angela Merkel???
LES électeurs hongrois ??? 27% de la population…. (44,65% sur 60,20 % de participation….)
Votre ami Orbán va devoir changer de chaussures avec ses chevilles qui enflent…
(Ceci dit, ne croyez pas que je veuille défendre l’opposition socio-libérale: ils ont été et sont lamentables, je le reconnais..et l’ont cherchée, leur défaite…)
Pierre,
je parlais des médias hongroises qui disaient partout de ne pas avoir la liberté de presse en Hongrie! Il faudrait lire ce que j’ai écrit et non pas vouloir détourner mes pharses pour pouvoir s’en moquer hautainement.
Je ne souhaite plus me répéter, mais je dis quand méme: il faut arréter le mensonge que 27%= 2/3. Sur cette bétise je vous dis: 90% des EV=2/3 ce qui est aussi vrai.
Le problème de l’abstentionnisme est une vraie question pour toute démocratie qui se respecte mais ce n’est même pas le plus important ici : un pays dans lequel un parti, quel qu’il soit, peut gagner avec un pourcentage aussi élevé ne mérite pas, selon moi, le nom de démocratie.
Les causes d’un tel succès sont multiples mais ne sont certainement pas à chercher dans les médias de l’Ouest. La thèse de cet article est à mourir de rire, et les citations sur lesquelles il s’appuie discrédite d’emblée toute tentative d’objectivité, puisqu’il ne fait parler que des idéologues.
Les voilà les causes :
-Le manque de culture démocratique (l’Histoire en témoigne) qui seule peut sauver d’une vision binaire (certains sur le forum en sont encore là, qui assimilent les socio-démocrates d’aujourd’hui aux communistes, c’est dire la modernité de leur vision…).
-Les manipulations multiples du parti en place pour devenir incontournable à tous les niveaux institutionnels et l’instauration d’un néo-népotisme (avec confusion des pouvoirs et création de nouveaux apparatchiks estampillés Fidesz).
-Les restrictions de la liberté de la presse pour museler petit à petit toute parole d’opposition, réduite à sa portion congrue, et l’absence édifiante d’esprit de contradiction dans les chaines d’information nationales.
-Les petits arrangements de dernière minute pour sélectionner les « bons » votes de l’étranger contre les mauvais (votes limitrophes facilités contre bâtons dans les roues pour les expatriés)…
Bref la liste est longue, et n’est pas à rechercher chez les méchants-voisins-qui n’ont-rien-compris et ne connaissent-pas le bonheur-d’être une nation soudée… (sophisme post hoc évident).
Pour moi, ce vote ne fait que montrer la cruelle absence de référents démocratiques, le suivisme fataliste des Hongrois, qui ne voient même pas qu’ils sont juste en train de recréer un système crypto-communiste sous couvert de solidarité nationale et de repli sur des valeurs réactionnaires (bon les valeurs c’est un autre débat).
Kis tigris,
Je fais aussi mes « révélations » sur les causes du résultat:
dans les partis de gauches il n’y a personne de crédibles: Bajnai avec ses « performances sauvages », mszp avec ses scandales,comme celui de Simon, il vaut mieux méme pas parler de Gyurcsány, Fodor, Kuncze: szdsz a été viré de la scéne politique avec une dette de centaines de milion de Ft et cherche á se faire passer pour des personnes authentiques…
J’espére que la culture démocratique á la francaise (qui manque en Hongrie selon vous) atteindra la Hongrie le plus tard possible.
