Reléguée au rang de paria par un pouvoir constamment aux abois, l’intelligentsia libérale de Budapest se rebiffe avec la publication d’un ouvrage dans lequel elle dénonce le règne sans partage du 1er ministre conservateur Viktor Orbán. Interview samedi 4 janvier avec Júlia Vásárhelyi, journaliste indépendante et co-éditrice de l’ouvrage.
HULALA – Tilos Radio – Magyar Polip – 4 janvier 2014 by Hu_Lala on Mixcloud
Imprimé à 2000 exemplaires au mois de novembre, « La pieuvre hongroise : l’Etat-mafia post-communiste » en est aujourd’hui à sa troisième réimpression. « Pieuvre », « mafia », les mots sont durs, mais ils décrivent précisément la situation actuelle de la Hongrie, justifie d’emblée la co-éditrice de l’ouvrage, Júlia Vásárhelyi, qui est aussi journaliste indépendante.
« La Hongrie a les attributs d’une démocratie, mais derrière ce paravent on trouve un régime autocratique », assure-t-elle. « C’est un système de vassalité, le seul péché est d’être infidèle. Si vous n’entrez pas dans ce système, vous êtes exclu, vous n’avez aucune chance de décrocher un emploi de fonctionnaire, par exemple ».
Nul doute que cette théorie de l’« Etat-mafia » est très excessive, mais les dérives autocratiques, elles, sont bien réelles. Un retour à la période communiste ? Non.
« Il n’y a ni idéologie, ni comité du parti qui décide du sort du pays. Juste les ordres d’Orban que les autres doivent exécuter ».
Acquis à cette grille de lecture, le parti socialiste (MSZP), qui vient de prendre la tête d’une fragile coalition anti-Orban en vue des élections législatives au printemps, a lancé une campagne d’affichage qui dénonce très brutalement la « mafia gouvernementale » au pouvoir.
Père rescapé du gouvernement révolutionnaire de 1956, sœur sociologue spécialiste des médias, Júlia Vásárhelyi est issue d’une famille d’intellectuels influents. « Nous sommes un peu des parias en ce moment dans ce pays…« . Comme les experts « sur une liste noire, incapables d’obtenir de travail dans les médias, dans l’édition, etc. » qui se sont réunis pour cet ouvrage : universitaires, sociologues, juristes, économistes…, tous plus ou moins proches du défunt parti libéral, le SZDSZ. Un acteur majeur de la vie politique du pays aux côtés du parti socialiste, jusqu’en 2010 où le raz de marée du parti de droite Fidesz a tout emporté sur son passage.
Depuis, ce cercle d’intellectuels paie au prix fort les scandales de corruption qui ont émaillé ses passages au pouvoir avec les socialistes de 2002 à 2010, mais encore plus leur image d’intelligentsia arrogante, déconnectée de la réalité et qui n’avait pas non plus partagé le gâteau. « Eux aussi fonctionnaient comme une petite mafia », estime ce professeur d’histoire à l’Université de Budapest (anonyme) pourtant peu amène à l’égard du gouvernement hongrois. Pour l’opinion publique acculée par une communication gouvernementale revancharde, ils sont ceux qui ont « pillé le pays ». En Hongrie, le pouvoir ne se partage pas. Encore moins quand l’on contrôle les 2/3 du parlement, comme la Fidesz actuellement.
Plus inquiétant que leur sort individuel : la crainte d’afficher publiquement son opposition au gouvernement, qui semble gagner du terrain, et incite de simples citoyens à se détourner de la vie politique de leur pays. « Les gens n’osent plus descendre dans la rue pour manifester, de peur de perdre leur emploi », affirme-t-elle, sans exagération cette fois, témoignage de son amie professeure de musique à l’appui.
« La situation est dramatique car les gens vivent dans l’apathie, il y aura des élections dans 3 mois et ils ne savent même pas dans quel régime ils vivent, désespère Júlia Vásárhelyi. « Nous avons fait ce recueil d’essais pour leur expliquer ce qu’est la Hongrie aujourd’hui ».
Consciente que cet « acte de patriotisme » ne changera probablement rien à l’issue des élections pour lesquelles Viktor Orbán reste favori. En partie parce que cette masse des apathiques avait beaucoup moins à perdre avec Orbán que l’élite budapestoise tombée en disgrâce…
Publié samedi 18 janvier dans « La Libre Belgique » sous le titre « Les bannis du régime Orban se rebiffent ».
@La rédaction :
Laissez-moi rire, pas que je veuille me faire l’avocat du diable (ici Orbán), mais n’est-ce pas un peu exagéré cette vision à dramatiser ?
Un jeu de mots « forts », wow c’est du n’importe quoi…
Je voterai par convictions pour Bajnai, parce que je reste dans le principe des valeurs libérales et démocrates, et certains discours à désinformation vers le public est honteux.
Je trouve scandaleux que certains du parti pour lequel je sympathise et d’autres qui s’allient contre Orbán pour lutter contre un « système d’oppression » en Hongrie.
