Tribune libre de Françoise Pons, Présidente du Club Grande Europe, club de presse centré sur le dialogue européen dans une Europe élargie.
Publié le 30 avril sur Le Figaro.fr
A l’occasion du dixième anniversaire de l’élargissement historique de 2004, Françoise Pons déplore l’arrogance de l’Ouest vis-à-vis d’un Est méprisé. Une incompréhension qui se manifeste dans la condamnation violente de Viktor Orbán.
Aujourd’hui que sait-on en France des pays dits est-européens depuis leur entrée dans l’Union européenne il y a 10 ans ? Rien. On connaît mieux la Chine et la Patagonie que nos voisins baltes, polonais ou la Hongrie sur laquelle on n’hésite pas à déployer un rouleau compresseur à la fois aveugle sur une réalité en partie fantasmée, et insultant pour le peuple hongrois.
Avant l’élargissement historique de l’Union européenne en 2004, il n’a pas paru utile aux grands médias audiovisuels de faire connaître les pays «est-européens». Depuis leur adhésion, ça n’intéresserait toujours pas les Français de savoir qui sont ces pays, comment ces peuples ont vécu ce quart de siècle depuis la fin du communisme, quel est leur ressenti aujourd’hui, quelles sont les spécificités des évolutions sociétales, comment s’articulent nos histoires et nos mémoires différentes, ce que veut dire le nationalisme pour eux, quelle est leur identité culturelle, etc. Il ne filtre de ces pays que ce qui peut menacer ou effrayer les Français à l’aune d’une loupe géante qui influence bigrement la vision française sur l’Europe et sur les élections européennes.
La violence ouest-européenne qui déferle sur la Hongrie depuis 4 ans est effrayante comme l’a été celle qu’a vécu le peuple polonais en 2007 avec la loi sur la lustration (la loi qui excluait les anciens communistes des postes publics). Elle éclate dès que quelque chose dépasse les repères habituels. À croire que l’on comprend tellement peu ces pays si proches géographiquement que l’on est obligé de leur taper dessus pour se rassurer.
De fait, la connaissance de ces pays ne s’improvise pas. Rien n’est évident les concernant. Ainsi conclure systématiquement que le Premier Ministre Viktor Orbán appliquerait le programme de l’extrême-droite Jobbik, au point que c’est devenu un postulat, c’est ignorer l’histoire de la Hongrie depuis 1989 et globalement ignorer 25 ans de toute l’Europe Centrale car les mêmes problématiques traversent à des degrés divers les autres pays. La Hongrie est certes un cas paroxystique mais encore faut-il accepter de le regarder tel qu’il est.
Il est étonnant qu’aucune contradiction objective ne vienne titiller l’esprit critique et pousser à chercher plus loin. Comment se fait-il que la liberté de la presse soit réputée bafouée en Hongrie autant qu’en Biélorussie alors que selon le classement de Reporter sans frontières, la Hongrie (sans avoir modifié substantiellement sa loi) se situe dans la moyenne européenne ? Comment se fait-il que la nouvelle loi sur la liberté religieuse soit tant décriée alors que selon la Commission de Venise, référence européenne en droit constitutionnel, et malgré ses critiques, cette loi est, dans la lettre comme dans son application, l’une des lois – sinon la loi – la plus libérale et la plus généreuse de toute l’Europe, la France étant au bas de l’échelle. Et l’on s’étonne que les Hongrois soient perplexes par rapport à l’Europe.
La Cour de Justice européenne vient de juger que la nationalisation du système de retraite que Viktor ORBAN avait faite au grand dam de l’Europe n’est pas contraire aux Traités européens. Et c’est aujourd’hui seulement, devant la volonté des autres pays d’Europe Centrale de suivre le même chemin que la Hongrie, que la Commission européenne reconnaît mezzo voce que le système mis en place en 1998 par le FMI en Europe Centrale n’est plus adapté.