Bulcsu,
Je partage entièrement votre avis, la gauche s’est tout simplement tiré une balle (un obus?) dans le pied. Je pense n’avoir jamais vu une campagne aussi chaotique et tout simplement, si ils ne font pas un grand ménage(ca tombe bien, c’est le printemps!) au sein du/des parti(s), remplacer tous les clowns qui sont en place et mettre en place une vrai gauche, alors le Jobbik deviendra le deuxième parti en Hongrie (malheureusement…). Maintenant, on pourra toujours discuter des méthodes employées par le Fidesz pour mettre des batons dans les roues de ses opposants…
Maintenant, j’ai également une question à vous poser. Vous n’arrêtez pas de mentionner (à juste titre) les scandales socialistes, avec l’argent détourné, les comptes en Suisse,… mais que pensez-vous du scandal avec Rogan Antal (Fidesz) qui n’a pas déclaré toute sa fortune, qui mène un train de vie dont ses revenus ne pourraient suffir et qu’il y a des preuves de fautes (et donc détournement d’argent comme avec les socialistes) mais que la porte parole du Fidesz répond à ses critiques (quelle est la différence entre ça et les scandales socialistes?) par « Csak! »? Que pensez-vous de cela? Il me semble que l’on en a pas beaucoup entendu parler…Affaire étouffée?
Bonne journée à tous.
John
John,
Évudemment, j’en ai entendu parler. Rogán a répondu aussi á ces accusations. A-t-il été cité en justice? Si les-excommunistes sont surs d’eux-mémes, il faudrait porter plainte contre lui. L’ont-ils fait? Si non, pourquoi? Je suis aussi d’accord avec vous, les criminels soient jugés, s’il y a un délit qu’ils soient de droite ou de gauche.
Mais l’impression qu’on a, c’est que les types comme Simon (ou Gyurcsány avec l’affaire de Sukoró, Veres avec l’affaire des ses fils maffieux á Balaton, Kóka avec ses tables informatiques, Bajnai avec ses oies, Oszkó á Wizzair pour tuer Malév…) se croient supérieurs á tout le monde et nuisent beaucoup á la cause de la gauche. Sachez que je crois aussi qu’on pourrait avoir une gauche crédible et correct en Hongrie, il y a aussi quelques politiciens qui pourraient bien diriger un parti socialiste, mais malheuresement ces personnes ne sont pas autorisées de prendre de grandes responsabilités. Mais espérons qu’un vrai changement viendra et que les chefs de maffia partiront de la scéne politique hongroise.
@Bulcsú
Comme c’est curieux (I’m joking), je pense la meme chose que vous, exactement a l »envers.
Dommage qu’il n’y ait pas en Hongrie un parti conservateur de droite NORMAL sans cette bande de leche bottes le doigt sur la couture du pantalon devant le grand chef mégalo (bien que petit de taille et d »esprit)… Et oui, je le regrette, car cela serait bienvenu (un parti de droite a peu pres normal type UMP ou CDU ou Tories).
C’est vrai, la gauche hongroise a été nulle et doit totalement se renouveler. Mesterházy en premier devrait se retirer
Quant a la corruption. Alors la, vous me faites vraiment rire. Oui, Simon Gábor, c »est vrai et c’est reconnu (il a immédiatement été viré). Mais … Simiska Lajos dont l’entreprise a empoché en commandes de l’Etat 180 milliards de forints en 4 ans ? Ou encore Mészaros Lőrinc dont la fortune a quadruplé en 4 an (7 milliards de forints). A coté des 240 millions de Simon, c’est du grand art…
(Et ne soyez donc pas de mauvaise foi:Bajnai a été a plusieurs reprises disculpé par ces memes tribunaux dont vous vous réclamez en bon Tartuffe..)
Et puis arretez donc de parler sans cesse des ex communistes ! Cela devient une sérieuse et inquiétante obsession (25 ans apres…)
Szép további napot !
Pierre,
Ceux que vous énumérer ne sont pas membres de Fidesz, ceux que j’ai énumérés sont les dirigeants des partis ex-communistes. Accuser quelqu’un est une chose, citer en justice est une autre.
Quant á Bajnai, je ne lui reproche pas ses pillages á Hajdu bét, mais son sottisme lors de son meeting: rouler par terre la téte d’une statue en plastique d’Orbán est signe d’une grande intelligeance.
Merci de ne pas me donner des ordres, je pense que vous étes aussi un simple étre humain, bien que Francais. Mais je vous explique de nouveau: si mszp rend un jour tous les biens pillés par les communistes á la population hongroise au lieu d’en financer on ne sait pas trop quoi, j’arrétrai de les appeler ex-communistes, méme s’ils continuent á chanter les chansons communistes et l’hymne national francias repris par la terreur rouge.