Je rappellerai à certains Hongrois, quitte à me faire « détester » par certains de mes compatriotes, que la gauche est la seule fautive des dérives actuelles !
Si Bajnai se considère comme de droite, alors qu’il s’assume comme un vrai parti indépendant avec un comité autonome pour les libéraux.
Cette invitée raconte beaucoup de délations et oublie également que le MSzP a fait de même pendant des années, alors cessons de critiquer le Fidesz.
Entre 15:30 et 16:00 c’est du n’importe quoi, voilà, je ne sais pas… MDR.
Elle semble avoir toutes les réponses, mais lorsqu’ils étaient en 2006 au pouvoir, il y a eu une violente répression également.
Bajnai est-il un vrai libéral ? Ou juste un « bouche trou électoral » ?
J’espère que les Hongrois voteront massivement Bajnai, mais qu’il sera capable de faire un programme libéral. Orbán serait-il le « responsable » de la division ?
J’adore la question du journaliste… Et elle répond : A moins…
Ce qui me fait « rigoler », c’est qu’elle parle de « camaraderie » et de réponse à science infuse à tout, mais elle ne croit jamais ou presque… Oui M. le journaliste, la gauche n’est pas crédible !
Si les jeunes se sont en allé, c’est à cause de Gyurcsanyi, l’homme politique qui a descendu la Hongrie, alors oui, Orbán est un adversaire fort (difficile) à entendre, car il impose ce que les Hongrois veulent, mais n’assument pas !
J’assume ma position de droite en tant que démocrate libéral, mais refuse d’accorder à Gyurcsanyi toute crédibilité pour un retour favorable et positif à la vie politique hongroise.
Vote blanc ?
En réalité, je préférerai voter pour un parti plus petit, et plus ouvert au débat-citoyen.
Bajnai se couche, mais que fait-il… Cela me fait peur…
Udv.
Premiérement, en Hongrie référer á Tilos Rádio est déjá un signe d ‘ignorance ou de malveillance.
La derniére nouvelle que j’au eu d’eux, c’était que leur animateur lancait un appel á « tuer tous les chrétiens » lors d ‘un interview. Cette incitation á la haine est tolérée, puisque les victimes n’est pas « l’intelligencia…libérale »?
Deuxiémement, je n’ai pas écouté cet interview,mais cet article est déjá plus que choquant. Les ex-communistes, comme Bajnai qui faisait faire des actes de barbarie stupides lors de son rassemblement politique et Gyurcsány qui faisait tirer en balle de caouchuc sur les manifestants pacifiques en 2006, ou Veres, l’ex-ministre ex-communiste dont les fils faisaient du chantage á un nombre inimaginable de commercants autour du lac Balaton (cf. témoignange vidéo…) pour payer á la famille une taxe de protection de leur maffia… était la « vraie » démocratie.
Actuellement, sans aucun motif, c’est « la peur qui régne en Hongrie, tellement la dictature est grande… »
S.V.P.arréter de publier les mensonges ridicules sur mon pays. Merci. Il y a en peut étre quelques uns qui voudraient savoir ico ce qui se passe réellement en Hongrie, et comment est la société hongroise.
Cher ami Bulcsú,
D’abord , il vaut mieux écouter avant que d’être choqué.
C’est vrai que les médias européens ne sachant pas, disent n’importe quoi!
Tu parles de chantage, personnellement j’ai vécu la chose il y a deux ans à peine, avant que les concessions de tabac ne soient attribuées.
Pas génial, la pression faite sur les commerçants…
J’ai vraiment vu et je le jure, des Messieurs au manteau noir s’imposer dans l’abc du coin, passant devant tout le monde et ne payant pas leur kilo de pain.
Et mon ami, le propriétaire du commerce s’est écrasé et maintenant il possède le bureau de tabac en aménageant un coin <>.
Bonjour à tous,
Je suis arrivé en Hongrie il y a maintenant plus de deux ans et donc je n’ai pas eu « la chance » (c’est ironique!!!) de vivre sous le régime socialiste.
Je trouve ça vraiment malsain toute cette campagne autour des élections. D’où je viens (Belgique), quand il y a des élections, les partis se concentrent beaucoup plus sur leur programme plutôt que l’autre est un guignol, votez pour moi.
La gestion d’Orban est calamiteuse, il n’y a jamais d’article contre le Fidesz et le nationalisme monte de jour en jour. Ils essaient de se rapprocher vers la Russie et leur communication est désastreuse. De plus, il y a un clair favoritisme et du clair plutocratisme.
Cependant, la gestion durant l’ère socialiste de la fin des années 2000 était encore pire. Vols, corruption et débilités étaient monnaie courante.
Alors lors des prochaines élections, les électeurs auront le choix entre la peste et le choléra. Soit je vote pour un gars qui nous a menti et qui a fait fuir tout une population jeune avec ses conneries et mensonges, soit je vote pour un gars qui ne favorise que les siens, ne fait rien pour que la population partie revienne et limite au grand possible la liberté d’expression… et je ne parle même pas de ces écervelés du Jobbik, Magyar Hajnal, parti communiste ou autre clowns!!!