Enfin sur le «nationalisme» hongrois outre-frontières de Viktor Orbán, qui inquiète si fortement l’Ouest, si l’on refuse de voir que même l’opposition de gauche y compris la gauche proche des écolos français, réputée non agressive chez nous, a voté à pieds joints la loi sur la nationalité pour les «hongrois de l’extérieur», on est à côté de la plaque pour comprendre le nationalisme et les minorités nationales historiques dans cette partie de l’Europe. L’héritage de la première guerre mondiale, des Traités de Versailles et de Trianon, est colossal à cet égard et pas seulement en Hongrie. En France, on ne le comprend pas car nous n’avons pas la même histoire et l’on s’en tient là. Mais si l’on refuse de s’informer, alors, que l’on s’abstienne de juger.
Tout cela ne signifie pas que la Hongrie ne soit pas critiquable mais qu’on le fasse de façon juste. Qu’on le veuille ou non, notre Europe doit assumer les conséquences de la chute du rideau de fer en 1989, que nous avons tous applaudie. Et cela passe par une information plus rationnelle des citoyens car les malentendus sont faciles. Ces pays n’ont pas que des qualités mais l’Europe et la France seront mieux écoutées dans leurs critiques si ce respect minimal leur est donné.
Photo : EPP / Flickr cc.
Excellent article, bravo! Si jamais il pouvait parvenir à tous ces pseudo-journalistes des médias occidentaux pourris et ouvrir un peu des frontières… Mais aussi à tous ces gens qui se renseignent avec ces médias et se font une idée du monde à travers eux…
Quand je pense que, ayant étudié dans un Lycée Français on ne m’a jamais parlé du Traité de Trianon. D’ailleurs, curieusement sur Wikipedia il y a plus d’informations sur Trianon en Espagnol qu’en Français, par exemple.
j’approuve cet article …….je ressens cette méconnaissance et tout ce qui en découle quand je lis la presse française à propos de la Hongrie
ok d`accord..M.Orban il est moins fasciste de ce qu`on croit, Il flirte pas autant avec la droite extreme, c`est pas grave si son gouvernement a redige’ une constitution qui n`a jamais ete votee et acceptee par les citoyens hongrois et le fait que son parti, grace a’ une lois electorale qui est une veritable escroquerie, ait garde’ les memes sieges au parlement d`il y a 4ans, malgre’ qu`il ait perdu1M d`electeurs et il ne detient plus la majorite’ absolue des voix, c`est juste un detail negligeable. Glorifions donc le miracle economique signe’ Orban/Fidesz sans tenir compte que celui-ci est base’ sur les aides europeennes, des salaires de misere et une TVA revoltante…a’ part ca tout va bien…Je vous demande pardon pour mon occidentalisme mais quand M. Pons defie toutes sorte de critiques sous pretexte que celles-ci soient hautaines et meprisantes car occidentales cela’ me rappelle biens des « sovietismes » dont on a plus besoin…comme on dit chez les occidentaux « Je critique ce que je veux, quand je veux et comment je veux et si t`es pas content fais semblant d`ecouter »….A bon entendeur, salut! …
C’est terrible: chaque fois qu’un(e) journaliste écrit des aneries sur la Hongrie, elle trouve immédiatement chez les lecteurs de Hulala des admirateurs béats pour faire son éloge.
Tel est le cas de cet article.
A commencer par le „insultant pour le peuple hongrois”. Qui a jamais „insulté” le „peuple” hongrois? Car critiquer le gouvernement, c’est donc s’attaquer au peuple? J’aurais plutot tendance a penser que c’est au contraire Viktor Orbán qui se paie la tete de son peuple ou 3 millions d”individus vivent a la limite ou en dessous du seuil de pauvreté, ou les bas salaires sont taxés (suppression du dégrevement fiscal) ou les SDF sont criminalisés, ou les employés du secteur public peuvent etre licenciés sans motif, ou l’indemnisation du chomage est limitée a trois mois, ou l”on taxe sans distinction tous les mouvements d’argent de toutes sortes, ou l’on fait travailler des chomeurs a 47 000 forints par mois (alors qu’un ministre qui trouve qu’ils ont de la chance en touche 2 millions), ou les terres sont attribuées aux proches du pouvoir, ou, alors que les hopitaux et écoles manquent de fonds, on construit des stades de luxe dont un dans le bled du patron, etc., etc. Bref qui se moque du peuple, je vous le demande?
