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Felcsút, le village d’enfance du premier ministre hongrois Viktor Orbán, disposera bientôt de son propre petit aéroport privé.
Photo : Hetek.hu
La nouvelle est à prendre avec des pincettes. Le quotidien de centre-gauche Népszabadság, relayé par un grand nombre de médias, rapporte que la mairie de Felcsút vient de dévoiler les plans d’une piste aéroportuaire. N’exagérons pas : Le projet reste relativement modeste et la piste ne devrait être exploitée que pour un usage exclusivement privé.
Mais l’information est croustillante pour ceux qui aiment voir en Viktor Orbán un petit Ceaucescu. Felcsút, situé à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Budapest – moins de 1 800 habitants au recensement de 2011 – a bénéficié d’un développement surprenant ces dernières années. Le village héberge notamment l’Académie de Football « Puskás Ferenc », destinée à devenir un grand centre de formation à l’échelle de l’Europe, avec un stade de 3 500 places, en cours de construction.
Le maire de la commune depuis 2010, Mészáros Lőrinc, est affublé par la presse d’opposition du titre d’oligarque du système Orbán, depuis que le parti écologiste LMP a révélé que sa société louait 1.250 hectares de terre appartenant à l’Etat, dont 460 lui avaient été octroyés l’année dernière. La société de ce membre fidèle du FIDESZ a remporté un nombre élevé d’appels d’offre lancés par l’État ces dernières années, tandis que Felcsút figure parmi les villages les plus subventionnés du Comitat de Fejèr… voire de la Hongrie.
Par ailleurs, la Nouvelle Gazette de Hongrie précise ce mardi même que la société de Mészáros Lőrinc fait partie du consortium retenu dans le cadre d’un appel d’offres publié par Országos Vízügyi Igazgatóság (la direction nationale des affaires des eaux) pour des travaux destinés à l’amélioration de la qualité de l’eau dans le département de Békés, pour un coût estimé à 25,8 milliards de HUF.
La famille de Viktor Orbán possède en outre des terres et des biens immobiliers aux alentours de Felcsút.
C’était il y a bien, bien peu de temps en Orbanie, un patelin tranquille appelé « Felcsút ».
Au siècle passé, ce village perdu entre le grand lac, la grande plaine et la grande ville, vu naitre un footbaliste nommé Viktor.
Ce preux chevalier orange ne toisa pas seulement les tanks venus d’orient, mais il se doit maintenant de combattre les « banks » venues d’occident.
Hier encore bled paisible, le village voit désormais son avenir en mégapole grâce à l’enfant du pays.
Doté d’un stade, d’un aéroport et demain d’une démocratie, »fait-le-chou » a de beau jour devant lui.