Pauvre Hongrie, ne pourrait-elle pas avoir un politicien correct, avec une politique normale et puisse enfin faire fonctionner un pays qui a un énorme potentiel mais hélas, est freiné par une mentalité déplorable…
John,
Si la Hongrie vous déplait tant, pourquoi restez-vous ici? Seulement pour un gros salaire dans une boite « multinationale » oú vos collégues hongrois gagnent l’équivalant de votre argent de poche?
Ma perception de la scéne politique hongroise est complétement différente que la vótre (peut étre avons-nous des sources médiatiques différentes?). Mon pays me plait, j’y suis heureux.
J’ai vécu aussi en France, j’y ai vu la campagne éléctorale (notemment les attaques dégoútantes menées par.ex. contre P. de Villliers-politicien local, méme pas national-, je peux vous dire que nous sommes bien ici en Hongrie. Mais effectivement, un peu moins d’histérie mensongére de la part des médias dites libérales ferait beaucoup de bien á l’affaire.
Bulcsu,
Je n’ai jamais dit que n’aimais pas la Hongrie, que du contraire. J’exprime juste mon avis sur la politique hongroise en général.
Je base mon avis sur des sources médiatiques venant principalement de l’étranger c’est vrai, mais également de ce que je peux comprendre des sources hongroises (mon hongrois n’est pas parfait, je l’admets) et en parlant à beaucoup de hongrois sur leur ressenti par rapport à la situation actuelle.
Je suis content pour vous si vous êtes heureux en Hongrie, je le suis également et en effet, le cirque médiatique des politiques est présent absolument dans tous les pays. L’exemple que vous avez cité avec la France est fort parlant et l’on peut se rendre compte de cela rien que maintenant avec l’affaire Hollande – Gayet, dont le niveau se situe au niveau des bacs à sable. Mais la France n’est certainement pas un eldorado, d’ailleurs je suis bien content de vivre en Hongrie et pour rien au monde je ne déménagerais de Budapest pour m’installer dans un pays comme celui-là!
Cependant, mon avis portait principalement sur les attaques lancées par les deux partis contre l’adversaire au lieu de se défendre sur sa politique. Je trouve ça choquant de voir des affiches avec Orban avec écrit « lui continue à bien vivre et vous? » (alors que les socialistes continuent à trèèèès bien vivre également, c’est l’hôpital qui se fout de la charité), et des affiches avec Gyurcsanyi&co en compagnie de clowns (le Fidesz aurait également pu figurer là dessus, à mon avis).
Ce que je trouve déplorable, c’est le fait qu’il n’y ait aucun débat télévisé, aucune personne qui explique son programme, aucun rapport politique dans les journaux télévisés. (Prenez le temps de regarder un journal télévisé pour voir que le chien de Ferenc a été écrasé du côté de Debrecen et que c’est scandaleux). Je ne dis pas qu’il faut avoir un matraquage politique du matin jusqu au soir, au sinon c’est la déprime, mais confronter les différents partis et les invités à exprimer leurs idées, au lieu de s’insulter par voies interposées, ce qui est encore une fois d’un niveau bac à sable.
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée!
John
P.S.: même si mon salaire ne regarde que moi, je peux affirmer avec certitude que je ne gagne pas un super salaire, légèrement suppérieur à la moyenne c’est vrai, mais loin des salaires mirobolants de certains expatriés et que ma copine, hongroise, gagne plus que moi! alors vous voyez…
John,
Effectivement, il n’y a pas de débat télévisé pour plusieurs raisons: d’abord les ex-communistes avaient beaucoup de mal á s’organiser et á désigner leur chef. Pendant longtemps ls médias étrangéres présentaient Bajnai comme « l’homme providentiel », et souhaitaient voir en lui l’adversaire par excellence d’Orábn. Mais peut étre c’est seulement maintenant qu’elles se sont rendu compte combien c’est une personne idiote et peut étre arrétent-elles de la glorifier. Mais alors pousser qui? Quel parti? La mszp? Elle pleine de scandals. DK? Gyurcsány est parmi les politiciens les plus détestés…
D’autre part, ce sont de nouveau les ex-communistes qui se lancaient dans une campagne dégoutante (mensonges avec les vidéos faites maisons, dopeman qui s’amusait avec des morceaux de statue d’Orbán lors de rassemblement de Bajnai…). Mais évidemment, l’affiche avec le clown est ridicul aussi, bien qu’elle a été faite par cöf et non pas la Fidesz.
Bien súr, votre salaire ne me regarde pas, je parlais de la situation courante en Hongrie, des multinationales oú ce sont seulement les Hongrois vivant en Hongrie qui sont humiliés par le salaire et en méme temps la propagande communique dans les pays d’origine de ces boites qu’ils sont venus faire un travail caritatif en donnant du travail aux Hongrois.