J’ai aussi admiré au passage l’euphémisme de Fr. Pons: „’nationalisation des caisses de retraite”, écrit-elle, pour parler d”une confiscation pure et simple destinée a combler le trou de 5 milliards dans le budget causé par le cadeau de 16% fait aux riches sur leurs revenus.
Les Hongrois hors-frontieres? Oui, certes, il faut penser a eux. Mais de la a leur donner le droit de vote sur un parlement qui édictera des lois qui ne les concernent pas????
A propos Trianon: oui ce fut une erreur et une injustice, je signe. MAIS, revisez aussi un peu votre Histoire, par exemple cette loi que fit passer un certain Kálmán Tisza en 1874 pour interdire l’usage du slovaque et du roumain dans les écoles…
Mais, bien sur, Madame Pons sait tout cela mieux que nous, Et elle a raison de nous donner des lecons, elle qui parle hongrois comme un chef et suit bien évidemment tous les soirs en direct les émissions de Hír TV, ATV et Echo TV (vous voyez, je ne suis pas partisan) ou encore Info Rádió et Tilos Rádió.
Merci, Madame Pons, de nous avoir remis a notre place!!!
Si jamais vous revenez dans les parages, j’”aurai plaisir a vous présenter mes amis qui tirent la langue avec 100 000 Ft net (sans aucun droit que de se taire) ou se sont fait piquer leurs économies. Chiche, vous venez!?
PS: ceci dit il est vrai que le Francais connaissent mal l’Europe de l’Est. Et les Hongrois la France? Certains chez nous confondent encore Budapest et Bucarest, certes. Mais …faites donc un test: demandez a un Hongrois, de Stockholm et Oslo, laquelle est suédoise? Donc, disons plutot: match nul…..
Erratum: le trou comblé par la confiscation des fonds de pension, suite au cadeau de 16% fait sur les hauts revenus: 500 milliards, bien sur (et non 5 petits milliards)
Pierre Walline
Vous avez parfaitement raison de ce que vous venez de relater dans votre commentaire sur la situation actuelle en Hongrie, et ce, depuis que la Fidesz régne et non gouverne.
@ Pierre Walline
Vous dites: » Viktor Orbán qui se paie la tête de son peuple ». Oui, vous avez raison. Ce peuple, qui est tellement idiot, qu’il l’a élu de nouveau avec une confortable majorité. Rebelote pour les élections européennes. Oui, je sais, ce peuple n’est pas mûr, et manque de traditions démocratiques. Il a beaucoup à apprendre. Ce peuple devrait prendre exemple sur les français, qui dans leur immense expérience et sagesse ont fait du Front National le premier parti politique de leur pays aux élections européennes.
Concernant Kálmán Tisza, croyez vous, qu’en France, des cultures et langues millénaires comme le breton ou l’occitan se sont effacés de manière spontanée par une prise de conscience (républicaine
)des populations ayant reconnu la nécessité historique de l’unité nationale?
Je crois savoir, que cela ne s’est pas fait sans pleurs et grincements de dents. Il me semble que dès la révolution, l’un des objectif était de mettre fin au « tour de Babel linguistique », phénomène qui n’a pas cessé de s’amplifier par la suite.
Pour illustration, voici quelques citations provenant de sites s’intéressant aux langues régionales en France :
Sous les ministères de l’Instruction publique ( François Guizot 1836-1837, Victor Duruy 1863-1869, Jules Ferry 1879-1883) sont menées d’importantes réformes pour l’organisation de l’enseignement primaire et secondaire. L’ ouverture à tous (et en particulier aux filles) va de pair avec une normalisation qui passe par l’uniformisation des programmes et des examens, l’obligation de la langue française et le refoulement des langues régionales. Pour corriger (punir, rectifier, redresser) le fautif patoisant, un système de répression se met en place, avec un attirail de stratégies et de châtiments. Bonnets d’ânes, écriteaux, bâillons… font partie de la panoplie répressive, ainsi que le « signal », un objet remis par le maître à l’élève qui laisse échapper un mot de dialecte ; l’élève qui le détient en fin de journée est puni.
