C’est en tout cas ce que s’accordent à dire les instituts de sondage. Ce dimanche, jour des élections législatives, Jobbik pourrait faire mieux qu’en 2010 où il avait obtenu 16,7% des voix.
Il y a 4 ans, le Jobbik faisait une entrée fracassante au Parlement, avec 47 députés sur 386. Jamais, jurait son leader Gábor Vona – il ne se laisserait corrompre par l’establishment, jamais il ne deviendrait un parti comme les autres ni ne renierait la « Magyar Garda » dont les actions coup de poing dans des quartiers Roms de villages lui avaient assuré une large publicité. Il a presque tenu parole : intransigeance vis-à-vis de la « criminalité tsigane », condamnations régulières du sionisme, soutien sans faille envers l’autonomie des minorités hongroises, etc.
Une année seulement après son entrée au Parlement, le député Márton Gyöngyösi concédait à Hu-lala que le parti était à la peine, n’arrivant pas à trouver son espace politique, occupé par le « super-parti » Fidesz. En 2012, lorsque le forint chancela, que le pays était soumis à la vindicte internationale pour une constitution jugée ultra-conservatrice et dangereuse pour la démocratie, que le FMI le harcelait pour lui octroyer un prêt dont il ne voulait pas, Jobbik reprit des forces. Plusieurs sondages créditèrent le parti de 20% d’opinion favorable. Le temps de quelques semaines, l’extrême-droite hongroise semblait être devenue la 1ère force d’opposition à un parti de droite à la fois conservateur, clérical, populiste et flirtant avec le nationalisme.
Le discours souverainiste du Fidesz s’accentuant sous l’effet du bras de fer avec les multinationales de la banque et de l’énergie ; les conditions de vie des Hongrois ne progressant pas réellement, son discours s’est fait plus social, axé sur l’emploi et l’aide aux familles. Conscient d’avoir fait le plein de voix liées à la radicalité, il a peu à peu entrepris de policer son image pour se montrer plus rassurant et apparaître comme une alternative sérieuse et en mesure de gouverner. En misant sur les nombreuses lacunes de la politique sociale de Fidesz. Quelques députés firent défection pour fonder un mouvement plus radical encore : Magyar Hajnal, l’Aube hongroise, en référence à l’Aube dorée grecque. Un pétard mouillé. Dans son nouveau clip de campagne, Gábor Vona n’écrase plus symboliquement du poing les parasites Tsiganes, mais la joue familial, social.
La stratégie pourrait s’avérer payante. Résultats ce dimanche soir 6 avril.
https://www.youtube.com/watch?v=zAXBUC–dEM
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