La loi sur la taxe publicitaire adoptée. Des effets inattendus ?

Le Parlement hongrois a adopté la semaine dernière la loi introduisant un nouvel impôt, cette fois sur les revenus issus de la publicité, entraînant une levée de boucliers des médias et de la part de la plus grande chaîne commerciale hongroise.

Lors de sa session de mercredi 11 juin, le Parlement hongrois a adopté une nouvelle loi sur l’impôt de publicité, avec 144 votes pour et 30 contre sur 199 députés. Les entreprises médiatiques, les éditeurs, et les sites qui affichent des publicités en ligne doivent désormais payer un impôt annuel sur les revenus issus de la publicité ainsi que sur les dépenses des publicités créées.

Mais tout le monde ne payera pas les mêmes taux. La loi fixe plusieurs seuils progressifs de revenus publicitaires : une entreprise dont les revenus pub ne dépassent pas les 500 millions de forints payera 0%, mais celle dont les revenus dépassent les 20 milliards de forints se verra appliquer un taux de 40%.

Le gouvernement estime entre 8 et 10 milliards de forints les revenus annuels pour le budget de l’Etat. Mais pour Viktor Orbán – selon son intervention à la radio nationale vendredi matin – il s’agit plus de partage équitable du fardeau public que de nécessité budgétaire. Pour László L. Simon, député issu de la majorité parlementaire, cette taxe se justifierait surtout par les dégâts causés par certaines entreprises médiatiques auprès de la jeunesse hongroise.

Un nouvel ennemi pour Orbán ?

RTL Klub, la filiale de la chaîne allemande RTL, la plus touchée par cette taxe, est spécialisée dans les programmes bas-de-gamme, des reality show le plus souvent. Paradoxalement, le contenu de ses journaux télévisés largement dépolitisés – qui oscille entre la naissance d’un éléphant au zoo de Budapest et les accidents de la route – pourrait s’en trouver nettement plus critique à l’égard du gouvernement. Son journal de mercredi soir s’est brutalement penché sur le cas de Lőrinc Mészáros, considéré comme l’un des oligarques du système Fidesz.

Les entreprises médiatiques – les contributeurs les plus touchés – avaient été quasi unanimes à protester avant l’adoption de cette nouvelle taxe qui entrera en vigueur 31 jours après son adoption.

Par Benjamin Vargha

Sources : 444.hu, hir24.hu, atv.hu