Anatole De Monzie, Ministre de l’instruction publique, le 19 juillet 1925 : « Pour l’unité linguistique de la France, la langue bretonne doit disparaître. »
Albert Damier, Ministre du travail et de la prévoyance sociale & Ministre de la justice, le 11 septembre 1932 : « La seule réponse à faire aux revendications linguistiques bretonnes, c’est d’emprisonner tout ceux qui les formulent. »
Georges Pompidou, Président de la république, le 14 avril 1972 : « Il n’y a pas de place pour les langues et les cultures régionales dans une France appelée à marquer l’Europe de son sceau. »
Récemment, Jean Pierre Chevénement : « Ce n’est pas rendre service à des enfants que de les enseigner dans une langue qui n’a pas d’avenir. »
Jacques Chirac à refusé de signer la Charte européenne des langues minoritaires, alors qu’il l’avait promis lors d’une visite à Kemper.
Deux poids, deux mesures? Tisza n’a fait qu’une timide tentative de reproduire ce que les français ont si admirablement réussi. Effectivement, plus personne ne parle breton, ou occitan, ni corse, ni basque, ni alsacien. Par ailleurs, vous ne parlez pas de langues, vous dégradez des cultures et civilisations millénaires au niveau de « patois » ou de « dialecte ». Et en plus, même les intéressés sont à tel point endoctrinés, qu’ils ont fini par en être fiers !!!
@IRGUM BURGUM
1. Orbán élu et réélu avec une confortable majorité??????????
2010: 52% sur un participation de 64% (si je ne me trompe) = 33%
2014: 44,5% sur une participation de 62% = 28%
Européennes: 52% sur un participation de 29% = 15 %
Bref, un immense soutien !!!
De plus: de 2010 a 2014, perte de plus de 500 000 voix malgré l’apport artificiel des 100 000 voix des Hongrois hors frontieres..
Non, franchement, arretez de nous prendre pour des imbéciles. La grande masse des Hongrois n’est pas pour Orban, ni meme pour aucun parti politique, totalement usée, désabusée…
Voila la triste réalité de ce pays…
2. Mépris des Francais pour leurs « minorités » linguistiques?
La comparaison ne tient pas. En Hongrie, ils s’agissait d’ethnies sans la moindre parenté avec les Magyars (pas comme nos occitans), non représentées au Parlement (pour 52% de la population, 8 sieges sur 413 en 1910, cf. Paul Lendvai « Les Hongrois »).
Et quand bien meme. L’un n’excuse pas l’autre. Que je ne sache, nos Bretons et nos Occitans ne se révoltent pas. Alors que de 1875 a 1918 et meme avant (des avant 1848), les minorités (globalement majoritaires) étaient traitées par la gentry hongroise avec mépris, considérées comme rustres. A maintes reprises, leurs demandes de fédéralisme (meme pas autonomie,. mais simple intégration dans une Fédération) se sont vues repoussées avec mépris (meme encore en 1917 par Wekerle, alors que la Guerre était perdue!…) Déja Széchenyi s’en était inquiété (alors insulté par les Parlementaires), puis Francois Joseph lui-meme. Meme Rodolphe, le fils de Sissi, pourtant hyper hungarophile, s’était inquiété dans une lettre a sa mere de voir les Hongrois foncer aveuglément dans le mur. Et puis, s’il n’y avait pas eu Trianon, que se serait-il passé? Les minorités slovaques et roumaines se seraient soulevées dans une Hongrie du régime Horthy vaincue et de toute facon affaiblie, de l’Apres-Guerre.
(Ce qui ne m’empeche pas de penser que Trianon fut une catastrophe par son déroulement et son traitement totalement honteux: non consultation de la parte hongroise, tracé des frontieres ne tenant aucun compte de la démographie)
P. Waline,
Sous prétexte que les Occitans et les Bretons auraient plus de parenté avec les autres Français que les Roumains n’ont ont avec les Magyars, cela excuserait les mesures prises à l’encontre de leur langue ? La comparaison tient très bien an contraire.
Refus d’une autonomie oui certes, mais en attendant ces minorités se sont maintenues sans assimilation pour ensuite au final hériter de pans entiers de territoire hongrois donc elles s’en sortent, au regard de l’Histoire, 1000 fois mieux que les Bretons et Occitans dont l’expression culturelle se limite à quelques festivités semi-folkloriques et à des panneaux bilingues que personne ne lit.
Alors allez-y les Français, montrez-nous l’exemple, commencez par fédéraliser votre hydre jacobin et ensuite vous viendrez donner des leçons au « nostalgiques de la gentry magyare arrogante » !
De plus, certaines de ces minorités étaient des immigrés sur le sol de Hongrie (Serbes et Roumains) alors quand la France donnera l’autonomie à Montreuil en raison de sa majorité africaine j’accepterai les leçons de morale du père Waline.
@Pierre Walline
Cher Pierre, qu’avez vous donc contre la démocratie?
Dans une démocratie, les citoyens ont le droite de vote. Ce n’est pas une obligation.
A ma connaissance, le taux de participation n’es pas un facteur dont on tient compte au final, ni en Hongrie, ni dans d’autres pays d’Europe. C’est de cette manière dont est faite la démocratie. Il y a une élection, légale, avec les résultats. Peu importe le taux de participation. Point, à la ligne.
Donc je maintiens et je signe, Orban a été élu avec une confortable majorité. D’une manière démocratique.
Cher Pierre, qu’avez vous de mieux que la démocratie?
Je ne me hasarderai pas à essayer de contrer Pierre Walline à qui je reconnais des connaissances bien supérieures aux miennes dans beaucoup de domaines et une plume acérée.
Mais il y a une chose que, inexplicablement, il a l’air d’ignorer. En démocratie, lors des élections, chacun a le droit d’exprimer son opinion dans le secret de l’isoloir. Et donc « qui ne dit mot consent ». Donc oui, on peut dire que le Fidesz ne s’est pas fait sanctionner par l’électeur et même qu’il a reçu une sorte d’encouragement à continuer d’essayer de redresser le pays comme il le fait depuis 4 ans.
J’aimais beaucoup, moi aussi, l’article de Madame Pons qui remet un peu les pendules à l’heure. Les nombreux esprits chagrins qui fréquentent ce site (que j’apprécie beaucoup) vont sans doute écrire que Orban l’a payée grâce à l’argent qu’il a récupéré via l’étatisation des pensions.
Personnellement, les hongrois désabusés que je connais, ce sont ceux qui se sentent victimes des attaques injustes et exagérées contre leur pays.
Que de discours, que de discours!
Ce que je constate: pour Mme Pons (et pour vous), critiquer un gouvernement revient a insulter un peuple entier? Quelle mauvaise foi!!!
Un sondage avait il y a quelque temps donné que plus d 70% de la population n’était pas satisfaite du gouvernement.
Et les statistiques reconnaissent que plus de 3 millions de Hongrois (dont pas mal de mes amis, si!) vivent a la limite du seuil de pauvreté.
Et vous autres criez votre satisfaction et celle de la population,meme silencieuse, car consentante.
Bref, c’est entre nous un dialogue de sourds… (Chez vous les grands principes, chez moi la triste réalité quotidienne)
@pierre ,
Egyszer volt egy kemence belebújt a kis Bence ,
fekete volt a kemence , fekete lett kis Bence .
@Pierre Walline
Qu’avez vous donc contre la démocratie? La démocratie, pour vous, c’est les sondages, ou les citoyens qui ont voté?
Quand le résultat des élections ne vous plaisent pas, vous les disqualifiez, mais de quel droit?
3 millions de hongrois sous le seuil de pauvreté…. Eh oui, ce pays a subi le traité de Trianon, et l’occupation des Soviétiques (vos alliés (qui n’étaient pas vos alliés mais qui le sont devenus par la suite, le moment venu)) et les turcs (vos alliés aussi) et les mongols…
Et en plus, la Hongrie est aussi victime de l’invasion des nazis, semble-t-il, depuis peu de temps. Par quel miracle, un pays dépourvu de ressources naturelles, pourrait faire de bons résultats économiques?
Concernant la non révolte des Bretons, Occitans et autres contre leur assimilation forcée, personnellement, je ne suis pas surpris.
Cher Pierre, savez vous, ce que cela signifie de se révolter en France contre la République? Contre la République, dont l’un des objectifs est de créer l’unité nationale, de supprimer le tour de Babel linguistique? Pour les révolutionnaires, l’ignorance du français est un obstacle à la démocratie et à la diffusion des idées révolutionnaires.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_linguistique_de_la_France
« Liberté, égalité, fraternité, ou la mort. » Les Vendéens peuvent témoigner de ce que c’est que de se révolter contre la République. Peut être, vous allez pouvoir me donner un exemple dans l’histoire de la Hongrie, d’un tel génocide.
Cette République a pour objectif d’être fort, uni et indivisible. Son symbole est le faisceau de licteurs, avec la hache au milieu. Le faisceau est le symbole de la flagellation, la hache, de la décapitation. Ces symboles représentent le pouvoir sur les citoyens de l’ETAT. Allez donc vous révolter.
(Entre paranthèse, le faisceau des licteurs, inclus dans l’armoirie du président de la république française est à l’origine du mot « fascisme » de Mussolini. Alors, personnellement, je suis d’accord d’interdire le drapeau d’Arpad sous prétexte que c’est un symbole fasciste, à condition que la France supprime aussi le faisceau de licteurs de ses symboles d’état ;-).)
Ne pensez vous pas, que cette république est quelque part, à certains égards – totalitaire??? En particulier pour les « langues régionales » qui en réalité sont des cultures et civilisations millénaires?r
Ceci étant dit, j’admets aussi volontiers, qu’en France, (comme en Hongrie) l’assimilation linguistique s’est fait dans la majorité des cas d’une manière spontanée et volontaire et que les populations ont vu par là un facteur de progrès et d’ascension sociale.
En Hongrie, une partie des minorités s’est également empressé à devenir hongrois, c’était un honneur de faire partie de la nation, souvent, des personnages d’origine slovaque, serbe ou autre sont devenus des patriotes et héros de la nation, tel que Petofi ou Kossuth. Parmi les « Aradi vértanuk » certains ne parlaient même pas hongrois. Il suffit d’ouvrir l’annuaire téléphonique de Budapest, allez voir les noms, puis appelez les gens pour leur dire qu’ils ne sont pas de vrais hongrois ou victimes de la magyarisation.
En dehors des frontières (de Trianon), un phénomène inverse peut être observé: des familles hongroises « roumanisent » leur nom et cessent de parler hongrois. C’est douloureux pour les hongrois, mais toute à fait compréhensible de la part des personnes qui en ont fait ce choix.
En revenant sur « Kálmán Tisza en 1874″, vos propos sont absurdes. Vous avez l’aire de dire, que finalement, les hongrois n’ont eu que ce qu’ils ont mérité au décours du traité de Trianon.
On dit, que les terroristes des uns sont les résistants des autres.
Donc pour la France, on parle d’une prise de conscience républicaine et patriotique de la nécessité de progresser vers une unité nationale et républicaine, en Hongrie, cet affreux Tisza a fait régner la terreur par les magyarisations forcées qui a fait éclater la prison des peuples qui était la monarchie Austro-Hongroise, dirigée par une dynastie de papistes, – non laïque – par ailleurs.
Cher Pierre, vous qui vivez en Hongrie depuis tant d’années, vous qui aimez tant les Hongrois, vous qui connaissez tant leur histoire, par pitié, arrêtez donc de les provoquer par Trianon.